Disclaimer : Albator et son équipage, Warius et son équipage, la Déesse, appartiennent à leur créateur M. Leiji Matsumoto
Les autres sont à moi
1.
Une sorte de détresse dans son regard bleu foncé, Marina fixa intensément le gynécologue qui sortait de la chambre d'hôpital où Danéïre Moryvis avait été admise en urgence en plein milieu de la nuit.
- Mon amie, son bébé ? souffla-t-elle.
- Je ne comprends pas… Le bébé semble avoir pris un tout petit de poids, mais surtout sa mère va beaucoup mieux !
- C'est vrai ? !
- Oui, approuva de la tête le médecin. Les hémorragies se sont interrompues alors que l'équipe et moi n'espérions plus les enrayer, la vidant. Cette étonnante jeune femme a même récupéré quelques forces et je n'aurai pas la prétention d'attribuer ce mérite à toutes les transfusions !
- Ouf…
- Le papa du petit est vraiment quelqu'un d'exceptionnel.
- Je n'en doute pas. Car après avoir été abandonnée, je connais peu de futures mères avoir le courage de poursuivre une grossesse. D'autant plus que Dana m'a confié que lui et elle n'en avaient jamais parlé, et qu'il était si jeune !
- L'âge n'a aucune importance ! gronda la Mécanoïde aux fluides aquatiques. J'ai plus d'un siècle et Warius est juste trentenaire !
- C'est différent… Et le père de l'enfant de Danéïre est on ne peut plus normal, non ?
- On peut dire ça…
- Si vous me dissimulez des informations, je ne peux soigner au mieux cette jeune femme, remarqua le gynécologue.
- Le bébé est normal, non ? préféra remarquer Marina.
- C'est un beau petit, mais à la croissance vraiment lente depuis la première échographie et tous les premiers tests… Et la mise sous couveuse ne résout pas tout… Il faut que le bébé soit viable. Et puis, il faut avant tout que sa mère puisse le mettre au monde. Et là aussi une césarienne n'est pas la solution…
- Dana ! ? hurla quasiment Marina à une goutte d'eau de saisir le spécialiste par les revers de sa veste blanche pour le secouer d'importance.
- Elle va mieux. Mais ce n'est qu'un infime signe d'amélioration. Et tout reste à faire. Il y a encore tant de mois !
- Elle peut rentrer chez nous ?
- Non.
- Docteur !
- Et certainement pas à votre ranch. Je dirais la même chose à votre époux s'il avait été là. L'état général de Mlle Moryvis est bien trop sérieux que pour la laisser sans surveillance.
- Je peux veiller vingt-quatre heures sur vingt-quatre !
- Je n'en doute pas. Je vous admire pour cela. J'aimerais être disponible pour mes patientes ainsi ! Mais vous avez aussi les jumeaux qui sont si jeunes et donc nécessitent tant d'attentions, de soins, d'amour ! Ici, à l'hôpital, je pourrai mieux surveiller ma patiente.
- Bien. Il y a sûrement des documents à signer ?
- Oui, en l'absence du frère de Dana, vous avez pris la responsabilité de cette jeune femme. Il y a une montagne de paperasse à signer en effet !
Danéïre sourit et serra la main de Marina venue à son chevet.
- Je me sens mieux, vraiment ! Je ne comprends pas pourquoi, je ne pensais pas me réveiller avec ce bébé encore en moi !
- Tu avais perdu tant de sang. Tu as fini par t'évanouir… Maintenant, crois-y, Dana !
La jeune femme au teint hâlé et au regard bleu glace, eut un soupir.
- J'ai sombré, profond, il me semble. Je me sentais mourir. Et puis il y a eu cette chaleur, cet espoir en moi ! Bien que j'aie l'horrible prémonition qu'Alie ait succombé, j'ai aussi la certitude qu'il m'a aidé comme il le pouvait ! Oh, Marina, mon Alérian sait pour le petit et il est venu à mon secours… Si tout finit bien, j'aurai gagné un enfant et perdu son papa…
- Chaque chose en son temps, Dana, pria tendrement Marina. Pour le moment, et pour les mois à venir : veille juste sur toi et sur ce petit être en toi !
- Promis !
- Mais tu vas devoir rester ici, sous surveillance constante, poursuivit Marina. Tu ne viendras au ranch que ton bébé dans les bras, d'accord ?
- Oui, je suivrai toutes les directives. Je le dois pour cet enfant.
- Merci, Danéïre.
Les deux jeunes femmes s'embrassèrent de toute leur énergie d'amitié.
- Je dois te laisser, Dana.
- A demain, Marina.
- Oui, à demain.
Se retirant, Marina s'assombrit.
« La Flotte Indépendante me renvoie en service. Je ne peux rester. Mais je te confierai à mon amie la plus chère ! Tu ne seras jamais seule ! A présent, j'ai à rejoindre mon époux pour le combat auprès de ses amis balafrés, s'il est encore temps. Alie doit enfin savoir pour ce petit de votre amour ! ».
