Il n'est pas nécessaire d'avoir lu les autres opus de Confiance et Trahison pour comprendre l'histoire.
Titre : IV - Tabula Rasa
Auteur : Gwenetsi
Statut : Complète
Série : NCIS
Résumé : L'équipe a enterré Tony DiNozzo. Alors que tous le croient mort, l'agent est contraint par Trent Kort d'infiltrer un réseau de mafieux. Dorénavant, il est Angel.
Appartient à : la trilogie Confiance et Trahison, l'histoire du point de vue d'Angel de la fin de Carpe Diem (chapitre 14 pour Tony) jusqu'à l'épilogue de Modus Vivendi en passant par certains passages des Bonus.
Disclaimer : L'univers et les personnages de NCIS ne sont pas ma propriété.
Note de l'auteur : Plus de deux ans après la fin de l'histoire, je reviens enfin avec l'opus manquant permettant de savoir ce qu'il s'est passé pour Tony. Je vous conseille de lire la trilogie si ce n'est pas le cas avant de vous mettre à cette "suite", mais ce n'est pas nécessaire pour comprendre. Je vous fais le résumé de Carpe Diem avant le chapitre.
Bonne lecture à tous !
Précédemment dans Confiance et Trahison :
Suite à une enquête, Tony et Tim se font enlever par William Stone. Ce savant fou les empoisonne avant de les relâcher pour se venger du NCIS. Seul le poison reçu par Tim a un antidote. Condamné, Tony propose à Eli David, seule personne au courant avec le docteur Brad Pitt de son état, d'échanger Ziva, qu'il veut absolument récupérer, contre lui et de disposer de sa personne comme il le directeur du Mossad accepte, mettant ainsi terme à de nombreux problèmes entre agences et pays risquant de mal finir. Malgré son envie de tuer de ses mains DiNozzo, Eli le relâche, lui laissant au passage un petit souvenir : une étoile à six branches gravée au couteau dans sa chair à l'emplacement du cœur. Après avoir écrit une lettre à chaque membre de l'équipe et avoir demandé à Brad de les remettre à qui de droit, l'agent se rend au bord de l'océan. Il s'effondre sur les docks alors qu'une silhouette approche.
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Confiance et Trahison
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Confiance : 1 - Espérance ferme en quelqu'un, en quelque chose.
2 - Sentiment d'assurance, de sécurité de celui qui se fie à la probité (honnêteté) de quelqu'un.
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Trahison : Action de trahir.
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Trahir : 1 - Livrer, abandonner quelqu'un ou quelque chose à qui l'on doit fidélité.
2 - Tromper, cesser d'être fidèle à quelqu'un.
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On doit se méfier de chacun, c'est notre seule défense contre la trahison.
J'ai trahi !
Cela me parait irréel et pourtant c'est la vérité. Moi, un membre du NCIS, j'ai trahi.
J'ai trahi d'une façon que je n'aurais pas pensée possible.
Il existe de nombreuses formes de trahison. J'en ai expérimenté de nouvelles.
Rien ne le laissait présager.
Et pourtant…
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IV – Tabula Rasa
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Tabula rasa : Littéralement table rase, locution latine signifiant avoir tout effacé pour repartir de zéro.
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L'avenir est un présent que nous fait le passé.
André Malraux
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Tous les changements, même les plus souhaités, ont leur mélancolie ; car ce que nous laissons derrière, fait partie de nous même. On doit faire le deuil de sa vie passée, avant d'entrer dans la nouvelle.
Anatole France
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Chapitre 1 – Réveil
La vie est un rêve dont la mort nous réveille.
Proverbe persan
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Ses yeux papillonnent. Tony lutte contre l'engourdissement pour maintenir ses paupières ouvertes. Les secondes s'écoulent et il parvient enfin.
La première chose qu'il constate c'est qu'il est solidement attaché à un lit. Tout ses sens en éveil, bien qu'il se sente encore vaseux, il examine les alentours. Les murs blancs, les bips réguliers et l'odeur étrange ne laissent planer aucun doute sur le lieu où il se trouve, un hôpital.
Passé cette première constatation, il tente de se redresser. Les sangles de ses jambes et de ses poignets en profitent pour se rappeler à lui. Poussant un juron, il se rallonge et détaille la pièce autour de lui.
Ce n'est pas une simple chambre d'hôpital. Les plastiques tendus autour du lit lui prouve qu'il s'agit d'une chambre stérile. Il constate qu'il n'y a aucune fenêtre, seule la lumière bleue des lampes anti-microbes éclaire la pièce.
Il ne comprend pas pourquoi il se trouve là. Il fronce les sourcils. Que s'est-il passé pour qu'il atterrisse ici ? Il se concentre et plonge dans ses souvenirs pour trouver une explication.
Il a du mal au début, puis ça lui revient. L'enquête sur le meurtre d'un marine, le savant fou, le choix du poison qui le condamnait pour sauver McGee, l'arrestation du coupable, le départ du NCIS, le marché avec Eli David... il se rappelle de tout.
La dernière chose qui lui revient en mémoire c'est l'océan. Il avait quitté Brad dans le parc et prit la voiture pour le gagner. Il avait roulé longtemps, plusieurs heures en fait. La capitale n'a jamais été en bord de mer.
Il s'était effondré dans la neige.
Il se souvient des étoiles à présent, du ciel illuminé de leur éclat. Il y a cette silhouette au loin qui approche. Ensuite, il les voit, Kate, Jenny, sa mère. Il tressaille. La silhouette !
Réfléchissant intensément, il réussit à mettre un visage, puis un nom sur elle. Il jure de nouveau. Pas lui !
Voilà pourquoi il est toujours vivant, il l'a sauvé. Peut-importe la façon, il est en vie, seul et attaché. Tout semble indiquer que ses amis ne sont pas au courant. C'est même certain. Cela implique que... Oh non ! Pas ça !
Une infirmière entre dans la pièce. Avant qu'elle n'ait le temps de dire un mot, Tony explose :
- Où est cette vermine de Kort que je le tue de mes mains ! ?
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La femme s'immobilise, incertaine de ce qu'elle doit faire. Le regard meurtrier du jeune homme l'empêche de bouger plus sûrement que n'importe quoi d'autre. Elle voit arriver le médecin avec soulagement. Il la congédie d'un geste de la main et s'approche de son patient.
Il contrôle ses constantes. Tony ne le quitte pas des yeux, ruminant sa colère. Le médecin lui pose quelques questions sur son état de santé, mais il demeure silencieux. L'homme en blouse blanche soupire.
- J'ignore qui vous êtes, je fais ce qu'on me dit, c'est tout. Les personnes qui vous ont amené ici ont su être très convaincantes pour cela.
C'est à Tony de soupirer. Comme s'il était étonné ! Kort, la C.I.A., quand ils ont quelque chose derrière la tête, ils ne reculent devant rien.
- J'en suis sûr, marmonne-t-il. Alors que savez-vous ?
- Vous êtes arrivé dans mon service il y a plusieurs jours. Vous avez subi une transplantation cardiaque.
- J'ai un nouveau cœur ?
- Oui.
Tony se souvient de sa discussion avec Brad. Quand bien même ils auraient trouvé le remède au Carpe Diem, son cœur lâcherait. Ok, ça explique la greffe, mais pas pourquoi il est en vie. Il se tourne vers le doc.
- J'ai été... empoisonné, et il n'y avait aucun remède. Alors pourquoi suis-je toujours en vie ?
- Je l'ignore. On vous a amené alors que vous aviez déjà reçu le greffon. Je ne sais rien de ce poison, hormis les marques qu'en conserve votre corps.
- Détachez-moi !
- Je ne peux pas.
- Kort ?
- Qui ?
- Le type franchement sympathique qui m'a amené ici.
- Oui, c'est lui qui m'a dit de vous attacher.
- Et de me laisser comme ça jusqu'à son retour, termina-t-il.
Au regard du médecin, il devina qu'il avait vu juste et qu'on n'avait pas laissé le choix au praticien.
- Bon, puisque je suis là, dites-moi comment je vais.
Le médecin le rassure sur son état de santé avant de lui expliquer en quoi consiste sa rééducation suite à la greffe, la raison pour laquelle il est ici. Puis il part, il a d'autres patients à voir.
Tony sent une intense fatigue l'envahir alors qu'il se retrouve seul. Il n'aura pas de réponses à ses questions ou d'explications tant qu'il n'aura pas vu Kort. Alors il se laisse emporter par le sommeil, certain et pressé de le trouver à ses côtés à son prochain réveil.
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Lorsqu'il ouvre les yeux, Tony peut constater que Kort est près de lui, dans la pièce tout du moins. Il se trouve derrière les tentures transparentes.
- Vous avez peur que je tente de vous tuer pour rester si loin ? ironise Tony en tirant sur les sangles. Je suis attaché, rassurez-vous.
- Je viens de me rappeler pourquoi je vous déteste.
- Et ?
- J'aurais dû vous laisser crever dans la neige.
- Pourquoi vous ne l'avez pas fait ?
- J'ai besoin de vous.
- J'imagine l'effort surhumain qu'il vous a fallu pour réussir à me dire ça.
- Vous pouvez rire, il n'empêche que c'est moi qui dispose des pleins pouvoirs.
- Pourquoi ? Parce que vous m'avez sauvé et amené ici ? Je suis quoi, votre prisonnier ?
- Je vous préférais mort.
- Je suis mort ?
- Pendant quelques minutes. Je n'aurais pas dû vous ramener.
- Et sinon, qu'est-ce-qui fait que je suis vivant ? Parce que dans mon souvenir, hormis mon cœur en train de lâcher, j'avais un truc dans mon corps en train de me tuer. Vous savez, le Carpe Diem !
- Oui, je suis au courant.
- Et donc ?
- Votre séjour en Somalie vous a été salutaire. Le sérum d'Ulman a retardé le poison, jusqu'à ce qu'il disparaisse de lui même. Oui, il a disparu tout seul, et non on ne sait pas pourquoi. On a dû changer votre cœur en attendant que ça se fasse
- Me changer le cœur ? Vous vous rendez compte de la façon dont vous dîtes ça ? C'est comme si vous disiez qu'il allait pleuvoir !
- Il neige, et aucune chance de pluie vu les températures.
- Kort !
- Vous aviez besoin d'un cœur, vous en avez un.
- C'est bien ce qui m'inquiète !
- Il appartenait à un homme condamné.
- J'étais condamné.
- Lui, rien n'aurait pu le sauver.
- Je veux savoir qui, Kort !
L'agent soupire, puis décide de répondre, décidé à se débarrasser au plus vite du sujet.
- Nathan Eliott, un gamin de dix-sept ans, sans famille. Deux gangs se sont affrontés dans son quartier. Il a été pris dans la fusillade. Il s'est pris quatre balles dans la poitrine. Un miracle que le cœur n'ait pas été touché.
- Pourquoi moi ? Le Carpe Diem était toujours là. Je n'aurais pas dû recevoir son cœur.
- Parce que je l'ai décidé.
Il lève la main pour l'empêcher d'objecter quoi que ce soit. Tony le voit ensuite chercher quelque chose dans sa poche.
- Comme il n'avait personne, on m'a remis ça, dit-il en tendant vers lui un collier.
C'est une très belle chaîne en argent. À son extrémité se balance un ange aux ailes déployées.
- Je suppose que vous le voulez.
Tony fronce les sourcils.
- Vous vous rendez compte de la façon dont vous parlez de lui ?
L'homme de la CIA hausse les épaules et dépose le bijou sur la table près de lui.
- Vous allez devoir faire avec.
- Disons que je me satisfasse de ça, grogne l'agent, pour quelle raison suis-je attaché ?
- Pour que vous ne vous échappiez pas.
- Et pourquoi j'aurais envie de faire ça ?
L'homme ne répond pas.
- Kort ?
Il reste silencieux, mais son regard est équivoque.
- Vous n'avez pas fait ça ? s'exclame Tony.
Furieux, il lui décoche une flopée de phrases bien senties, faisant serrer les poings de colère à l'agent de la CIA, avant de lui demander pourquoi il a fait ça. Et l'explication que lui fournit Kort est bien loin de le calmer. Les appareils de mesure s'affolent et le médecin est alerté. Il contraint Kort à sortir de la pièce.
Tony retombe sur ses oreillers. Il l'a fait passer pour mort ! Les autres ont été voir son corps, ils l'ont enterré, ils ont ouvert son testament ! Ah oui, le maintenir dans un coma artificiel pour ça était une très bonne idée, sinon c'est aux funérailles de Kort qu'ils auraient assisté ! Maquillé le cadavre de celui qui lui a donné son cœur -quoi que donner soit un bien grand mot- pour le faire passer pour lui, l'enterrer à sa place... Non, mais c'est pas vrai !
Oh, il y a un espoir qu'ils découvrent la vérité. Seulement pour ça, il faudrait que le directeur du Mossad ait accès au rapport d'autopsie. Mouais, aucune chance.
Et ce que lui doit faire, infiltrer le groupe du Fantôme en faisant ami-ami avec un de ses membres, c'est du délire ! L'homme en question se trouve dans l'hôpital pour sa rééducation, après avoir fait une chute de plusieurs étages pour il ne sait quelle raison. Comment la CIA peut-elle savoir qu'il est ce qu'il prétend être ? Parce que c'est ça en plus, il s'est vanté d'en faire partie un jour où il avait trop bu et, hormis des présomptions depuis, il n'y a aucune certitude, aucune preuve.
Quant à la dernière question, pourquoi lui pour faire ça ? Oh, juste un enchaînement de pas mal de choses, un concours de circonstance en somme. Il leur faut un homme (Kort et les femmes, ça ne va pas de pair), que tout le monde le croit mort (pour ne pas pouvoir être déconcentré), qu'il acquière une toute nouvelle identité... Et pour qu'il n'ait pas la tentation de reprendre contact avec sa famille, ses amis, ses collègues... il faut le couper totalement de son environnement et se débrouiller pour qu'il soit dedans jusqu'au cou. Ainsi, il restera de lui-même à sa place sans autre possibilité que de se concentrer sur sa mission. Ouais, définitivement une très mauvaise idée.
Alors, qui me suit dans l'aventure ?
