A Rick and Morty One Shot
Look around, everything's the same.
La même planète bleue, la même ville, la même maison, la même couleur, le même encadrement de porte, la même cuisine dans laquelle résonne les mêmes disputes bruyantes et insolubles.
Perdu dans l'espace, tu avances dans ce décor animé, dans cette ambiance colorée que tu trouves pourtant si terne. Tu traverses la cuisine en ignorant les figures fantomatiques de tes parents qui crient encore des absurdités l'un sur l'autre. Tu débouches dans le salon, là une télévision débite une tonne d'informations inutiles dont tu fiches dans la pièce décorée de cette vieille carpette odorante que tu adorais tant.
Ton regard croise la silhouette familière de ta sœur. Elle ne semble pas remarquer ta présence, préférant s'intéresser à son téléphone et aux nombreux messages sans importances qu'elle peut envoyer à ses amies. C'est étrange qu'elle puisse t'ignorer alors que toi, tu es étonné de la revoir en un seul morceau. C'est bizarre comme tout te parait distant. Tu passes du temps à regarder cette pièce et,au fur et à mesure, tu la trouves de plus en plus irréelle. La pendule affichait 15 h 47, la pendule affiche 15 h 47.
Tes yeux se posèrent enfin sur le seul personnage inchangé dans cet univers. Ton grand-père. Ce vieux fou qui t'avait embarqué, une fois de plus, dans cette aventure folle. Cet homme qui avait voulu t'aider et qui avait finalement fait tout déraper. Il ne semblait pas plus dérangé de se trouver assis sur ce canapé à boire comme si rien de cette histoire n'était jamais arrivée. Finalement, tu t'y installas, toi aussi pour continuer à fixer ce monde tellement semblable à ce que tu connaissais.
Semblable mais différent.
Cet univers sonne si faux à tes sens. Tout le monde parait si loin de toi, ils agissent tous comme s'ils ne pouvaient plus te toucher plus te voir. Tu es un figurant du monde. Une épave si pleine d'émotions que tu peines à naviguer sur les mers houleuses de la réalité. Tu te sens fatigué, mais tu n'as pas la moindre envie de fermer les yeux, tu te sens mal, mais tu n'as pas la force de crier. Tout t'est familier, mais tu demeures un étranger.
Regarde autour de toi, rien ne parait changer, mais tout est différent. Regarde ta vie qui défile, toi qui pensais qu'elle serait pareille à un long fleuve tranquille. Tu as tout faux et tu auras toujours tout faux, ne te l'a-t-on pas souvent répété ?
Mais qu'en est-il de l'autre monde, de cet endroit que tu appelais « maison », de cette dimension dont tu es originaire et que tu ne pensais jamais quitter ?
La réponse est simple.
N'y pense pas.
