Bonjour tout le monde ! Je suis de retour ( pour vous jouez un mauvais tour !) sur le fandom de Sherlock pour une troisième fanfiction ! Cette fois-ci, ce n'est pas un OS, que ce soit un poème ou une nouvelle humoristique.
"La Cloche Sonna Au Rythme des Sabots" est une histoire en deux chapitres:
Le premier est du point de vu de Sherlock, le deuxième de John, et présente leur rencontre dans un AU Kid!lock, à une époque et des lieux lointains et indéterminés, dans un orphelinat. Bien que je n'ai pas prévu de suite, je vois à la suite de cette rencontre une magnifique histoire d'amour Johnlock partagée entre les murs de cet établissement !
J'espère que ça vous plaira car cette fic est mon petit bébé ! Aller, bonne lecture =3
PS: je remercie toutes les personnes qui ont commenté mes fanfictions, les ont ajouté à leur favoris ou qui les suivent ! Merci beaucoup, je vous adore, c'est en pensant à vous que je publie ce soir ! Gros bisous !
Disclaimer: Je ne possède que l'idée, le texte, et les personnages inventés !
Merci à Lucas
La Cloche Sonna au Rythme des Sabots
Première Partie- La Cloche Sonna...
La vitre était crasseuse. Outre la poussière qui y dessinait des spirales duveteuses, il s'y trouvait une multitude de petites tâches brunes, défunts moucherons n'ayant pas aperçu la barrière de verre avant de s'y écraser. Triste spectacle, piètre constellation sur un ciel pâle. Il détestait les insectes. La fenêtre, ouverture funeste, souillée par de longues traînées blanchâtres séchant au soleil, venait d'être la victime d'un simple pigeon. Il n'aimait pas les oiseaux, recouverts de plumes outrageusement colorées afin de masquer leur sottise, tout comme il n'aimait pas les animaux, sauf quand ils lui servaient de cobaye, pour ses expériences. Non, il n'aimait pas les animaux, hormis Barberousse, le chien de la propriétaire. Il n'aimait pas les animaux, même s'il désirait les protéger de la bêtise humaine. Après tout il devait beaucoup à la Nature; et elle, au moins, elle fonctionnait de manière purement scientifique. Elle, elle réalisait des miracles, des vrais. Des choses incroyables qu'il adorait étudier. Des faits merveilleux qu'il s'amusait à contempler. La Nature demeurait magnifique. Malgré tout, il n'aimait pas les animaux.
Les employés chargés du ménage avaient encore oublié de frotter la vitre. Mais pas n'importe laquelle. Sa vitre. Évidemment la sienne et celle de personne d'autre. Ce n'était pas la fatalité : il ne croyait pas à la fatalité. En aucun cas ça ne pouvait être le fruit du hasard. Cela se révélait être un acte volontaire. Cet acte le punissait certainement de son attitude insolente et de son comportement exécrable. Il ne le niait pas, puisque ces accusations étaient tout à fait véridiques. Le méritait-il ? Bien sûr. Un avocat lui-même n'aurait pu le défendre. Impossible de peindre un portrait élogieux de lui-même. De toute façon il l'avouait. L'être le plus insupportable du monde c'était bien lui. On lui répétait si souvent qu'il y croyait, à présent. Sa vitre n'était donc jamais propre. Au contraire, de nouvelles empreintes digitales s'étendaient de haut en bas. Il renifla dédaigneusement- cela se révélait être une fâcheuse habitude. Il n'appréciait pas les femmes de ménage- s'il appréciait les femmes, du moins, et ce n'était pas le cas.
Derrière les rideaux gras, dévorés par les mites, on devinait les formes des nuages qui décoraient le ciel. Cette ouverture donnait sur le jardin, bien mieux entretenu que sa chambre. Peut-être parce que les femmes de ménage y passaient le plus clair de leur temps, préférant les doux rayons du soleil à la poussière de leur dur labeur. Chaque carré de verdure était entouré de haies émeraude, s'élevant vers les astres comme les flammes d'un feu de camp- la folie des grandeurs touchait tout le monde, les végétaux inclus, apparemment. S'ils imitaient les Hommes, la Terre fonçait droit dans le mur. Les arbres fruitiers pourtant ne semblaient pas faire de même. Ils encadraient sagement les allées parfaitement parallèles du verger, faisant preuve d'obéissance. Finalement, il préférait encore les haies rebelles.
Le jardinier taillait le gazon, habillé d'une chemise brune trop serrée pour sa bedaine. Ses traits sévères baignant dans un flot de sueur malodorante, il soupirait, le dos courbé par le travail. Il méprisait les jardiniers, au même titre que les autres hommes, fussent-ils un tant soit peu plus malins.
En fait il haïssait les êtres humains. Leurs cerveaux dépourvus d'intelligence l'exaspéraient. Leur société basée sur une montagne de principes subjectifs s'effritait toujours plus. Comment la paix, si fragile, pouvait-elle prospérer, alors que la guerre se perpétuait dans le temps ? Incapables de voir plus loin que le bout de leur nez, ils ne savaient que se haïr. Et il était conscient qu'il ne faisait qu'empirer le processus, mais il refusait de les aider. Les regarder s'entre-tuer sans réfléchir, ça l'amusait presque. Quelques vies de plus ou de moins, ça ne changeait rien, et seuls les hypocrites clamaient l'inverse.
Il ne comprenait rien de ces êtres qui écoutaient leur cœur plutôt que leur raison, et de leurs relations, qui semblaient toutes plus illogiques les unes que les autres. La notion d'attirance physique, si confuse, qui reposait sur des critères si aléatoires, changeant selon l'expérience de la personne et son époque, sonnait tout aussi stupide que celle de la beauté. Il ne la ressentait pas plus que l'attraction sexuelle. En outre, il trouvait l'espèce humaine particulièrement repoussante. Rien ne lui plaisait dans ces globes oculaires remplis de substance gelatineuse, ou dans ces quelques poils clairs poussant sur leurs mains ridicules. Leur chevelure parsemée de gras ne lui provoquait aucun désir.
La cloche sonna.
-Monsieur Holmes !
Il sursauta lorsqu'on frappa brutalement à la porte.
-C'est l'heure du petit déjeuner.
Hélas, elle demeurait verrouillée; il la gardait éternellement fermée, même si le règlement le lui interdisait.
-SHERLOCK, SORS DE LÀ TOUT DE SUITE !
Mais Sherlock ne descendrait pas. Sans répondre, il reporta son attention sur la fenêtre, droit comme un I. Un soupir résonna dans son dos, avant les bruits des pas qui s'évanouirent en quelques secondes.
Il ne descendrait pas, il n'avait pas faim.
Sherlock détestait tous les autres êtres humains.
Il ne descendrait pas, il ne voulait pas les voir.
Il n'appréciait même pas sa famille. Ses parents l'avaient abandonné; en brûlant dans cet incendie qui avait englouti son manoir à l'intérieur de son énorme gosier ardent.
Il ne descendrait pas, il désirait être seul.
Son père et sa mère n'avaient même pas pensé à lui, laissant le jeune aristocrate démuni, à croupir dans un orphelinat sans raffinement.
Il ne descendrait pas, ce matin.
Cela faisait déjà six longues années qu'il pourrissait dans ce donjon, s'amusant à faire déguerpir toute potentielle nouvelle famille. A douze ans, il ne désirait plus que des bras chaleureux l'accueillent. Il ne rêvait pas d'appeler un imbécile aux joues bouffies 'Papa'. Il espérait seulement être tranquille. Alors ce n'était pas très compliqué d'éviter de se faire apprécier. Il lui suffisait d'être lui-même pour les dégoûter.
La cloche sonna.
Midi pile. Il ne déjeunera pas.
Sherlock savait. On le trouvait dégoûtant. Et ce n'était pas parce qu'il ne les montrait pas qu'il ne possédait pas de sentiments. Son corps n'était pas une solide armure vidée d'émotions. La carapace résistante qu'il portait chaque jour ne l'en protégeait pas. Son ouïe développée lui permettait d'entendre ce qu'on disait de lui. Ses camarades l'insultaient de monstre. Aucun de ses professeurs ne l'appréciait. Ils le trouvaient insupportable, à se montrer supérieur. Il ne pouvait ignorer les méchancetés murmurées sur son passage. Même les bébés semblaient résignés à la simple idée d'entendre sa voix.
Ses mains se contractèrent sur sa pomme à cette pensée. Ça faisait mal. Il ne comprenait pas pourquoi cela pouvait être si douloureux. Pourtant son cœur remontait dans sa gorge, emportant avec lui des larmes salées sur son visage amer. Une boule de plomb alourdissait sa poitrine et lui compressait les poumons, l'empêchant de respirer. Comment de simples hommes réussissaient-ils à le mettre dans un tel état ? II refusait d'être si sensible. Il déglutit, fermant ses paupières fines.
La cloche sonna.
L'heure du thé. Il n'en boirait pas.
Cependant il se traîna jusqu'à son minuscule miroir. Le reflet que lui renvoyait la vitre cassée le révulsait presque. Même si sa taille, plutôt grande, demeurait la même depuis plusieurs mois, il notait une différence au niveau de son poids. Sautant la majorité des repas, ses côtes ressortaient plus encore qu'hier. Il maigrissait à vue d'œil, il ne lui restait plus que la peau sur les os. Son visage devenait de plus en plus affecté par cette malnutrition qu'il s'imposait. En effet, ses pommettes marquaient ses joues creuses de chaque côté de sa tête. Les deux cernes s'étalant sous chaque œil d'un bleu-gris perçant, ainsi que ses boucles noires, mettaient en valeur la pâleur de son teint; accentuant son air maladif. Pas étonnant que tout le monde soit effrayé par un tel squelette. La seule envie qui l'envahissait à ce moment consistait à s'arracher cette peau trop claire à l'aide de ses longs doigts de lune. Il aimerait que le miroir l'aspire, le dévore, le fasse disparaître. C'était la solution pour être libre. Et tout le monde se porterait mieux ainsi.
La nausée qui le menaçait à observer son image devenant gênante, il abattit son poing sur le mur d'un geste rageur, avant de retourner violemment la glace.
Il se dégoûtait et plus que tout, les autres l'écœuraient. Sherlock Holmes détestait tout le monde.
La cloche sonna.
Et qu'est-ce qu'il détestait ce tintamarre qui rythmait son ennui et sa misère, lui annonçant qu'il était vingt-heures et qu'il allait rater le dîner.
Et qu'est-ce qu'il haïssait cette dame à la panse rebondie qui forçait la serrure- et mince il allait devoir la réparer- et l'obligeait à se nourrir, en soupirant qu'elle l'aurait bien laissé crever si ça ne tenait qu'à elle. Et le brun la laissa dire, puisqu'elle le pensait. Et il avala sa cuillerée de soupe verdâtre sans sourciller, parce qu'elle avait raison. Il mangea à s'en donner envie de vomir, écoutant la femme se plaindre d'avoir été désignée pour cette tâche ingrate, alors que c'était la corvée de Madeleine.
Il ne se battait pas. Toute l'arrogance qu'il détenait avant d'arriver à l'orphelinat très vite consommée par ces années obscures, ne lui servant plus qu'à répondre à ses professeurs ou ses camarades. Il n'avait de l'aristocrate que la posture, le langage, et les chemises prune qui pendaient à sa chaise.
La grosse mamie râlait à présent à propos de l'état de sa chambre. Tous ses livres jetés au sol prenaient la poussière, déjà lus depuis une éternité, et ses rares habits semblaient se tordre de douleur sur chaque meuble. Mais tout ce bazar lui importait peu, puisqu'il l'appréciait presque.
La cloche sonna.
Cela signifiait que les orphelins devaient se mettre au lit.
Sherlock souffla sur sa bougie, plongeant sa piaule dans l'obscurité oppressante de cette nuit d'hiver. Cela faisait un petit bout de temps qu'aucun bombardement n'avait troublé le calme du soir. Il espérait secrètement que ce phénomène se reproduise ce soir, emportant avec lui toutes les personnes de ce lieu, effacer tous les souvenirs de la vie de Sherlock Holmes. Bien sûr, le brun songeait régulièrement à en finir une fois pour toutes; les solutions ne manquaient pas. Les bouts de verre provenant du miroir parviendraient à couper ses veines assez profondément pour qu'il se vide de son sang sur les draps miteux. La corde des rideaux suffirait pour l'aider à se pendre. Il pouvait utiliser les médicaments de l'infirmerie afin de s'empoisonner. Le revolver de la propriétaire, parfaitement bien caché dans le tiroir de sa table de chevet, constituait la meilleure arme mortelle pour le faire: une seule pression sur la gâchette, et les enfers s'ouvraient sous ses pieds. Malgré ces nombreuses façons de mettre fin à ses jours, une force mystérieuse bloquait toujours la volonté de Sherlock.
Il s'allongea sur son matelas informe, plaçant ses deux mains sous son menton, dans une position de prière. Cette manière de réfléchir s'agissait de la meilleure façon de le faire d'après lui; cela n'avait aucun rapport avec la religion, pure invention des hommes pour se rassurer, mal à l'aise avec leur ignorance sans nom et leur existence insignifiante. Un prétexte nouveau pour se taper les uns sur les autres ou pour manipuler les masses. Son esprit logique l'empêchait de croire à ces sottises, bien heureusement. Si une entité divine existait bel et bien, elle ne devait pas l'apprécier de toute façon. Et tant mieux, il préférait les plumes noires des démons aux auréoles ridicules des anges.
Il n'y avait rien après la mort, et c'est sûrement pour cette raison qu'il perdait le courage de se tuer.
Et puis ne serait-ce pas un signe de faiblesse, ou une marque de lâcheté ? Il ne voulait pas ressembler à ces pathétiques humains...
Alors il ne faisait rien. Il se supporterait toute sa vie.
La cloche sonna.
N'ayant pas fermé l'œil de la nuit, il se trouva bien de l'entendre lui vriller la tête.
Cette fois-ci, personne ne toqua à sa porte pour le prévenir de l'heure. Peut-être avaient-ils décidé d'arrêter de le maintenir en vie ?
Il hésitait à s'en sentir soulagé. La tranquillité allait peut-être enfin le saluer. Il allait pouvoir jouer du violon toute la journée, sans qu'on ne vienne l'interrompre. Il serait certainement plus heureux ainsi, isolé des critiques et du reste du monde.
Mais... si on l'enfermait dans cette prison toute sa vie ? On allait sans aucun doute le laisser pour mort à l'intérieur de ces quatre murs souillés de tâches. Il rendrait l'âme, assoiffé. On l'oublierait, à coup sûr ! Son visage et son nom s'effaceraient de la mémoire de tout le personnel. Plus personne ne le haïrait si on ne le remarquait plus. On ne se moquerait jamais plus de lui si personne n'était là pour lui parler et lui rappeler à quel point il était énervant. Son cœur se serra dans sa cage thoracique. Il ne voulait pas mourir !
La cloche sonna.
Le temps suivait son cours, les heures, les jours, les semaines s'échappant, volant sans qu'on ne puisse les contrôler. Les grains du sablier de la vie coulaient inéluctablement, telle une cascade mortelle. Les jours se suivaient et se ressemblaient tous pour le jeune Holmes. Devant sa fenêtre, il observait le temps se réchauffer et les cieux s'éclaircir, l'œil impassible. Il continuait de s'affamer, ignorant les appels de son ventre et des adultes, comme il l'avait toujours fait- la digestion n'aidait pas la réflexion. Ni Madeleine ni la vieille femme n'étaient revenues forcer le passage d'une cuillère dans sa bouche. Alors quelques fois, il descendait dans la salle à manger, s'exilait dans un coin de la pièce sous les regards moqueurs ou effrayés de ses camarades, et avalait difficilement un repas au goût insipide, la gorge nouée. Quand il retrouvait sa chambre, des larmes menaçaient de dévaler ses joues opalines. Il réprimait le liquide lacrymal en prenant une grande inspiration, et en noyant ses pleurs au fond de sa poitrine vide.
La cloche sonna.
De temps en temps, il y avait eu de nouvelles explosions pas très loin d'ici. Ce fut la panique générale à chaque fois. Des éléphants à froufrous piétinaient le sol des couloirs tandis que les petites souris qu'on nommait plus communément orphelins hurlaient de leur voix stridente. Pendant que tout le monde se cachait, mains sur les oreilles, il restait stoïque devant sa fenêtre, regardant au loin une ville succomber à la langue de feu des explosions. Les flammes léchaient goulûment les maisons de bois, reprenant sauvagement ses droits sur les hommes et la nature. Il les observait danser à l'horizon, se demandant si ses parents avaient souffert dans ces fourneaux qu'était l'impitoyable brasier. Le spectacle se déroulant sous ses yeux de glace le fascinait autant qu'il le terrorisait.
Puis, les jours passèrent encore, et on oubliait. Quelques vies de plus ou de moins, ça ne changeait rien.
La cloche sonna.
Le temps ne s'arrêtait pas, et Sherlock Holmes se sentait de plus en plus seul.
En vérité, cela ne s'agissait pas que d'une impression. Plus personne ne se préoccupait de son sort. Les regards condescendants qu'on lui lançait brisaient son cœur, et les insultes qui fusaient dans son dos ressemblaient à des coups de poignard. Les pieds qui avaient massacré son torse et son dos à plusieurs reprises lui semblaient si doux à côté qu'il hésitait à les supplier de recommencer, pourvus qu'ils arrêtent de prononcer ce mot déchirant. Monstre.
La cloche sonna.
Il s'ennuyait, enfermé dans sa chambre, sans aucune visite. Un jour, la propriétaire l'avait aperçu avec son chien et lui avait crié dessus, indignée, dégoûtée que les poils de Barberousse puissent être caressés par ses doigts effilés. Il espérait seulement qu'une autre distraction que l'animal lui tombe entre les mains. Alors il s'était mis à écouter les discussions des uns et des autres, sortant de son antre.
La cloche sonna.
C'est ainsi qu'il comprit que Sally n'appréciait pas le thé à la menthe, et que l'orphelinat manquait de places. Puis, il s'était contenté de regarder, apprenant à déduire de ses observations. Le jardinier et Madeleine s'étaient retrouvés dans la chambre de cette dernière ? Il le savait. Jack avait caché de la nourriture dans son bureau ? Il le voyait.
Cependant, rien n'était intéressant à remarquer ici, et cette capacité hors du commun ne faisait que lui attirer de nouveaux problèmes et de nouvelles insultes. Encore plus à l'écart, il agaçait tout le monde sans comprendre réellement pourquoi.
La cloche sonna.
Et puis un beau soir d'été, il y avait eu cette rumeur.
Un nouvel orphelin venait d'arriver, et d'après certains il n'allait vraiment pas avoir de chance.
Si Sherlock ne comprenait pas pourquoi ses camarades racontaient cela, le concerné, lui, était apparemment au courant du motif de son infortune. Ne l'ayant pas aperçu il ne put pas le déduire.
Frustré, le brun remonta dans sa chambre et asséna un brutal coup de pied dans le battant.
Qu'est-ce qui lui avait échappé cette fois ?! Il manquait toujours quelque chose ! Comme par hasard, quand les histoires commençaient à piquer son intérêt, il n'arrivait pas à les deviner !
-D-désolé...
Sherlock sursauta au son de la petite voix. Il se retourna, se composant un regard noir afin de décourager l'intrus à continuer. Celui-ci se tenait dans l'embrasure de la porte-comment avait-il pu oublier de la fermer ?!
-Je...Je suis John...
Le brun haussa un sourcil, étudiant sans retenu son vis-à-vis. Le garçon, de petite taille, devait être plus âgé que lui, même s'il lui arrivait à l'épaule. Treize ans ? Non, quatorze. Malgré ce petit retard de croissance, il se rattrapait au niveau de sa musculature.
Ses larges épaules, trahissant ses nombreuses activités demandeuses de force, se prolongeaient par des bras très fins et des mains blessées par le travail acharné. L'adolescent, provenant d'une famille peu aisée, se révélait être un habitué des jeux et des besognes extérieures et exténuantes. Son pull, rapiécé, et taché de graisse et de boue, cachait un torse qu'il devinait osseux; l'enfant ayant connu la famine. Certainement fils de paysans, au renflement impoli qu'il émit bruyamment. Il possédait cependant de magnifiques cheveux dorés qui intriguèrent Sherlock, tant leur éclat de soleil l'aveuglait. Blonds comme les blés, réunis en courts épis, ils avaient l'air doux, bien que salis par un voyage tout récent...Mais bien sûr... Au vu de ses yeux bleus profonds rougis par les pleurs, ce John était le nouveau-venu à l'orphelinat. S'il se tenait ici à cet instant, c'était parce que la seule chambre libre pour l'accueillir se trouvait être la sienne, d'où la malchance que lui prêtaient les autres. Il allait partager sa chambre avec Sherlock, et tout le monde l'avait prévenu que ce monstre allait lui faire vivre un enfer. Il était déjà au courant que le brun se comportait comme un être doté d'une intelligence supérieure. Il savait qu'il déduisait tout au premier coup d'œil. On le lui avait raconté...
-J...j-je...
C'est alors que le jeune Holmes le remarqua. Malgré ces nombreuses mises en garde, le petit John n'avait pas le moins du monde l'air dégoûté ou effrayé. Cependant, il balbutiait, ses joues rouges l'étouffant de chaleur.
-Je suis ton colocataire...
Une étincelle d'émerveillement brillait dans l'océan de ses iris, et il se sentait embarrassé d'admirer Sherlock pour les histoires qu'on lui avait contées. Pour la première fois, le plus jeune comprit ce que cela faisait de se sentir apprécier, et il ne put empêcher un léger rougissement d'envahir ses pommettes. Il se permit alors d'esquisser un petit sourire au jeune garçon, ce qui se répercuta instantanément sur les lèvres de celui-ci. Il s'agissait d'un sourire si sincère qu'il découvrit une rangée de dents blanches parfaitement alignées. Le cœur du brun s'emballa dangereusement dans sa poitrine, un sentiment de bonheur encore inconnu se répandant dans son corps. John était un autre être humain, qui semblait tout à fait ordinaire. Mais il ne l'était pas le moins du monde, car Sherlock Holmes le trouvait beau et l'aimait déjà, au premier regard, lui qui haïssait tout le monde. L'arrivée du plus petit promettait un nouvel avenir au plus grand.
Sherlock détestait les humains; il n'en aimait qu'un.
Sherlock n'avait aucun ami; il ne désirait en posséder qu'un.
John.
Le brun ouvrit la bouche et, pour la première fois depuis une décennie à présent, il parvint à parler.
-Entre John, tu es le bienvenu.
Tiens, la cloche était tombée en panne.
Voilà, c'est la fin de la première partie ! J'espère que vous avez apprécié :3 Prêt pour la deuxième partie, point de vu de John ? Alors rendez-vous la semaine prochaine normalement !
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Merci beaucoup !
