Salut les filles! Je suis de retour. Une petite idée qui m'a traversé l'esprit suite à cette fic fantastique "Catharsis" de Rochelle et aussi parce que j'ai écouté la bande son de "Westworld".

Donc je préviens, ça risque de vous dérouter au début mais c'est normal. Fic en deux chapitres. (ouais moi aussi je peux être pénible à couper!)

Dédicace à ma partenaire, presque de Crime, mais d'éducation.

Et toujours un grand merci à notre Miss Wren alias Isatis!

Bonne lecture.

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Harold termina de compter la liasse de billets devant ses yeux et finit par les ranger dans le coffre derrière lui. La journée avait été longue. Il retira ses lunettes et se frotta les yeux. Il entendit soudain frapper à la porte:

-" Entrez"

-" Harry, les derniers clients sont partis et j'ai fermé le restaurant. Je vais au saloon, vous venez?"

-" Je suis un peu fatigué Mademoiselle Groves."

-" Allez Harold, vous ne venez jamais boire un verre avec moi. Vous avez honte?"

Finch la détailla et lui sourit. Il recula sa chaise et se leva tout en époussetant son impeccable costume. Il sortit sa montre à gousset de son gilet et jeta un œil à l'heure.

-" Vous avez raison après tout. Je vous accompagne."

Ils se dirigèrent bras dessus bras dessous vers le saloon en face de son hôtel. Le soleil était encore haut en ces chaudes soirées d'été. Lorsqu'ils approchèrent ils entendirent des rires, des voix fortes, le piano. Harold poussa les portes et se mit immédiatement à tousser, pris par la fumée épaisse des cigares et cigarettes que fumaient les clients du bar.

Ils s'installèrent à une table et commandèrent à boire. Soudain Harold reçu une tape franche dans le dos:

-" Finchy!"

L'homme à lunettes soupira.

-" Monsieur Tao."

Le jeune asiatique se rapprocha et, s'installant sur la chaise à côté d'Harold, se pencha pour lui parler mais celui ci recula devant l'haleine chargée d'alcool qui lui piquait les narines.

-" Vous pouvez me faire une avance? J'ai une main superbe là"

-" Monsieur Tao, vous ne m'avez déjà pas réglé votre chambre de la semaine dernière et votre dette se rallonge de jour en jour."

-" Allez Finchy quoi! Juste une centaine de dollars pour que je finisse ma partie. "

Samantha s'interposa.

-" Dégage! Il t'a dit non, et retourne à ta table, tu empestes l'alcool!"

Il retira son bras d'un geste brusque et se leva, faisant basculer sa chaise en arrière. Il posa sa main sur son révolver mais fut stoppé dans son geste par une poigne forte.

-" Léon, tu arrêtes ça tout de suite si tu ne veux pas que je te refoute en tôle! T'as compris?"

Monsieur Tao lança un regard noir à Samantha et s'éclipsa. Le shérif salua le couple.

-" Désolé Finch. J'arrive pas à le tenir éloigné du bar celui là."

-" Ce n'est rien Shérif Fusco. Je commence à avoir l'habitude."

-" Ouais, mais c'est tellement rare de vous voir là que j'espère que personne ne va vous importuner."

Harold sourit et redressa la chaise qui était tombée.

-" Asseyez-vous un moment avec nous."

-" C'est pas d'refus."

Il retira son chapeau et le posa sur la table. Une serveuse en petite tenue s'approcha d'eux.

-" Salut mon chou! Qu'est-ce que j'te sers?"

Fusco lui lança son plus beau sourire.

-" C'que tu veux ma belle."

Elle se retourna et hurla au barman:

-" Et une pinte pour le Shérif!" Puis revint discuter avec Lionel en s'asseyant sur ses genoux.

-" Tu sais j'suis libre ce soir. Zoé m'a filée la permission. Alors si t'as envie que Rhonda s'occupe de ..."

Ses paroles se perdirent dans le creux de l'oreille de Fusco qui semblait avoir du mal à avaler soudainement.

Puis l'atmosphère devint tout de suite un peu plus lourde lorsqu'un visiteur passa la porte du saloon. Rhonda se tourna et se raidit en voyant ce grand cowboy tout vêtu de noir rentrer dans le saloon, cigare à la bouche.

-" Le revoilà lui!"

Le shérif demanda alors à la jeune femme:

-" Tu le connais?"

-" Mon chéri, tu n'as pas entendu parler du cavalier noir?"

Harold avait suivit également la scène du regard, détaillant cette silhouette virile qui se dirigeait vers le bar tout prés d'eux. L'homme était grand, d'une carrure qui laissait présager des muscles nerveux sous sa tenue noire, salie par la poussière. Un jean, des bottes parées d'éperons, des chaps en cuir noirs recouvraient le tout et mettaient son postérieur en valeur. Sa chemise noire montrait un dos large et musclé. Le visage basané par trop de temps au soleil sans doute, était assombri par une barbe brune fournie. Son regard bleuté contrastait avec ce côté sombre de l'homme qui portait également un chapeau en cuir noir mais poussiéreux.

Les clients du bar le dévisageaient et tout le monde semblaient tendus. Soudain Harold vit la directrice des prostitués s'avancer avec un grand sourire vers l'homme en noir.

- "Et voilà! La patronne va encore nous faire vivre un enfer quand il va partir!" Lança Rhonda.

Harold se pencha pour demander à la jeune femme:

-" Qui est-ce?"

-" Vous n'avez pas entendu parler du Cavalier Noir? Ce type est un mercenaire." Elle se tourna vers le Shérif "Je suis surprise que tu n'es pas entendu parler de lui mon chou. Il fait des ravages partout où il passe il parait. Il emballe les filles, tue tout ce qui bouge et vole l'argent. Il vient une fois par an ici et Zoé craque à chaque fois. Il s'en sert, la jette et après elle nous tape sa crise."

-" C'est bizarre, j'ai reçu aucun avis sur lui. T'es sur de ce que tu dis?"

-" Hey chéri! Tu sais bien que les mecs parlent beaucoup dans mon lit. Alors oui, j'suis sûre."

Finch était comme fasciné. D'où venait ce mystérieux cavalier ? Pourquoi ne l'avait-il jamais vu ici. Samantha vit son regard absorbé par l'éphèbe devant lui. Elle se pencha vers lui:

-" Laissez tombé Harry. Vous n'êtes pas son genre."

Il entendit la conversation avec Zoé qui se colla littéralement à lui et lui mit sa poitrine opulente et voyante sous les yeux. L'homme en noir attrapa la femme par la hanche et s'assit sur le tabouret. Il fit passer son cigare de l'autre coté de la bouche d'un geste de langue. Finch ne put s'empêcher de remarquer le changement dans le ton de la voix de Zoé qui semblait complètement alanguie de cet homme.

-" Salut mon beau ténébreux. Te revoilà enfin?!"

-" Salut Zoé. Comme tu vois."

-" Qu'est-ce qui t'amène à New York? C'est moi j'espère?"

L'homme se mit à ricaner.

-" Tu sais bien que je ne paye pas pour ça ma jolie."

-" John, pour toi les choses sont gratuites. Tu vas rester un peu?"

-" Oui, j'suis venu pour chercher un boulot."

Zoé se mit à rire franchement.

-" Toi? Le grand John Reese, le cavalier noir, le solitaire, t'es venu pour travailler? Mais le soleil t'as définitivement tapé sur la tête ma parole? Et puis on dit partout que Snow t'as descendu."

-" Il n'a pas essayé assez fort on dirait."

-" J'en étais sure. C'était pas possible."

Elle se recula pour le détailler sans retenu. Elle tritura le haut de sa chemise ouverte.

-" T'es toujours aussi sexy tu sais? On n'a plus de chambre libre mais la mienne est ouverte si tu veux..."

-" J't'ai dit que c'était pas ce que j'étais venu chercher."

La femme s'écarta de John, un peu vexée de se faire repousser ainsi. Mais elle le connaissait bien et savait qu'il ne fallait pas insister. Elle se tourna pour partir mais une de ses employées s'approcha de Reese, ce qui fit réagir immédiatement Zoé: Elle lui saisit le bras et l'arrêta.

-"Hey Machine. Alors écoutes-bien. Tu es nouvelle ici alors pour cette fois je ne dirais rien. Mais tu vois ce beau gosse, tu l'oublies d'accord? Chasse gardée. Personne ne le touche à part moi. C'est compris Machine? C'est quoi ton nom déjà d'ailleurs?"

La jeune femme semblait paniquée, Root se leva pour intervenir.

-" Ca va Zoé, tu vois pas que tu lui fais peur? T'as vraiment besoin de faire ça? Déjà que c'que tu leur fait faire..."

-" On t'as pas sonné toi. Retourne à tes cuisines!"

Harold se sentit obligé de s'interposer à son tour.

-" Mademoiselle Groves, laissez tomber s'il vous plait et revenez vous assoir."

Les deux femmes se toisèrent et se défièrent du regard. Les hommes autour d'elles se mirent à siffler d'excitation. Le shérif attrapa le bras de Root et lui dit:

-" Assieds-toi avant que tous ces alcoolos se mettent à faire des paris sur vous. J'ai besoin de calme, d'accord?" il s'adressa à Zoé " et toi, arrête aussi un peu. J'pourrais te coffrer."

Les deux femmes finirent par se séparer. Harold se rassit et chercha John du regard mais celui-ci en avait profité pour s'éclipser sans que personne ne le remarque. L'homme à lunette soupira, déçu d'avoir loupé une occasion de l'approcher. Il espérait le revoir une autre fois.

Le lendemain Harold décida de pousser la chance et d'aller au saloon. Il fut récompensé en voyant que John était accoudé au bord une nouvelle fois. Harold en profita pour le détailler du coin de l'œil, tout en s'asseyant à côté de lui mais à distance. Le barman s'approcha de lui tout en essuyant ses verres :

-" Et bien Finch, je ne vous aurais jamais autant vu que ce mois-ci. Ca fait plaisir. "

-" Un peu de changement dans mes habitudes ne fait pas de mal Monsieur Greer. "

Le barman se pencha pour parler plus bas à son client.

-" Ouais, enfin si celui-là pouvait partir, j'aime pas trop le savoir là "

Harold comprit qu'il faisait allusion au cavalier noir. Lui, aurait bien aimé qu'il reste beaucoup plus. Soudain il vit Greer lancer un regard noir vers les battants du saloon. Il se redressa, posa ses verres et mit son torchon sur l'épaule tout en se déplaçant vers sa nouvelle cliente qui arrivait à côté de John.

-" Bonjour, une limonade s'il vous plait. "

-" On ne sert pas les nègres ici, alors dégage! "

La femme à la peau chocolat esquissa un sourire et ne se laissa pas démonter.

-" Il n'y a aucune affiche qui dit le contraire. Alors s'il vous plait, mon voyage a été long et je meurs de soif. "

-" Bin t'as qu'à aller boire avec les chevaux, c'est là-bas qu'est ta p… "

Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase que John l'attrapait par le col de la chemise et lui plaquait le visage sur le bar tout en pointant son pistolet sur sa tempe :

-" La dame t'as demandé poliment alors tu la sers ! "

Le bruit de son tabouret qui était tombé et la menace de John stoppa net tous les bruits du saloon. Harold se redressa et vint à la rencontre de John :

-" S'il vous plait messieurs, calmons-nous. "

John ne lâcha pas sa prise des mains, ni du regard.

-" S'il sert cette dame, je le lâche, autrement…"

-" Je vous en prie Monsieur, cela ne sert à rien. Monsieur Greer, vous allez la servir n'est-ce pas ? "

-" Est-ce que j'ai l'choix ?! "

John le lâcha immédiatement et rangea son arme dans son étui. Harold salua la femme et lui dit :

-" Je suis désolé de tout ça Madame. "

La femme sourit à Harold et lança un regard tendre à John.

-" Merci. "

John la salua à son tour en posant ses doigts sur les bords de son chapeau et en inclinant légèrement la tête.

-" De rien M'dame. Il n'avait pas à vous parler comme ça. "

-" J'ai l'habitude ne vous en faites pas. Vous croyez qu'il acceptera de me louer une chambre pour la nuit ? "

John sortit son pistolet à nouveau et le posa sur le bar tout en mastiquant son cigare qui n'était pas allumé.

-" Il vaudrait mieux pour lui. "

Harold intervint immédiatement.

-" Je tiens un hôtel juste en face et je serais ravi de vous louer une chambre. "La jeune femme lui sourit.

-" Je ne suis pas sûre d'avoir les moyens pour une chambre d'hôtel mais c'est très aimable à vous. "

Finch vit Reese fouiller dans les poches de son jeans et en sortir une bourse qu'il tendit à Harold

-" Servez-vous là d'ssus. "

Le gestionnaire de l'hôtel fit non de la tête :

-" Cela ne sera pas nécessaire. Monsieur ? "

Le cavalier noir retira son cigare et tendit la main à son vis-à-vis

-" Reese. John Reese. Mais appelez-moi John. "

Harold la saisit et profita de l'occasion pour sentir les mains puissantes et abimées de l'homme qui hantait ses nuits depuis qu'il était apparu dans la ville.

-" Vous pouvez m'appeler Finch. Et je vais tout prendre en charge pour Madame ? "

La jeune femme noire tendit la main vers Harold qui la saisit tel un gentlemen pour lui faire un baise main de rigueur.

-" Josseline Carter. Mais je vous en prie, appelez-moi Joss. Je suis gênée vraiment. "

-" Après ce que vient de vous faire subir Monsieur Greer, ce n'est que justice Madame Carter et cela sera avec plaisir. J'ai des chambres libres alors autant les occuper. "

De temps en temps Harold jetait des coups d'œil vers John pour observer son attitude. Il avait eu peur en le voyant saisir violement Greer et en même temps il avait été stupéfait par son attitude chevaleresque face à cette Carter. Sous ses airs ténébreux et glacials, John semblait être un homme d'honneur et un gentlemen, ce qui attirait davantage Finch.

Il profita de l'occasion pour essayer de se rapprocher plus de John. Il se tourna vers lui, mais son regard bleuté accentué par son bronzage venait de le perturber. Il ne savait plus ce qu'il voulait lui demander. Il fut interrompu par Greer qui posa bruyamment le verre sur le bar, faisant se retourner Reese instantanément vers lui, sur la défensive.

-" Voilà votre boisson. Ca fait 4 dollars. "

John sortit sa bourse et jeta les pièces au barman qui s'éloigna rapidement d'eux. Harold semblait reprendre pieds sur terre.

-" Si vous chercher un logement Monsieur Reese, j'ai quelques chambres encore disponibles."

John saisit le bord de son chapeau à nouveau.

-" Nan, ça ira m'sieur. J'ai déjà un endroit où dormir. C'est gentil. Occupez-vous plutôt de la dame."

Harold s'inclina en signe de compréhension. Il pencha la tête vers Carter et lui fit signe de la main:

-" Si vous voulez bien me suivre Madame Carter, je vais vous conduire à votre chambre."

La jeune femme lui sourit et se retourna une dernière fois vers John tout en posant sa main sur son bras.

-" Merci beaucoup John."

L'homme en noir attrapa la limonade et la tendit à Joss.

-" Avec plaisir. Prenez là tant qu'à faire. Vous ne serez pas venue pour rien."

Ils quittèrent le saloon, Harold frustré de devoir quitter John alors qu'il avait réussi à entamer la conversation. Une fois à l'hôtel, il demanda à Root de préparer une chambre pour Madame Carter qui ne cessa de le remercier pour sa gentillesse.

Le soir venant, Harold tournait en rond. Ses pensées ne le dirigeant que vers John. Comment avait-il pu être aussi vite chamboulé par un homme comme lui? Il avait suffit d'un regard. Il avait tout de suite vu la force et la bonté en lui pendant que les autres ne semblaient voir que de la cruauté.

Il attrapa son gilet qu'il avait posé sur sa chaise et regarda l'heure. Il fallait qu'il aille au saloon. Il remit son veston et se dirigea vers le bar où il avait l'habitude de jouer du piano tous les vendredi soirs. Et c'était vendredi...