Quelqu'un se souvient d'Okita? Le petit mignon du Shinsen-gumi, qu'on voit peut-être sur deux pages dans le flash-back avec Saitô... Enfin, dans l'OAV de Rurouni Kenshin (si si, avec le passé de Kenshin — Hitokiri Battosai, Tomoe et Katsura Kogôro et l'autre sale traître et le Shinsen-gumi), on le voit beaucoup plus, et je l'adore.
Warnings: Pas drôle. Très léger shônen-ai, c'est-à-dire relation amoureuse entre deux hommes. Très très très léger, clignez des yeux et vous le raterez, comme on dit. (Puis tout le monde sait que l'homosexualité était très répandue parmi les samouraïs, alors pourquoi pas dans le Shinsen-gumi, d'abord?)
Disclaimer: Okita Sôshi ne m'appartient pas, il s'appartient lui-même, paix à son âme et puisse-t-il me pardonner. Je ne sais pas si Saitô Hajime a vraiment existé, par contre. Si oui, il s'appartient également lui-même; dans le cas contraire, il est la création et la propriété de Watsuki Nobuhiro.
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Assis devant un miroir, dans une chambre faiblement éclairée par une unique bougie, le commandant de la première division du Shinsen-gumi, Okita Sôshi, faisait la grimace à son reflet.
— Et alors, je suis malade! grogna-t-il pour lui-même. Je suis quand même toujours capable de me battre, merci!
Il tira la langue au miroir.
— Malade, malade, il n'a que ce mot à la bouche... marmonna-t-il.
A l'instant où ces mots quittaient sa propre bouche, il y porta instinctivement la main et se mit à tousser comme un perdu. Perdu. Il savait bien qu'il était perdu, Saitô-san n'avait pas besoin de le lui rappeler...
Il regarda presque rêveusement le sang tombé dans sa main avant de se plier brutalement en deux et de recommencer à tousser.
— Ce n'est pas juste, murmura-t-il. Je n'ai vraiment pas envie de mourir...
Sa porte coulissa, et en levant la tête il réalisa qu'il était recroquevillé sur le dos, sur le parquet de sa chambre; le miroir taché de sang était resté sur son fûton, à plusieurs mètres de là.
Il se sentit soulevé précautionneusement et ses yeux éperdus plongèrent dans ceux de Saitô-san. Il tenta de dire son nom, mais sa gorge était sèche — et en même temps elle était mouillée, mais mouillée de sang et pas de salive. Okita sentit ses lèvres se tordre d'elles-mêmes en une grimace amère.
— Okita-kun, murmura Saitô.
Il ne savait même pas répondre et dut se contenter de presser son front sur la poitrine de son aîné. Saitô-san passa en silence les bras autour de lui, et Okita réalisa qu'il sanglotait.
— Ça ira, soufflait Saitô-san.
Dans son monde soudain trouble d'émotions confuses, Okita sentit une main fraîche, calleuse et pourtant douce, et si fraîche sur la peau brûlante de son front, si fraîche...
— Okita-kun...
Mal, si mal, sa poitrine allait exploser...
— Saitô-san... s'étrangla-t-il.
La main fraîche quitta son front et une paire de lèvres douces la remplacèrent.
— Ça va aller...
Et lentement, petit à petit, la crise passa, la douleur reflua et il reprit sa respiration. Saitô embrassa à nouveau doucement son front couvert de sueur et serra le jeune homme plus fort dans ses bras.
Okita se blottit contre son aîné sans rien dire. Les larmes coulaient sur ses joues et leur goût salé se mêlait à celui du sang dans sa bouche.
— Ça ira, Okita-kun.
oxoxoxoxoxoxoxoxoxoxoxo
Fini. J'avais dit que c'était court.
Et au fait, oui, Okita Sôshi a vraiment existé; il est mort de la tuberculose à vingt-cinq ans, peu après la fin du Bakumatsu.
