Bonjour/Bonsoir!

J'ai découvert cette série voilà moins d'un moi. J'ai regardé tous les épisodes et je suis tombée sous le charme, malgré mon aversion pour les trucs de zombie. Je me lance donc dans une longue fic qui avance bien pour une fois, dont je pose le premier chapitre.

Il s'agit d'un Slash! homophobe, vous connaissez la sortie.

Bêta: L'excellente Maly B 3
Et dédicace spéciale à Heyden - si je me trompe pas de pseudo - qui est en quelque sorte, ma source d'inspiration!

Enjoy
Et n'oubliez pas, les reviews sont mon seul revenu ^^


Chapitre 1

- DARYL!

Une voix forte s'éleva dans le campement ensoleillé. La plupart des survivants tournèrent la tête vers le nouveau venu tandis que d'autres grimaçaient sous le bruit. Je me passerais volontiers d'attirer ainsi l'attention... Mais la voix s'éleva à nouveau, plus forte, répétant mon prénom, tandis que Merle ricanait. De cela aussi, j'aurais bien pu me passer. Quel timing. Mon frère me disant que je traînais trop avec Alex, et le voilà qui débarquait comme un cheveu dans la soupe.

- Alors Darly chéri, tu vas pas retrouver ton petit copain?
- La ferme connard, je gronde, appréciant peu la déformation de mon nom.

Je vis le jeune homme poser ses yeux sur moi et son sourire s'agrandir. Ce gars était un mystère pour tout le monde. Surtout pour moi en vérité. Je ne comprenais pas pourquoi il continuait de chercher ma présence alors que je ne lui offrais rien de ce qu'il demandait. Pas de réponse à ses questions, peu de mots, pas d'affection, pas de protection. Rien. Que dalle. Et Merle était parfaitement odieux avec lui. Alors pourquoi ce gosse continuait de me coller? Un mystère. Mais je devais avouer que j'aimais sa présence, même si je ne le dirais jamais à voix haute. Il était parfois intrusif, c'est vrai. Mais je étais parfaitement incapable de me souvenir comment il était entré dans ma vie. Je veux dire, si, je me souvenais comment il avait intégré le groupe, personne ne l'oubliera ça. Mais savoir comment peu à peu il s'était insinué dans mon temps libre, comment il s'était retrouvé à mes côtés, sans que je ne m'en rende compte... un vrai mystère.

Et Merle qui continuait de ricaner. Je lui envoyai un regard en biais qui le fit sourire un peu plus. Il avança ses lèvres dans une parodie de baiser qui me fit lourdement soupirer. Y'a pas moyen que lui et moi, on soit de la même famille. Et pourtant... La nature nous avait déjà prouvé un bon nombre de fois qu'elle avait un sens de l'humour assez particulier. Alexander se posta devant moi au moment même où je rangeais mon couteau.

- J'ai quelque chose qui va te plaire, murmura-t-il sans se départir de sa bonne humeur.
- Tu es resté longtemps absent, répliquais-je, peu désireux d'aller plus loin dans la conversation, avec mon abruti de frère qui nous épiait.
- Je suis allé en ville.
- Elle est à peine à deux heures de route. Tu t'es perdu ou quoi ? Tout le monde s'est inquiété !

Autant pour moi, je ne voulais pas dire ça. Alexander me regarda étonné, Merle quant à lui, ricanait comme un bossu et les autres... ne faisaient plus attention à nous. Ҫa faisait un truc en moins pour me voir me ridiculiser.

- Je suis allé à Waycross Daryl. Il n'y a plus rien à Atlanta, mis à part quelques puants pustuleux. Si on veut trouver quelque chose de mangeable et de quoi nous battre, c'est pas en faisant les fonds de tiroir qu'on y arrivera.
- Et tu as trouvé quelque chose? lui demandais-je en regardant son sac à dos.

Il s'accroupit à ma hauteur et fit glisser le sac au sol. Il avait l'air de peser vachement lourd à l'entente du bruit que ça faisait et à nouveau, je me demandai comment un gars comme lui pouvait faire des trucs aussi insensés. Il était pas très épais, si bien qu'on aurait dit que la moindre brise un peu trop puissante pouvait le faire s'envoler. Et voilà qu'il ramenait avec lui un chargement qui devait faire pas loin du trois-quarts de son poids.

Je le vis ouvrir le tout, enlever boites de conserve, fayots et épinards avant de sortir une arme. Et putain, quelle arme! J'avais du mal à ne pas la lui arracher des mains. Même Merle la fermait à présent. Il l'inspecta, regarda si elle n'avait pas d'égratignure. Puis il me la tendit. J'essayai de ne pas paraître trop pressé mais je devais faire un bien piètre comédien au vu de son sourire. Une Horton 125. Une putain d'arbalète, légère, robuste, à portée moyenne. L'arme qu'il me fallait! Le truc qu'il fallait pour survivre à l'apocalypse sans rameuter tous les amis de Freddy. Avec viseur intégré, c'était un petit bijou qu'il venait de me mettre entre les mains. Sauf que sans les carreaux adéquats, je n'irai pas loin.
Je relevai la tête pour lui faire part de cette évidence et ne rencontrai qu'un carquois d'une cinquantaine de carreaux, justement. Je les pris, regardai comment les encocher et me redressai, essayant l'arme, la calant contre mon épaule... Une pure merveille. Je vais plus la quitter celle-là.

- Mec, je te laisse. Je vais donner à Dale les provisions. Et me reposer un peu, je t'avoue que la semaine a été difficile.

Je le regardai s'éloigner, je savais que je devais le remercier, mais les mots restaient bloqués dans ma gorge. Je ne savais pas s'il se rendait bien compte de ce qu'il venait de faire... Rallonger mon espérance de vie, me faire renouer des liens avec mon passé d'adolescent... Alex forçait le respect. Il ne demandait jamais rien en retour. Il semblait juste heureux de pouvoir aider. Juste se contenter de la reconnaissance qu'il décelait sur le visage des gens.

- Et après ça, tu oseras encore me dire que ce petit pédé n'en n'a pas après tes fesses...
- T'es juste jaloux de rien avoir reçu, avoue.
- T'es certain de pouvoir l'utiliser? Je me souviens pas que tu saches tirer droit. Passe-la moi.
- Va crever, c'est à moi. cachais-je en retirant l'arbalète de la trajectoire de ses mains. Moui, j'allais protéger cette arme comme une mère poule. Hors de question que mon bourrin de grand frère pose ses sales pattes dessus.

Je n'attendis pas pour me préparer, déguerpissant dans les bois pour aller chasser. Au passage, je croisai le regard d'Alexander qui me parut soudain épuisé. Mélancolique même. Et la réalité me frappa. Personne ne savait rien de lui. Il ne parlait jamais de son passé, ni aux autres, ni à moi avec qui il était quand même censé passer tout son temps. Avait-il encore de la famille? Frère, sœur? Où était-il né? Comment avait-il fait pour survivre seul jusqu'ici? Et où un gars comme lui avait-il bien pu apprendre à distribuer de pareils coups de poing ? Je me souvenais de la bagarre entre lui et Shane... Et c'était pas l'ancien flic qui menait! D'accord, il avait été salement amoché, n'empêche que c'était lui qui dominait l'autre, la dague au cou.

Cet homme paraissait faible. Et cette apparence lui était clairement favorable. On ne se méfiait pas assez des types dans son genre, pourtant il pouvait vous trancher jugulaire sans la moindre hésitation. Je l'avais même vu sauter sur un rôdeur, armé d'un canif, et réduire la tête de l'affreux à l'état de bouillie. Merle pouvait le dénigrer autant qu'il le voulait, ce gars était un dur à cuire. Je suis certain que même mordu, il survivrait. Du moins, c'était la soudaine impression que j'avais. Je détournai le regard, avant de m'enfoncer dans les bois.

Je rentrai sous sa tente après que la nuit soit tombée. Tout le monde dormait ou presque. Y'avait que Dale pour rester sur le haut de son camping-car, jumelles autour du cou et fusil à l'épaule. Il ne m'avait pas jeté un regard, du moins, il fit comme s'il ne m'avait pas entendu. Pour ça, je lui en étais reconnaissant. J'ai vraiment pas envie de me justifier demain s'il ouvrait sa grande gueule. Je me sentis con devant le corps étendu, assiette quasi froide à la main. Je m'attendais à quoi? Il roupillait. Comme tout le monde. Je devrais faire pareil. Peut-être laisser l'assiette à coté de lui... Non, ça va rameuter les bestioles et demain matin, ça sera noir de fourmis. Et je doutais qu'il trouverait ça amusant au petit réveil.

C'était tout moi ça, agir puis réfléchir. Faudrait que je m'habitue à faire les deux en même temps. Ça m'éviterait des situations gênantes comme celle-ci. Je m'apprêtai à sortir quand je sentis quelque chose m'agripper. Je jurai violemment, sortant mon poignard d'un mouvement rapide, laissant tomber la bouffe sur le sol de la tente. La pression se relâcha en même temps que je me rendais compte que c'était juste Alex.

- Tout va bien?

Je préférai ne rien répondre et m'accroupis pour récupérer les morceaux éparpillés. Nos mains se frôlèrent et je relevai la tête vers lui, cherchant à savoir s'il voulait me dire quelque chose. A la place, il se recula. Je ne voyais pas grand chose dans la pénombre, ce qui m'ennuyait fortement. Je cherchai à tâtons une lampe torche, ou n'importe quoi d'autre qui me permettrait d'y voir clair. A peine la main posée sur l'objet qu'il me fut vivement arraché. Je restai sans réaction plusieurs secondes, ne comprenant pas le pourquoi de cette réaction. Je le vis, du moins sa silhouette, se redresser, enfiler un t-shirt puis allumer une lampe à huile. La clarté soudaine m'agressa les yeux et faisait danser des ombres inquiétantes sur la toile de la tente. Je le regardai évoluer dans son espace personnel, ranger quelques affaires, et dissimuler un collier sous son haut. Je me sentais stupide d'être venu ici. Il n'avait pas besoin de manger, s'il avait eu faim, il se serait levé pour nous rejoindre. Et puis, je faisais quoi, seul, dans sa tente? Un coup à se prendre une remarque de Merle ça.

- Daryl?
- Ouais?
- Arrête de penser à ton frère. Bordel, tu es assez grand pour faire tes choix non?
- Qu'est-ce qui te fait dire que je pense à lui? T'es pas dans ma tête.
- Tu tires toujours une sale gueule quand tu penses à lui.

Y'avait que ce gars pour sortir un truc pareil avec un sourire comme celui-là. J'aimerais lui sortir une remarque bien sentie sur ce que je pensais de lui, mais m'abstins. Parce qu'il prit l'assiette que j'avais dans les mains, effleurant encore mes doigts. Je notais ces petits détails, sans savoir pourquoi. Peut-être parce que je manquais de contact. Je étais bagarreur, je étais un homme de terrain, d'action... Pas tellement de contact. On ne me verra pas courir dans un champ, bras écartés, sourire collé sur la gueule, vers mon frère ou je ne sais quelle autre personne. Pourtant, j'avais besoin de sentir quelqu'un près de moi. Autant que j'avais besoin de ma solitude, et Alexander était présent. Il était là quand je tournais la tête, et il était parfois si discret que j'en oubliais sa présence. Mais il étais toujours là. Et sa présence était apaisante.

- C'est bon. C'est quoi?
- De l'écureuil, répondis-je sans faire attention. Mais sa réaction m'arracha un sourire, puis carrément un rire. Il était occupé à s'étrangler! Et son air parfaitement outré et dégoûté était tout bonnement excellent.
- Putain, mais t'es malade ma parole!
- C'est de la viande comme une autre.
- Non, enfin! un écureuil, avec sa queue touffue, ses petits yeux noirs! C'est...
- J'arrive pas à le croire, le coupais-je. Tu pars seul en ville pendant une semaine, tu tues des rôdeur à coup de brique sans que ça ne te dégoûte, et tu cries au scandale parce que tu manges... de l'écureuil?
- Mais de l'écureuil Daryl! De l'écureuil!

Il avait l'air tout chagriné. Ce qui me fit encore plus rire. Il me balança son assiette - vide - à la tête mais ça ne freina en rien mon hilarité. Il me rejoignit rapidement, et nous mettons quelques longues minutes avant de nous calmer. Rire... était une chose que je n'avais plus faite depuis très très longtemps. Et ces derniers mois ne se prêtaient pas tellement à ce genre de pratique.

- Blague à part... Préviens-moi la prochaine fois.
- T'en a vraiment envie?

Il réfléchit un instant et secoua la tête en grimaçant. Forcément, à la guerre comme à la guerre. Il mangera ce qui se présente à lui, même s'il n'était pas forcément d'accord.

- Pourquoi m'avoir ramené l'arbalète?

Son sourire se fana. Il se coucha sur son sac de couchage, un bras replié sous sa nuque et garda le silence. Je finis par me faire une raison. Encore une fois, il gardera le silence sur ses actes et pourquoi il les faisait. Mais sa voix me parvint, murmure à peine audible.

- Tu m'avais dit une fois que ton père t'emmenait à la chasse. Et c'est là que tu as appris à tirer. Je me suis dit que ça serait utile. Pour le gibier et pour tuer les zombies.
- Et quoi d'autre? C'est pas seulement pour ça que tu l'as ramenée, pas vrai?
- Tu n'as pas vraiment envie de savoir.
- Bien sûr que si.
- Alors disons que je n'ai pas vraiment envie de te le dire. T'as beau être plus sympa que ton frère, il n'empêche que le même sang coule dans vos veines. Vous êtes semblables. Vous détestez les mêmes choses, vous vous battez pour les mêmes causes: la vôtre. Sauver votre cul. Vous. Uniquement vous. Je peux prévoir tes réactions, surtout celle que tu aurais si je te disais ce que tu veux savoir.

Je restai silencieux, étrangement touché par ses mots. Je ne me doutais pas qu'il avait une vision aussi négative de moi, même si elle était vraie. Je ne souhaitais pas qu'il... me prenne pour un connard. Même si c'était ce que j'étais. C'était limite blessant de se rendre compte qu'il pensait ça de moi, alors qu'il me collait tout le temps. Parce que genre, ça faisait comme s'il ne restait avec moi que pour passer le temps, que pour avoir ce qu'il voulait avant de se barrer. Et qu'il ne recherchait pas ma présence juste pour ce qu'elle était.

- J'adore te voir sourire. Tu souris rarement contrairement à Merle. Tu es tellement plus réservé que lui. Tu t'enfermes dans ton monde, tu rejettes toute forme d'aide ou d'affection... Alors quand tu souris, même très brièvement... J'ai l'impression d'avoir fait quelque chose de bien, simplement.

Je me reculai un peu et portai mon pouce entre mes lèvres pour ronger l'ongle, ne sachant pas quoi répondre à ces mots. Du moins, rien qui ne lui fasse plaisir ou qui soit correct. Parce que l'insulter de petite pédale, ça n'était pas non plus la solution.