Bonjour à tous,
Ce qui suit est une fic CS sans prétention, réalisée en collaboration avec une amie. J'espère qu'elle vous plaira, si le cœur vous en dit, je vous remercie d'avance de prendre 30 secondes pour laisser une petite review, qui m'aiderai beaucoup dans ce projet. Je serai ravie de répondre à toutes vos questions ;)
La vieille chanson résonnait en boucle dans l'autoradio de la coccinelle jaune d'Emma Swan. La voiture avançait avec peine sur le chemin de terre qui coupait la campagne profonde du Maine. Emma avait quitté la route cent kilomètres plus tôt, et le sentier sur lequel elle roulait maintenant n'était pas répertorié sur les cartes. Elle devait donc se fier aux indications écrites à la main qu'elle avait reçu quelques semaines plus tôt, au moment où elle avait été affectée au St Golds Storybrook Hospital. Malgré ses recherches, Emma n'avait rien trouvé sur l'établissement. Pas un article, pas une archive. C'est donc persuadée qu'il s'agissait d'une erreur administrative qu'elle se dirigeait vers la ville absente de sa carte routière : Storybrook.
Après de multiples détours à travers la forêt, elle arriva à l'entrée de la ville indiqué par un simple panneau sur le bord du chemin rocailleux. Elle s'avança dans une allée ornée de grands arbres, elle remarqua de nombreux chemins se croisant formant presque un labyrinthe en continuant à travers le parc. Elle comprit après quelque minutes en voyant le paysage inchangé que Storybrook n'était pas une ville comme elle l'avait d'abord pensé mais un immense domaine.
Elle vit plusieurs bâtiments de différentes couleurs, sûrement pour les différencier plus facilement se dit-elle, de magnifiques parterres de roses entourés d'arches sur lesquelles courraient de gigantesques glycines et, au contraire, des endroits non entretenus où les plantes poussaient à l'état sauvage et où lefeuillage des arbres plongeaient les chemins dans l'ombre. L'aboiement lointain d'un chien lui prouva que l'endroit n'était pas désert.
Tout le long du chemin elle pensa à ce qu'elle allait dire aux autres docteurs et à la directrice Regina Mills. Sa situation était en effet particulière : elle devait prendre la place du docteur Graham Humbert décédé récemment. Elle était d'autant plus nerveuse que n'ayant trouvé aucune informations sur le lieux et les employés, elle ne savait pas comment adapter son comportement.
Elle continua à rouler jusqu'à voir un panneau lui indiquant la direction du bâtiment principal. Elle gara sa voiture sur les places réservées au personnel, étonnamment désertes, et entra dans l'établissement.
Le bâtiment était aussi grand qu'un petit château. De forme cubique et compact il dégageait un sentiment austère mais les couleurs chaudes des tuiles et des pierres adoucissaient l'ensemble en en faisant un bâtiment imposant et sérieux. Cette bâtisse reflétait sûrement l'esprit des lieux. Après tout, se dit-elle, un hôpital doit avoir une façade sérieuse si il veut instaurer de l'autorité. Elle entra dans un hall blanc crème muni d'un bureau d'accueil du même ton. Il n'y avait pas d'autres meubles dans la pièce mais il y avait plusieurs couloirs partant dans différentes directions et Emma pouvait voir un ascenseur au bout du hall. Ne sachant que faire d'autre elle se dirigea vers la femme de l'accueil qui la regardait curieusement.
Avoir des visiteurs doit être rare ici au vu des difficultés d'accès. en déduisit Emma.
Elle se présenta et attendit que la directrice Mme Mills vienne la chercher.
Regina Mills apparut dans un tailleur strict, des escarpins, une coupe de cheveux impeccable, un visage impassible, le tout accompagné d'un maquillage léger mais parfait.
Pas forcement l'habit le plus approprié pour prendre soins de personnes souffrant de problèmes psychologiques, pensa Emma.
Mais ce qui détonnait chez Regina autre que ses habits était la couleur. En effet, elle était totalement vêtue de noir, ce qui contrastait avec les couleurs pastels du bâtiment. C'était comme si elle traçait délibérément une ligne entre elle et les autres.
Ne laissant paraître aucune émotion, Emma se présenta rapidement à la directrice des lieux, qui la regarda froidement avant de partir dans la direction opposée sans un mot.
« Vous devez la suivre » lui dit gentiment l'hôtesse d'accueil en voyant qu'Emma ne réagissait pas.
La blonde se reprit rapidement, et suivit la femme froide et hautaine qui était désormais sa supérieure. Elle traversa le labyrinthe de couloirs de l'institut en suivant le bruit des talons aiguilles de Regina Mills qui brisait le silence tendu des lieu. La brune disparaissait à chaque tournant, sans regarder si Emma la suivait et sans prononcer le moindre mot.
Arrivée devant une porte à double battants, Regina regarda derrière elle. Elle n'appréciait pas cette femme, quelque chose en elle la dérangeait. Elle l'attendit quelques instants. Quand elle la vit apparaître à l'angle du couloir, elle entra dans son bureau toujours sans dire un mot.
Le bureau était à l'image de sa propriétaire, parfaitement rangé,dans différents tons de gris qui étaient judicieusement placés pour renvoyer la lumière du soleil et éclaircir la pièce. Regina était assise derrière son bureau, entre Emma et elle se trouvait une pile de papiers posés sur des vêtements blancs. Elle regarda Emma et l'invita finalement à s'asseoir.
« Voici vos horaires, le plan des lieux et votre uniforme. Les patients sont libres de se déplacer dans certaines zones de la propriété. Cette règle ne s'applique pas à vous, qui êtes libre de vos mouvements, à quelques exceptions près. » Elle désigna la pile devant elle du regard. Emma prit les papiers et l'uniforme. Elle allait poser une question mais la directrice était déjà debout signifiant que l'entretien était terminé. Elle raccompagna Emma à la porte et la fit sortir avec comme simple indication « Demandez à Belle pour plus de renseignements. »
Une Emma éberluée fit le chemin inverse pour retourner à l'accueil et demander où trouver la fameuse « Belle ». Elle fulmina contre Regina totalement excédée par son comportement impoli tout le long du chemin vers le prochain bâtiment où se trouvait sa source d'explication, si bien qu'elle ne remarqua pas le patient qui la regarda passer avec de grands yeux ronds.
Même sans ouvrir les yeux, Killian Jones savait qu'il faisait nuit. L'unique raie de lumière qui parvenait à se faufiler entre les panneaux métalliques qui obscurcissaient la fenêtre de la pièce finissaient leur course au bout du lit de Killian, au niveau de sa tête. A travers ses paupières closes, il ne percevait que l'obscurité. Combien de temps avait-il dormi ? Il était rare qu'il sombre dans le sommeil alors que la première ronde n'avait pas eu lieu. Il n'avait pourtant pas bu durant son repas, ayant appris au fil des ans que l'eau qu'on lui servait était bourrée de somnifères. Killian avait le sommeil léger, si la ronde avait déjà eu lieu, il l'aurait entendu.
À peine cette pensée eu-t-elle traversé son esprit qu'un cliquetis provenant de la porte blindée de sa chambre se fit entendre, suivit de trois autres sons de même nature, autant que de serrures que comportait l'unique issue de la chambre 507. Ne bougeant pas d'un pouce et se forçant à respirer lentement, Killian attendit. La porte s'ouvrit en raclant le lino usé, et le gardien pointa sa lampe torche sur le visage du patient. Killian était habitué à ce genre d'exercice, et ce qui suivait dépendait de sa capacité à feindre le sommeil. Le gardien resta deux bonnes minutes avant de rebrousser chemin, prenant soin de verrouiller les serrures à double tour lorsqu'il partit.
« Imbécile » pensa Killian. « S'ils savaient... »
Arrivée devant un bâtiment bleu, qui selon son plan correspondait au dortoir et à l'espace de repos du personnel. Emma entra, l'architecture intérieure était similaire à celle du bâtiment principal, bien que la hauteur sous plafond soit supérieure, et que les murs soient peint dans différentes teintes de bleu. Emma était arrivée tôt, avant le début des premières rondes, elle fut donc surprise de voir le dortoir en activité, chacun se préparant, mangeant ou se détendant dans des salles privées. Mais tous étaient en uniforme, prêts à partir travailler à tout moment. Elle attrapa un de ses nouveaux collègues par le bras quand il passa près d'elle pour lui demander où était Belle. Il lui pointa vaguement un couloir puis repartit continuer ses préparations matinales.
En marchant dans le couloir indiqué, Emma ouvrit toutes les portes qu'elle voyait un peu déboussolée par l'endroit. Elle avait perdu l'habitude d'être en présence d'autant de personnes à la fois, Emma avait toujours été une solitaire depuis son enfance. Passant par différents orphelinats sans jamais y rester longtemps l'avait habituée à repousser la présence des autres.
Finalement, dans le pressing, la toute dernière salle du couloir, Emma vit une jeune femme de taille moyenne, cheveux auburn et à la silhouette élancée. Emma l'interpella et quand elle se retourna, elle se dirigea vers elle, un sourire accueillant sur les lèvres.
« Tu dois être Emma. Enchantée je suis Belle, infirmière en chef et également responsable du dortoir féminin. »
« Enchantée. Mme Mills m'a redirigée vers vous pour plus de détails. »
Belle lui fit un sourire désolé, imaginant parfaitement l'attitude de Regina. Elle la pris par le bras et l'entraîna hors de la pièce.
« Bien sur. Il y a peu de personnel médical donc tu risques d'être un peu débordée au début. Les règles sont simples : il faut faire deux rondes, une le matin et une le soir en testant chaque patient. Dans la salle de travail se trouvent les dossiers de tous leurs dossiers et je te donnerai une liste des tests psychologiques à effectuer. »
Elles entrèrent dans la salle de travail. Emma s'arrêta net sur le palier, elle était devant une grande pièce ovale dont les murs étaient recouvert de dizaines de dossiers, rangés dans des étagères individuelles et nominatives fixées au mur.
« Et voilà je te présente tes patients ! » lui dit Belle en ouvrant grand les bras pour englober la totalité de la pièce.
« Il n'y a aucun personnel médical à part toi et moi n'est ce pas ? » annonça Emma toute politesse oublié. L'air coupable de Belle lui suffit comme réponse.
« C'est vrai » avoua Belle « mais ils ne demandent pas beaucoup de travail à part le temps nécessaire pour s'en occuper et veiller à ce qu'ils s'échappent pendant les rondes. Voilà la liste des tests et l'ordre de visite pour les patients. »
Emma regarda les deux papiers, la page monstrueusement remplis recto verso de noms en caractères 10 qui devait être la liste des patients la rebuta un peu. Elle regarda ensuite celle des tests et fut choqué par leurs simplicité.
Ce sont des tests basiques, ceux que l'on fait aux patients prêts à sortir ! Qu'est ce qu'il se passe dans cet hôpital ? S'étonna Emma.
Killian devait attendre quinze minutes pour être sûr que le garde ne reviendrai pas pour une de ses revérifications aléatoires. N'ayant pas de montre, il devait estimer lui même le temps qui passait, et se repérait parfois à la course d'une étoile qui passait toujours devant sa fenêtre.
Quand il fut certain que le gardien ne reviendrai pas, il se leva sans un bruit, et s'approcha des gros barreaux qui entourait le maigre espace autour de son lit, observant le reflet sur le mur provoqué par l'objet métallique qu'il tenait à la main.
Killian courrait dans les herbes hautes, faisant fuir quelques musaraignes sur son passage. L'air de la nuit était frais, mais le sol relâchait encore la chaleur emmagasinée pendant la journée. Killian portait un vieux sweat, qui avait dû appartenir à un des patients de l'hôpital, et qu'il récupérait toujours sous une pierre creuse au pied de la fenêtre de sa chambre. Il avait trouvé ce sweat pendu à une branche d'arbre, et comme personne n'était jamais venu le récupérer, Killian s'en était emparé et le portait lors des nuits les plus fraîches.
Il avançait sans hésiter dans l'obscurité, sachant exactement où il allait. Killian avait trouvé, après de nombreuses recherches, un lieu secret, que personne ne fréquentait, et qui lui permettait de passer la nuit dans un endroit qu'il chérissait, hors de sa cellule et loin de ses geôliers. La promesse de ce petit îlot de liberté lui permettaient de tenir bon dans la journée.
Après quelques dizaines de minutes, Killian se glissa sous la haie touffue qui abritait son petit paradis, savourant l'odeur de fleur et terre humide qui s'échappait du petit tunnel de végétation par lequel il se glissait. Il se releva et admira la vue, dont il ne se laissait jamais, avant d'être renversé violemment par derrière, atterrissant face contre terre sans avoir le temps de réagir.
N'hésitez pas à laisser une review, c'est un carburant à inspiration :)
