Un Noël Rose

Chapitre Premier: De La Grande Visite

Edward…?

Le jeune homme ouvrit les yeux et croisa un onyx qui l'observait avec curiosité. Un seul œil, mais Edward n'avait pas à se poser de question. Cet œil, il le connaissait aussi bien que son propriétaire. Roy Mustang, colonel et alchimiste d'état au compte des Q.G de l'Est. Un homme exceptionnel pour ceux qui travaillait sous ses ordres. Et malgré sa carapace, Edward savait qu'il avait un cœur tendre.

Tu dors?

Le jeune homme hocha lentement la tête pour dire non. Je ne dors pas…je dormais. ronchonna-t-il en silence. Après un dernier instant, Edward se redressa pour s'asseoir sur son lit. Mustang le regardait avec intérêt. Que lui voulait-il celui-là se demanda le jeune homme en plantant son regard ambré dans le sien. À sa grande surprise, le colonel baissa son unique œil pour regarder le couvre-lit. Est-ce qu'il hallucinait ou Mustang évitait son regard?

Colonel? Est-ce que ça va?

Pas de réponse. Seulement un timide sourire sur les lèvres de Roy qui fit rougir Ed. il n'en fallut pas plus pour qu'Edward craque. Ce dernier se leva d'un bond et, après s'être habillé convenablement, il se planta devant le colonel, un air de défi dans les yeux.

Vous n'avez rien d'autre faire que de venir me réveiller?

Après un moment d'hésitation, l'homme aux cheveux noirs eut un sourire.

-Non je n'ai rien de mieux à faire que de m'assurer que tu te lève ce matin alors que tout le monde t'attend…

-Que tout le monde m'attend? demanda Edward.

-Aurais-tu déjà oublié que c'est aujourd'hui que vient Alphonse pour fêter Noël avec nous?

-Al…murmura le blondinet.

-C'est ce que je disais. Tu l'as oublié!

-Je ne l'ai pas oublié…j'ai juste eut un…

-Oubli? proposa Mustang.

-Un blanc! Et pourquoi on parle de ça? Je suis debout alors allons-y, s'emporta Edward.

Roy le laissa aller et jeta un dernier coup d'œil à la chambre avant de refermer la porte et de se diriger à son tour vers la sortie du Q.G. Le colonel rattrapa Edward avant que ce dernier ne traverse la porte principale. D'un même pas, ils franchirent le portique. Dehors, des voix, des rires mais ce qui fit le plus sourire Ed fut cette voix familière qui lui avait tant manquée. La voix d'Alphonse qui l'appelait au loin, cette voix qui perçait tout ce brouhaha et qui fonçait tout droit vers son cœur.

Nee-saaaan!

Puis, auréolé de lumière dorée, une tête blonde surgit de nul part et fendit la foule pour venir se planter à quelques mètres d'Edward. Le jeune alchimiste n'eut pas le temps de réagir que déjà Alphonse fonçait droit dans ses bras pour l'enlacer affectueusement. Mais dans son élan, Al n'avait pas prévu entraîner Edward avec lui. Résultat; ils s'écrasèrent brutalement dans la neige, provoquant ainsi les rires des personnes aux alentours. Trop heureux pour protester contre cet accident, Edward lassa rouler sa tête sur la neige molle qui avait amortit sa chute. Ayant fermé les yeux ensentant le corps d'Al contre le sien, Ed n'avait pas pu voir le visage de son frère une fois étendu sur la neige. Ouvrant les yeux, il eut le loisir de contempler l'heureux visage du jeune homme blond.

Comme il avait vieillit en sagesse. Bien qu'Al avait toujours été le plus sage des deux, Edward ne pouvait qu'admirer son nouveau calme. Lui qui avait passé sa jeunesse dans l'espoir de sauver son frère, le voilà qui enlaçait un corps de chair. Son vrai corps. Le fruit de ses recherches. Au fond, c'était lui qui méritait la réputation. C'était Alphonse qui, durant toutes ces années, n'avait jamais perdu espoir, qui avait cru en Ed même lorsque tout semblait difficile alors que ce dernier c'était découragé si vite devant tant de problèmes. Edward qui, au bout du compte, était un lâche.

Le jeune alchimiste ferma les yeux. Ce n'était pas le moment de penser à ce qu'Alphonse avait fait de plus que lui. Il était là, étendu dans la neige avec lui, le visage rayonnant de joie de retrouver son frère après une si longue absence. En effet, Alphonse avait élu domicile chez les Rockbell depuis son retour de la Porte. Étant militaire, Edward n'avait pas eut cette chance. Alchimiste d'état depuis près de cinq ans, Edward Elric n'avait pas beaucoup fréquenté son frère au cour des dernières années. Mais il comptait bien en profiter maintenant qu'Alphonse était au Q.G. pour fêter Noël avec lui. Cette fête qui leur rappelait à tous les deux leur mère, voilà qu'ils étaient à nouveau réunis pour la célébrer ensemble.

Après quelques minutes d'immobilité, Edward se releva en jetant un regard furtif autour de lui, espérant avoir passé inaperçu. Raté! Tout le monde les observait avec amusement. Déneigeant son pantalon et son manteau de rapides coups de main, il tendit l'autre main à Alphonse. Ce dernier roula dans la neige avant de saisir la mains d'Edward pour se relever. Le sourire aux lèvres et les joues rougies par le froid, Alphonse se permit d'observer son frère. Comme il avait bien grandit ce petit bout d'homme. Et malgré ses protestations, Al savait qu'Edward restait un enfant. Certes il avait gagné en maturité mais cette fameuse lueur d'amusement brillait un peu trop souvent dans ses yeux pour qu'il ne s'assagisse vraiment.

Soudain, Alphonse vit son frère comme ce qu'il était en réalité ; un enfant qui avait été forcé de grandir. Un enfant-adulte. Pris d'une soudaine impulsion, Al serra très fort son frère contre lui.

Je croyais pas t'avoir tant manqué, dit Edward, surpris.

-Alors maintenant tu le sais, répondit Al avec un sourire.

Devant eux, un homme apparut, un sourire en coin. Le Colonel Roy Mustang qui avait observé la scène de loin, n'avait pu s'empêcher de sourire. Même si ses moments de bonheur étaient rares depuis la mort de son meilleur ami, personne ne se cachait qu'Edward était le seul à pouvoir lui faire revenir le sourire.

Bienvenu à l'Est Alphonse.

-Mais Colonel Mustang…je suis déjà venu ici, protesta Al.

-Je sais bien mais à chaque fois que tu viens ici, on dirait toujours que c'Est la première fois tellement tu as l'air heureux de voir Edward.

Ce dernier se détourna un instant, rougit par la gêne, et fit habillement dévier la conversation.

-Que diriez-vous de retourner à l'intérieur avant que l'on se transforme tous en glaçon.

-Excellente idée, l'appuya Mustang. Qu'en dit-tu Alphonse?

-C'est que…je…il y a…

Intrigué de voir son frère si confus, Edward le regarda longuement, des questions pleines les yeux. Il y avait longtemps qu'Alphonse n'avait pas été si embarrassé. Mais de quoi pouvait-il s'agir?

-Qu'est-ce qu'il y a Al?

-C'est que…j'ai quelque chose à te dire. Tout le monde finira bien vite par le savoir, mais je voulais que tu sois le premier à qui je le dirais.

-Mais enfin expliques-toi, s'énerva Edward.

Avant même qu'Alphonse n'ait pu s'expliquer, des bruits de bagarre se firent entendre à travers la foule. Le brouhaha s'intensifia en se rapprochant rapidement des trois hommes. Puis, ils purent distinguer un éclat de voix.

Laissez-moi passer!

En entendant cette voix, Alphonse rentra la tête dans les épaules en rougissant violement. La raison de cette attente l'avait devancé avant même qu'il puisse parler à Edward. Justement, le blond qui avait surpris le geste de son cadet, tenta de fouiller la foule du regard, incertain de reconnaître le propriétaire de cette voix. Peine perdue, même sur la pointe des pieds, il n'y voyait rien…il était trop petit.

Vous allez voir qu'on ne me laisse pas seule sans le regretter.

Cette fois, Edward se sentit rapetisser. Winry! C'était belle et bien sa voix. Mais que faisait-elle à l'Est? Et si c'était ça la ''chose'' dont voulait lui parler Al. Mais pourquoi l'avait-il amené alors que Noël se fêterait dans quelques jours. Pourquoi n'était-elle pas avec mamie Pinaco?

Al, qu'est-ce que Winry fait ici?

-C'est d'elle que je voulais te parler…

-Alors tu ferais mieux de m'expliquer vite parce qu'elle n'a pas l'air dans son assiette

-C'est de ma faute.

-Je sais bien puisqu'elle ne serait jamais venu ici sans raison…, commença Ed.

-Non je veux dire, c'est de ma faute si elle est de si mauvaise humeur.

-Hein?

Mais une fois de plus, personne ne put s'expliquer. Une nouvelle tête blonde venait d'apparaître et à se fier au visage qui venait avec, la jeune femme n'était pas très contente. Un visage fermé, un regard qui lançait des éclairs, des joues rougies par le froid et l'effort car il semblait bien que la jeune blonde en question avait couru. Deux valises à la main, Winry fulminait de colère. Elle lâcha le tout et fila comme le vent avant même qu'Edward lui ait dit bonjour. Elle se planta devant Alphonse qui semblait vouloir se fondre dans le paysage. Alors Edward crut comprendre…mais seulement la raison qui poussait Winry a être d'une humeur si massacrante.

Tu n'as pas honte de me laisser seule au beau milieu de la gare pour courir te jeter dans les bars de ton frère! Tu n'avais qu'à le dire si j'étais de trop, je serais resté à la maison.

Edward sourit en entendant les premières paroles de son amie d'enfance, il avait deviné que c'était la raison de sa mauvaise humeur. Mais le reste, il n'en comprenait pas un mot. Alphonse avait demandé à Winry de l'accompagner à l'Est? Edward observa discrètement son frère qui écoutait sans broncher ;es reproches de la jeune femme. Rêvait-il ou Al semblait…heureux! Heureux de se faire engueuler par Winry? Il n'y comprenait décidément plus rien.

J'attends une réponse Al…ou sinon je peux repart…

-Non, la coupa Alphonse. Ce n'Est pas la peine , écoute. Je suis désolé mais j'étais tellement heureux de revenir ici que j'ai oublié ta présence. Je suis désolé Winry. Ça ne se reproduira plus.

-Pour cette fois, ça passera. Mais la prochaine fois…

-Je t'attendrai, compléta Al avec un grand sourire.

Edward n'en revenait pas. Alphonse avait tellement l'air…différent. Profitant de cette pause, le jeune homme se glissa aux côtés de son jeune frère en espérant que sa présence n'indispose pas les deux jeunes gens. Raté! Winry avait braqué son regard sur Edward et le dévisageait avec intérêt. Comme elle avait changé depuis leur enfance. Certes son caractère avait empiré mais elle restait la même aux yeux d'Edward.

Winry Rockbell, jeune fille qui avait su gagner le cœur des frères Elric d'un simple regard, avait grandie avec eux. De plus loin qu'avait pu se souvenir Edward, Winry avait été la seule des trois enfants à être sentimental. Si aujourd'hui la majorité de ses actes affichaient un tempérament bouillant, winry avait autrefois été quelqu'un de très doux. Encore aujourd'hui, Edward se surprenait à repenser au temps ou Al et lui s'Amusait à se battres pour savoir qui des deux marierait la jeune fille. Mariage…mais pourquoi pensait-il soudainement au mariage? Ce pouvait-il que…

Edward?

-Hum…?

- Tu m'écoutes?

Alphonse l'observait avec curiosité. À ses côtés, Winry semblait moins fâchée mais tout aussi surprise qu'Al de constater qu'Edward était dans la lune. Le Colonel Mustang les avaient rejoint et affichait un énigmatique sourire. Mais qu'avaient-ils donc aujourd'hui? Tous semblait sortir de leurs habitudes. Se retournant vers Alphonse et Winry, Edward se surprit à espérer que Roy reste avec lui jusqu'à ce que son frère lui parle de cette ''chose', si importante.

Oui Al, je t'écoute.

-Je crois que je n'aurai pas d'autre choix que de te parler de cette chose…

-Chose?! explosa alors Winry. Si c'est tout ce que ça représente pour toi et bien bon débarras…

-Tu sais bien que ce n'est pas ce que je voulais dire, se radoucit Alphonse.

-Quelqu'un veut bien m'expliquer tout ce charabia, demanda Edward qui ne suivait plus rien.

-Winry et moi comme fiancés, lâcha Alphonse en rougissant comme une tomate.