Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, nous sommes ravies (nous c'est TiteNana, Elisha-Chan et Fredjs) de vous accueillir sur notre nouvelle fic.

Alors accrochez-vous, cela se passe dans un univers alternatif, et nous retrouvons nos amis au Far West !!! Non non vous n'avez pas rêvé au lieu de l'océan et de bateaux pirates, nous allons croiser le désert, et des cow-boys… Imaginer Luffy en cow-boy ? Nous, on l'a fait enfin Fredjs l'a fait. On était trois, trois cerveaux totalement dérangés, enfin deux totalement dérangés : Elisha-Chan qui s'est occupée de l'écriture (elle est douée pas vrai ?), et moi, TiteNana, de l'avant et de l'après-propos et des idées un peu saugrenues; et un : Fredjs, pour nous remettre un peu sur les rails et corriger nos fautes. On y travaille depuis un mois ou peut être deux (je sais plus rrrrhhhhhoooooo) et nous sommes plutôt fières du résultat (on sera au moins trois ^^).

Bon alors Luffy au Far West, c'est du total délire, de l'action, de l'humour et même de la romance (y en a certains qui vont être contents mais je dis ça je dis rien). Alors bien sûr nous avons repris les grandes idées, la plupart des personnages, mais à la sauce « nous » donc avec quelques voire beaucoup de libertés.

Nous allons maintenant nous éclipser et vous laisser lire tranquillement, et espérons que cela vous plaira. On se retrouve à la fin !

Bonne lecture ^^

Euh non attendez attendez, revenez…J'ai oublié de vous dire que les personnages ne nous appartiennent pas, même si Luffy et Zoro on aimerait bien mais bon non ils ne sont pas à nous, ils sont tous à Oda (quel chanceux !).

Bon ben c'est bon vous pouvez y aller maintenant.


FAR WEST

Chapitre 1 : Chapeau de paille et cactus

Le cheval et son cavalier avançaient péniblement dans le désert sous un soleil de plomb. L'astre, à son zénith, brulait tout ce qui les entourait. Ils auraient aussi bien pu être en Enfer. Ils étaient les seuls êtres vivants à des kilomètres à la ronde. Le cavalier était un jeune homme brun aux yeux noirs, vêtu comme un cow-boy mais coiffé d'un simple chapeau de paille. Sur ses hanches pendaient deux énormes revolvers. La seule chose notable chez lui était une cicatrice sous l'œil gauche. Lui et Mandarine, la belle jument baie qu'il montait, semblaient au bord de l'épuisement. Brulés par les cruels rayons du soleil, écrasés par la chaleur, assoiffés et surtout affamés tous les deux, ils paraissaient prêts à s'écrouler. Un gargouillis terrible se fit entendre, qui sembla d'autant plus impressionnant dans le silence du désert, juste troublé par le bruit des sabots de Mandarine

- Je meurs de faim, gémit le jeune homme, plié en deux sur la selle, une main sur l'estomac. Je mangerai n'importe quoi !

Mais il n'y avait absolument rien autour de lui, hormis la poussière dégagée par les sabots de son cheval. Pas même un serpent, un chacal ou même un simple lézard. Le cow-boy commençait à voir sa fin arriver. Il avait entrepris ce voyage quelques mois plus tôt, ignorant les railleries, les commentaires désobligeants, les oiseaux de mauvais augure qui lui assuraient une mort lente et douloureuse dans le désert. Et maintenant…

- Je peux pas mourir, marmonna-t-il, pris de délire. Shanks…

L'image d'un homme roux, une bouteille à la main, un chapeau de paille comme le sien sur la tête, un grand sourire sur le visage, s'imposa à lui. « Bats-toi pour tes rêves ». C'était ce qu'il lui répétait toujours. Alors, il allait se battre. Il allait survivre. Le jeune homme secoua la tête, se frotta les yeux, et se redressa sur sa selle. Sentant l'épuisement de sa monture, il lui flatta l'encolure.

- Courage, Mandarine. On va y arriver…

Il s'interrompit soudain et arrêta sa jument. Il y avait quelque chose devant lui. Il plissa les yeux.

- C'est… Un cactus, ça ?

Il n'avait jamais vu un cactus comme celui-là. Il était minuscule et surtout d'une couleur étrange. Est-ce que c'était un mirage ? C'était bien possible. Après avoir couru en vain derrière une dinde dodue, un mouton grassouillet, et un steak muni de pattes qui n'existaient que dans son imagination, il commençait à se méfier.

- Hey mais… Il a bougé ?

La sueur qui lui coulait dans les yeux brouillait sa vision. Il décida de s'approcher prudemment. Après tout, mirage ou pas, ça ne devait pas être bien dangereux. Il fit avancer Mandarine, lentement, jusqu'à l'étrange cactus qui se révéla être une tête dépassant du sol. Le jeune homme regarda autour de lui, vérifiant qu'il ne s'agissait pas d'une mauvaise blague. Il se frotta à nouveau les yeux avant de descendre de cheval. Il tourna autour de la tête, hésitant, en se grattant le crâne, en proie à une intense réflexion.

La tête ne bougeait pas. C'était celle d'un jeune homme, sans doute un peu plus vieux que lui, et qui avait d'étranges cheveux verts coupés courts. Il remarqua aussi trois boucles à son oreille gauche. Un énorme coup de soleil s'étendait sur le visage du jeune homme. Luffy ne savait pas quoi faire. Une tête, les yeux fermés, immobile, en plein désert, c'était assez étonnant et dérangeant. Il finit par s'accroupir près d'elle et, saisissant une petite branche, la poussa légèrement. Aucune réaction. Le jeune homme insista. Toujours rien. Il se gratta à nouveau la tête, pensif, avant d'abandonner le bâton pour une méthode plus radicale. Il posa son index entre les deux yeux de la tête et la poussa. Il tomba sur les fesses en entendant la tête pousser un grognement. Il se mit à genoux et, attrapant la tête par les joues, se mit à tirer.

- Non mais ça va pas ? C'est quoi ton problème ?

Luffy éclata de rire et tomba sur le dos, incapable de reprendre son souffle. Finalement il se reprit et s'assit en tailleur face à la tête qui le regardait, l'air furieux.

- Qu'est-ce tu fous là ? demanda le jeune homme au chapeau de paille.

- Je bronze, ça se voit pas ?

- Sans déconner ? T'es bizarre toi !

Le jeune homme aux cheveux verts le regarda pour voir s'il se moquait de lui, mais il dut se rendre à l'évidence. Il n'avait vraiment pas compris le sarcasme.

- Je m'appelle Luffy, dit son interlocuteur en lui tendant la main. Ah, désolé ! Toi, comment tu t'appelles ?

- Luffy ? C'est quoi ce prénom à la con ? Moi c'est Zoro, répondit-il. Tais-toi, ajouta-t-il en voyant qu'il s'apprêtait à éclater de rire de nouveau.

- Elle c'est Mandarine, dit Luffy en désignant sa jument qui cherchait désespérément un brin d'herbe à brouter. Hey, sans vouloir te vexer, tu devrais laisser tomber le bronzage parce que t'es en train de cramer là…

- Crétin ! rugit Zoro. Je suis pas en train de bronzer je suis coincé là !

Le silence se fit. Luffy fronçait les sourcils.

- Bah, dit-il finalement après avoir réfléchi, pourquoi se foutre dans un trou pour bronzer aussi ? C'est complètement con…

Zoro n'en revenait pas. Il avait déjà croisé des crétins mais là… Il était tombé sur un champion. Sentant la colère le gagner rapidement, encore accentuée par la douleur liée à son coup de soleil, à la soif, insupportable, et à la faim qui le tenaillait, il respira profondément pour tenter de se calmer.

- Je me suis pas mis là-dedans moi-même, abruti. C'est des types qui m'ont mis dans ce trou et qui m'ont enterré ! Pour que je crame vivant. Ou que je meurs de faim, ou de soif. Pour me faire la peau quoi.

- Ah…, fit Luffy qui comprenait mieux. D'accord… C'est pas trop cool ça !

- "Pas trop cool", grommela Zoro qui avait envie d'étriper son interlocuteur.

- Qu'est-ce que t'as fait pour mériter ça ?

Les derniers jours défilèrent rapidement dans sa mémoire. L'alcool coulant à flot, le patron du saloon hurlant, le shérif et ses hommes le condamnant à mort…

- Un léger différent d'ordre… Financier, marmonna le jeune homme aux cheveux verts en fixant la jument.

- Faut être con pour se faire mettre dans un trou ! lança Luffy en se marrant.

- Et faut être encore plus con pour se balader avec un chapeau de paille miteux comme le tien, espèce de plouc !

Il sentit qu'il était allé trop loin en voyant le regard de Luffy se durcir. Celui-ci se leva, très dignement, épousseta son pantalon et siffla légèrement. Mandarine s'approcha aussitôt et il lui caressa doucement les naseaux.

- T'as besoin d'un coup de main ou pas ?

Zoro soupira. Quelle question stupide. Évidemment qu'il avait besoin d'aide ! Mais être sauvé par ce plouc décérébré ? Jamais, il avait sa fierté.

- Bon bah, ça doit vouloir dire non…, dit Luffy en enfourchant son cheval. Salut, ajouta-t-il en commençant à s'éloigner.

Quel con ! Il allait crever là, à petit feu, tout seul, alors que ce type se proposait de l'aider ! Zoro s'apprêtait à l'appeler et à s'excuser quand il vit Luffy faire demi-tour et se rapprocher de lui. Le jeune homme au chapeau de paille descendit de cheval et lui fit un grand sourire gêné.

- Tu sais par où est la ville la plus proche ? Je crève de faim.

Zoro sourit. C'était une occasion inespérée, il allait être sauvé par cet idiot et en plus, Luffy lui serait redevable.

- La ville la plus proche c'est Richitown, par là, dit-il en désignant une direction d'un signe de tête.

- Par où ?

- Par là, répondit-il en lui refaisant le signe de tête.

- Par où tu dis ?

Pris d'un soupçon, Zoro regarda Luffy et vit que le jeune homme était mort de rire en le regardant.

- Arrête de te foutre de ma gueule espèce de crétin !

- Désolé mais c'était trop marrant ! s'excusa Luffy en se tenant les côtes. Hum… Par là donc. Bon bah j'espère que je vais pas me perdre.

- Je t'y conduirais bien mais…

- …

- Je suis coincé…

Toujours pas de réaction de la part de Luffy. Ce type était décidément complètement bouché.

- Si j'étais pas dans ce trou je te montrerais la route, dit-il en lui parlant comme à un enfant de trois ans.

- Mais… J'y pense, s'exclama Luffy en souriant. Je pourrais te sortir de là, moi !

- Quelle bonne idée ! rétorqua Zoro avec tout le sarcasme dont il était capable, en vain car le cow-boy ne le comprit pas.

Creusant avec ses mains, il put dégager le haut du corps de Zoro et, après quelques minutes d'efforts, il réussit à le hisser hors du trou. Toussant et crachant le sable qu'il avait avalé pendant l'opération, le jeune homme aux cheveux verts se laissa tomber sur le sol, soulagé d'être libéré de sa prison de sable. Luffy lui accorda quelques minutes avant de s'approcher, suivi de Mandarine.

- Tu vas monter sur mon cheval le temps de te reposer, dit-il en lui tendant les rênes, et après on échangera. La ville est loin ?

- Non, à peine à une demi-heure d'ici…

- Tant mieux parce que je crève la dalle moi !

- Et moi je meurs de soif ! ajouta Zoro avant de monter sur Mandarine.

Ils se mirent en route lentement, toujours accablés par la chaleur.

- On s'est pas trop présentés, en fait, dit soudain Zoro.

- Bah si… Tu t'appelles Zoro c'est ça ?

- Ouais mais… En fait je suis chasseur de prime. Mais je suis toujours fauché.

- Pas cool, répondit Luffy qui s'en fichait comme de sa première paire de bottes.

- Et euh, en fait, si je me suis retrouvé dans ce trou c'est parce que… Hum, continua le jeune homme, un peu gêné, c'est parce que j'ai pas pu payer ma note au saloon.

- Ah, se contenta de dire le cow-boy qui voyait une cuisse de poulet dorée à point courir devant lui.

- Du coup… On risque d'être mal reçus en arrivant en ville… Vu que tu es avec moi…

- Ouais ouais…, fit Luffy qui n'écoutait rien.

- Euh… Ca te dérange pas plus que ça ? demanda Zoro, un peu étonné. T'es plutôt cool comme mec, en fait ! dit-il finalement avec un léger sourire, plutôt satisfait de son nouveau compagnon de route.

- Richitown, s'écria soudain Luffy en brandissant le poing, nous voilà ! Prépare ta bouffe !

- Et ton vin ! ajouta Zoro avec énergie.

- Et ton meilleur fourrage pour Mandarine !

- Et tes plus belles danseuses !

- Ouais ! crièrent-ils tous les deux en même temps avant d'être interrompus par leurs estomacs qui gargouillaient de concert.

Ce bruit terrible, encore amplifié par le calme ambiant, les calma instantanément, et c'est dans un silence gêné qu'ils poursuivirent leur route.

oOo

La nuit tombait doucement sur la petite ville minière de Richitown. Il n'y avait personne dans les rues. Personne à part deux hommes, dont l'un était monté sur un cheval. Hommes et monture semblaient au bord de l'épuisement.

- Une petite demi-heure, hein ? marmonna Luffy, éreinté.

- Je comprends pas… Quand le shérif et ses hommes m'ont emmené dans le désert, j'ai eu l'impression qu'on était tout près de la ville, répondit Zoro qui marchait près de Mandarine.

- Ah ouais ? Bah t'as l'air d'avoir un sens de l'orientation tout pourri quand même, ronchonna le jeune homme au chapeau de paille.

- Oh ça va ! Ca m'est jamais arrivé ! C'est plutôt ton cheval qui tourne pas rond…

- Répète ça !

Arrivés au milieu de la rue, ils se rendirent soudain compte qu'ils étaient complètement seuls.

- C'est à cause de toi qu'on a tourné en rond pendant des heures, continua Luffy qui avait décidé d'avoir le dernier mot.

- Il n'y a personne, remarqua Zoro qui voulait changer de sujet.

- Tu t'es perdu, et puis voilà, c'est tout. Reconnais-le !

- Mais arrête avec ça ! s'écria le jeune homme aux cheveux verts. Je ne me suis jamais perdu, ok ? Jamais ! Pas une seule fois de toute ma vie !

- C'est ça et moi je suis une fille de joie, marmonna Luffy. En tout cas avec tes conneries la pauvre Mandarine est crevée. Nan mais regarde-la !

Effectivement, la pauvre jument faisait peine à voir. Couverte de poussière, tête basse, la sueur coulant sur ses flancs, Mandarine semblait à bout de forces. Alors que Luffy lui caressait doucement les naseaux en lui murmurant des paroles réconfortantes à l'oreille, il remarqua que Zoro n'arrêtait pas de regarder autour de lui, l'air nerveux.

- Qu'est-ce qui t'arrive ?

- Bah… Je suis pas trop le bienvenu ici…, dit le jeune chasseur de prime.

- Ah bon ?

- Comment ça « Ah bon » ? T'as écouté ce que je t'ai dit ?

- J'ai faim ! s'exclama soudain Luffy, comme si ça répondait à la question.

Zoro fronça les sourcils. Est-ce qu'il était complètement idiot ou est-ce qu'il jouait la comédie ?

- J'ai faim, j'ai faim, j'ai faim !

Complètement idiot, donc.

- Mais arrête de regarder autour de toi comme ça, lâcha soudain le jeune homme au chapeau de paille. Tu me rends parano…

- Ouais bah désolé, mais ce con de shérif m'a pris mes lames et sans elles je me sens… Tout nu, vulnérable, ça va pas quoi.

Le silence se fit. Luffy continuait à s'occuper de sa jument quand tout à coup il réalisa.

- Tes lames ?

- Bah ouais… Je me bats avec des poignards, des dagues, des couteaux, des lames quoi, dit Zoro.

- Trop cool ! Tu me montres ?

- Mais… T'es con ou quoi ? Je viens de te dire que le shérif me les a prises !

- Ah… Bon, bah on n'a qu'à les récupérer !

Zoro croisa le regard confiant et direct de son nouveau compagnon, hésitant entre lever les yeux au ciel et l'insulter, quand soudain il réalisa que c'était plutôt une bonne idée. Il regarda autour de lui et repéra sans mal le bureau du shérif. Il entraîna alors Luffy derrière le bâtiment. Les deux jeunes gens se glissèrent discrètement jusqu'à une fenêtre et jetèrent un coup d'œil rapide à l'intérieur. Ils virent les trois cellules inoccupées, le râtelier sur lequel le shérif rangeait ses armes et le bureau…

- Quoi ? Mais ça va nous prendre des heures pour retrouver tes armes là-dedans ! s'écria Luffy en apercevant un énorme tas de couteaux posé sur le bureau.

- Bah non, ils sont tous à moi.

- Ah ouais ils sont tous à…, commença le jeune homme au chapeau de paille avant de regarder son compagnon. Mais ma parole, tu tiens une armurerie ou quoi ?

- Pourquoi tu dis ça ?

- Mais…

Il s'interrompit en voyant son interlocuteur fouiller la pièce du regard, tendu. Ils n'y étaient pas. Zoro avait beau chercher, plisser les yeux pour tenter de les apercevoir, il n'y avait rien.

- Mais où ils sont ?

- Hein ? T'es myro ? Ils sont là tes foutus couteaux, répondit Luffy qui commençait à s'ennuyer ferme.

- Je parle pas de ceux là, crétin. Mais… Il y en a trois auxquels je tiens vraiment… Mais où ils sont ? s'emporta-t-il en donnant un coup de poing dans le mur du bureau.

- Woh, calme-toi.

- Il faut les retrouver !

A ce moment, Zoro devint tout pâle et son estomac émit un grondement assourdissant auquel se joignit tout de suite le ventre de Luffy.

- Hum… On va manger d'abord, décréta Luffy.

Zoro, trop affamé pour protester, courut pour rejoindre son compagnon. Après avoir récupéré Mandarine, ils se mirent à la recherche du saloon afin de se restaurer et de boire, pour le jeune homme aux cheveux verts.

oOo

La fête battait son plein au saloon. Zoro et Luffy s'en donnaient à cœur joie, l'un dévorant chaque plat qui était apporté à la table, l'autre buvant à en vider la cave du patron. La table était chargée de plats et d'assiettes vides, et de cadavres de bouteilles. Autour d'eux, tout le monde participait au festin. Les musiciens jouaient des airs entraînants et les danseuses rivalisaient d'entrain. L'une des serveuses était assise sur les genoux de Luffy, tandis qu'une autre était pendue au cou de Zoro, et les deux jeunes femmes participaient elles aussi à la fête, sous le regard réprobateur de leur patron obligé de servir les consommations lui-même.

- Ka bu la tête nu fieux ? demanda Luffy, hilare et postillonnant généreusement sur la jeune femme assise sur ses genoux.

- De quoi ? demanda Zoro en partageant sa bouteille avec la serveuse collée à lui.

- T'as vu la tête du vieux ? répéta le jeune homme au chapeau de paille après avoir avalé. Quand t'es entré dans le saloon derrière moi j'ai cru qu'il allait sortir sa carabine et te bourrer de plomb !

- Ouais, à mon avis il en a eu envie. Mais le plus drôle c'est quand t'as lancé « Il est avec moi », comme ça, grand seigneur. Oh le type !

- Ouais il est devenu beaucoup plus sympa d'un coup.

Autour d'eux, c'était Byzance. Luffy payait tournée sur tournée, et il était rapidement devenu le meilleur ami de tous les hommes présents dans le saloon. Le patron, lui, envisageait carrément de l'adopter, il n'avait jamais eu un aussi bon client.

- J'ai jamais vu une aussi belle fête ! Bravo petit, dit un client en tapant dans le dos de Luffy.

- Ouais c'est génial ! dit un autre en entraînant une jeune femme dans une danse endiablée au milieu du saloon.

Les deux jeunes gens avaient d'abord été regardés de travers quand ils étaient entrés, surtout Zoro que tout le monde pensait mort et enterré. Mais il avait suffit que Luffy passe commande et s'installe, en les regardant avec son air honnête et rieur, et surtout qu'il commence à offrir des tournées générales, pour que tout le monde oublie les fâcheux évènements des derniers jours.

Pris d'une inspiration subite, suivant le tempo de la musique, Luffy emmena la jeune femme qui avait élu domicile sur ses genoux jusqu'à la piste de danse et l'entraîna dans une gigue effrénée. Les autres hommes et les danseuses se joignirent à eux et rapidement la fête devint encore plus animée. Sur sa chaise, Zoro riait et buvait verre sur verre. Quand le jeune homme au chapeau de paille le rejoignit finalement, un peu essoufflé et toujours suivi par sa nouvelle amie, il s'étonna de la quantité d'alcool ingurgitée par son compagnon.

- C'est parce que je suis jamais saoul, répondit le chasseur de prime. Je peux boire autant que je veux, je roulerai jamais sous la table moi.

- Terrible ! Moi je suis pareil mais avec la bouffe.

- C'est pour ça que je suis toujours fauché, je me rends pas compte de ce que je bois et quand il est temps de payer, en général ça fait mal.

- D'ailleurs en parlant de ça…, commença le patron qui s'était discrètement approché.

- Une nouvelle tournée pour mes amis ! cria Luffy en levant son verre, interrompant du même coup le tenancier du saloon.

Une grande acclamation lui répondit, suivie de bruit de verres qui s'entrechoquaient. L'alcool coulait à flot et Luffy commençait à voir le monde tourner autour de lui. De plus en plus joyeux et bavard, il se leva tout à coup, en prenant son chapeau dans une main et en serrant l'autre poing.

- Moi… Moi… Et bah bientôt, ce sera moi le meilleur tireur de l'Ouest !

Le silence se fit et tous le regardèrent. Soudain toutes les personnes présentes dans le saloon éclatèrent de rire, se tenant les côtes, pleurant, certains prêts à se rouler par terre. Le jeune homme se recoiffa et commença à rire avec les autres, sans comprendre que tout le monde se moquait de lui. Il se rassit et recommença à manger et à boire. Zoro riait avec les autres mais son regard ne lâchait pas Luffy. C'était donc un de ces gars. Un de ces pseudos cow-boys qui lui tapaient sur les nerfs. Ils se pavanaient avec des gros calibres qu'il ne savait même pas utiliser, du genre des deux « Lemat » que Luffy arborait crânement sur les hanches. C'était donc un vantard, comme les autres. Dommage. Mais Zoro perdit son air sévère dès qu'il eut bu une nouvelle gorgée de vin. Après tout, tant qu'il continuait à payer des tournées, il pouvait bien être qui il voulait ce gamin.

Soudain la musique et les rires s'arrêtèrent. La porte en bois grinça et trois personnes entrèrent dans le saloon. Le bruit de leurs éperons vibrant sur le sol quand ils marchaient était désormais le seul bruit audible dans la pièce. Enfin, hormis le rire de Luffy qui continuait à taper dans ses mains et à chanter, comme si la musique ne s'était pas arrêtée. Il ne réagit que lorsque la jeune femme qui était assise sur ses genoux se leva précipitamment et partit se réfugier en cuisine, suivie comme son ombre par l'autre serveuse.

- Bah qu'est-ce qu'y a ? demanda Luffy en regardant autour de lui. Qu'est-ce qui vous prend les mecs ? La fête est déjà finie ?

- On peut dire ça, murmura Zoro, redevenu sérieux.

Il observait le shérif, sourcils froncés. L'homme était très grand et baraqué, blond avec une mâchoire très carrée et de petits yeux enfoncés dans leurs orbites. Il semblait violent et cruel, impression encore renforcée par les trois poignards qu'il arborait fièrement sur la poitrine, simplement attachés par une lanière de cuir ouvragée. Zoro ne quittait pas les armes des yeux. Il pouvait toujours chercher ses poignards dans le bureau, c'était ce type qui les avait et qui osait se pavaner avec. Il serra le poing si fort que son verre se fêla. Il allait faire regretter à ce shérif d'opérette d'avoir osé poser la main sur ses armes.

- On s'amuse bien dans le coin ! lança soudain l'homme en s'accoudant au bar.

- Mo-Morgan, balbutia le patron. C'est-C'est lui, il est revenu, ajouta-t-il en désignant Zoro.

Le shérif remonta son chapeau d'une pichenette et cracha sur le sol, aussitôt imité par ses deux acolytes qui, s'ils ne semblaient pas avoir inventé l'eau chaude, étaient presque aussi impressionnants physiquement que leur patron.

- Tiens, ce serait pas Zoro ?

- Bah ouais, on dirait bien !

- La dernière fois que je l'ai vu il n'était pas en forme, je pensais pas le revoir de sitôt !

Le shérif, lui ne disait rien, mais il s'approcha lentement de la table de Luffy et Zoro, faisant claquer ses bottes et ses éperons sur le sol d'une façon martiale et menaçante. Il attrapa une chaise et s'assit à califourchon dessus avant d'appuyer ses coudes sur la table des jeunes gens.

- Et bah alors, Zoro, t'as trouvé une mine d'or ? demanda-t-il en se servant un verre de vin. Ou alors t'as dégotté un pigeon à plumer ? ajouta-t-il en regardant ostensiblement Luffy qui se retourna pour chercher le pigeon.

- …, répondit le chasseur de prime qui ne quittait pas ses poignards des yeux, d'autant plus que le shérif en avait pris un pour se curer les ongles.

- Belle lame, hein ? Pas pour les gamins ça… Comment t'es sorti de ton trou ?

- C'est moi qui l'aie aidé, intervint Luffy en reposant son verre sur la table, l'air sérieux.

- C'est bien ce que je pensais, approuva le shérif en rangeant le poignard, alors que ses deux sbires prenaient place derrière Luffy. Et qui t'es, gamin, pour te mêler des affaires des cow-boys ?

- C'est le futur meilleur tireur de l'Ouest, qu'il dit, lança un homme.

Le shérif et toutes les personnes présentes, excepté Luffy et Zoro, éclatèrent de rire, se moquant du jeune homme au chapeau de paille.

- Là tu m'as tué, Tom ! Ce gamin ? Meilleur tireur de l'Ouest ? s'écria le shérif en avalant son verre de vin d'une traite. Bah, remarque, c'est rare de voir des jeunes avec de l'ambition. T'as un accent, non ? D'où tu viens ?

- De Red town.

- Hein ? Jamais entendu parler, dit le shérif en fronçant les sourcils. C'est où ce bled ?

- A l'Est…

- A l'Est d'où ? De Phoenix ? Des Rocheuses ?

- …

- Pas de l'Est du Mississippi quand même ?

Tous les hommes regardaient Luffy, maintenant, même Zoro qui était intrigué. D'où pouvait-il bien venir ?

- Je viens de l'Est, vous êtes bouchés ? De l'Est, quoi ! lança la jeune homme, excédé.

Les hommes le regardèrent, bouche bée, avant d'éclater de rire. Tout le monde se moquait de lui désormais, même les danseuses. Zoro, lui-même, s'il essayait de se retenir, avait envie de rire. Alors c'était bien ce qu'il pensait, c'était juste un jeune péquenot qui voulait jouer au cow-boy.

- Mais y a pas de cow-boys à l'Est ! criait le shérif en tapant sur la table, mort de rire. C'est juste une bande de lopettes les types de là-bas !

- Ouais, rien que des péquenots et des lopettes, approuva l'un de ses hommes.

- Remarque, on aurait dû s'en douter ! Jamais vu un cow-boy avec un chapeau de paille, moi !

Luffy ignora les moqueries et continua à manger comme si de rien n'était. Zoro était assez impressionné par son calme, et son sang-froid. Lui, de son côté, continuait à boire sans quitter ses couteaux des yeux. Finalement le shérif se calma un peu, imité par les autres hommes. Morgan sentant une présence dans son dos, se retourna et croisa le regard implorant du patron.

- Hum… Notre ami, là, dit-il en regardant Luffy et Zoro, voudrait bien être payé pour… Tout ça, ajouta-t-il en désignant les plats et les bouteilles vides qui s'amoncelaient sur la table. Bien sûr, vous avez de quoi payer…

- Pas moi, dit Luffy en continuant à manger.

Les serveuses laissèrent tomber leurs plats, les clients s'étouffèrent en avalant leur vin, le patron lâcha la bouteille qu'il tenait, qui éclata sur le sol à ses pieds. Tout le monde fixait Luffy qui ne semblait pas s'en rendre compte. Zoro avait pâli.

- Il… Il plaisante, bien sûr, dit-il au shérif avec un enthousiasme forcé. Hein, Luffy ?

- Nan.

- Vous voyez… Quoi ? cria le chasseur de prime en fusillant son compagnon du regard.

- Bah je suis fauché, moi, répondit Luffy qui ne voyait pas où était le problème.

- Tu es… Tu pouvais pas le dire plus tôt espèce de crétin ? Pourquoi t'as voulu venir au saloon si tu pouvais pas payer ? hurla Zoro qui avait une furieuse envie de lui tordre le cou mais qui avait peur que ça n'arrange pas ses affaires.

- Mais j'avais faim, moi ! Je croyais que tu allais payer pour me remercier de t'avoir sauvé la vie, répondit Luffy, un peu vexé.

- Tu… Abruti ! Tu croyais que j'allais payer ? Mais t'as rien écouté de ce que je t'ai dit en fait ?

- Nan, j'avais juste la dalle…

Le shérif et les autres hommes suivaient la dispute en souriant. C'était donc un péquenot et un crétin. Le pauvre garçon cumulait. Finalement Morgan termina son verre et, posant la main sur son revolver, un Colt Peacemaker à six coups, il se leva et s'approcha de Luffy.

- Les gars, dit-il en s'adressant à ses deux acolytes, je crois qu'il va falloir creuser deux trous cette fois-ci !

Il posa alors sa main sur l'épaule de Luffy qui ne bougea pas d'un pouce.

- Ca va pas être possible, dit le jeune homme, je suis attendu.

- Tu m'en diras tant.

- Je dois aller à Rough Tell, pour le concours.

Le shérif fronça les sourcils. Le concours ?

- Ah ouais, dit un de ses sbires, c'est vrai que tous les cinq ans il y a ce grand concours à Rough Tell, sur la côte, où on désigne le meilleur tireur de l'Ouest.

- Quoi ? Ce concours ?

Morgan éclata de rire en serrant plus fort l'épaule de Luffy qui ne broncha pas.

- Mais t'as aucune chance gamin ! Les plus grands cow-boys de l'Ouest se retrouvent là-bas pour s'affronter ! C'est pas parce que tu te balades avec des armes de grand que t'es capable de te mesurer à eux. T'aurais mieux fait de rester avec les autres péquenots à chapeau de paille de l'Est, petit.

En disant cela il posa la main sur le fameux chapeau de Luffy mais alors, si rapidement que personne ne le vit bouger, le jeune homme lui attrapa le poignet et le tordit violemment. Le shérif cria et recula, renversant une chaise. Ses deux acolytes se précipitèrent vers lui.

- Personne ne touche à mon chapeau, dit calmement Luffy en vidant son verre, sans même lever les yeux.

Le shérif, fou de rage, fixait son poignet qui commençait déjà enfler.

- T'es mort, espèce de connard ! hurla-t-il. Ce sera même pas la peine de vous creuser des trous, on va vous plomber ici !

Luffy et Zoro échangèrent un regard. C'était le moment où jamais pour le chasseur de prime. Il allait pouvoir récupérer ses armes et se venger de Morgan. Il se leva, alors que Luffy restait tranquillement assis, ne manifestant aucune inquiétude. Le chasseur de prime vit le shérif sortir son arme, fou de colère, et la braquer sur son compagnon.

- Luffy ! hurla-t-il.

Alors, comme au ralenti, il vit le jeune homme se lever de sa chaise, se retourner et dégainer l'un de ses énormes revolvers, le tout en un seul geste, et tirer à la vitesse de l'éclair. Le shérif fut touché à la main et laissa tomber son arme, ne comprenant pas ce qui lui était arrivé. Tout le monde était bouche bée. Zoro, impressionné, profita de la confusion. Il saisit son couteau de table et le lança avec une telle force vers l'un des acolytes que l'arme improvisée se planta dans la gorge de l'homme, le blessant mortellement. Luffy, lui, tira une nouvelle fois et blessa le second homme qui tomba sur le sol, évanoui. Tout s'était passé si vite que personne n'avait eu le temps de réagir. Luffy arracha les couteaux de la poitrine du Shérif et les lança à Zoro.

- Tuez ces enfoirés ! hurla Morgan en serrant sa main blessée contre lui.

Aussitôt tous les hommes présents sortirent leurs armes. Le patron plongea derrière son bar et en ressortit armé d'une carabine qu'il arma. Luffy renversa leur table, et lui et le chasseur de primes s'abritèrent derrière, échappant aux premières balles tirées dans le saloon. Zoro avisa plusieurs couteaux de table, tombés sur le sol, et s'en saisit tandis que Luffy dégainait ses deux revolvers. Ils échangèrent un regard avant de bondir hors de leur cachette improvisée. Zoro lança ses couteaux de table. Trois hommes furent atteints et s'écroulèrent en hurlant. Luffy de son côté réussit à désarmer plusieurs hommes. Il tirait avec une dextérité impressionnante, mais ça n'était pas suffisant.

- Merde ! cria Zoro. On va se faire avoir, ils sont trop nombreux !

- Amène-toi ! hurla Luffy qui fonçait déjà vers la sortie.

Il vida ses chargeurs pour couvrir leur fuite et réussit à atteindre la porte battante du saloon sans être blessé. Le chasseur de primes se précipita à sa suite et ils réussirent à sortir alors que les balles recommençaient à siffler autour d'eux. Luffy sauta sur le dos de Mandarine, qui n'était pas attachée alors que Zoro enfourchait le premier cheval qu'il trouvait. Les deux hommes mirent leurs montures au galop et foncèrent pour échapper aux balles.

- C'était juste ! cria Zoro en se tournant vers Luffy. T'as réussi à piquer de la bouffe ? Mais comment…, commença-t-il avant de s'interrompre en haussant les épaules.

Décidément, ce jeune homme était plein de surprises. Il avait beaucoup de questions à lui poser, mais ça devrait attendre. Pour l'instant, repu et soulagé d'être sorti indemne de la ville, il se laissait porter par sa monture en respirant profondément. Il le sentait, l'aventure ne faisait que commencer.


Zoro : Je peux savoir pourquoi l'autre débile au chapeau il me prend pour un cactus ?

TiteNana : Euh tout simplement parce que tu as une magnifique couleur de cheveux…Et puis de toute façon c'est Elisha-chan l'auteure et comme elle est un peu incontrôlable, des fois elle écrit des trucs bizarres. Mais moi j'adore ta couleur cactus, euh verte pardon (suis pas passée loin de la décapitation moi…).

Luffy : Hé je suis pas un débile.

Zoro : Si tu m'as pris pour un cactus je te rappelle et au fait d'où j'ai pas le sens de l'orientation ? Où vous avez vu ça ?

Luffy : Attends tu me dis une demi-heure pour rejoindre Richitown et on est arrivés à la tombée de la nuit, y a qu'une solution c'est que t'es nul en orientation c'est tout, on s'est perdus à cause de toi !

Zoro : Ben la prochaine fois tu te déme…

TiteNana : Bon ça suffit tous les deux, pas de dispute, sinon je demande à Elisha-Chan et Fredjs de tout faire pour que Nami craque sur Zoro (ça m'enchante pas mais bon) plutôt que sur Luffy…

Luffy et Zoro : Non, non c'est bon, vous êtes super les filles !

TiteNana : Ah je préfère ça, je leur ferai passer le message. Sur ce je vous dis à la revoyure chers lecteurs et lectrices… Dites au revoir les garçons et sans râler Zoro !

Luffy et Zoro : On se revoit au prochain chapitre. Au revoir !


 Le Lemat est une arme d'exception autant par sa taille, impressionnante, que par sa conception, car il dispose à la fois d'un barillet à 9 coups et d'un second canon lisse permettant de tirer une charge de chevrotines. Après la guerre civile, cette arme a été prisée par les Marshals, notamment.