Bonjour!!

Je poste aujourd'hui une nouvelle fiction sur les maraudeurs!! (encore? me direz vous peut être! Pourtant je ne suis pas désolée car je suis entièrement devenue accro à cette petite bande...je suis totalement et entièrement folle des maraudeurs...je crois que j'ai attrappé comme la plupart des personnes sur ce site la maladie maraudienne! Rassurez vous, elle n'est pas dangereuse!)

Bref, cette fiction concernera l'adorable et tendre(enfin pas si tendre que ça les soirs de pleine lune...) Remus.

Pas besoin de vous dire que rien ne m'appartient (quel dommage!) et que tous les personnages sont à JK Rowling.(pourtant, j'aimerai bien que Remus et Sirius m'appartiennent mais bon...).

Je vous souhaite une très bonne lecture, Ô grand fan maraudien!

A: Annabelle qui me suit depuis toujours.(Je me demande dès fois comment tu fais pour ne pas en avoir marre de moi?).

Eclosion: Après l'orage, la petite fleur est nue, emprisonnée dans un gouffre de silence et de larmes. Anéantie par le souffle glacé du vent, la petite ingénue se relève doucement grâce aux rayons du soleil. Voilà mon histoire. L'éclosion. Remus.OC

Chapitre 1: Après la chute…

La vie ne tient qu'à un bout de fil. Nous le savons tous. La vie est fragile, imprévisible et sans promesse de lendemain. Ce n'est pas un fait scientifique, c'est une réalité humaine. D'une seconde à l'autre, votre monde peut s'écrouler brutalement vous plongeant dans un gouffre sans fin. Et alors, une obscurité encombre sans cesse votre esprit, vous ne vous sentez plus nulle part chez vous, vous ne croyez plus à aucune promesse, vous vous sentez seul, inutile Seulement, si vous avez le courage de vous relever, si vous avez la force de tout recommencer, si vous vous accrochez fermement à ce fil, la vie vous sourira finalement. Parce que la vie vaut la peine d'être vécu, parce que la vie c'est nous.

En définitive, j'ai finis par le comprendre. Il m'aura fallu plusieurs années de galère, et un choc émotionnel assez grand pour l'assimiler. La vie c'est nous et la vie c'est chaque personne sur la terre. Lorsqu'une personne meurt, c'est une vie entière qui disparaît. Il n'y a pas une seule vie sur terre, il y en a seulement autant que d'âmes qui vivent. Chaque vit est précieuse, chaque vit laisse des traces. Moi, j'en suis une. La trace d'une vie de maladie, la descendance d'une vie chétive et malheureuse.

-Heather? Tu nous écoutes ou tu rêves ?

Je levai la tête et regardai Marie. Elle haussait un sourcil et son regard bleu était désapprobateur.

-Ne nous dis pas que tu n'as pas écouté un seul mot de tout ce que l'on a dit ? s'exclama Morgane plus choquée que je n'ai pas prêté attention à son discours narcissique, qu'au fait que je me sois encore une fois perdue dans mes pensées.

-Bien sûr que non. Déclarai-je avec un sourire quelque peu hypocrite. Tu étais en train de nous raconter tes merveilleuses vacances passées à Rome en compagnie de ton copain, que tu as en passant, pas hésité à lui faire cocue plus d'une soirée.

Elle émit un petit rire gêné qui ne l'était en réalité pas. Elle était fière de ses conquêtes quitte à se faire passer pour une fille facile et, presque flatté par mes propos qui ne l'était pas, elle repartit dans sa litanie de ses propres exploits, n'oubliant pas au passage de jeter des regards aguicheurs vers les maraudeurs. Ces derniers ne lui prêtait en l'occurrence pas plus d'importance qu'à leur devoir. Sirius sourit moqueur avant de discuter avec Remus. Sans plus se soucier de moi, Les filles retournèrent toutes à leurs discussion désormais convaincues que j'étais passionnée par leur vie mouvementée.

Nous en étions en notre début de sixième années, le soir même de la rentrée. Et comme chaque année depuis notre admission à Poudlard, elles se racontaient inlassablement leur vacances dans des détails qui n'intéressaient qu'elles. Marie, Morgane et Hannah étaient ce que Lily appelait les trois drôles de dames. Blonde, Brune et Rousse, elles étaient toutes les trois jolies. Je les ai connues dans le train de notre première année et depuis, je fait partie de ce que l'on peut appeler leur groupe. Je les avait admirées pendant un temps jusqu'à ce que je m'aperçoivent qu'elles n'étaient en réalité, que des poupées pour couverture de magasine. Elles n'avaient rien de personnelle, tout chez elles étaient superficielle. Ça ne m'était jamais vraiment apparut comme cela avant aujourd'hui.

-Et toi, Heather? Tes vacances? me demanda Hannah, les yeux curieux.

Je soupirai intérieurement. Etaient-elles toutes à ce point ignorantes et sans aucun tact ? A priori, et cette question ne fit que confirmer ce que je pensais, elles n'avaient pas un seul instant pendant ses vacances d'été ouvert un journal ou même levé leur nez en dehors de leur crème solaire. Mon estomac se contracta légèrement.

-Alors ? s'impatienta Marie attirant légèrement l'attention des autres élèves dont la proximité pouvait leur permettre d'entendre. Tes vacances se sont bien passées ? Ton père a finalement acheté la grande maison ?

Elles me regardèrent toutes les trois d'un regard inquisiteur, plus que pressent me mettant plus mal à l'aise que jamais. Lily secoua la tête, offusquée et les maraudeurs me regardaient compatissant.

-Non. Nous n'avons finalement pas acheté la maison. Répondis-je la voix sèche.

-Oh! S'exclamèrent-elle en même temps. Comme c'est dommage. La maison était vraiment jolie et avec la piscine extérieur, nous aurions pu passer des vacances merveilleuses toutes les quatre ! Sinon, tes vacances ceux sont bien passés.

Une envie de vomir s'installa en moi, mon ventre me faisant affreusement mal.

-Oui. Réussis-je quand même à dire.

-Parfait ! crièrent-elle.

Puis sans m'adresser un regard, elles exclamèrent leur regret pour la maison et tous les projets qu'elles avaient déjà imaginés. Lily était furieuse et sortit furibond de la salle commune pour rejoindre le dortoir en lançant « Non mais vraiment ! » sur un ton hargneux. Pendant ce temps James les fusillait du regard. Je me sentais mal et mon estomac me travaillait encore plus que d'habitude.

« Isabelle Marne bien qu'aujourd'hui ne fait plus partie de notre monde, restera à jamais dans nos cœurs et dans nos souvenirs. »résonna la voix du prêtre dans ma tête.

Trois semaines que je l'entendais répéter encore, encore et toujours cette phrase. Trois semaines, que je voyais sans cesse l'image de son cercueil disparaître sous terre, me laissant seul avec mes larmes.

Elles avaient toujours été malade, je l'ai toujours su qu'un jour elle disparaîtrait. Pourtant ces trois dernières années, elles allaient mieux. Elle pouvait de nouveau marcher, elle avait même réussi à avancer pendant deux heures. Elle guérissait doucement et je la voyait déjà rayonnante de santé, prête pour assister un jour à mon mariage. Tout avait bien commencé pendant ces grandes vacances. Papa avait loué une petite maison au bord de la mer. Maman était en forme et se levait plus régulièrement de son lit. C'était vraiment parfait. J'avais tant rêvé de cette journée qui devait être inoubliable. Elle l'a été. Inoubliable. Ce fut une journée inoubliable dans le sens que ce fut la pire de ma vie. En une nuit seulement tout bascula. Une nouvelle crise arriva et l'emmena directement à St Mangouste. Je me souviendrai toujours de ses couloirs blancs, de ce silence angoissant qui régnait en pleine nuit, du son des pas du médicomage. « Votre mère est en phase terminale, Heather. Elle ne finira pas les vacances. Vous devez être forte. Ces prochaines semaines lui seront très durs. Nous lui administrons des calmants mais il se peut que la douleur soit trop forte. Elle aura des réactions surprenantes et elle peut perdre la mémoire. Je suis désolé ». Ils l'avaient installée dans une chambre commune où ils plaçaient tous les condamné. Je suis resté avec elle tout le long. Pendant un mois, j'ai veillé sur son bien être sans jamais remettre les pieds à la maison. Pas sans elle, je me l'étais promis. Un matin, elle fut prise de violents tremblements. Avant que j'ai eu le temps d'appeler qui que ce soit, c'était fini. Elle était déjà partie.

La nausée monta rapidement. Je me levai brutalement et sorti, sous le regard étonné des filles, de la salle commune. L'heure du couvre feu avait sonné depuis bien longtemps et si je me faisais attraper par Rusard je serais bonne pour des punitions mais à ce moment précis je m'en souciais guère. J'avais besoin d'air, d'un grand bol d'air.

-Heather ! cria la voix de James.

Je me stoppai et me retournai vers lui. Il courait à mon encontre et s'arrêta à ma hauteur.

-Ça va ? demanda t-il peu sûr de sa question.

Je levai les yeux vers lui et hocha doucement de la tête. Je ne savais pas quoi lui dire et il me sembla que lui non plus.

-J'ai besoin d'être seule. Finis-je par articuler.

James acquiesça de la tête, comprenant ma réaction. Il allait retourner à l'intérieur quand il se ravisa au dernier moment.

-Tu vas probablement dire que je me mêle de ce qui me regarde pas mais elles ne te méritent pas. Ce soir, elles ont été odieuses.

J'écarquillai les yeux. James venait de les critiquer? Ils n'en avais jamais fait ainsi avant. Peut être était parce qu'il était sorti un temps avec Marie et que Sirius s'était chargé des deux autres mais jamais elle n'avait entendu un des maraudeurs, c'était sans compter sur Remus, parler ainsi.

-Elles ne savaient pas. On ne peut pas leur en vouloir pour ça !

James fronça les sourcils, fâché.

-Tu ne penses pas ce que tu dis. Nous savons tous les deux qu'elles n'ont pas pris la peine de se tenir au courant. Si elle était vraiment tes amis comme elles le prétendent, elle aurait su pour ta mère.

-Peut être que tu as raison mais on ne peut pas faire entendre quelque chose à des personnes qui sont sourdes.

James sourit.

-Pourquoi tu ne leur a pas dit?

-Je n'ai pas besoin que l'on s'apitoie sur moi et puis…

Et puis de toute manière elle s'en moque royalement.

-Et puis ? demanda James.

-Rien. Répliquai-je.

James baissa les yeux vers le sol et sembla être en grande réflexion, chose qu'il était rare chez lui sauf pour trouver une bonne blague au serpentard. Ses cheveux noirs étaient décidément encore en bataille. Il finit par me regarder de nouveau.

-Va au septième étage. Devant la tapisserie de Barnabas le Follet, tu trouveras la salle sur demande. Murmura t-il.

La salle sur demande ? J'avais bien entendu ? James m'indiquait réellement l'endroit où se trouvait la salle va-et-vient ?

-Elle existe vraiment ? m'exclamai-je étonnée ce qui fit sourire James.

Il opina de la tête.

-Là bas, tu pourras être tranquille sans risquer de te faire découvrir par Rusard.

Un immense sentiment de reconnaissance me traversa. Je savais où passer mes journées maintenant.

-Merci. Annonçai-je avant de lui tourner le dos et de m'enfoncer dans les couloirs.

Je ne sais combien de temps il me fallut pour atteindre le septième étage mais j'y arriva. Six ans désormais que je passais plus de la moitié de l'année à Poudlard et pourtant, j'étais toujours aussi émerveillée par la beauté du château et cette magie familière qui y régnait. Je m'y sentait à l'aise et presque chez moi. De toute manière, c'était ma dernière maison, la seule aujourd'hui.

Je m'arrêtai devant le tableau indiqué par James où Barnabas le Follet tentait d'apprendre à danser à un troll. Comme si cela servait à quelque chose. Je fit un pivotement de 180° sur moi même et fit face à un mur. Etait-ce ici que se trouvait la mystérieuse salle dont seule quelques personnes connaissaient le secret et très peu ce qui pouvait la situer. La façade n'avait rien de particulière, ni plus ni moins que les autres. Je m'avançai doucement puis regardait alternativement à ma droite et à ma gauche, exactement de la même manière que pour traverser une rue. Cette démarche était pourtant entièrement ridicule, vu que plus personne n'avait le droit « officiellement » de circuler dans les couloirs à cette heure ci.

Je me moquai intérieurement de moi-même puis lentement, je posai mes doigts sur le mur froid. C'était rocailleux mais à la fois lisse. Une sensation de fraîcheur traversait ses murs et cela me réconforta étrangement.

Alors, minutieusement une porte prit place sous mes doigts. Une grande portique en bois de chaîne s'était positionnée. Je portai ma main jusqu'à la poignée puis j'appuyai prudemment dessus. La porte grinça sommairement et s'entrevit légèrement. Je la poussai avec mon bras et je rentrai à l'intérieur. J'était dehors. J'étais chez moi.

Devant moi, se tenait un grand chaîne centenaire qui avait probablement connu des choses étonnantes. Ces branches étaient largement déployées et les feuilles l'habillaient correctement. Exactement comme en plein été. Une balançoire, ma balançoire était accrochée à une branche. Comme à la maison. C'est mon arbre, mon chaîne, celui de ma cour. Je m'avançai entièrement emportée par mes souvenirs. J'avais cinq ans quand je l'ai reçue pour mon anniversaire. Maman n'était pas encore malade et elle souriait tout le temps. Je crois que c'est la dernier image que j'ai d'elle avant sa maladie. C'était mon dernier anniversaire joyeux, le dernier sans hôpitaux.

Je m'assis sur la balançoire et je me mis à me balancer doucement.

J'étais sur cette balançoire, comme à chaque fois que je jouais dehors, quand Maman eut son premier malaise.
J'avais cinq ans et elle s'était allongée sur une chaise longue. C'était l'été, il faisait beau et maman se reposait. Je croyais qu'elle dormait. Elle avait les yeux fermés. Je n'était qu'une enfant. Quand mon père est rentré de son travail vers huit heures du soir, maman dormait toujours. J'était innocente, je n'ai pas compris sa colère, j'avais seulement cinq ans.

La balançoire…le dernier cadeau d'enfant.

Mes yeux me piquèrent. Les larmes me montèrent rapidement aux yeux. Ça faisait longtemps que mes larmes ne s'étaient pas déversées, ainsi. Deux semaines environ. Je pensais avoir remonté la pente.

« Des centaines de personnes étaient regroupées autour de moi, tous habillés en noir. Papa se tenait rigidement, juste à mes côtés. Il ne m'avait plus adressé la parole depuis deux jours, il ne m'avait plus regardé. J'étais entièrement seule.

Le prête parla.


"L'Éternel est mon berger: je ne manquerai de rien.
Il me fait reposer dans de verts pâturages,
Il me dirige près des eaux paisibles.
Il restaure mon âme,
Il me conduit dans les sentiers de la justice,
A cause de son nom.
Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort,
Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi:
Ta houlette et ton bâton me rassurent.
Tu dresses devant moi une table,
En face de mes adversaires;
Tu oins d'huile ma tête,
Et ma coupe déborde.
Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront
Tous les jours de ma vie,
Et j'habiterai dans la maison de l'Éternel
Jusqu'à la fin de mes jours."()

C'était une cérémonie très simple mais moldu. Ma mère était de sang mêlée et n'avait jamais renier cette partie d'elle même. Je l'aimais aussi pour ça. Mes larmes coulaient le long de mes joues inlassablement. Je ne contrôlais plus mes émotions, je ne pouvais plus m'arrêter.

Son visage était sans cesse devant mes yeux, son sourire réconfortant me souriait. Elle était belle.

Doucement, le cercueil descendit dans la terre. Je m'approchai silencieusement à la suite de mon père, mes jambes tremblants puis lorsque mon tour vient, je pris une poignée de terre. Je regardai le cercueil en bois. Maman était dedans. Maman me quittait. Alors dans un geste difficile et vacillant, je jetai de la terre. Je fermai les yeux quelques secondes puis laissé ma place.

La cérémonie continua encore sur une durée indéterminée mais je n'étais déjà plus présente. « Sois courageuse, mon ange ». Elle me l'avait dit qu'une fois. Une seule fois parmi toutes nos discussions elle avait parlé de sa maladie.

Mes larmes s'étaient arrêtées de couler laissant mes yeux rouges. Papa ne pleurait pas. Son visage était seulement triste mais aucune larme ne fit d'apparition. J'aurais tant voulu qu'il me parle, qu'il me réconforte. J'avais besoin qu'il me pardonne, qu'il m'excuse.

Tellement de personne était regroupée autour de nous. J'en étais malade. Peu de personne ne connaissait ma mère, la plus part était là par respect. Je me moquait complètement de leur respect. Ma mère était morte! Morte!

Deux larmes s'écrasèrent sur mes lèvres. Je serrai les dents.

Nous sortîmes enfin du cimetière. J'avais cru en un bref instant que je pourrai enfin me retrouver seule. Malheureusement tous mes espoirs tombèrent doucement quand ils parlèrent de la réception.

Je me sentais emprisonnée. Je ne pouvais pas fuir, ni rester. J'avais promis. Je ne remettrai jamais les pieds dans la maison sans maman. Je restai donc dehors, dans la cour assise sur ma balançoire. Je tournai doucement entortillant les cordes, je fermai les yeux. L'air sentait les roses comme maman. Le jardin était fleurie de roses rouges. Maman adorait jardinier et elle en aurait été contente.

J'ouvris finalement les yeux quand des pas se firent retentirent. Papa se tenait face à moi.

-Heather, annonça t-il froidement, tu devrais rentrer. Les gens veulent te présenter leur condoléances.

Leur condoléances?Etait-ce une plaisanterie? Je n'ai pas besoin de leur pitié.

-Je ne peux pas.

-Et pourquoi cela ? demanda t-il sèchement.

J'ai promis…

-Ils n'ont pas besoin de me présenter leur sympathie. Je n'en veux pas.

-Tu dois te plier au règles de bienséance, Heather! Ne te comporte pas comme une enfant!

Il me regarda sévèrement puis me tourna le dos. Une boule s'installa dans ma gorge.

-Tu ne me pardonneras donc jamais ?

Papa se retourna et me fit face le regard interrogateur. J'avais les larmes qui menaçaient encore de couler.

-Tu ne me parles plus. Je n'existe donc pas pour toi?

Il se redressa sur sa hauteur et son regard devient vite glacial.

-Tu l'as tuée.

-J'avais 5 ans.

Non. Maman n'est pas morte par ma faute. Je ne l'ai pas tuée…j'étais qu'une enfant…Je ne savais pas. Je croyais qu'elle dormait. S'il te plait, ne dis pas ça.

-C'est la seule femme que j'ai aimé. Déclara t-il. La seule. J'aurais tout fait pour elle…

-Jusqu'à lui faire un enfant que tu n'as jamais désiré ?crachai-je dans un sanglot.

Il sembla piquer et fit un geste de recul.

-Cesse de pleurer, Heather. Tu n'es plus une enfant !lança t-il en me tournant le dos pour rentrer à nouveau dans la maison.

Une enfant ? Je n'ai jamais été qu'une enfant.

-Alors tu ne le nies même pas ? criai-je en lui courant après.

L'homme que j'avais appelé si souvent mon père s'arrêta. J'était fatigué…mes larmes s'écrasant sur la terre rouge. Ma vue s'était brouillée mais je pu apercevoir trois silhouettes en face de lui.

-Mr, Mme Potter. Annonça mon père d'un ton solennel.

Les parents de James baissèrent respectueusement la tête et mon père les dépassa finalement. James le suivit du regard, l'air menaçant. Il semblait de mauvaise humeur.

-Aucun honneur ! cracha t-il.

-James! Prévint sa mère.

-Quoi ? Ne me dîtes pas que ce type ne vous répugne pas ! Vous avez aussi bien entendu que moi ! Il n'a pas d'honneur et aucun courage !

-James, s'il te plait. C'est le patron de ton père.

-Il a fait exactement comme si rien ne s'était passé !

-Nous sommes ses invités.

-Il l'a traité comme…

-C'est l'enterrement de sa femme, James.

-Et celle de sa mère ! C'est ..

-James Potter ! s'écria sa mère. Nous sommes d'accord avec toi mais ce n'est pas le moment.

James tapa le sol de son pied. Il ouvrit la bouche pour répliquer quand le regard de sa mère le retint. Ses yeux lançaient des éclairs. Il se tourna finalement dans ma direction et sembla quelque peu se calmer

J'essuyait rapidement les larmes du revers de ma main et observèrent les invités, enfouissant ma conversation avec mon père loin dans mon esprit.

-Je suis désolée que vous n'ayez pas été nommé chef des Aurors, Monsieur Potter. Annonçai-je sincèrement. Vous êtes bien meilleur que mon père.

Une lueur étrange passa dans les yeux de Monsieur Potter. Dorea, sa femme se pencha à son oreille et lui chuchota quelques mots. James s'avança vers moi.

-Heather? demanda t-il. Tu veux que l'on aille marcher un peu?

James me regarda insistant de ses yeux noisettes. Son expression était sérieuse bien qu'une petite flamme malicieuse dansait dans ses iris. Je soupirai lentement puis opinai de la tête. Marcher me ferait du bien.

-Super! lança t-il en m'attrapant du bras.

Il me dirigea vers l'extérieur du portique.

-Ne vous éloignez pas trop ! cria Mme Potter.

-Comme d'habitude maman !

S'il faisait comme d'habitude, Madame Potter avait alors du soucis à se faire. Comme d'habitude, signifiait pour lui et les maraudeurs, blagues à longueur de journée, transgression des règles de manière continuelle, se faire remarquer constamment et oublier le danger la plus part du temps. C'était leur routine, c'était les maraudeurs.

-Sirius et Remus n'ont pas pu venir mais ils se joignent à moi pour…

-Merci.

Remus… Sirius. Les meilleurs amis de James. Ils ont pensé à moi et pourtant, on ne se parle jamais. James et moi, nous nous connaissions depuis l'âge de six ans. Nos pères travaillaient ensemble et Dorea, sa mère rendait régulièrement visite à la mienne. Nous nous étions jamais vraiment parlé. Beaucoup trop différent. Moi, réservé. Lui, très sociable. Pourtant, le contact avait toujours été facile. Remus me parle de temps en temps. Sirius quant à lui, bien qu'il ne m'est jamais adressé la parole, ne paraissait pas me mépriser.

-James? Je peux te demander quelque chose?

Ledit Cornedrue, appelé ainsi par ses amis acquiesça de la tête.

-J'apprécie énormément ton geste mais j'aimerai savoir pourquoi tu es si…gentil avec moi ?Si c'est de la pitié, sache que je n'en ai pas besoin.

James sourit franchement.

-De la pitié ? rit-il. Non. J'ai pitié de Mimi geignarde, de Servilus même s'il me écœure davantage, de Peter parfois, des pauvres animaux que l'on utilise comme cobaye en cours mais sûrement pas de toi.

-Pourquoi ?

James sembla réfléchir. Je ne voulais pas le mettre mal à l'aise mais j'avais besoin de savoir. C'était beaucoup plus fort que moi. J'avais besoin de connaître ses raisons.

-Tu es mon amie. Finit-il par dire. Ce n'est pas plus compliqué que cela. D'après toi, pourquoi Sirius ne t'as jamais accosté comme avec les autres filles ?

Je fronçai les sourcils. C'était quoi comme question piège ? James du percevoir mon hésitation et répondit.

-Aussi bizarre que cela puisse paraître pour Sirius, il te respecte. Entre nous, continua t-il, si tu veux savoir ce que pense Sirius d'une personne, tu dois regarder comment il se comporte avec elle. Par exemple, s'il envoie sans cesse des sorts sur une personne, ou lui fait des blagues déplaisantes, c'est qu'il ne l'aime pas, tu l'aura compris. Ensuite, s'il t'ignore littéralement, c'est qu'il ne sait même pas que tu existes. Après, s'il drague une fille ouvertement en lui montrant qu'il est attiré par elle, c'est qu'il la prend pour une fille facile. Si, comme dans ton cas, il ne te parle pas mais t'a remarqué, c'est qu'il te respecte et s'il est ouvert, et te taquine, c'est qu'il t'aime bien. Sinon, Sirius parle un peu à tout le monde.

Compliqué. Et après on dit des filles.

-Donc, il aime bien Lily. En conclu-je.

-Il n'a pas le choix.

Nous continuâmes à marcher encore durant une heure, parlant de tout et de rien. Pas une seule fois, je pensai à ma mère, pas une seule fois, les larmes me montèrent au yeux. J'était reconnaissante à James pour ce moment de détente. Très vite, ma maison apparut dans notre champs de vision. Monsieur et Madame Potter étaient devant le portillon avec une troisième personne. Lily!

James sembla aussi la remarquer, car son regard s'illumina rapidement. Nous accélérâmes nos pas.

-Evans ! Lança James une fois à notre hauteur.

Elle lui adressa un petit signe de tête puis dirigea son regard vers moi. Elle était venue. Malgré les difficultés pour échappé au contrôle de sa sœur, elle était venue. Soudainement tout me revint. Maman était morte.

Mes lèvres tremblèrent légèrement. Lily s'approcha de moi et me prit dans ses bras. Mes larmes coulèrent à nouveau. Je me maudis intérieurement pour ne pas réussir à garder le contrôle de mes émotions. Pourtant, tout le monde avait l'air de trouver cela si naturelle. Lily m'essuya mes quelques larmes du bout des doigts et me sourit.

-Ça ira mieux avec le temps. Murmura t-elle.

Je respirai un grand bol d'air. Elle le savait mieux que personne. Elle me comprenait parfaitement. Ses parents étaient morts dans un accident de voiture, lors de sa quatrième année. Sa sœur, Pétunia venait juste d'atteindre la majorité et pu ainsi s'occuper de sa sœur pendant les vacances. Un silence s'installa entre nous.

-Je dois retourner chez moi mais si tu as besoin de quelque chose, n'hésite pas à m'écrire. Je sais que ça fait du bien de parler.

J'opinai de la tête.

-Merci, Lily.

Elle me sourit de nouveau puis me tourna le dos. Monsieur Potter proposa de la déposer en transplanant et au grand étonnement de James, elle accepta.

-Si cela ne vous gène pas.

Elle me regarda une dernière fois puis se dirigea vers James.

-Prends soin d'elle, Potter.

Il lui décocha son plus beau sourire et elle disparut dans un petit « plop ». Dorea Potter s'approcha doucement de moi et commença à me parler.

Je ne compris pas tout, je crois que l'épuisement était proche. Elle m'informa que, avec l'accord de mon père, ils avaient décidé que je passerais le reste de mes vacances chez eux.

-Sincèrement, je pense Heather que vous avez besoin de repos. J'ai moi-même proposé qu'on vous veniez chez nous. Je ne veux pas porter de jugement sur votre père, mais j'ai l'impression que tout ne va pas très bien. Si jamais, je me suis trompée quelque part, dîtes le moi. J'aimerais vraiment que vous vous sentiez à l'aise dans ma maison et pour cela, il faut que vous soyez d'accord. Si ce n'est pas le cas, je ne vous oblige pas à venir.

Vivre chez les Potter? L'idée me faisait peur. Je ne pouvais pas m'introduire ainsi dans leur domicile sous le prétexte que je ne m'entendais pas à mon père!

-Vous ne nous dérangerez pas, je vous l'assure. »

-Maman ! criai-je dans un sursaut. Je me réveillai en sueur sous le chaîne, les mains tremblants.

Ma respiration était saccadée, j'étais trempe. Je passai ma main devant mes yeux, regardai ma montre qui indiquait sept heures du matin puis me levai. J'avais passé la nuit ici. Je sortis de la salle sur demande puis me pressai pour rejoindre la salle commune. Quelques élèves commençaient à descendre dans la grande salle pour prendre leur déjeuner. J'arrivai devant la grosse dame et prononçai le mot de passe. La porte s'ouvrit et je pénétrai à l'intérieur de la pièce. Les maraudeurs étaient assis sur les canapés et discutaient énergiquement. Leur regard se tournèrent vers moi mais très vite, les filles m'entourèrent posant une multitude de question.

-Mais où étais-tu passé?

-Qu'est-ce que tu as fait ?

-Heather, tu aurais pu nous prévenir que tu retrouvais un garçon.

Un garçon ? Qu'est-ce que ça a avoir avec moi ?

-Quoi ? demandai-je subitement interloqué.

-Ben oui. Déclara Morgane. Tu t'éloignes tout d'un coup de nous et tu ne reviens pas de la nuit, c'est forcément que tu étais avec quelqu'un. En plus, tu dégoulines de sueur. Tu n'as pas du t'ennuyer.

Je rougis immédiatement sous l'insinuation et les écartai de mes mains.

-Je me suis endormi et j'ai fait un cauchemar. Rien de plus.

Elles éclatèrent de rire ce qui ne fit qu'accentuer mon agacement. Je sentis le regard des maraudeurs sur ma nuque. Je devais être écrevisse!

-Je vais prendre une douche !

-Bien ! déclara Hannah. Nous, on descend manger. Quand, tu nous rejoindras, tu nous expliqueras tout et peut être qu'on finira par savoir son nom.

Elles me tournèrent toute le dos et s'éloignèrent avec leur sourire qui me donnait la nausée. Je soupirai et fit volte face en direction du dortoir. Sirius me regardai un sourire narquois sur les lèvres.

-Sirius. Elle était dans la salle sur demande. Annonça James qui le surveillait. C'est moi qui lui ai dit d'y aller.

-Et alors, l'un empêche pas l'autre.

Je rougis violemment. C'était ma fête aujourd'hui ou quoi ?

-Fiche lui la paix, Patmol, tu veux. Intervient Remus sans me quitter du regard.

-A vos ordre, mon capitaine. Plaisanta Sirius se replongeant dans sa partie d'échec avec James. De toute manière, elle est réservée, c'est ça ?

Sirius sourit en changeant de place sa dame et James semblait amusé. Je me sentit horriblement mal à l'aise. Pour couronner le tout, Remus ne me lâcha pas du regard.

Ses iris bleu-gris me fixaient intensément. Des frissons me parcoururent le long de l'échine. Gênée, je baissai les yeux et montai rapidement dans ma chambre. Je rentrai précipitamment dans la salle de bain, quittai mes vêtement et je m'introduis dans la douche. Je fis couler de l'eau froide le long de mon corps. Mon cœur finit par se calmer et mon sang retrouva sa vitesse normale.

Je m'appuyait contre la paroi froide du mur, laissant l'eau s'écouler sur moi. Je fermai les yeux. Nous avons de nouveau attaquer l'école. Les vacances étaient bien loin désormais même si je ne pouvais m'empêcher d'y penser régulièrement. J'avais finalement accepté l'invitation de Mme Potter. J'avais passé la première semaine, un peu à l'écart malgré les efforts de James pour m'inclure.

Tout était devenue beaucoup plus compliqué quand Sirius arriva. Il s'installa dans une chambre qui lui était réservé. Difficile par la suite pour moi, d'échapper à l'insistance de deux maraudeurs aussi têtu l'un que l'autre. Ils firent tout pour me distraire et m'emmenèrent un peu partout.

« Tu as passé beaucoup trop de temps à St Mangouste ! avait déclaré James. Tu as besoin de sortir, de t'amuser ! »

Remus venait régulièrement au manoir. On parla même souvent.

«Je me tins sur le bord de la piscine, le paréo autour de la taille, les pieds dans l'eau.

-James ! cria la voix de Sirius à l'intérieur de la cuisine. Remus est arrivé !

Je tournai la tête vers la porte vitrée et vis les trois garçons discuter enthousiaste. Sirius portait encore son pyjama. Remus était appuyé contre la table et portait un Tee-shirt vert. Nos regards se croisèrent. Il me sourit »

J'ouvris les yeux et inspira une grande bouffé d'air. Arrête donc de ressasser tout ça, Heather Marne. Les vacances étaient finies. Les maraudeurs allaient de nouveau faire les pitres et user de leur talent. Moi, je plongerai de nouveau dans l'ombre des filles et passerai une année plus seule que jamais.

A ce moment précis, j'étais loin de me douter de tout ce qui allait arriver. Loin d'imaginer que j'allais changer, loin de croire encore à l'affection. Ma vie se verrait modifier, mes sentiments évoluer et une amitié nouvelle et sincère s'installer. J'étais comme une fleur, qui allait doucement s'ouvrir au monde après un rude hiver et, comme avant je sourirai à nouveau.

()Cantique de David.

Voilà mon premier chapitre. Surtout n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé grâce à cette chose magnifique que l'on nomme review!!