Bonjour à toutes et tous, voilà une nouvelle petite histoire dont le premier chapitre est dédié au Collectif Noname.

Dans le cadre du challenge de novembre "Dessiner un sourire sur ton visage", je peux dire qu'il m'arrive effectivement d'utiliser des moments de ma vie dans mes histoires, ou du moins de m'en inspirer. Mais je pense que c'est la première source dans laquelle puise tout auteur, parce qu'il est impossible de se désolidariser de sa propre expérience.

J'espère que cela vous plaira, bonne lecture !

Ursa Minor, La Petite Ourse

Hermione marchait tout en lisant le dossier du patient qu'elle s'apprêtait à visiter. Premier étage, salle des brûlures partielles. La jeune femme descendit l'escalier et se faufila à travers les brancards et les visiteurs qui déambulaient dans tous les sens. Cela faisait presque trois ans qu'elle foulait ces couloirs pâles, allant de chambre en chambre pour soigner et apporter du soutien aux familles des nombreux patients.

Aujourd'hui c'était un petit homme, la cinquantaine, qui s'était présenté avec un bras brûlé jusqu'à l'épaule. Ce n'était pas très beau à voir, mais la brune avait connu bien pire. L'affaire du sorcier fut réglée en une vingtaine de minutes et la médicomage enchaîna rapidement avec de nouvelles personnes jusqu'en fin d'après-midi.

Bien qu'elle apportait souvent son aide dans les autres branches du métier, ce n'était pas les accidents domestiques, ni les blessures occasionnées par divers animaux qu'elle avait choisis. Non, définitivement, ce qu'Hermione avait choisi, c'était la pédiatrie. Et tous les jours, à partir de seize heure trente, elle se rendait au troisième étage pour terminer sa garde.

C'était sa deuxième maison, avec tous ces enfants qu'elle affectionnait tant. Chaque jour elle se démenait, restant jusqu'au milieu de la nuit pour leur lire des histoires, veiller patiemment sur leur sommeil et être là quand ils se réveillaient après un mauvais rêve. Mais malgré tout, il n'y avait pas que du bonheur dans le service de pédiatrie à l'hôpital Sainte Mangouste.

Chambre 305, il y avait Lucia, brûlée sur la quasi-totalité de son corps lors de l'incendie qui avait coûté la vie de ses parents. Un peu plus loin, il y avait Nicolas qui était atteint de démence juvénile, il perdait la mémoire plusieurs fois par jours. Puis Loik, qui s'appelait Loik parce que son véritable nom avait dû être laissé un peu plus loin dans la rue où il avait été retrouvé. Orphelins, déments, cancéreux, il y en avait aussi chez les sorciers.

Et puis il y avait Ted Lupin. Le petit Teddy avait été hospitalisé un an et demi plus tôt, après une chute en balai qui l'avait rendu paraplégique. Il y avait de l'espoir, Hermione y croyait, seulement la guérison de la paralysie prenait beaucoup de temps et était loin d'être terminée. Alors le garçon patientait, toujours souriant, toujours de bonne humeur. Il était le rayon de soleil de ce troisième étage.

Hermione fit le tour des chambres, passant par le petit salon où certains enfant pouvaient venir lire ou jouer s'ils le souhaitaient. Et quand elle eût fini sa petite ronde, elle se rendit à la chambre 311.

« Tata Mione !

– Salut petit bonhomme ! Comment vas-tu aujourd'hui ? demanda-t-elle en ébouriffant ses cheveux bleus.

– Super bien ! J'ai fait plein de dessins. Ensuite, Mathilde est venue me voir et on a échangé des cartes de chocogrenouilles.

– C'est très bien. Et comment va-t-elle Mathilde ?

– Bien, mais elle m'a dit qu'elle allait bientôt sortir, ça veut dire que je serais tout seul l'après-midi maintenant.

– Mais non. Tu sais, même si elle sort, elle pourra toujours revenir te voir, et ce sera exactement comme avant sauf qu'elle ne dormira plus ici.

– Moi aussi je rentrerais chez tonton Harry un jour, et ça voudra dire que je pourrais recommencer à jouer au Quidditch.

– Oui mon lapin.

– J'ai refait mon rêve cette nuit tu sais, reprit le petit.

– Encore le même ?

– Oui.

– Tu n'as pas à t'inquiéter, ce qui se passe dans tes rêves ce n'est pas la réalité. »

La jeune femme déposa un baiser sur son front et serra l'enfant dans ses bras. Après avoir fait sa toilette, elle lui apporta son repas et resta avec lui jusqu'à ce qu'il finisse. Elle retourna faire un dernier tour vers les autres enfants, lisant des histoires à certains et murmurant des berceuses à d'autres, avant de quitter le service. C'était ainsi que se déroulaient ses journées : le lendemain matin elle repasserait puis le lendemain soir, et tous les jours qui suivraient.

Sa garde se terminait à dix heure et Hermione rentra chez elle le cœur léger. Le mardi était le jour où elle travaillait le plus, mais elle était heureuse de pouvoir apporter son aide aux gens qui avaient besoin d'elle. C'était ce qu'elle s'était promise en choisissant d'étudier la médicomagie.

En se couchant, elle repensa à ce que lui avait dit Ted. Cela faisait de nombreux mois qu'il faisait le même rêve. Ce n'était pas vraiment un cauchemar, il voyait juste un homme, habillé tout en noir, entrer dans sa chambre et s'asseoir sur un fauteuil. Il restait là, à le regarder, puis il se levait et quittait la chambre en silence. C'était à ce moment-là généralement que le petit se réveillait.

Plusieurs fois déjà, il lui avait demandé de rester avec lui pendant la nuit mais, à chaque fois, il se réveillait le matin sans avoir fait le moindre rêve. Une nuit par semaine étaient généralement habitée par cet homme mystérieux, et ce n'était jamais les mêmes jours. Hermione lui avait dit que les rêves étaient inoffensifs, parce qu'elle doutait fort qu'il existe une connexion entre son esprit et celui de quelqu'un d'autre. Cependant, elle trouvait cela un peu étrange, sans pour autant y prêter une grande importance.

Le lendemain, Hermione venait d'arriver à l'hôpital quand on l'appela d'urgence en pédiatrie. Une petite fille venait d'arriver après un sérieux accident de magie. Aux alentours de cet âge, les jeunes sorciers commençaient à essayer de comprendre leurs pouvoirs, mais ne parvenaient pas toujours à les maîtriser et se mettaient parfois en danger. La jeune fille n'avait pas eu de chance et son sort s'était retourné contre elle, lui infligeant une grave blessure au niveau de l'abdomen.

La brunette se pencha vers la fillette, effectuant les premières analyses d'un mouvement de sa baguette.

« Bonjour, commença-t-elle. Comment t'appelles-tu ?

– Li… Lila, répondit faiblement l'enfant.

– Très bien Lila. Dis-moi si tu as mal quand je bouge tes épaules… D'accord. Et quand tu respires, ça te fait mal aussi ? »

La petite fille répondait silencieusement aux questions qu'Hermione lui posait d'un ton rassurant, se pliant docilement au diagnostic. Un large hématome s'était formé à l'endroit de la blessure et la brune l'emmena finalement dans une chambre pour finir les premiers soins au calme.

Hermione lui appliqua un gel glacé pour ankyloser les tissus de son ventre et calmer sa douleur. Quelques sortilèges plus tard, la petite Lila ne souffrait plus et le bleu se résorbait progressivement. La médicomage lui fit cependant passer des examens plus approfondis pour s'assurer que ses organes vitaux n'avaient subis aucun dégât. Un petit kyste s'était formé au niveau de son diaphragme et il faudrait le surveiller pour éviter une quelconque aggravation.

La journée se déroula paisiblement sans qu'aucun patient gravement blessé n'attire l'attention d'Hermione. La jeune femme pu donc passer plus de temps avec ses petits protégés, jouant tranquillement avec eux. Quand elle rentra chez elle après sa journée de travail, elle avait toujours le sourire aux lèvres.