Une nuit, une nuit pour s'aimer.

Une nuit pour tout se dire.

Une nuit pour, peut-être, se regarder une dernière fois.

Ni lui, Ni elle ne voulaient se séparer, ils le savaient cette nuit pouvait être la dernière.

Garder espoir, garder espoir même dans le désespoir. Il avait toujours était obtimiste, mais comment l'être quand la vie de sa femme était menacée. Comment garder espoir quand la vie peut basculer du jour au lendemain. Comment garder espoir quand l'amour de sa vie, de nature pésimiste, le regardait en lui murmurant que tout irait bien. Comment faire quand il savait qu'elle lui mentait, qu'elle avait peur.

Peur de quoi au final ? Peur de s'endormir definitivement. Peur de fermer les yeux, les fermer une dernière fois. Peur de souffir ? Non même pas, elle avait juste peur de se réveiller dans un autre endroit, loin de lui, loin de son amour. Aller il s'en sortir s'en elle ? Allait il recomencer les paris si sa vie était fichu ? Elle ne voulait pas dire ces quelques mots car les dire c'était avouer que la fin était proche. Elle le devait pourtant, même si elle savait que cela ne changerait rien pour lui elle devait lui dire. Mais elle ne parvint a dire uniquement " promet le moi".

Il lut dans ses yeux ce qu'elle voulait lui dire, il sut. Mais jamais il ne referait sa vie si elle devait le quitter. Jamais il ne pourrait aimer une autre femme. jamais il ne pourrait regarder une autre femme. Plus il l'a regardait plus il l'aimait et ce depuis le premier jour, si elle partait il n'en dormirait plus, il n'en mangerait plus, il n'en viverait plus tout simplement.

Cette dernière nuit d'incertitude leur appartenait. Le matin arriverait bien vite les sortant de cette torpeur partagée avec l'être aimé.

L'intervention avait commencé. Etant médecin il le savait, les interventions au coeur étaient risquées, mais ne pas intervenir c'était la perdre dans quelques mois, alors que grâce a cette intervention elle irait mieux et leurs vies reprendraient leur court normal. Il devait y croire.

Une nuit de peur.

Une nuit d'angoisse.

Une nuit pour perdre espoir.

Au petit matin après une nuit sans sommeil, un médecin arriverait. Visage neutre, inexprésif après des heures d'opérations. Beaucoup pourraient croire qu'il ne se souciait guerre des morts qu'il annoncait chaque jour. Mais comme à chaque fois sa voix se casserait en annonçant la terrible nouvelle. Comme toujours son coeur se briserait en voyant les larmes et les vies détruites.

Quelques semaines après l'annonce choc, quelques jours après avoir fait leurs deuils, cinq amis apprendrait que leur docteur et ami, Monsieur Tobias M curtis, les avaient à son tour quitter. Détruit par la mort de sa femme, de sa déesse, de son étoile, il ne pourrait pas se reconstruire. Quatre pas . Il ne lui faudrait que quatre pas pour se jetter, à son tour , dans la geule de la focheuse.

3 mots sur un papier, 3 mots pour sa famille de génies.

"Merci pour tout."