Bonjour =) ! Voilà, je tente un nouveau Grimmichi , en espérant pouvoir poster les chapitres assez régulièrement. N'hésitez pas à me faire parvenir toutes vos impressions, vos conseils et vos critiques, ça me sera grandement utile =) !
Merci et bonne lecture !
P.S. : L'histoire dans sa globalité porte le rating M, même si certains chapitres, comme celui-ci, ne méritent pas un rating si élevé.
Hiver 2004.
Rouge, rouge, blanc, rouge. Le petit garçon ne voyait que ça. Un rouge magnifique, enchanteur, tranchant avec cette couleur blanche si pure que seuls les flocons d'une neige de fin décembre pouvaient donner. Et partout, à travers les grandes coulées et les petites tâches de ce rouge si fascinant qui finissaient de s'échapper par petits jets de tel ou tel corps allongé là, le petit garçon revoyait une scène. Une seule et même scène, miroitant dans une flaque pourpre comme un lointain souvenir : sa mère se tenant la gorge alors que de cette plaie s'échappait son dernier souffle, et son père, l'homme qu'il admirait le plus, impuissant face au sinistre spectacle qui se déroulait devant ses yeux déjà vides de toute trace de vie.
Petit à petit, autour de lui les choses avaient commencé à bouger, mais lui restait là, profondément ancré dans sa lugubre torpeur, le visage et les vêtements encore barbouillés du sang des siens. Les cadavres avaient été enlevés, les agents de police étaient passés, mais lui été resté là, seul au milieu de cette neige impure, souillée par le sang de son clan. Comme précédemment lors du massacre de sa famille où personne n'avait eu la grâce de le tuer en même temps que les autres, nul n'avait pris la peine de s'occuper de lui avant de clore l'affaire d'un vague « Encore un règlement de compte de cette racaille prétentieuse », pauvre gamin maudit dont personne ne voulait, livré à lui-même dans un monde qu'il ne commençait à connaître que trop bien pour sa barbarie et son désespoir.
Seul face au néant, pris dans un tourbillon de tristesse, de désespoir et de souvenirs sanglants, le petit garçon s'effondra, évanouit, ses petites mèches rousses dégoulinantes d'eau et de sang lui masquant les yeux tandis que sur ses joues mourraient ses dernières larmes.
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Mars 2014.
Les hommes du clan Espada s'agenouillaient les uns après les autres face à un étrange jeune homme à la chevelure bleutée, espérant bien, par ce geste, lui montrer leur respect et surtout leur soumission absolue. Le clan n'avait plus eu de vrai chef depuis près d'une vingtaine d'année. Mort mutilé le jour de la naissance de son fils, le père de Grimmjow, héritier des Jaggerjack, branche principale d'une des grandes familles de yakusas, avait ainsi fait de ce dernier le seul et unique successeur direct du clan Espada. Echappant de nombreuses fois à la mort, et de justesse, l'enfant s'était alors vu confier au bras droit de son père, un homme fort et loyal dénommé Coyote Starrk, qui avait du coup exercé une sorte de régence jusqu'aux 20 ans de ce dernier date qui arrivait maintenant. Grimmjow Jaggerjack, 8ème héritier des Jaggerjack, descendant pur et direct d'une des plus ancienne branche de yakusas du pays, prenait en ce jour la tête d'un des plus gros clans connu en tant que 15ème chef du clan Espada.
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Avril 2014.
Grimmjow soupira bruyamment en passant la porte de sa nouvelle salle de classe. Avoir été nommé chef, être devenu puissant, avoir autorité quasi absolue sur des centaines de personnes, tenir dans le creux de sa main toute une partie du pays, tous ces trucs géniaux dont il avait hérité en prenant la tête des Espadas à la suite de Starrk ne lui avaient pas permis d'échapper à son plus grand ennemi : l'école. Il ne lui restait plus qu'un an à trier et même s'il était plutôt brillant et populaire au sein de l'établissement, il savait désormais qu'il avait bien mieux à faire, comme aider à diriger dans l'ombre un pays par exemple. Mais son père adoptif avait été intransigeant : il devait finir sa dernière année de lycée, sous peine d'être tué de ses propres mains, tout simplement. Et Grimmjow savait que l'homme en était capable. Il était certes loyal et aimant avec lui, mais c'était toujours à son défunt père que Starrk obéissait réellement, et un chef de clan, ça termine au moins le lycée à tout prix, surtout quand, comme dans son cas, on avait deux ans de retard à cause des histoires familiales. Quand il lui avait expliqué ça, c'est sur ce « à tout prix » que l'héritier avait tiqué : comment ça à tout prix ? C'est ainsi que pour son premier jour de cours, il avait pu constater avec un certain agacement qu'il n'avait plus un mais trois gardes du corps et que parmi ses ''nouveaux enseignants'' se trouvaient des membres du gang. Bien sûr, tout se faisait dans la plus grande discrétion, personne, pas même le directeur, n'était au courant mais lui savait, et ça l'agaçait. Entraîné à de nombreux arts martiaux depuis qu'il était en âge de marcher, il estimait aujourd'hui être capable de se défendre seul. Et même s'il comprenait l'inquiétude de son père adoptif et les conséquences désastreuses que sa mort provoquerait, une telle invasion de l'école dépassait les limites de l'acceptable. Pourtant, encore une fois, et ce malgré sa toute nouvelle position, personne n'avait tenu compte de son avis.
Grimmjow alla tranquillement s'assoir à sa place, regardant lentement ses camarades de classes. Ses trois gardes, à qui l'uniforme allait particulièrement bien, se fondaient déjà parmi les autres élèves avec une facilité déconcertante, grugeant tout le monde quant à leur véritable identité. Discutant avec un groupe de fille, il aperçut Nnoitra. Ce fou dangereux savait se fondre dans la masse comme personne avec son sourire de faux-cul. Il y avait énormément de choses que l'héritier des Jaggerjack ne supportait pas chez lui mais il devait se faire à l'évidence : Nnoitra était certes un grand malade, sadique à n'en plus pouvoir, il était quand même l'un de ceux qu'il l'avait le plus soutenu, par sa force physique comme mentale, quand il avait été décidé qu'il allait définitivement et irrévocablement prendre la tête du clan. Il était fou, mais pas inconscient, et c'est pour ça que Grimmjow l'avait accepté quand on le lui avait assigné.
Un peu plus loin, appuyé contre le mur, un bouquin à la main, se trouvait Ulquiorra Schiffer. Grimmjow n'avait pas compris pourquoi Starrk avait tant tenu à ce qu'il fasse parti de sa garde rapprochée. Il était fort, ça c'était un fait, et intelligent aussi, mais les deux jeunes hommes n'avaient jamais réussi à s'entendre. Plus vieux de deux ans malgré son aspect plutôt juvénile, Ulquiorra n'était jamais bavard, jamais prévenant, et Grimmjow se doutait qu'au final, c'était à Coyote Starrk et non à lui que le jeune brun avait fait un réel serment d'allégeance.
Enfin, un peu plus loin, faisant déjà l'imbécile pour amuser la galerie, se tenait son ami de toujours, celui qui le suivait inlassablement de partout depuis le jardin d'enfants : Renji Abaraï. Ce dernier ne faisait pas parti du clan, il n'y était à la base lié d'aucune façon. Mais les deux garçons avaient respectivement trouvé chez l'autre une sorte d'âme sœur, un ami qu'il n'aurait lâché pour rien au monde ou presque, et c'est ainsi que Renji était devenu, à l'âge de 12 ans, son premier garde du corps officieux. Pas effrayé pour un sou des risques qu'une famille de yakusas pouvait représenter, il avait continué à venir auprès de Grimmjow, jour après jour, et avait fini par être considéré comme un membre de la famille par les autres, trouvant dans ce jeune garçon à la crinière cramoisie un côté adorable et sécurisant qui allait parfaitement bien avec leur maître.
Grimmjow sourit, au final plutôt satisfait du choix de Starrk quant à ceux qui devaient lui servir de bouclier. Il allait certes devoir supporter Nnoitra et Ulquiorra une année entière, mais au moins, avec eux et Renji dans les parages, il allait pouvoir se la couler douce jusqu'à la remise des diplômes, du moins l'espérait-il.
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La matinée passa sans encombre. Rapidement, tous avaient pu évaluer plus ou moins les risques directement présents dans l'entourage de leur maître, et, au plus grand soulagement de Nnoitra et d'Ulquiorra surtout, tout semblait on ne peut plus normal dans ce petit lycée de la banlieue Sud de Tokyo. Comble de joie, l'ambiance était sympa et tous s'intégraient bien à ce nouvel environnement, agissant comme si de rien n'était, pour le plus grand bonheur du jeune bleuté. La matinée était donc plus que prometteuse, et c'est sur cette agréable pensée que la première sonnerie de reprise des cours de l'après-midi retentit, faisant s'assoir les élèves déjà présents en classe et courir les derniers retardataires.
Peu de temps après, l'enseignant fit son entrée, demandant le silence d'une voix tremblante et nasillarde après que l'ensemble de la classe l'ait salué. Comme à son habitude, il semblait nerveux, pressé d'en finir, et c'est donc sur un geste maladroit qu'il invita un nouvel élève à pénétrer dans sa classe, laissant, par son silence prolongé, le soin au jeune homme de se présenter lui-même. Sans même jeter un regard aux personnes assises en rang d'oignons devant lui, Ichigo Kurosaki soupira fortement, passa la porte, se présenta plus que brièvement et vint s'assoir à la place que lui avait désigné le prof. Lui aussi avait envie d'en finir. Mollement, il s'installa à son bureau, sortit un cahier, et après avoir lancé un discret sourire à Renji, se construisit un masque de profonde indifférence, ne remarquant pas immédiatement les deux grands yeux bleus de son voisin fixés sur lui.
Au moment même où le dénommé Kurosaki avait mis le pied dans la classe, Grimmjow avait été hypnotisé, le fixant de manière insistante sans s'en rendre compte, captant et suivant ses moindres gestes. Les cheveux en bataille, naturellement roux apparemment, une aura étrange se dégageait de lui, un mélange de puissance et de retenue qui ne faisait qu'accroître la curiosité du jeune chef à son égard.
Alors que le bleuté continuait de le détailler sans trop d'effort de discrétion depuis cinq bonnes minutes, le concerné en eu marre, leva les yeux et le fixa à son tour, plongeant dans un océan électrique. Le regard ambre dédaigneux et légèrement supérieur qu'arborait son vis-à-vis fit rater à Grimmjow un battement de cœur et dégagea en lui un tourbillon de sensation, allant du grisement à l'excitation, de l'appréhension à l'oppression. Il venait de trouver son plus grand danger, et ce danger venait de s'asseoir à côté de lui.
Et voilà ! J'espère que ce premier chapitre a pu vous mettre en appétit =)
