Notes de l'auteur: Cette histoire suit Penser trop dans la série Coeurs transfigures. Elle se dérou le durant le chapitre neuf de Harry Potter et l'Ordre du Phénix.

Note de la traductrice: Cette série est absolument adorable et offre plusieurs petits moments de la relation s'épanouissant entre Remus/Tonks. J'espère qu'elle vous plaira. Ne vous gênez pas pour laisser des reviews; je traduirai pour l'auteur. hr


Prendre Ombrage: Première partie

Traductrice: MysticScribe

"Quel est l'endroit où je préfère me faire embrasser?"

Remus Lupin était bouche bée face à la porte de l'appartement de Tonks, derrière laquelle elle venait tout juste de crier une question pour vérifier son identité. L'endroit où elle préférait se faire embrasser?

Considérant qu'il la rencontrait pour le petit déjeuner parce que leurs horaires effrénés les avaient tenus loin l'un de l'autre toute la semaine suivant leur première sortie, Remus ne se sentait absolument pas qualifié pour lui répondre.

Se raclant la gorge, il devina, "Sur le pas de ta porte, après une sortie, sous un ciel étoilé?"

Lorsque la porte s'ouvrit, il fut accueilli par un ricanement de Tonks. Remus entra dans l'appartement désordonné et la trouva assise à la petite table à dîner d'occasion. Ses cheveux – bruns, sa couleur naturelle – étaient hérissés et elle portait une robe de chambre rose duveteuse et des pantoufles. Elle tenait une plume et semblait écrire – avec ferveur.

"Salut Remus," dit-elle sans lever les yeux. "Je voulais dire quelle partie du corps, tu sais, mais ta réponse sonnait tellement Professeur Lupin que c'était impossible que ce soit un Mangemort."

"Je n'ai embrassé que ta bouche." La table était couverte de feuillets et de plumes, ce qui fit que Remus installa le panier contenant le petit déjeuner sur la chaise en face de Tonks. "Ce n'était pas une question très juste."

"Oh, que si," argumenta Tonks. "L'endroit où je préfère me faire embrasser est la bouche." Ses yeux sombres le fixèrent et ils brillèrent. "Pour le moment."

Remus baissa son regard sur la table. Malgré le fait qu'il n'était pas le genre de personne à s'ingérer dans les affaires des autres, il ne put s'empêcher de remarquer la feuille sur laquelle Tonks écrivait. En fait, elle n'avait pas écrit du tout, mais elle avait coloré une image à l'encre verte.

Tonks poussa soudainement la feuille vers lui. "Regarde ça. Une note de Fudge. Je devrai travailler aujourd'hui, après tout."

"Est-il arrivé quelque chose?" demanda Remus en tentant de dissimuler l'étendue de sa déception. Tonks l'avait averti qu'elle pourrait être appelée au travail même si elle avait demandé une journée de congé.

"Lis ça." Tonks inclina la tête vers la feuille qu'il serrait si fort qu'il en avait froissé les coins.

Les yeux de Remus ne furent pas attirés par le texte, mais par une image dans un des coins.

Tonks avait réussi à lui jeter un sort pour qu'elle reste immobile, comme une photo moldue. La personne portant un cardigan rose par-dessus les robes officielles du Ministère de la Magie était évidemment Dolores Ombrage. Toutefois, Tonks lui avait allongé le nez et le menton, lui avait ajouté quelques verrues à l'avenant et lui avait coloré la peau en vert.

En gloussant, Remus lui demanda, "Est-ce que Dolores Ombrage a joué le rôle de la méchante sorcière dans ce vieux film moldu ?" Son rire mourut quand il vit que Tonks pressait ses lèvres l'une contre l'autre en une fine ligne.

"Ombrage a passé un nouveau décret d'éducation."

Remus lut la note à haute voix. "Dans la situation où le Directeur de Poudlard est incapable de trouver un candidat pour combler un poste de professeur, le Ministère choisira la personne appropriée." Il se tourna vers Tonks en haussant les épaules. "J'imagine que cela a à voir avec le cours de Défense contre les forces du mal?"

Lors de plusieurs rencontres de l'Ordre durant l'été, il avait surpris par inadvertance des extraits de conversations entre Dumbledore et Rogue au sujet du poste vacant à Poudlard ainsi que de la pression que mettait le Ministère sur le directeur pour le combler.

"Allez, continue," dit Tonks avec impatience.

Remus parcourut le texte en silence mais il n'eut besoin que de se rendre au troisième paragraphe pour comprendre pourquoi Tonks était à bout de nerfs. "Ils ont nommé Ombrage à ce poste?"

Tout en acquiesçant, Tonks arracha la feuille des mains de Remus. Elle trempa sa plume dans l'encrier, la secoua légèrement et reprit son dessin sur le parchemin, Elle compléta la photographie altérée en griffonnant un chapeau pointu à larges bords sur la tête d'Ombrage.

Remus déposa le panier de pique-nique par terre et s'assit en face de Tonks. "Que va-t-elle faire? Enseigner aux élèves comment passer des lois discriminatoires?"

"N'as-tu jamais entendu quelque chose d'aussi ridicule?" Tonks balaya la table de son bras, faisant tomber ses feuilles et ses plumes sur le sol. "C'est insultant pour Poudlard, insultant pour Dumbledore, insultant pour toi…"

Remus venait tout juste de conjurer un sort de Récurvite pour aligner proprement le matériel de Tonks contre le mur et il se tourna rapidement vers l'Auror. "Pour moi?"

"Après ce fiasco avec Barty Crouch, ils auraient dû te supplier de revenir."

Malgré la défense véhémente de Tonks à son sujet, Remus se hérissa à la mention de son ancien emploi de professeur. La perte de cet emploi qu'il avait adoré pour l'école qu'il associait toujours à sa maison le perturbait encore, même s'il essayait de ne pas se laisser aller à trop y penser. Craignant que son visage ne révèle son émotion, Remus se pencha rapidement pour déballer leur déjeuner.

"Au contraire," répondit-il sèchement alors qu'il déposait les rôties et les harengs sur la table, tout en les réchauffant d'un coup de baguette magique. "Après avoir eu un loup-garou et un Mangemort à ce poste, je suis peu surpris que le Ministère ait décidé de prendre les devants et de nommer un professeur. "

Tonks fit apparaître la théière sur la table et en remplissant la tasse de Remus, en versa une quantité importante sur la table. "Mais Ombrage?"

"Je suis d'accord, ce n'est pas un bon choix."

"Sais-tu ce qu'elle m'a dit la dernière fois que je l'ai vue? "

Remus s'étouffa en mâchant sa rôtie alors que le joli visage en forme de cœur de Tonks s'élargit et s'aplatit pour ressembler à la face de crapaud de Dolores Ombrage.

"Hum, hum," toussa-t-elle, "Mademoiselle Tonks, je suis plutôt en faveur du rose…" Avec un autre hum, elle froissa de ses doigts la robe de chambre qu'elle venait de transformer en un cardigan semblable à celui d'Ombrage, "…mais ne vous attachez pas trop à vos…cheveux." Le dernier mot avait été dit avec tellement de dédain que Remus se sentit gêné de ses propres cheveux grisonnants un peu trop long. "Je crois que le code vestimentaire des employés du Ministère de la Magie stipule que les cheveux doivent être…hum, hum…d'une couleur naturelle."

Reprenant heureusement son vrai visage, Tonks dit, "À quoi j'ai demandé, qu'est-ce que je fais si le rose est ma couleur naturelle?"

Une autre fois, Remus réagit physiquement – cette fois en échappant trop de sucre dans son thé – alors que Tonks prenait la forme d'Ombrage.

"Oui, bien," dit Tonks avec les intonations sirupeuses de la sorcière plus âgée, "Je sais que les cheveux roses ne sont pas un trait de famille des Black. Ou un trait de famille des Tonks non plus, même si certains Moldus sont assez excentriques pour…hum, hum…teindre leurs cheveux."

Se remétamorphosant rapidement en elle-même avec des cheveux roses, Tonks se pencha sur sa chaise et dit, avec une expression intense sur son visage, "Lorsque j'ai argumenté que le rose pouvait être une couleur naturelle pour une Métamorphomage, Ombrage a dit…" Tonks adopta la forme railleuse d'Ombrage une troisième fois, "Hum, hum, je suis certaine que le rose n'est pas une couleur naturelle de cheveux même pour ces créatures magiques qui apparaissent sous une forme presque humaine."

Remus avala son thé si abruptement qu'il s'étouffa. Lorsqu'il eut cessé de tousser et qu'il eut suffisamment repris son souffle pour pouvoir parler, il s'exclama, "Sous une forme presque humaine – Je t'en prie, reprends ton vrai visage, Tonks." Lorsqu'elle se métamorphosa en elle-même, Remus essaya de nouveau, en une voix plus contrôlée, "Les Métamorphomages apparaissent sous une forme presque humaine? Ombrage a vraiment dit cela?"

"Elle l'a vraiment dit." Tonks étala brutalement de la marmelade sur sa rôtie. "Elle n'aurait pu m'assommer davantage si elle m'avait jeté un sort."

"C'est vraiment préférable que tu n'aies rien dit." Remus prit lentement et prudemment une gorgée de thé. "Ombrage a toujours le dernier mot."

"Vois-tu maintenant pourquoi je l'ai colorée en vert?"

Remus sourit légèrement. "Elle est assez crédible dans le personnage moldu de la méchante sorcière." Remarquant l'expression douloureuse de Tonks derrière son rire, il s'étira par-dessus la table et pressa sa main. "Je suis désolé, Tonks."

"Je me balance de ce qu'elle pense de moi mais c'est enrageant de voir que les gens peuvent être si fermés d'esprit." Retirant sa main, elle enfourna sa rôtie et s'attaqua à ses harengs. "J'espère que je ne la croiserai pas aujourd'hui. Je pourrais me faire renvoyer."

Remus pouvait tout à fait imaginer Tonks faire tout en son pouvoir pour agacer Ombrage. "Elle n'en vaut pas la peine."

"Parfois, je pense que c'est mon travail qui n'en vaut pas la peine," murmura Tonks, en remontant ses jambes sur sa chaise pour s'asseoir en tailleur.

"Bien sûr que ton emploi en vaut la peine."

"Pourquoi, parce que l'Ordre a besoin d'espions à l'intérieur du Ministère?", dit-elle en grommelant.

"Oui," dit lentement Remus, choisissant le mot avec soin. Il ne voulait pas l'irriter davantage, mais il ne pouvait lui mentir non plus. "Mais aussi parce que c'est important que des personnes ouvertes d'esprit comme toi continuent de travailler aux côtés des bigots."

Tonks sourit, mais en jetant un regard vers l'horloge murale, elle dit, "Et c'est aussi important que les personnes ouvertes d'esprit comme moi n'arrivent pas en retard au travail, ou les dits bigots leur feront la leçon."

Dans le processus de décroiser ses jambes, Tonks heurta la table avec ses genoux et sa tasse se renversa. Elle attrapa sa baguette magique pour nettoyer le gâchis, mais Remus l'envoya s'habiller alors qu'il prenait soin de ramasser les restants de leur petit déjeuner.

Il venait à peine de tout nettoyer lorsque Tonks revint dans la pièce. Ses cheveux étaient plus rose vif que jamais et elle enfila ses robes d'Auror par-dessus un gilet froissé et ses jeans. Remus lui tendit son sac de canevas, dans lequel Tonks enfouit quelques feuilles de papier – incluant la note avec la photographie altérée d'Ombrage. Elle mit son sac en bandoulière sur son épaule et alors que Remus se pencha pour ramasser le panier de pique-nique, elle s'avança vers lui et effleura ses lèvres des siennes.

"Merci beaucoup pour le petit déjeuner," dit-elle. J'arrêterai au numéro douze après le travail."

"Je suis de garde."

"C'est vrai, " dit Tonks alors qu'ils sortaient dehors et elle protégea la porte de quelques charmes. "On peut parler à l'heure du thé. Je veux vraiment terminer cette conversation. "

Remus, convaincu que la conversation était terminée, ne pouvait imaginer ce qui pourrait être dit de plus à ce sujet. Ce qui brillait dans les yeux de Tonks le rendait craintif d'en savoir plus. Mais avant qu'il ne puisse lire dans son expression ce qui était dérangeant, Tonks l'embrassa sur la joue. Ses lèvres étaient douces et fraîches et son esprit revint à leur badinage au sujet de la partie de son corps où elle préférait se faire embrasser. C'est peut-être cette conversation qu'elle souhaitait terminer.

Il pencha la tête en retour pour lui remettre le geste affectueux, mais au moment où ses lèvres effleurèrent la joue de Tonks, sa peau douce et pâle devint verte et verruqueuse. Horrifié, il vit la Méchante Sorcière du Ministère lui cligner de l'œil avant de Disparaître.

Alors qu'il marchait vers le numéro douze, Square Grimmaurd, Remus fit de son mieux pour ne pas penser au fait qu'il avait, en quelque sorte, embrassé Dolores Ombrage. Il espérait qu'il ne ferait pas de cauchemars à propos de ses lèvres se pressant sur la joue verte et inégale…Mal à l'aise, il prit note, lorsqu'il verrait Tonks ce soir, de lui faire promettre par un Serment Inviolable de ne plus jamais de se métamorphoser en cette personne.