Une prélude pour les Anges. Voilà à quoi ressemblait le son qui émanait du piano blanc ivoire des Cullen. Edward avait les paupières closes mais l'âme ouverte, peu importe s'il y'a bien longtemps qu'il ne l'eut perdu. Ses longs doigts pâles effleuraient à peines les touches, ils se promenaient avec grâce et volutpuosité. Sa posture demeurait droite tandis que la tête s'inclinait, s'enfonçant dans sa commensurable musculature. Les notes persévéraient à nous embaûmaient, lui et moi. Mon vampire et moi. Je me mordillai la lèvre inférieure, incapable de me mouver ou de dire quoi que ce soit. C'aurait été impromptu et plutôt stupide d'interrompre une si belle performance. Cependant, mes actes ne répondaient plus de moi-même, mon cerveau tournait, oui, mais en sens contraire, mes mains furent moites et cachées sous moi, sur ce magnifique fauteuil de piano ancien aux spendides dorures. A force de mordre ma lèvre, du sang se répandit dans ma bouche. Un goût ferreux et désagréable me prit. Edward acheva brusquement sa partition. Son parfait visage me scruta d'étonnement et sembla ignorer que sa main s'était retrouvée sur ma joue. Un contact glacial, gelé et au contraire de tout, plaisant.
C'était un vampire.
Je n'avais pas peur.
C'était un vampire !
Il n'était pas de mon monde.
C'ETAIT UN VAMPIRE !
Et surtout pas le mien...
