JE T'EMMENE AVEC MOI
Edward jeta un coup d'oeil à sa montre qui affichait deux heures et demi. Cela faisait maintenant dix minutes que son amie d'enfance et lui-même s'étaient assis sur un banc, observant ensuite les arrivées et départs des trains qui s'arrêtaient à cet arrêt. Winry lui expliquait, depuis ce laps de temps, comment prendre soin au mieux de son automail durant son voyage mais il ne l'écoutait pas, bien trop absorbé dans ses pensées et surtout par la jolie blonde. Cette dernière le remarqua et laissa échapper un soupir de lassitude.
" - Edward ! Tu m'écoutes ? S'exclama-t-elle en esquissant une légère moue.
- Ouais, répondit le susnommé de façon distraite.
- Très bien alors... Répète-moi exactement ce que je viens de te dire ! Ordonna-t-elle en serrant les poings, au lieu de son habituelle clé à molettes.
- Désolé, Winry. Que disais-tu ? Questionna-t-il en baissant la tête, honteux.
- Ahhh ! Tu m'énerves ! Fit-elle en tournant la tête de l'autre côté. Tu te fiches complètement de ce que je raconte.
- Tu sais, maintenant qu'Alphonse a récupéré son corps d'origine, mon esprit est occupé par une fille mais... Pas n'importe laquelle et je réfléchis à la manière de le lui dire... Débuta-t-il avant d'être coupé par le sifflement d'un train qui, avec ce moyen, annonçait son arrivée imminente."
La mécanicienne se leva brusquement en annonçant à l'alchimiste que son carrosse était avancé, tout cela, sur le ton de la moquerie. Cependant, alors qu'elle s'apprêtait à ce qu'il se lève, il ne bougea pas d'un iota tant il était trop occupé à l'observer.
" - Que se passe-t-il, Ed ? Interrogea la jeune femme en rougissant légèrement, troublée par ce regard profond qu'il lui adressait.
- Rien, soupira l'adolescent en pensant à la ridicule proposition qu'il aurait voulu faire. Bon, eh bien... Je vais y aller.
- Comme je te connais, tu vas rapidement cassé ton automail et donc, par conséquent, tu reviendras nous voir mais... N'oublie pas de prendre rendez-vous avant ! Dit-elle en souriant alors que le blond s'arrêtait sur le pas de la porte."
Lentement, il se retourna vers la jolie blonde qui le regarda sans comprendre. Après quelques minutes de silence, Edward prit la parole.
" - Ecoute Winry... Commença-t-il avant que les mots ne veuillent plus sortir de sa bouche.
- Oui, quoi ? Eh ben, vas-y, je t'écoute ! L'encouragea-t-elle à poursuivre."
Il se mit à rougir violemment sous le regard amusé de son amie.
" - L'échange équivalent ! Je te donne volontiers une partie de ma vie, alors donne-moi la moitié de la tienne ! Hurla-t-il avant de gonfler les joues, rouge de gêne.
- Nan, c'est pas vrai ! Pourquoi tous les alchimistes sont comme cela ? T'es bête ou quoi ? S'écria-t-elle. Je ne peux pas la partager, ma vie... Je te la donne entièrement."
Le dénommé la fixa, les yeux écarquillés. Soudain, elle eut des gestes incompréhensibles et bafouilla des excuses bidons.
" - Non, non ! Pas entièrement mais disons... 85%, déclara-t-elle, rouge comme une pivoine."
Cette réaction força son partenaire à rire aux éclats tout en prononçant entre deux qu'elle était une fille formidable et qu'elle savait tellement bien renverser l'échange équivalent. Tout à coup, elle le frappa gentiment à la tête, histoire de le calmer. Immédiatement, le jeune homme releva la tête vers elle.
" - Edward... Reprit-elle, sérieusement. Tu sais pertinemment ce que je ressens pour toi et tu oses me demander de te donner une partie de ma vie ?
- Winry... Pars avec moi ! Lâcha-t-il en lui prenant les mains dans les siennes."
La mécanicienne se figea de nouveau. Les yeux ambrés de son ami lui indiquaient à quel point il était sincère et elle découvrit une nouvelle lueur dans ses iris, celle de l'amour qu'il lui portait.
" - Ed... J'aimerais tant t'accompagner mais... Tu oublies que je n'ai pas de valise et que..."
Elle ne put terminer sa phrase que les lèvres de son vis à vis s'étaient posées sur les siennes pour un tendre baiser qu'elle approfondit en mettant une main derrière la nuque du blond. Le train démarra mais le couple s'en fichait complètement, l'essentiel, c'était qu'ils soient dans les bras l'un de l'autre. La minute suivante, ils se séparèrent à bout de souffle mais ils affichaient un énorme sourire sur leur visage.
" - Je t'aime, Ed ! Murmura sa désormais compagne.
- Moi aussi, je t'aime, Winry. Allons préparer tes affaires et nous prendrons le train dès demain, ensembles. Je te promets de ne plus jamais te quitter."
Pour toute réponse, la susnommée se lova contre le torse de l'alchimiste, les larmes aux yeux, le coeur en fête.
