Bonjour à vous lecteurs !
Bien que cela me semble évident, je souligne que je ne possède aucun droit sur l'œuvre de madame Rowling.
Avant la dédicace, merci de prendre en compte l'avertissement suivant :
Le ratting M est justifié dans le chapitre quatre ! Mention de violence !
Le reste du temps ça va...
Merci à Lily Jem qui corrige avec amour et patience ma prose, ce qui vous permets de lire sans saigner des yeux !
Et à AlouetteL, qui trouve les fautes que personne ne voit ! (elle n'a pas relu cette partie ^^).
La salle prévue pour le procès était pleine, malgré la mesure de huis clos prise par le Magenmagot quelques jours plus tôt.
Les rares journalistes accrédités savaient que leurs notes seraient soumises à censure et que leurs articles devraient être relus avant d'être publié.
Dans les tribunes, les quelques cinquante membres du tribunal, vêtus de leurs robes prunes, attendaient avec impatience l'ouverture de la séance. Le ministre de la magie nouvellement nommé, Kingsley Shacklebolt, devait présider. Dans les rangs des témoins, madame Malfoy était assise entre mademoiselle Granger et monsieur Potter, puis la famille Weasley presque au complet avait complété le banc.
Derrière eux, le professeur McGonagall, madame Longdubat et son petit-fils.
La célèbre chaise qui enchaînait les accusés avait été retiré après une pétition des sorciers du ministère et le banc qui la remplaçait était encore vide.
Pour un moldu égaré (extrêmement improbable, même un sorcier ne s'égarait pas au sous-sol du ministère), la pièce aurait pu être un amphithéâtre dans une fac vieillotte. Pas de fenêtres bien sûr, des bancs en bois en arc de cercle, interrompus à intervalles réguliers par des escaliers menant à un espace plat. Le banc des accusés se tenait là, proche du premier rang. La différence avec l'amphithéâtre, c'était l'estrade à trois niveaux. Sur la première marche, les greffiers qui allaient noter l'ensemble des déclarations, de la plus petite intervention au témoignage le plus important.
Sur la deuxième marche, trois sièges, pour le procureur (enfin ce qui en tenait lieu dans le monde sorcier) et ses assistants. Au sommet, sur une sorte de trône, ici un énorme siège en bois sculpté, s'assiérait le président de la cour.
Jane Tattletale, bizarrement présente puisqu'elle écrivait pour Sorcière Magazine, « la mode vous va si bien », avait commencé son article.
« Madame Malfoy, qui comme chacun le sait n'est plus Lady depuis la disgrâce de son époux, porte aujourd'hui un ensemble Dior entièrement noir. Bien que de circonstance, on ne peut s'empêcher de regretter le choix de la couleur qui accentue terriblement la pâleur de son teint. Par ailleurs, la mantille de dentelle (de Calais ?) sur n'importe qui d'autre aurait été une insupportable faute de goût ! Néanmoins, l'ancienne Lady garde la classe ! Mesdames, puissions-nous avoir autant d'allure dans les mêmes circonstances... ».
A côté d'elle, monsieur Stilted, chroniqueur au service justice de la Gazette, commençait à trouver le temps long. La séance avait déjà douze minutes de retard et son col empesé le grattait. Connu pour être particulièrement sévère et pointilleux, il avait lui aussi jeté les premiers mots d'un article au vitriol sur son cahier avec couverture en cuir. Les idées de titres ne manquaient pas. La famille Malfoy creuse encore ! Pas mal, mais peut être trop people ! Petit meurtre entre ennemis La référence ne serait probablement pas comprise par la plupart des sorciers... finalement, le mieux serait un titre bien sérieux, Malfoy contre Malfoy. Clair, net et précis. Mais incorrect, hélas. Il opta finalement pour un titre sobre : Le dernier Malfoy.
Un remous parmi les juges attira l'attention, puis un huissier annonça l'arrivée du ministre, président de la cour.
L'assemblé se leva et le silence se fit.
-Merci à tous, veuillez prendre place.
Lorsque le silence régna à nouveau, le ministre demanda que l'on amène l'accusé.
Celui-ci entra la tête basse, visiblement épuisé, sale et amaigrit. Lorsqu'il fut assis, le procureur désigné par la cours se leva, et sur un signe du ministre Shacklebolt, entama la lecture de l'acte d'accusation.
Monsieur le ministre, messieurs les juges, Lords, Mesdames et Messieurs.
Nous sommes aujourd'hui réunis en session extraordinaire à huis clos pour faire la lumière sur le meurtre de monsieur Lucius Malfoy, dans sa demeure dite « manoirs Malfoy ».
Sur l'affaire de Monsieur Malfoy, Drago, élève à Poudlard, inculpé d'avoir en le 10 septembre 1999, lancé plusieurs sortilèges impardonnables contre Monsieur Malfoy, Lucius, lequel était en résidence surveillée depuis Septembre 1998.
M. Malfoy est inculpé pour avoir utilisé un sortilège impardonnable dans le but de torturer son père et d'avoir entraîné sa mort.
L'accusation portée contre Monsieur Malfoy se base sur une expertise de sa baguette, bois d'aubépine et crin de licorne, 25,4 centimètres, dont la description se trouve dans le dossier. Elle établit que des sorts interdits ont été utilisés et a été réalisée par Monsieur Garrick Ollivander, créateur et vendeur de baguette sur le Chemin de Traverse depuis 382 avant J.C, qui a reçu ladite baguette sous scellés des mains de l'Auror Justice.
Lors de la saisie de cette baguette, M. l'auror Justice a affirmé sous serment n'avoir procédé à aucune manipulation. Il est prêt à accepter le Veritaserum.
L'examen de cette expertise permet d'établir sans aucun doute que les derniers sorts produits par la baguette sont des sortilèges de combats et en derniers lieu des impardonnables.
Nous rappelons à la courque lors d'une précédente audience, l'usage des baguettes des membres de la famille Malfoy avait été restreint à des sorts d'usage courant.
Les rapports fournis prouvent que c'est sans aucune précipitation et surtout sans viser personne à priori que l'enquête a été conduite.
Au vu des conclusions de Monsieur Ollivander, il a été procédé à l'arrestation de Monsieur Malfoy à son domicile. L'arrestation s'est faite dans le calme et sans résistance du suspect.
Il appert* des témoignages recueillis par nous que monsieur Drago Malfoy, pendant les six années qu'il a passé comme élève à l'École de Sorcellerie de Poudlard, s'est fait remarquer par différents professeurs et élèves par une attitude des plus désagréable, par des allures étranges qu'il a notamment été trouvé seul à des heures tardives ou en dehors de celles affectées au travail dans des lieux où il n'a pas été constaté que sa présence fut nécessaire.
Il ressort aussi de plusieurs dépositions qu'il s'est arrangé de manière à faire souvent des difficultés à des élèves ne partageant pas son point de vu.
Cette manière de procéder a permis à monsieur Malfoy d'asseoir une forme de domination malsaine sur ses camarades.
Il apparaît dans un rapport d'expertise demandé par cette même cour lors d'un précédent procès, que le jeune monsieur Malfoy vivait mal le fait d'être assigné à résidence depuis la fin de la bataille de Poudlard. Il est dit aussi que loin d'être dominant, il se trouvait en position de dominé à son domicile, ceci ayant pu être un facteur aggravant.
Monsieur Malfoy a subi un long interrogatoire devant Messieurs les Aurors Justice, Surchey et Care.
Dans l'interrogatoire qu'il a subi devant nous, les réponses de Monsieur Malfoy ont toujours été obtenues avec une grande difficulté et il est facile de s'en rendre compte par le nombre considérable de mots rayés nuls et de renvois en marge qui figurent dans le procès-verbal.
Nous avons cependant fini par obtenir des aveux, bien que non circonstanciés.
En conséquence, nous sommes d'avis que Monsieur Malfoy, Drago, soit mis en jugement, sous l'accusation d'avoir en 1999, au Manoir Malfoy, usé de sortilèges impardonnables ayant entraîné la mort. Crime prévu et réprimé par le droit sorcier depuis 1717 par un emprisonnement à la prison d'Azkaban, pour la durée que la cour jugera nécessaire.
Un long et lourd silence suivi la lecture de l'acte d'accusation. Finalement, les faits étaient simples. Drago avait tué son père.
Cependant, l'instant de stupeur passé, le président Shaklebolt demanda à Drago s'il avait quelque chose à dire et s'il était représenté par un membre du ministère pour sa défense.
Comme il ne répondait pas, le ministre eu un geste d'impatience.
-Bien, je propose une suspension d'audience, je rappelle que rien ne doit sortir de cette pièce et que s'il devait y avoir une fuite qu'elle qu'elle soit, je punirais le coupable avec la plus extrême sévérité !
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-Mon cher confrère, ce procès promet d'être particulièrement long et ennuyeux ! Enfin vous aurez au moins des choses à dire à vos lecteurs !
-Miss Tattletale, croyez bien que mes lecteurs sont pour l'instant aussi peu intéressés par le procès que vos lectrices par les chiffons que portent ces dames ! Je n'ai rien à dire de plus que ce que tout le monde sait déjà. La cour va expédier ça en une séance, c'est bien le seul avantage que j'y vois !
-Vous avez raison, c'est une perte de temps terrible ! Quand je pense qu'il y a la présentation de la collection Gryff en ce moment même !
La journaliste partie en poussant une sorte de cri de rage que seule une femme particulièrement contrariée peut émettre.
Monsieur Stilted eu un demi sourire et retourna s'asseoir dans la salle encore vide.
Au même moment, il aperçut Harry Potter et Hermione Granger revenir. Ils avaient une discussion animée, mais impossible de connaître la teneur de celle-ci !
Il se mit alors à réfléchir à ce que pourrait écrire sa consœur sur le style inimitable de la jeune Granger. Même en étant indifférent à la mode, il avait un petit sourire en regardant ses cheveux indisciplinés former un halo autour de sa tête. Il avait plu ce matin, peut être que ça n'aidait pas... sa femme avait eu ce genre de réflexion ! Et cette veste en... jean ? Sur une sorte de chemise dans un tissus mou, les moldus avaient un mot pour ça. Peu importe. Elle avait quand même mis une jupe, certainement celle de son uniforme de Poudlard, ou un modèle similaire. L'ensemble n'était pas vraiment flatteur, mais finalement lui allait plutôt bien !
Quant à Potter, le même éternel pantalon noir délavé, avec la même éternelle chemise noire, manches retroussées, mêmes éternels cheveux en bataille. Il n'avait pas de lunettes. Ça, c'était nouveau. Mais ça ne ferait pas un article dans un magazine de bonne femme ! Pauvre Jane !
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Peu à peu, les membres du Magenmagot étaient tous revenus s'asseoir à leurs places. Le brouhaha qui raisonnait aurait été digne de la grande salle de Poudlard un jour de rentrée.
Ce fut d'autant plus impressionnant lorsque le silence se fit à l'entrée de Kingsley Shacklebolt.
-Bien. Asseyez-vous, merci, faite entrer l'accusé... Monsieur Malfoy, pourriez-vous confirmer votre identité, puis nous indiquer si vous êtes représenté par un membre de la communauté sorcière ?
Drago secoua la tête tellement faiblement que seul le premier rang du public pu le constater. Il n'était que l'ombre de lui-même. En dehors de toute considération sur son état physique, il avait les épaules basses et voûtées, la tête penchée vers ses pieds. Tout son corps criait le renoncement.
Mais le ministre n'avait pas que ça à faire et reposa sa question.
-Je représente monsieur Malfoy !
Quelques cris de stupéfaction résonnèrent dans la salle alors que Hermione se levait pour rejoindre le banc ou Drago était assis. Il n'avait pas levé la tête.
-Je représente monsieur Malfoy, reprit-elle, et je demande que la session soit ajournée.
-Puis-je savoir ce que vous faites mademoiselle Granger ? Shacklebolt était visiblement agacé de cette interruption en faveur de l'accusé.
-Monsieur le ministre, tel que vous me voyez, je prends la défense de monsieur Malfoy, au nom du code sorcier régissant le Magenmagot. Celui-ci stipule en effet que n'importe quel membre de la communauté sorcière peut être défenseur d'un accusé.
-Il faut être majeur !
-Je le suis !
-Bien, pourquoi pas ! Commençons dans ce cas ! Pourquoi demandez-vous un ajournement ?
Stilted avait repris sa plume et l'agitait frénétiquement sur le parchemin. Un rebondissement ! Enfin ! Il aurait quelque chose à publier !
Un rapide coup d'œil sur sa consœur confirma qu'elle avait elle aussi saisit l'opportunité de produire quelque chose pour sa feuille de chou.
Son attention revint aux protagonistes de son prochain article.
-Monsieur le ministre, un regard suffit pour connaître mes motifs ! Permettez-moi de vous rappeler que si notre droit nous permet d'emprisonner à titre préventif, nous n'avons pas pour autant toute latitude pour maltraiter les prisonniers ! Regardez l'accusé, monsieur ! C'est une honte pour notre institution ! C'était bien la peine de vaincre Voldemort (un frisson parcouru la salle) si c'est pour s'abaisser à son niveau !
Monsieur Malfoy souffre de toute évidence de la faim, en plus d'être sale et mal vêtu ! Je demande à la cour de rétablir la dignité humaine de l'accusé avant de commencer à établir sa culpabilité. Ou son innocence !
Stilted constata qu'à ces mots, une partie des vénérables membres du Magenmagot commença à huer Hermione. L'affaire prenait une tournure intéressante. L'article pourrait bien passionner les foules finalement et il aurait enfin une augmentation. Enfin, peut-être.
Le ministre avait rétabli le calme et avait accordé l'ajournement. La reprise aurait lieu le lendemain à dix heures.
Jane Tattletale attrapa Stilted par le coude à la sortie du ministère et l'invita à prendre un verre.
-Mon cher Stilted, commença-t-elle après avoir vérifié que personne ne pouvait l'entendre, nous devons faire alliance !
-Dans quelle mesure voulez-vous que nous fassions alliance ? Je n'écris pas pour des adeptes de chiffons et vous n'êtes pas crédible pour mes lecteurs !
-Oh ! Cessez d'être désagréable ! Je propose une alliance de circonstance. Vos lecteurs et les miens seront les même dans peu de temps ! Que mademoiselle Granger décide de défendre Malfoy, ça, c'est sensationnel pour tout le monde !
-Ça ne me dit pas comment vous voudriez que nous coopérions !
-C'est bien simple mon cher ! Nos articles devront se compléter à merveille ! Si nos rédactions sont d'accords, nous pourrions publier le même article ! À nous deux nous sommes parfaits ! Vous la rigueur et moi la fantaisie... nous pouvons être extraordinaires !
-Je vais en parler avec mon patron.
-Oh ! Cache ta joie !
-Ah, nous sommes passés au tutoiement ?
-Pas si vous n'y tenez pas cher confrère ! C'est une expression moldu bien connue !
-Si vous le dites. Dites-moi, pure curiosité de ma part, dans quelle maison étiez-vous à Poudlard ?
-Gryffondor, pourquoi ?
-Merlin ! J'en étais sûr ! Je ne suis pas au bout de mes peines...
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-Monsieur le Ministre, vous savez comme moi que je ne peux pas défendre monsieur Malfoy si je n'ai pas l'opportunité de lui parler ! Je veux pouvoir m'entretenir avec lui, vérifier qu'il a pu prendre une douche et manger à sa faim ! Et lui donner des vêtements ! C'est quand même scandaleux qu'après tout ce que nous avons vécu, nous en soyons revenus à ça ! Brimer pour affaiblir ! C'est une honte ! Je vais en parler autour de moi et peut être que vous aurez une autre attitude lorsque les gens signeront des pétitions...
-Hermione ! Arrête-toi !
Harry venait de prendre sur lui d'interrompre son amie, qui prenait la voie dangereuse de la création associative... Le souvenir de la S.A.L.E. était bien présent à l'esprit de chacun.
-Hermione a raison, Shacklebolt. Nous ne pouvons pas laisser Drago dans cet état, ça ne sert pas notre propos et ça n'est pas très flatteur pour nous.
-Mais j'ai entendu cela, et j'ai donné des ordres en ce sens. C'est lui qui ne veut pas !
-Comment ça il ne veut pas ? Drago ? Notre Drago ? Fier, hautain, tiré à quatre épingles ? Il refuse de se laver ?
-Raison de plus pour que je le vois !
Le ministre soupira. En réalité, rien ne s'opposait vraiment à cette entrevue. La loi ne prévoyait qu'à peine qu'un accusé puisse être représenté, alors les procédures pour encadrer ce cas de figure n'existaient même pas.
Il donna son accord à Hermione, autant par sens de la justice que pour se débarrasser d'elle.
Le procès risquait finalement de durer plus d'une ou deux journées.
Le lendemain matin, Sorcière Magazine et La Gazette partagèrent pour la première fois de leurs histoires un article. Le rédacteur de La Gazette n'avait donné son accord que pour un article en attendant de voir, tandis que la rédactrice de Sorcière Magazine avait donné carte blanche à sa chère petite journaliste pour faire décoller les ventes par du sensationnel !
Le Dernier Malfoy !
(Le point d'exclamation avait été exigé par Jane, qui voulait faire perdre un peu de son austérité au titre)
Hier s'ouvrait le procès très attendu du fils Malfoy.
Celui-ci est accusé du meurtre de son père par utilisation de sortilèges impardonnables.
Nous vous ferons grâce de l'acte d'accusation qui, en terme pompeux, redis exactement ce que nous venons d'écrire !
Dans l'assistance, madame Malfoy, qui comme chacun le sait n'est plus Lady depuis la disgrâce de son époux, portait un ensemble Dior entièrement noir. Bien que de circonstance, on ne peut s'empêcher de regretter le choix de la couleur qui accentue terriblement la pâleur de son teint. Par ailleurs, la mantille de dentelle (de Calais ?) sur n'importe qui d'autre aurait été une insupportable faute de goût ! Néanmoins, l'ancienne Lady garde la classe ! Mesdames, puissions-nous avoir autant d'allure dans les mêmes circonstances...
Alors que nous nous attendions à succomber à un ennui profond, il semble que l'état de délabrement total de Drago Malfoy ait attendrit la jeune mademoiselle Granger.
En effet, après une brève interruption de séance, celle-ci proclama défendre celui qui fût, on s'en souvient, son pire ennemi !
Vêtue à son habitude de manière catastrophique, cette jeune majeure se saisi d'un vide juridique terrible de notre Loi ! En effet, rien ne prévoie en réalité la défense des accusés.
Lors du procès qui devait l'assigner à résidence avec restriction de l'usage de la baguette, la famille Malfoy avait été défendu par feu Lord Malfoy lui-même. Cela ne lui avait pas rendu service, puisqu'il avait alors perdu fortune et titre !
À cette époque, madame Malfoy portait une sublime robe de chez Gryff, paradoxe évident quand on sait que le créateur est né moldu, d'un vert émeraude parfaitement choisi pour souligner son teint !
Ni sa beauté, ni le choix du créateur ne l'avait à ce moment sauvé de l'assignation à résidence dans un manoir vide de tout elfes de maison !
Le suspense est donc à son comble ! La jeune Granger va-t-elle pouvoir, malgré sa tenue et son inexpérience,infléchir le cours (déjà presque tracé) du procès de son client ?
Elle en a en tout cas la volonté, puisqu'elle a déclaré vouloir faire acquitter celui-ci !
Chaque lecteur se ferait une idée de qui avait écrit quoi et qui avait influencé qui ! Les journaux s'arrachaient comme des petits pains, ce qui ne manquait pas de surprendre les nouveaux collaborateurs. Il n'y avait rien de nouveaux dans cet article, et le seul scoop tenait dans la dernière ligne.
En effet, vouloir faire acquitter son client était une noble cause, mais de l'avis des journalistes, Hermione Granger allait se casser les dents. La culpabilité de Drago Malfoy était évidente, il ne l'avait jamais nié, et sa baguette était une preuve irréfutable.
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-Baguette, baguette...
Hermione marmonnait dans la barbe qu'elle n'avait pas depuis au moins vingt minutes, sous les yeux perplexes de ses amis.
Elle devait voir Drago dans une heure, pour s'assurer que ses requêtes avaient été prises en compte, mais aussi pour faire le point sur la situation.
Elle avait refusé d'expliquer pourquoi elle avait pris la décision de défendre Malfoy, et au fond, elle n'en avait aucune idée. Simplement, cette manière complètement arbitraire de faire justice l'horrifiait !
Elle avait été choquée par l'aspect de son meilleur ennemi. Même au pire moment de leur histoire commune à Poudlard, il ne s'était pas laissé aller ainsi en public.
Et puis, la lecture de l'acte d'accusation avait soulevé quelques questions. Qui ne seraient jamais abordées si personne ne se chargeait de relever les incohérences et approximations camouflées par le style pompeux du rapport.
Cette histoire de baguette par exemple. Quelque chose n'allait pas. Il fallait qu'elle aille à la bibliothèque.
-Hermione arrête ! Je vais vomir si tu continues à tourner autour de nous comme ça !
-Ron à raison, est ce que tu veux nous dire ce qui ne va pas ? On pourrait peut-être t'aider ?
Ron ne put s'empêcher de faire une grimace à cette proposition. À lui, peu lui importait que Malfoy finisse sa vie à Azkaban. Mais Harry était généreux et qu'est ce qui pouvait l'arrêter ? Rien.
Hermione se tourna vers les garçons. Ils venaient de passer « assistants avocat » en moins de temps qu'il n'en fallait pour dire Merlin.
-Trouvez une bibliothèque ouverte et cherchez n'importe quel ouvrage qui traite de duel et de baguette. Et aussi quelque chose sur les procès pour meurtre. Sur les traces laissées par les sortilèges dans une atmosphère confinée. Il me faudrait aussi un avis sur l'éducation chez les Sangs Purs. Tant que vous y êtes, si vous trouvez un livre sur les erreurs judiciaires dans le monde sorcier, je prends.
Harry et Ron avaient pâli dangereusement. Hermione ne s'en apercevait pas, prise dans ces réflexions. Un petit rire interrompit la scène.
-Je vous invite dans la bibliothèque du manoir jeune gens, les livres ne nous ont pas été confisqués et nous sommes ouvert vingt-quatre heure sur vingt-quatre ! Et pour vous convaincre, je connais un sortilège de recherche qui devrait vous simplifier la vie !
En prenant la parole, Narcissa savait qu'elle allait surprendre. Et en effet, les trois amis s'étaient tournés vers elle en fronçant les sourcils. Elle haussa les épaules.
-Je n'ai plus rien à perdre vous savez. Je sais que vos souvenir du manoir ne sont pas... agréables, mais nous avons encore des ressources qui peuvent être utiles !
-Ils vous ont laissé les livres ?! Hurla Hermione en sortant de sa stupéfaction, mais à quoi pensent les gens du ministère ? C'est pas vrai !
-Si vous sortez Drago de là, je vous donne la bibliothèque.
Les mots de Narcissa avaient fait taire Hermione. Puis elle se mit à rire, tendit la main vers Narcissa et s'écria : « Marché conclu ! »
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Drago n'avait pas levé la tête lorsqu' Hermione était entrée dans la pièce. Il savait qu'elle était là, il l'entendait parler, mais il n'arrivait pas à prendre pied dans la réalité. Alors il gardait la tête baissée, parce que c'était plus simple que de se confronter au regard des gens. Il avait enfin pu prendre une douche, et il était resté longtemps sous le jet d'eau chaude avant de se décider à utiliser le savon. Il avait froid, et la chaleur lui faisait du bien. Seulement, une fois sorti de la douche, les frissons avaient repris. Il ne faisait pas froid, c'était juste qu'à l'intérieur de lui, il n'y avait plus de chaleur.
-DRAGO !
Ce n'est que lorsqu'elle lui hurla son nom dans l'oreille qu'il leva les yeux vers elle.
-Drago, j'ai besoin que tu m'écoute et mieux encore, que tu me parles ! Tu peux faire ça ?
-... oui.
-Ok ! Écoute, je vais demander une contre-expertise de ta baguette pour gagner du temps et...
-Tu vas sous-entendre que Ollivander a mentit et tes enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants ne pourront plus jamais acheter leurs baguettes chez lui.
-C'est ça qui te préoccupe ?
Hermione avait les yeux ronds de surprise. Drago n'avait pas parlé depuis plusieurs jours, il risquait un emprisonnement à vie et il était préoccupé par les baguettes d'hypothétiques enfants !
-Mais à quoi tu penses, Drago ! Tu ne veux pas t'en sortir ?
-Je suis déjà en prison d'une certaine manière. Qu'est-ce que ça change ?
-Oh. Je vois. Toujours dans le délire « je suis un martyr » alors ? Drago, que s'est-il passé ? On n'a pas le temps de se complaire dans un malheur imaginaire. Parle-moi !
Drago fixa ses yeux dans ceux d'Hermione et pendant un long moment, il ne dit rien.
Les larmes envahirent ses yeux.
-Mon père est mort, hein ?
Hermione n'osa pas répondre. Elle n'était pas sûre que la question appelle une réponse.
-Mon père et mort. Et c'est moi qui l'ai tué. On avait réussi à s'en sortir, et il a fallu qu'il meurt après cette fichue guerre. Est-ce que mère va bien ?
Il avait séché ses larmes aussi vite qu'elles étaient venues. Et cette question en était une.
-Elle va bien. Elle s'inquiète pour toi.
-Mère ? Elle s'inquiète ? Elle te l'a dit ?
-Non. Elle me donne la bibliothèque du manoir si je te sors de là.
La tête de Drago à ce moment aurait mérité une photo.
-Merlin ! Elle est vraiment inquiète !
-C'est pour ça que j'aimerai que nous ne perdions pas plus de temps !
-Père est mort, je l'ai tué. Que veux-tu que je te dise de plus !
-Pourquoi ?
Le silence tomba à nouveau sur la pièce et Drago fut secoué par un frisson.
Il avait à nouveau froid. Hermione soupira, elle n'était pas sûre d'être propriétaire de cette fabuleuse bibliothèque un jour.
