Hey !

Je suppose qu'on peut appeler cet OS un CODA pour le 13x23. Mais bon, je ne dis pas plus.

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Daydreaming.

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Le sable est chaud. Le soleil est haut. On entend les vagues qui se fracassent sur les rochers au loin, et le murmure de l'eau remontant la plage en clapotis régulier. Quelque part, la paillasse est remplit d'inconnus aux visages chaleureux, à la peau ombragée et aux tenues frivoles. Ils sirotent tous des jus de fruits et des cocktails, petits parasols flottant au milieu des glaçons et des pailles.

C'est chaud. C'est doux. C'est calme.

Sammy est affairé un peu plus loin, accroupit sur une serviette, ses mains glissant la crème solaire sur le dos d'une demoiselle à la peau sombre et au regard enjôleur. Il a attaché ses cheveux avec des pinces, souvenirs de cette nuit qu'ils ont passé chez Jodies et les filles, avant de décoller. Le pauvre était devenus leur poupée vivante – mais il ne s'en était pas plaint, comme toujours, et avait appris auprès de ces adolescentes trop vite grandies.

Dean sursaute lorsque le métal froid rencontre sa joue. Mais il sourit rapidement.

Castiel est penché vers lui, le regard si doux, si joueur. Canette de jus de fruits tendus vers lui, alors qu'il se rassoit, ouvrant la sienne.

L'Humain grogne une seconde. La bière lui manque. Mais il a promis d'arrêter. De se détendre. De ne plus fuir dans les volutes de ces drogues ambrés. Et face aux trois paires d'yeux qui l'avaient fixées en quittant le bunker, entre tristesse et encouragement, l'alcool n'avait aucune chance.

Il suit un instant Jack qui joue au milieu des adolescents, pistolets à eau et ballons en plastique. Le gosse est Humain. Si Humain qu'il oublie parfois sa crème solaire.

Et tout est chaud. Doux. Calme. Tout est parfait.

Si parfait que ses yeux papillonnants, il sent les doigts de l'ange se glisser dans les siens. Ce pouce abîmé rouler sur le dos de sa main. Et cette grâce qui s'en écoule pour abreuver son âme.

Si parfait.

Si douloureux.

Il hurle lorsque Michaël l'arrache de sa prison dorée, le tire et l'empale dans son propre cœur, sa propre chair. Il le noie sous son sang et fracasse son âme jusqu'à ce que Dean cède. Qu'il supplie à nouveau d'être relâcher, de repartir.

Parce qu'il n'est plus que filaments de l'Homme qu'il avait été un jour. Il n'est plus que les restes d'un souvenir. D'un frère. D'un ami. D'un peu plus. Dean est en pièces, tailladé jusqu'à ce qu'il ne reste de lui que l'essence de son être. Juste ce qu'il faut pour qu'il serve encore à l'archange.

Et Dean supplie.

Et Dean oublie.

La plage est parfaite. Castiel est chaud, contre lui. Il est presque sure que le soleil se couche, alors que les voix amusées et rieuses de Sam et Jack s'élèvent.

Tout est parfait.

Si parfait que Dean a l'impression de rêver.