Elle
ouvrit la porte de chez elle, elle était encore dans un monde
parallèle, malgré le fait qu'elle venait de marcher plusieurs
heures. Elle n'avait pas eu le courage de rester à cette fête.
Elle voulait le bonheur de Lucas mais elle aurait préféré que ce
soit à ses côtés qu'à ceux de Lindsey. Ils venaient de se
marier. A ce moment là, elle avait sentit tout son monde écrouler.
Elle ne savait plus ce qui pourrait la raccrocher à la vie.
Elle
ne le savait pas encore mais elle n'avait pas fini de voir son monde
s'écrouler pour la soirée, elle n'avait pas encore fait le plein
en émotions fortes.
Le matin, les filles s'étaient
préparées et elles n'avaient pas ouvert le courrier.
Elle
regarda les lettres qu'elles avaient reçues une sortie du lot. Elle
lui était adressée. Elle se demandait qui pouvait bien lui envoyer
cette lettre. C'était une enveloppe avec son nom écrit à
l'imprimante, on aurait un papier très officiel. Elle ouvrit très
délicatement l'enveloppe, parcourut la lettre des yeux. Son regard
se voilait au fur et à mesure qu'elle continuait de lire la lettre.
Elle tremblait, et en même temps avait envie de vomir. Elle ne
comprenait rien. Ce qu'elle venait de lire la dégoûtait et lui
faisait peur en même temps.
Elle avait besoin d'aide, d'une
oreille attentive, mais il ne lui restait plus personne en qui elle
pouvait faire confiance à ce point là. A l'époque c'était Lucas,
mais aujourd'hui cette époque était révolue. La seule personne
qui pourrait l'aider, selon elle s'était son frère. Mais il était
parti, partit à la guerre, c'était son travail.
Elle savait
une chose, c'est qu'elle ne pouvait pas rester là, il fallait
qu'elle parte, qu'elle disparaisse de la circulation, que personne
ne la retrouve. Il fallait qu'elle change d'identité. Elle monta
précipitamment dans sa chambre, mis dans sa valise ses affaires
avec des gestes vagues. Pris du liquide qui lui restait dans une
enveloppe et laissa ses cartes de crédit dans sa chambre. Elle prit
quand même sa carte d'identité et son permis. Elle comptait rester
isolée mais elle en aurait peut-être besoin dans les premiers
jours.
Elle descendit les escaliers en courant, mis sa valise
dans sa voiture et partit. A tout jamais.
