Note : J'inaugure par ce premier texte le recueil des OS bonus de La légèreté des sentiments. Parfois, l'envie me vient d'écrire sur eux, à l'entente d'une phrase ou à la lecture d'un roman, sans que cette scène ne trouverait pas sa place dans le contexte de LLDS. Alors, plutôt que de garder ça pour moi, je préfère les placer là, en espérant que ça vous plaise.

Merci à Evi et Ali, mes deux sources d'inspiration, sans qui Valmorel ne serait rien. Je vous aime.


SOUFFRANCE


Roulé en boule au fond de son lit, Thomas était en train de littéralement agoniser. Délirant de fièvre, il se saisit d'un énième mouchoir dans un râle animal. Cela faisait maintenant deux jours qu'il était cloué au lit, et sa température ne semblait pas vouloir baisser.

Tout avait commencé le lendemain de la dernière soirée. Il avait été gêné toute la journée par un mal de gorge persistant, sans qu'il ne s'en préoccupe plus que ça, puis l'infection s'était étendue à son nez et ses poumons.

A présent, il regrettait amèrement la longue discussion qu'il avait eu avec Newt et Minho dans le parc. D'accord, elle avait été constructive, mais quelle idée stupide de rester trois heures assis dans la neige uniquement couvert d'un pull ! Plus jamais il ne se ferait avoir par la sensation de chaleur trompeuse procurée par l'alcool – par l'alcool tout court d'ailleurs, parce que l'alcool, c'est le mal.

Il jeta un coup d'œil à son téléphone, et grimaça en avisant la tonne de notifications qui s'affichait sur l'écran. Ses amis avaient passé l'après-midi à la piscine de l'Institut, et Minho s'était fait un malin plaisir de le bombarder de photos du jacuzzi où ils se prélassaient.

Ils avaient récemment découvert que l'Institut disposait, en plus de la piscine, d'un sauna et d'un hammam, jalousement préservés des regards des étudiants, et Thomas y avait passé un nombre d'heures affolant depuis leur découverte fortuite.

Il resta en arrêt sur une photo de Newt en maillot de bain, les joues rougies par la chaleur, le corps ruisselant, souriant avec insolence à l'appareil photo. Cet enfoiré devait probablement sortir du sauna, et Thomas fournit un ultime effort pour se prendre en photo en train de faire un doigt d'honneur, avant de l'envoyer à Minho.

Son ami lui répondit quasiment instantanément par une photo de Teresa et lui en peignoir, un énorme sourire sur le visage, et Thomas posa brutalement son téléphone sur sa table de chevet. Ces petits cons ne perdaient rien pour attendre !

Tout en fomentant un plan machiavélique de vengeance et maudissant la santé de fer de ses amis, Thomas s'entortilla de nouveau dans ses couvertures, tentant de trouver le sommeil. Il se sentait trembler de froid, probablement à cause de la fièvre, et il resserra son écharpe autour de son cou.

Il était conscient d'être couvert comme un alpiniste qui irait affronter une tempête de neige, mais son corps variait beaucoup trop en température pour qu'il ne songe à enlever ne serait-ce qu'une chaussette.

Bercé par le bruit régulier de sa propre respiration, il tombait doucement dans les limbes du sommeil quand il entendit la porte grincer. Quelques secondes plus tard, il sentit un poids sur son matelas, et il sortit la tête de sous son édredon.

Newt était assis au pied de son lit, et Thomas sentit son estomac se contracter douloureusement en le détaillant. Le visage légèrement luisant de sueur, les pommettes rougies et les cheveux emmêlés, Newt semblait tout droit sorti d'une partie de jambes en l'air, et Thomas grogna en sentant une certaine partie de son anatomie se réveiller alors qu'il pensait tout son corps engourdi par la maladie.

« Comment va la belle au bois dormant ? » lança Newt, moqueur.

« J'allais pas trop mal jusqu'à ce qu'une bande de tocards ne décide de gâcher mon après-midi en me bombardant de photos de leur sale tronche… » répondit Thomas d'une voix rauque de ne pas avoir parlé pendant un long moment.

Newt laissa échapper un ricanement, mais son sourire disparut quand il prit conscience des dents de Thomas qui claquaient.

« Tu as froid ? » demanda-t-il d'un ton inquiet.

« Je suis frigorifié. » admit Thomas en se roulant en boule, soudainement assommé par une vague de fatigue.

Newt ôta son peignoir, et Thomas réalisa à travers le brouillard épais qui engluait son cerveau que le blond venait de traverser tout l'Institut en simple maillot de bain-peignoir.

Il n'eut pas le temps de s'attarder davantage sur cette information que Newt soulevait la couette en l'enjoignant de lui laisser un peu de place, et Thomas se laissa faire, légèrement hébété. Le corps chaud du blond se colla contre le sien, et Thomas laissa échapper un soupir de soulagement face à cette source de chaleur inespérée.

Newt l'attrapa par la taille pour le rapprocher encore plus, et nicha sa tête dans son cou. Thomas grimaça quand il le sentit dénouer son écharpe, et tenta faiblement de l'en empêcher.

« Je suis en sueur, c'est dégueu arrête… » protesta-t-il dans un chuchotement, mais Newt coupa court à son argumentation en lui saisissant doucement les poignets.

Thomas se sentit rougir lorsqu'une paire de lèvres se posa sur sa tempe, et il ferma les yeux quand la bouche en question commença à descendre lentement le long de son visage, suivant la courbe de la mâchoire.

Tandis qu'une partie de lui se fustigeait de réagir comme une pucelle en chaleur, il ne put s'empêcher de frissonner violemment quand les lèvres de Newt effleurèrent son cou.

Le sommeil le gagnait alors que Newt continuait ses baisers papillons, mais il lâcha un gémissement sourd alors que le blond lui mordillait la jugulaire.

« Arrête ça espèce de monstre, je ne vais jamais réussir à dormir si tu continues… » marmonna-t-il en enfouissant son nez dans les cheveux de son tortionnaire, qui ricana contre sa gorge.

Après un dernier chaste baiser, Newt se pelotonna contre lui, et Thomas finit enfin par s'endormir. Clairement, il n'avait jamais été aussi satisfait que le blond soit une bouillotte humaine. Il avait enfin arrêté de claquer des dents.

Quand il se réveilla quelques heures plus tard, Newt était parti, mais il se sentait un peu mieux. Il jeta un coup d'œil à son téléphone, et sourit en avisant le message que Newt lui avait envoyé.

De : Newtie Duty Free

-Je suis parti manger princesse, je te ramènerais un bout de pain si t'es sage.

Il se redressa péniblement pour rédiger sa réponse.

-Je sais pas pourquoi je m'emmerde à aller dans des 5 étoiles quand j'ai la chance d'avoir un tel roomservice à domicile.

Ps : j'espère que tu ne penses pas être le prince, parce qu'il te manque au moins 20 kilos de muscles.

Newt lui répondit dans la minute par un simple smiley clin d'œil, et Thomas souriait franchement quand il se laissa retomber dans ses oreillers. Ce soir encore, il aurait droit au tupperware de soupe brûlante que Newt le forçait à avaler depuis le début de sa maladie.


Note bis : Bon, je crois qu'avoir la crève ne me réussit pas. J'espère que ce petit machin vous fera quand même rire !