Disclaimer: Tous les personnages ainsi que l'unviers de "Hellsing" ne m'appartiennent pas, d'autant que je me permet de le utiliser pour mon propre plaisir (et je l'espère celui des autres)et non pas à but lucratif.

Avertissement: Cette histoire se situe après la stoyline du manga. Vu que celui-ci est loin d'être fini, je ne dispose que des informations contenues jusqu'au chapitre 82, je m'en accomode. Toutefois, si des personnes n'avaient pas lu jusqu'à ce point, attendez vous à ce que des spoilers vous révèlent certaines choses. Même si la lecture du manga n'est pas nécessaire à la compréhension de cette histoire, vous aurez été prévenus. (rire du fond de l'abîme)

Innocence

chap I

Le chant mélodieux de la rivière couvrait à peine les sanglots étouffés du jeune garçon assis sur sa berge. Les larmes, qui semblaient ne jamais pouvoir tarir, coulaient indéfinment le long des joues émaciées de l'enfant. Les ondes de ses cheveux d'ébène couraient sur la peau pâle de son visage tordu par la colère et le désespoir, les mèches dissimulant à peine deux orbes d'un bleu cobalt rappelant le ciel des nuits d'été, juste après que le soleil ait disparu derrière les montagnes mystérieuses qu'étaient les Carpates.

-Pourquoi tu pleures?

Le garçon tressaillit et regarda la petite fille à ses côtés sans bouger la tête, les machoires serrées dans une tentative, hélas veine, de faire cesser les gémissements qui sortaient de sa bouche.

-Mais je te connais!! Tu es du château n'est ce pas? Qu'est ce que tu fais si loin de chez toi!! On t'as fait du mal?

Une main fraiche comme la rosée vint se poser sur le front de l'enfant, et comme par enchantement toute la douleur de son coeur disparut pour être remplacée par une douce chaleur qu'il n'avait jamais ressentie auparavant. Il releva la tête vers la petite fille pour mieux la regarder. Elle devait être un peu plus jeune que lui, huit ans peut être sept, et ses deux yeux émeraudes semblaient emplir son visage de lumière. Ses cheveux bruns cascadaient librement jusqu'à ses reins, rappelant les torrents fougueux de leur pays. Elle était habillée assez simplement sans être vétue de guenilles. De nombreuses ronces étaient accrochées au bas de sa robe, donnant à sa tenue quelque chose d'un peu échevelé.

« C'est une dryade » fut la première chose à laquelle l'enfant pensa en la détaillant du regard.

Elle se laissait examiner, comme si tout cela était naturel et non mal poli comme on le lui aurait reproché au château : « Un futur Comte doit savoir garder sa contenance!!! Tu restera debout au centre de la pièce jusqu'à ce que tu l'aie compris!! »

Le souvenir de sa mère lui fit l'effet d'une douche froide et il recula, à regret, de la douce main de sa compagne d'un instant.

Il la regarda et réfléchit à comment il pourrait lui répondre sans paraître trop froid, mais elle se recula doucement et fit une courte révérence avant de bondir joyeusement dans les fourrés.

-Je m'appelle Elisabetha!! J'espère que nous nous reverrons et que tu souriras cette fois-ci!!!

Et depuis ce jour là, même quand la peine et la douleur devenaient insupportable, le petit Vlad n'eut jamais plus envie de sombrer dans les eaux troubles de la rivière, ne serait-ce que pour entrapercevoir à nouveau un jour la douce chaleur d'une main posée sur son front.


Il ouvrit ses yeux carmins sur la noirceur du couvercle de son cercueil. Il sentait une goutte de sang perler le long de ses joues émaciées, traçant une ligne ocre sur sa peau pâle.

« Ca faisait longtemps que je n'avais pas pensé à elle... Ce pourrait-il que je la rencontre à nouveau en ces temps troublés? Que penserait-elle de moi, de l'escalve des humains tout juste bon à m'occuper de la basse besogne? Me sourirait-elle comme elle le faisait il y à déjà si longtemps? »

Il en était là de ses réflexions quand un tiraillement intérieur se fit sentir. Il se leva majestueusement et fit se matérialiser autour de lui son manteau et sa fédora, ajustant d'un doigt effilé ses lunettes orangées. Mettant en place son sourire sardonique « marque déposée », il traversa littéralement le manoir Hellsing jusqu'au bureau de son Maître, Integra Wingates Fairbrook Hellsing.

-C'est une nuit magnifique, mon Maître.

-Alucard, je n'ai pas le temps de regarder les étoiles!! Depuis que nous avons détruit Millénium et Iscariote, tes « compatriotes » n'arrêtent pas de se manifester, profitant de ce qu'ils croient être un moment de faiblesse de notre part!! Il y a encore eu un massacre ce soir, dans la banlieue de Londre. C'est un orphelinat ce coup-ci et l'appel à l'aide est venu directement de l'intérieur du bâtiment, nous ne savons pas comment. Je veux que tu prenne Ceras et que vous alliez nettoyer cet endroit sur le champ, je n'ai pas le temps d'y envoyer les nouveaux et d'ailleurs ils ne seraient d'aucn utilité.

Integra tendit une main en l'air et attendit, puis, alors qu'une ombre de réalisation mélée de tristesse traversait son regard azur, elle tira d'un de ses tiroirs un cigare qu'elle alluma aussitôt.

-Qu'est ce que tu fais encore là Alucard?

-Maître, il vous faudra trouver un nouveau majordhomme. Fit-il d'une voix absente qu'elle ne lui connaissait pas.

Puis il sévanouit dans le mur, comme happé par les ombres, laissant derrière lui une jeune femme perplexe et ses souvenirs.


Ceras nettoyait consciencieusement son Harkonnen quand son Maître traversa sa porte, la faisant sursauter comme à l'accoutumée.

-Tu n'arrives toujours pas à me sentir venir, pâle imitation de vampire? Pathétique.

-Ce ne serait pas aussi drôle si je m'attendais à tout. Fit elle joyeusement, accueillant le sombre Alucard avec son plus radieux sourire.

Il la contempla un instant, fixant ce regard si plein d'innocence dans sa mémoire, se nourrissant de l'immense affection qu'elle ressentait à son égard et qu'elle lui renvoyait, sans même chercher à la dissimuler. Ne laissant rien transparaitre sur son visage, il laissa cette douce émotion le submerger un instant avant de se reprendre. Un sourire de psychotique s'inscrivit sur sa bouche, laissant apparaître ses crocs aiguisés. Ceras vit toutefois que cette fois-ci, la joie n'atteignit pas ses yeux.

-Maître?

-Nous allons chasser ce soir, à nouveau, et cette foi-ci nous sommes pressés. Je n'aurai pas le temps d'attendre que tu arrives avec ta lenteur toute humaine. Je te prends avec moi.

Bouche bée, la jeune vampire laissa son sire la saisir et l'envelopper de ses grands bras arachnéens. Alucard la contempla un instant, s'attendant à voir de la répulsion dans ses yeux bleus mais n'y voyant que de l'appréhension et de la gène, il invoqua ses ombres qui les transportèrent là où sa volonté souhaitait.


Ils arrivèrent en un instant devant un grand bâtiment grisâtre et lugubre. Le voyage avait apparement grisé Ceras qui contemplait les alentours avec des yeux agrandis par l'émerveillement. Puis ses yeux tombèrent sur la bâtisse et elle pâlit, pour peu que cela soit possible pour une morte vivante.

-Mais c'est... C'est... L'orphelinat...

Alucard, qui ne l'avais pas encore lâchée, la sentit trembler violemment. Il la fixa de son regard curieux et vit que ses yeux devenaient vitreux. Il avait souvent vu des personnes paralysés par la peur, mais il avait rarement vue cette expression si pleine d'horreur et de haine chez son innocente infant. Soudain, sa bouche se déforma dans un rictus de douleur, retroussant ses lèvres sur ses crocs. Ses yeux rougeoyaient sous la lueur de la lune et un rire de démente sembla s'échapper de ses entrailles alors qu'elle chercha à se dégager des bras d'acier de son maître pour entrer dans la maison.

-Je n'ai pas besoin d'une vampire frénétique pour nettoyer cet endroit. Tu vas dormir ici, femme flic, et je reviendrai te chercher une fois que j'aurais fini.

Il passa ses doigts effilés devant le regard fou de la jeune femme et elle se détendit complètement sous le charme, tombant dans un sommeil artificiel mais néanmoin empli de cauchemards. Il la déposa doucement au sol sur un coin herbeux et, la regardant une dernière fois presque tendrement, il s'éloigna de sa compagne vers l'orphelinat.

Un spectacle atroce l'attendait:

Des ghoules de petite taille semblaient se repaître des restes fumant de leurs camarades de chambre, faisant des bruits de succion infâme en suçant la moelle de leurs os. Du sang séché maculait les murs partout où le regard du No Life King se posait, et le sol même en était poisseux.

Ne sentant aucune présence vivante, Alucard commença son travail de « nettoyage » de façon consciencieuse, utilisant son Casull sur les enfants sans une once d'hésitation, visant la tête pour leur rendre la paix qui leur avait été volée contre leur gré.

Au fur et à mesure de son avancée, il sentit de façon de plus en plus perceptible la présence du responsable du carnage. Son sourire sadique bien en place, le maître vampire défonça finalement la porte du bureau du directeur, son imposant flingue devant lui prêt à en découdre.

Ce qu'il vit le stoppa net. Même pas conscient de sa présence, la vile créature était en train de « torturer » une de ses choses, qui poussait malgré la servitude qui lui était imposée des gémissements de chiot apeuré.

Alucard sentit la rage monter en lui, incontrôlable et incommensurable, accompagnée d'une vague compréhension du détail qui avait failli lui échapper...

-C'est pour ça que ce sont tous des ghoules... Fit-il entre ses dents. Il abaissa son arme, la rangeant dans les plis de son manteau qui était maintenant comme habité d'une vie propre.

L'ancien directeur, maintenant mort vivant, le remarqua enfin et tourna son visage interrogateur vers lui. Même les coups de feu ne l'avaient pas alertés, il ne les avait pas entendus, concentré qu'il était à son affaire. Un sifflement reptilien s'échappa de ses lèvres crispées en une expression de pure malveillance... Qui se transforma vite en rictus de terreur quand il vit la menace qui fondait sur lui.

Fou de colère, le monstre des Hellsing saisit dans ses ombres le vampire paralysé par la peur et l'engloutit en son sein, l'écartelant, le saignant, broyant ses os. Et avant que la vile créature ne soit angloutie, il fouilla dans sa mémoire à la recherche d'une certaine personne... Qu'il trouva.

Sifflant de dégoùt, il cracha au sol avant de se retourner pour partir.

Il allait quitter la pièce quand il entendit un faible gémissement venant d'un des coins de la pièce. Tournant le visage légèrement, il avisa une petite fille cachée dans les ombres. Elle était tellement repliée sur elle même qu'il n'avait même pas senti sa présence.

La saleté et les traces sanguinolentes qui l'entouraient ne laissaient paraître que deux émeraudes au milieu de son visage, comme deux joyaux au fond d'une mine longtemps oubliée. Il fut comme hypnotisée par elles, comme capturé dans le souvenir qu'elles faisaient remonter en lui. Une petite fille au bord d'une rivière, mettant un peu d'espoir dans son coeur si jeune mais déjà aride...

Perdu dans ses pensées, le vampire ne la sentit pas bouger alors qu'elle rampait vers lui. Une chose le sortit de sa rêverie toutefois, la sensation fragile mais si vivante d'une main dans la sienne.

Elle s'était approchée de lui et le regardait comme si elle n'avait jamais rien vu d'aussi beau de toute sa vie. Elle avait saisi un de ses gants blancs si impersonnels et bien que sa silhoutte soit frèle, elle semblait ne jamais pouvoir le lâcher.

Sondant son esprit troublé, Alucard vit tout ce qu'elle avait traversé jusqu'à maintenant et ce qu'elle voyait en lui: la lumière au bout du tunnel. Elle semblait comprendre sa nature mais n'en était nullement effrayée. Tout ce qu'elle demandait jusque dans les tréfonds de son être, c'était que cet « homme » si grand et imposant la sorte de là où elle était.

Se surprenant lui même, le monstre prit l'enfant dans ses bras avec douceur et sortit de ce lieu maudit pour rejoindre sa « fille » de la nuit.


Arrivant auprès de Ceras, son « fardeau » toujours dans les bras, il saccroupit au dessus d'elle et lui dégagea le visage d'une mèche de cheveux d'un geste presque tendre. Ce qu'il avait vu dans l'esprit du directeur lui avait fait prendre onscience de bien des choses à propos de sa jeune créature et avait réveillé en lui des instincs furieusement protecteurs à son égard, des sentiments qu'il croyait perdus dans les félures de son coeur asséché depuis des lustres.

La présence imposante de son maître la tira de son sommeil « artificiel » et Ceras bailla à s'en démettre les mâchoire, avant de se remettre en mémoire où elle était et avec qui. Frissonnant violement, elle regarda son maître avec apréhension. Elle fut presque choquée par l'expression qu'ele vit sur son viage, mais ce fut si fuguace qu'elle douta d'avoir apperçu de telles émotions chez un monstre reconnu tel que lui.

-Le travail est fini, nous repartons Ceras. Fit-il. Il tendit son bras, attendant qu'elle s'approche de lui.

C'est alors qu'elle remarqua ce que tenait son autre bras. Une petite fille d'à peine 8 ans à en juger par sa taille s'était endormie contre son torse, aggripant de ses petites mains pleines de crasse son costume gris. Son visage d'ange semblait torturé par des visions cauchemardesques la faisant grimacer et gémir dans son sommeil. Levant un regard interrogateur vers lui, elle lut dans ses yeux une certaine impatience, ce qui la décida à avancer vers lui.

Il la prit contre lui avec une douceur inhabituelle pour un être tel que lui et les ombres les enveloppèrent à nouveau.

Il les fit arriver directement dans la chambre de Ceras, relâchant comme à regret son étreinte sur son apprentie et déposant la petite fille au sol. Elle ne souhaitait apparement pas le lâcher mais Alucard lui prit doucement les mains, saccroupissant pour mettre sa tête à son niveau.

-Tu vas rester avec la femme flic pour le moment. Elle va te nettoyer, et ensuite te trouver quelques chose de bon à manger dans la cuisine. Et puis tu iras te coucher avec elle. Je sais que cela risque de te faire drôle de dormir dans une boîte, mais si tu as de la compagnie, je suis sûr que tu te sentira rassurée. Tu peux faire confiance à Ceras, elle ne te fera jamais de mal. N'est ce pas? Il posa son regard brûlant sur la jeune vampire, attendant une réponse affirmative, mais ce qu'il vit fut loin de le satisfaire.

La bouche bée, elle fixait son maître comme si il avait porté un manteau bariolé et un nez de clown. Quand elle reprit ses esprits, sa machoire produisit un claquement sonore en se refermant. Elle hocha violement la tête pour signifier qu'elle avait compris, la surprise toujours peinte sur son visage.

La petite fille lâcha doucement les habits du monstre pour se saisir rapidement de la main de la jeune femme à ses côtés, sans jamais lâcher son sauveur des yeux. Elle fixait encore la portion de mur par laquelle le vampire était partie quand Ceras la tira gentiment par le bras pour la diriger vers la salle de bain de sa chambre.


-Mission accomplie maître, fit-il de sa voix caverneuse au dessus de la tête de Integra, ne laissant dépasser que son torse du plafond.

-Je veux des détails Alucard, dis moi exactement ce qui s'est passé.

Le vampire prit le temps de flotter jusqu'à la chaise de l'autre côté du bureau et de s'asseoir avant de répondre.

-L'endroit était infesté de ghoules d'un très jeune âge. Et à ce que j'en ai vu, je ne comprend pas comment le directeur à pu se transformer en vampire et non en l'une d'elles. Une moue de dégoùt avait traversé son visage habituellement inexpressif à cette mention, prenant un pli méprisant à la mention du mot « vampire »

-Encore une création de millénium tu crois? Elle avait laissé les détails dérangeant de côté pour aller à l'essentiel, efficace comme à son habitude. Elle ne put toutefois s'empécher de remarquer que l'affaire semblait lui tenir à coeur, si cela pouvait être possible.

-Je ne sais pas. Peut être. Ce n'est pas mon rôle de tirer des conclusions. Je risque d'être occupé ces prochaines nuits, Ceras à besoin d'être éduquée à certaines choses...

-C'est rare que tu te préoccupes autant d'elle. Quelque chose te chiffones, je le vois. Je te laisserai en paix autant que je le pourrai, mais si d'autres crétures se manifestent, je n'aurai pas d'autres choix que de t'y envoyer. Rappelles toi juste d'une chose: tu es mon serviteur, mais tu es aussi ce que j'ai de plus proche d'un « ami ». Aussi, si tu éprouves le besoin de me parler de quelque chose de personnel, j'écouterai ce que tu auras à dire.

- Bien mon maître. Et après une courte mais théatrale révérence, il s'enfonça dans le sol, laissant une épuisée mais perplexe Integra.


Et voilà pour ce chapitre premier!!!

J'espère qu'il vous à plus, malgré le fait que Alucard paraisse un peu OOC... Mais après tout, dans toute fafic un peu "romancée" il paraitra forcément Out Of Character à un moment ou un autre. Il est plus connu pour son côté cruel que pour son côté tendre n'est ce pas? sourire sadique

Merci de poster vos commentaires!!!!

dewa mata