Allongé sur son matelas posé à même le sol, harry faisait tournoyer nonchalamment une baguette blanche entre ses doigts. Ses yeux étaient fermés, le jeune sorcier arborait un rictus qui rappelait son père quand il préparait une blague envers les serpentards.
Il était évident que l'adolescent etait heureux, ou au moins était content. La raison de ce sentiment etait qu'il était entrain de revoir et de cataloguer ses souvenirs.
Ce qu' il faut d'abord savoir c'est que le survivant comme l'avait nommé ses compatriotes etait emprisonné depuis maintenant une année dans la célèbre prison des sorciers.
Il avait été arrêté par le ministre en personne quelques jours seulement après être revenu de la chambre des secrets. Apparemment Lucious Malefoy avait eu le talent et les galions nécessaires pour convaincre Fudge qu'Harry avait lancé le basilic dans l'école afin de pouvoir jouer au héros. Et cet idiot l'avait cru !
Mais le pire dans cette histoire fut la réaction des amis du survivant. Rien ne l'aurait préparé à leur défection.
Ron, son ami le plus proche l'avait traité de mage noir alors qu'il était descendu dans la chambre avec lui. Et dire qu'il avait sauvé sa sœur.
Le reste de l'école, élèves comme enseignants n'ont rien dit non plus, certains comme Rogue et ses serpentards ont même montré une certaine satisfaction à le voir se faire malmené par les aurors.
Dumbledore quand à lui ne l'avait même pas regardé. Harry se rappelle avoir cru pendant un long moment qu'on lui faisait une sorte de blague.
La seule qui l'ai defendu, la seule qui ai eu l'air de souffrir avec lui fut Hermione. Elle avait pleuré et l'avait étreint avec douceur avant d'être écarté par les aurors.
Ensuite ce fut la cellule du ministère gardée par un detraqueur, ce fut sa première expérience avec les horribles monstres et elle était tout sauf plaisante.
Le procès quand à lui relevait vraiment de la farce. Le ministre lui a posé une première question :
Mr Potter : Êtes vous fourchelangue ?
Question piège bien évidemment mais auquel il était obligé de répondre par un simple mais douloureux oui. Cependant c'est la seconde question qui allait sceller son destin.
Comment se fait-il que vous soyez fourchelangue ? Aucun Potter ne l'a jamais été !
Bien que naïf à l'époque, Harry su à ce moment qu'il ne quitterai par le tribunal en homme libre. Il se contenta de répondre malgré tout :
Je ne sais pas Monsieur, cependant quand j'ai posé la question au directeur, il m'a dit que Voldemort m'avait transmis certains de ses pouvoirs lorsqu'il a essayé de me tuer.
Ce fut sa déchéance. Une fois remis de la frayeur du nom honni, les jurés ont été unanimes. Les pouvoirs de Vous-savez-qui étaient trop dangereux pour qu'on laisse Harry Potter en liberté. Certains ont même suggéré s'il ne serait pas plus judicieux de le condamné au baiser du detraqueur.
C'est d'ailleurs le seul moment ou le directeur est intervenu, arguant que malgré tout le jeune Harry avait vaincu Voldemort et méritait donc un peu de gratitude de la part du monde sorcier.
Le verdict final fut une condamnation à perpétuité à la prison d'Azkaban. Sa baguette fut brisé immédiatement.
Harry n'avait pu ni argumenter, ni même tenter de se défendre. Il fut saisi par les aurors et amené par portoloin jusqu'au Ferry qui semblait l'attendre. La traversée se fit sans encombre et il fut rapidement jeté dans une cellule sombre et froide. C'est ainsi qu' il passa sa première nuit dans cet enfer.
Néanmoins, en y repensant, Harry ne put s'empêcher de realiser qu'Azkaban était sa deuxième maison, l'endroit ou il avait eu le plus de liberté dans sa vie. Ironique n'est-ce pas ?
Sa deuxième vie avait commencé avec la visite d'une chouette blanche comme la neige qui s'était posée sans un bruit sur le montant du lit, attendant sagement qu'il se réveille. Harry sourit à la vision d'Hedwige et tendit son bras pour l'accueillir. Elle portait un pacquet de bonne taille qui semblait avoir souffert du voyage. Le jeune sorcier n'était visiblement pas pressé de l'ouvrir, prenant son temps pour cajoler et jouer avec son fidèle familier qui semblait comprendre la nouvelle condition de son maître.
Harry ouvrit ensuite le pacquet qui contenait des livres, de la nourriture et une lettre d'Hermione. Il eut un pincement au cœur en pensant à son amie avant d'ouvrir la lettre :
Cher Harry
Tout dabord, j'aimerai te présenter mes excuses. Je n'ai rien pu faire pour toi et j'en suis désolée. J'ai essayé de venir à ton procès mais le directeur n' a pas voulu et McGonagall me surveillait ainsi que Ron et Ginny.
J'ai l'impression d'être dans un cauchemar Harry, je ne comprends pas comment ils peuvent penser que tu es mauvais. J'ai passé les derniers jours à pleurer mais j'ai réalisé que cela ne servait à rien. Je dois être forte. Toi aussi tu dois être fort.
Je ne sais pas comment cela se passe en prison mais je t'ai mis des livres dans le colis. Ça parle de runes, comme tu n'as pas ta baguette, j'ai pensé qu'il valait mieux commencer par ça. Je t'ai fait une liste de runes de protection basées sur l'intention. Comme ça au moins tu seras protégé dans ta cellule. S'il te plaît Harry, étudies ces livres. On peut faire beaucoup de choses avec les runes.
Cette lettre n'a pour but que de te faire savoir que tu n'es pas seul. Je suis là pour toi si tu as besoin de moi.
Prends soin de toi
Avec tout mon amour
Hermione
Harry essuya ses larmes se promettant d'être fort, il fouilla le colis et y trouver une plume, de l'encre et des parchemins.
Il s'en saisi, s'installa à même le sol et commença à écrire.
Chère Hermione
Permets moi d'abord de te temoigner ma reconnaissance. Tu es ma seule et unique amie. La seule qui m'ait cru. Et cela plus que tout représente beaucoup pour moi.
Tu n'as pas à t'excuser. Je ne sais pas encore le but de tout cet acharnement envers moi, mais ce qui est sur c'est que la vérité finira par triompher. J'ai commencé à apprendre la patience, je te conseille d'en faire autant.
Cela ne sera certes pas facile, cet endroit est un enfer. Sombre, froid, glauque et empestant la mort. Cependant à défaut d'y vivre, je vais y survivre. Ne suis-je pas nommé le survivant ?
Mais parlons de toi un moment, est-ce que Poudlard est sûr pour toi ? Comment ça se passe pour toi là-bas ? Ne serait-il pas mieux d'essayer de changer d'ecole l'année prochaine. Pars Hermione ! La façon dont le ministre et les autres t'ont regardé me fait craindre le pire. Aujourd'hui ils savent qu'ils peuvent m'atteindre en s'en prenant à toi.
Je laisse ta logique decider, mais s'il te plaît penses-y.
Je ferai tout pour tenir, j'aimerai que tu en fasses autant. Je serai plus tranquille en te sachant en sécurité.
Je vais lire ces livres et pratiquer ces runes, je te rendrais fière je te le promets.
Ne te bats pas pour moi, ignore les autres. Tu es seule là-bas comme je le suis ici.
Protèges tes arrières.
Avec toute ma reconnaissance. Amour
Harry
