Cette fanfic prend en compte les tomes de I à IV.
1/ Fin de vacances
Un râle se fit entendre. L'air était d'un froid mordant. Une larme coulait sur la joue du jeune homme. Une larme de rage. Il tremblait de froid, d'impuissance et de fatigue. Des liens l'attachaient à une dalle, et l'empêchait de respirer convenablement. Une douleur lancinante s'était emparée de son bras à cause d'un coup de poignard, et les cordes lui frottaient la plaie. Non loin de lui, deux silhouettes se détachaient dans la pénombre. L'une d'elle leva son bras armé d'une baguette. Il la pointa vers l'autre, qui semblait être une femme. Les yeux embués, le garçon tenta de discerner les visages des protagonistes. Le premier était facile à reconnaître, mais la femme avait les cheveux qui lui tombait sur le visage. Elle paressait terrifiée. Elle resta pétrifiée lorsque l'homme la menaça de sa baguette. Il susurra enfin quelques mots, et un éclair vert jaillit et éblouit le jeune homme qui dut tourner la tête. Quand la luminosité le permit, il put voir juste à temps le corps de la femme s'effondrer sur le sol, libérant un nuage de poussière. Un rire démoniaque s'éleva dans les airs. Le mage noir tourna sa tête de serpent vers le jeune homme ligoté, et une douleur à couper le souffle s'empara de lui. Il dut plisser les yeux tellement le mal était intense.
C'est à ce moment que Harry Potter se redressa dans son lit du 4, Privet Drive, une main plaquée sur son front. Il était en sueur, tremblant de tous ses membres.
"Encore ce maudit de cimetière" pensa-t-il, haletant.
Les rayons du soleil perçaient les rideaux et commençaient à inonder la chambre d'une chaleur douce. Il se leva et s'approcha de sa fenêtre. L'air le frôlait et lui refroidissait le corps avec délice. Il savoura ce bref instant. Ses pensées furent vite préoccupées de nouveau par ce rêve. Pourquoi le scénario avait changé? Pendant toutes les vacances, il avait vu et revu ce rêve avec Cédric qui sombrait vers la mort. Son rôle était maintenant interprété par cette femme. Mais qui était-elle... Il fouilla sa mémoire pour chercher quelle personne pouvait se caché derrière cette chevelure, mais personne ne prétendait au poste. Elle avait les cheveux châtains, soyeux et raides. Il songea à Hermione, et malgré leurs silhouettes qui auraient pu être similaires, la tignasse de son amie de longue date était bien trop emmêlée et touffue pour y correspondre. Il sourit en pensant qu'il la verrait avec Ron tout-à-l'heure au quai 9 3/4. En effet, il retrouvera bientôt ses amis de à King's Cross à 11 heures étant donné qu'on était le 1er Septembre, le jour de la rentrée à Poudlard.
Il s'habilla d'un jean et d'un T-shirt et ne prit pas la peine de petit déjeuner, vu que le régime de Dudley s'était resserré et qu'un quart de pamplemousse n'avait pour seul effet d'éveiller l'estomac d'Harry par l'acidité du fruit.
"Je prendrai quelques choses dans le train", pensa-t-il.
Il rassembla ses affaires qui jonchaient le sol ici et là, ramassant des livres, empilant des vêtements, puis s'agenouilla enfin. Il souleva une lame de parquet. Il retrouva tout ce dont il avait reçu par hiboux pendant les vacances. Il avait correspondu avec Ron, naturellement, mais aussi avec des camarades qui le soutenaient pour l'épreuve qu'il avait subi en juin dernier (Cho, Ginny, Parvati, Neville, Sirius...). Mais toutes les lettres réunis ne rivalisées même pas avec celles d'Hermione. Un paquet entier contenait les manuscrits de la demoiselle. Solidement ficelées, les lettres pouvait aller du résumé du quotidien ("Pattenrond est de plus en plus paresseux. Hier, il n'a même pas bougé quand une mouche le taquinait...") à des révélations parfois sentimentales. Elle parlait de son inquiétude du futur, de son amitié envers Harry, de Viktor qui l'avait invité à des vacances chez lui et tout le blabla qu'il y a autour, de son amitié très profonde envers Harry, des habituelles mise en garde contre Voldemort, de son amitié très TRÈS profonde envers Harry... Bref, Cela revenait à une dizaine de lettres par semaine de la part de chacun. Il rangea toutes ses correspondances dans sa valise et continua de vider sa cachette. Vint alors le tour de ses cadeaux qu'il avait reçu le 30 juillet dernier lors de ses 15 ans. Il y avait un Réducteur de la part de Sirius ("Pas plus gros qu'un gallion, il peut rétrécir n'importe quoi ou n'importe qui. Super pratique. Avec James, on s'en servait pour embêter la préfète-en-chef qu'on ne supportait pas" avait-t-il expliqué), Répertoire d'elfes en tous genre venant de son garde-chasse préféré Hagrid ("C'est dingue tous ce qu'on y apprend sur ces p'tites bêtes là..."), le Mini-Vif d'Or offert par Ron avec lequel il n'avait pas mal joué, et Défense Anti-Magie Noire provenant d'Hermione ("Au cas où..." avait-elle mentionné). Il fourra tout ce qui restait dans sa valise et appliqua le Réducteur sur le manche de son balais qui devint pas plus grand qu'une allumette. Il le mit dans sa poche et descendit ses bagages au rez-de-chaussée. Il était bientôt l'heure. Il avait réservé une place à bord du Magicobus pour se rendre à la gare. Il aurait pu aller directement à l'école de sorcellerie, mais il avait hâte de revoir ses amis et une journée dans le Poudlard Express ne se refusait pas. Il sortit de la bâtisse des Dursley sans regard en arrière ni remord et leva le pouce.
Un car de plusieurs étages apparut alors à l'angle de la rue et slaloma jusqu'à lui. Au dernier moment, l'autobus magique pila et s'arrêta enfin dans un grincement sonore à quelques millimètres du visage de Harry. Il remit une mèche de cheveux en place avec rage et entra par la porte qui s'entrebâillait. Il tendit le billet qu'il avait acheté une semaine auparavant et s'avança dans l'allée. Le bus était vaste et des sièges étaient occupés ici et là. A peine fut-il assis qu'Ern, le chauffeur, enfonça la pédale d'accélérateur et le Magicobus s'ébranla. Harry remarqua avec pas le moindre pincement au cœur que Stan n'était pas là. Le voyage fut très inconfortable et après plusieurs arrêts pour d'autres passagers, le car s'arrêta enfin à la gare de Londres.
Il descendit avec ses bagages et entra dans King's Cross. Il trouva un chariot et remarqua qu'il était bien plus en avance qu'il l'avait pensé. Il était 10h30 et décida malgré tout de trouver un compartiment. Il franchit la barrière et remarqua plusieurs sorciers et sorcières qui bavardaient. C'est là qu'il la vit en vrai. Il la reconnu aussitôt. La même chevelure longue et soyeuse que dans son rêve. Il regarda songeusement la jeune fille qui disait au revoir à ses parents moldus. Il les connaissait. La jeune fille se retourna et lui adressa un sourire radieux. Il en eut le souffle coupé. Comment était-ce possible? Elle s'avança vers lui et le serra dans ses bras.
-« Oh, Harry, ça me fait tellement plaisir de te revoir ».
-« Her... Hermione », bégaya-t-il.
-« Oui oui, c'est bien moi, » sourit-elle.
Il était sidéré. Elle avait tant changé. Ses jambes s'était allongées et le jean qu'elle portait la moulait parfaitement bien. Elle avait un T-shirt cintré qui mettait ses formes en valeur sans pour autant exagérer, et ses yeux chocolat scintillaient de joie. Sa bouche était maquillée d'un gloss qui rendait ses lèvres si attirantes, et son parfum de vanille l'enivrait totalement. Et ses cheveux, doux et soyeux lui enlevaient son air habituellement si sérieux lorsqu'ils étaient emmêlés. Il mit un moment à la dévisager. Elle perdit alors son sourire et adopta une mine étonnée. Harry se rendit alors compte qu'il avait la bouche grande ouverte et qu'il ne l'avait pas lâché du regard. Il fut si rapide à la refermer qu'il se mordit la langue.
- "Ca ne va pas?" demanda-t-elle un peu gênée.
- "Euh, si si, ça va... Tu as vachement changée pendant les vacances", dit-il d'un ton qu'il aurait voulu plus assuré.
- "Ah, tu parles de mes cheveux. Ouais, j'en avais marre alors j'ai carrément changer..."
- "Ca te va parfaitement bien."
- "Merci", bafouilla-t-elle alors qu'elle sentait le rouge monter à ses joues.
Elle voulut le cacher en se jetant dans ses bras.
- "Tu m'as tellement manquée".
Il fut prit de court mais resserra son étreinte. C'est alors qu'une tête rouquine familière se joint à eux dans un excès d'émotion caricatural.
- "Eh, ne m'oubliez pas", dit Ron en les encerclant de ses bras.
- "Qui te dit que t'es invité", charia Hermione, un sourire en coin.
