Flash-back :
Il n'avait rien dit, ne lui avait rien fait, ne lui avait pas jeté un regard. Il s'était contenté de baisser la tête, de fermer les yeux quelques instants, plongé dans un mutisme profond. Hermione ne s'était pas attendue à cette réaction. Non, elle avait plutôt pensé qu'il lui hurlerait dessus, l'insulterait, la harcèlerait de questions. Mais non, rien de tout cela, et elle se demanda si il n'aurait pas été préférable qu'il lui crie dessus. Elle avait senti son cœur se serrer en attendant. Mais en attendant quoi ? Elle ne le savait pas. Puis, il avait levé la tête et l'avait fixé de son regard pénétrant et imperturbable. Et lui avait dit d'une traite et de manière froide :
"Si c'est ton choix."
Puis, sans un mot de plus, il s'en était allé, la laissant seule dans la salle commune, seule avec ses songes et sa culpabilité.
fin du flash-back.
Hermione, assise dans un fauteuil de la salle commune des quatre préfets en chef des quatre maisons, ne cessait de ressasser ce souvenir. Cela faisait maintenant une semaine que cette scène s'était déroulée, une semaine qu'il ne lui avait pas parlé, ne lui avait pas adressé un regard, rien. Et même si elle savait bien qu'à présent c'était normal, elle en souffrait plus qu'elle ne l'aurait voulu. Elle pensait que ce serait facile, sans douleur, mais c'était faux. La douleur qui comprimait son cœur à chaque fois qu'elle le voyait ou pensait à lui était bien présente pour lui rappeler combien elle s'était trompée.
Elle commençait à penser que son choix était une erreur, qu'elle s'était trompée. Oh ! Si elle pouvait retourner en arrière, se retrouver dans ses bras , sentir ses lèvres sur les siennes... Tout serait plus clair, tellement plus clair. C'était décidé, il fallait qu'elle lui parle, lui explique, lui demande de l'excuser. Et puis tout redeviendrait comme avant : elle et lui...
Elle décida donc de lui écrire un mot pour le voir :
« J'aimerais te parler, s'il te plaît, retrouve-moi à la tour d'astronomie ce soir à 21h.
Hermione. »
Elle plia le petit bout de parchemin et le glissa sous la porte de sa chambre. Confiante, Hermione partit le cœur un peu plus léger en espérant que tout s'arrangerait. Elle sourit à cette idée. Puis elle s'en alla rejoindre ses amis pour le dîner dans la grande salle.
-Tiens te voilà enfin Mione ! Qu'est-ce que tu faisais encore ? lui assena Harry quand elle s'assit avec eux.
-Excusez-moi Monsieur Harry l'impatient, je révisais, moi ! dit-elle en lui jetant un regard plein de malice.
-Mais qu'est-ce que c'est que ce sous-entendu ? Y aurait-il une provocation cachée dans tout ça ?
-Pas du tout ! Je ne fais que répondre à ta question !
-Mmh, je suis pas très convaincu ! Mais en tout cas, je vais croire à la fin que tu préfères la compagnie de tes livres à celle de tes amis !
-Oh non Harry , je t'en prie tu vas me faire culpabiliser ! lui lança hermione avec un moue d'enfant.
Harry et le reste du groupe s'esclaffèrent à ce dialogue que l'on pouvait croire tout droit issu d'un livre de théâtre. Le repas continua dans cette ambiance si chaleureuse et rieuse propre au groupe de Gryffondors qu'ils formaient.
Hermione s'interdit durant tout le repas de regarder un certain Serpentard, certaine qu'elle n'arriverait pas à détacher ses yeux de lui. Mais elle ne put s'empêcher de jeter un bref regard et elle le regretta immédiatement. Celui à qui ses pensées étaient consacrées riait à gorge déployée avec à ses cotés une Serpentarde plus que jolie . Tous deux proches, coude à coude.
Hermione sentit comme un poignard transpercer son cœur. Ils n'étaient plus ensemble, il ne lui devait plus rien. Mais elle ne pouvait s'empêcher de souffrir et d'être jalouse. Elle pensa tout à coup à la possibilité que lui n'avait peut-être plus envie de lui parler ou de la voir. Et s'il ne venait pas ce soir ? Non ! C'était impossible, il viendrait, ne serait-ce que pour savoir pourquoi elle voulait lui parler ! Enfin, elle l'espérait...
-Hermione ? Hermione ? l'appela Ron en agitant devant elle ces mains. Tu m'écoutes ?
-Euh oui, pardon, tu disais ? répondit Hermione, confuse, alors qu'elle était loin dans ses pensées.
-Sacrée Mione, toujours en train de rêver ! Je te demandais si tu venais dans notre salle commune ce soir avec tout le monde ?
-Oh ! Oui, bien sûr, mais pas trop tard ,il faut que je retourne travailler, mentit Hermione et pas pour la première fois.
-Tu ne changeras jamais ! lui répondit Ron.
Et sur ce, tout le petit groupe s'en alla dans leur salle.
…...
A vingt heures cinquante-cinq, Hermione décida de partir. Elle n'avait pas pu se détendre et n'avait cessé de penser à son rendez-vous et, même si elle ne voulait pas l'admettre, à Lui. Elle se rendit alors à la tour d'astronomie presque en courant. Elle monta les marches quatre à quatre et rentra dans la pièce. Elle était vide, il n'y avait personne encore. Elle ne s'inquiéta pas et alla s'accouder à une fenêtre, laissant son esprit vagabonder en attendant celui pour qui son cœur battait...
A vingt-et-une heures quarante-cinq, Hermione comprit qu'il ne viendrait pas... Elle avait tant espéré et attendu : au début, elle pensait qu'il n'avait qu'un peu de retard, puis décidément beaucoup de retard. Elle ne voulait pas voir la vérité en face. Et enfin, elle s'était résignée à accepter son absence .Cependant, elle ne comprenait toujours pas qu'il ne soit pas venu, Hermione ressentait à ce moment tristesse et déception. Elle se retenait de pleurer et contenait ses larmes, voulant rester forte, puis décida de retourner dans sa chambre où elle pourrait alors se laisser aller à sa tristesse. Elle marcha rapidement et pria pour ne pas croiser Malefoy dans la salle commune. Ce jour là, la chance n'était pas de son coté et elle allait le comprendre très vite…
Arrivée devant les portes de la salle, Hermione, tête basse, donna le mot de passe et pénétra dans la salle. Entendant des éclats de rire, elle releva la tête et se stoppa net : Malefoy était affalé sur le canapé avec à ces cotés la même Serpentarde qu'au dîner. Elle avait une main posée sur la cuisse de ce dernier et lui avait un bras autour de ses épaules.
Hermione, bouche ouverte, n'en revenait pas, elle qui l'avait attendu alors que lui était en train de s'amuser avec cette fille. Elle éprouva alors de la douleur, très vite remplacée par de la haine à l'égard du couple... enfin du couple momentané, car Malefoy n'était qu'un collectionneur.
Semblant enfin remarquer la présence d'Hermione, les deux Serpentards la regardèrent. Drago la fixait avec un rictus mauvais tandis que la jeune fille la dévisageait d'un regard suffisant. Puis, elle dit à Drago, mais pas assez bas :
-Pourquoi elle nous fixe comme ça, celle-la ?
-J'en sais fichtrement rien et tu veux savoir ? Je m'en fous de cette pauvre fille, pour l'instant, il n'y a que toi qui m'intéresse, Cassandra !
Puis, comme pour illustrer ses mots, il se jeta sur les lèvres de cette dernière.
Pour Hermione, c'en était trop. Elle alla dans sa chambre et claqua la porte, puis se laissa tomber sur son lit, la tête contre l'oreiller et poussa un cri heureusement masqué par ce dernier. Ne pouvant plus se retenir, elle laissa quelques larmes glisser le long de ses joues.
Comment sa vie avait-elle pu lui échapper si rapidement ? Drago et elle s'étaient rapprochés au fil du temps, pour aboutir à une relation plus ou moins stable. Au début, Hermione prenait tout cela à la légère, profitant de leurs moments complices où leurs insultes étaient devenus des joutes verbales aussi amusantes pour l'un que pour l'autre et les baisers langoureux, eux , avaient remplacé les regards froids et distants.
Puis, comprenant que ces sentiments à l'égard de Drago changeaient de jour en jour et s'intensifiaient, elle avait prit peur et avait décidé de tout arrêter avant qu'elle ne soit complètement dépendante de Drago. Elle avait eu peur d'aller trop loin. Mais c'était trop tard, elle ne pouvait s'empêcher de pensait à lui, de rêver de lui, de l'aimer, de le haïr quand elle le voyait avec une autre. Une autre... Comme cette Cassandra...
Mais rien à faire, Drago s'en fichait à présent d'elle, il l'avait déjà remplacée, il ne souhaitait plus lui parler. Elle ne pouvait que se résigner à le laisser partir, se décrocher de lui. Elle finirait par l'oublier, non ? On finit par tout oublier, alors il en serait de même pour lui. Elle devait passer à autre chose, elle aussi, elle fréquenterait d'autres garçons et en trouverait bien un pour remplacer Drago. Et elle se décida alors à commencer sa quête du nouvel amour dès le lendemain. Exténuée par sa journée et par ses pensées, Hermione finit par fermer les yeux et rejoindre Morphée.
