Premier chapitre en réponse au défi 16 de Dragonna. Un vrai monstre pour moi, avec plus de trois mille mots, alors qu'en temps normal, j'arrive à peine à dépasser les deux mille. Un merci spécial à Mimi l'abeille, mon ado révoltée contre l'autorité parentale, qui s'est bien amusée à détruire mes descriptions débiles. Et à Isa, qui n'aime pas le RoyEd, snif... Je ne ferai pas de lemon, tout simplement parce que j'en suis incapable (Je finis toujours par me perdre dans des descriptions anatomiques foireuses...) et, bien que les personnages principaux demeurent Ed et Lin, je me pencherai plus sur la relation entre Ed et Roy que celle entre Lin et Ranfan, par pur caprice parce que j'aime le Yaoi ! Espérons que je ne vous ai pas déjà fait fuir et bonne lecture ! (Mon dieu, c'est la première fois que j'écris une note d'auteur aussi longue...)

FMA ne m'appartient pas, heureusement pour bien des gens...


Chapitre 1 : Il était une fois deux princes d'un royaume lointain...

-J'ai... faim...

Le jeune homme agonisant aux longs cheveux noirs attachés en une queue de cheval étalé sur la chaussée murmurait ses dernières paroles, tandis qu'un petit groupe de curieux se rassemblait peu à peu autour de la future dépouille.

C'était le jour du marché public sur la place impériale, construite en plein cœur de la capitale sous l'ordre de l'Empereur, cinquante ans plus tôt. L'endroit grouillait de gens et les gamins courraient sans ordre logique entre les étals remplis de victuailles les plus appétissantes les unes que les autres, poursuivis par leur mère tentant vainement de faire leurs provisions sans encombres. Les ananas gorgés de jus saluaient le soleil de leurs pointes acérées, tandis que les poissons aux yeux vides dardaient leur acheteurs de regards coupables. Une odeur étrange, à la fois nauséabonde et délicieuse, flottait dans l'air, embaumant chaque recoin de son arôme indéchiffrable.

- Vous allez bien, jeune homme ? demanda craintivement un vieil homme en s'avançant de la masse informe formée par l'adolescent frappant à la porte de St-Pierre.

- ... Faim ...

Concluant que le pauvre garçon quémandait de la nourriture, Tim Marcoh, en gentilhomme qu'il était, eu un sourire conciliant et retira de son sac de courses une pomme qu'il avait acheté à moitié prix à un marchant provenant de la lointaine contrée d'Amestris. La chair rouge du fruit était fraiche contre ses doigts et, d'un geste bienveillant, il tendit la nourriture à l'affamé.

Tout à coup, une voix de femme retenti dans le marché bondé et, quelques secondes plus tard, un ninja impérial, reconnaissable à son masque finement orné, se fraya un chemin à travers l'attroupement formé autour de l'inconscient.

- Maitre Lin ! Maitre Lin !

À l'appel de son nom, le cadavre revint d'entre les morts et, attrapant au passage le cadeau d'un Marcoh médusé, il prit la poudre d'escampette, lançant des éclats de rire réjouis. Ce n'est qu'arrivé au centre du groupe que le guerrier masqué se rendit compte de la disparition de sa cible, poussant un soupir de dépit, il se lança à la poursuite du ressuscité sous les yeux de merlans frits des habitants de la métropole.

Le vieil homme fixa pensivement la paume où, quelques instants plus tôt, se trouvait un beau fruit à la peau vermeille. Ce Lin... Était-ce... ?

...

Les appartements du fils adoptif de l'Empereur tenaient plus du pays dévasté après le passage d'un ouragan de catégorie sept et des ruines de Xerxès que d'un véritable endroit pour dormir. Les livres d'élixirologie s'étalaient anarchiquement sur le plancher, s'empilant parfois en tour instables qui rivalisaient de hauteur les unes contre les autres, tandis que des parchemins couvert d'obscures symboles alchimiques formaient une mer blanche sur toute la surface de la pièce. L'air désoxygéné de la chambre sentait le renfermé et semblait saturé de poussière, comme sur quelqu'un s'était amusé à y secouer la totalité des tapis du palais impérial en prenant bien soin de fermer toutes les issues.

C'est au milieu de ce capharnaüm , entre un encrier et une montagne d'ouvrage au relief accidenté, que Edward Elric réfléchissait, penché sur un manuel aux pages écornées datant au minimum du siècle dernier, sa tête blonde appuyée sur sa main gauche.

Soudain, la frêle porte de l'habitation construite à l'écart de la ville s'ouvrit à la volée, dévoilant un prince à la fois essoufflé et hilare.

- Lin ?

- Ed !

- Maitre Lin !

L'intrus se retourna en direction de la voix qui l'avait interpellé, levant les mains en l'air comme un criminel pris en plein délit, un sourire malicieux et un haussement d'épaule en guise d'alibi. Retirant son masque, la ninja qui s'était éreintée à le poursuivre toute la journée couru les derniers mètres qui la séparaient de l'héritier du trône, passablement fatiguée par le caractère puéril de celui dont elle avait la charge et par la galopade imposée par ce dernier.

- Ranfan ! S'exclama le fuyard d'un ton léger en ignorant l'air renfrogné qu'affichait son garde du corps. Quelle belle promenade vous m'avez offert aujourd'hui! Voudriez-vous me laisser seul avec mon futur Grand Conseiller un instant ? Je voudrais lui parler en privé... De l'avenir de ce pays, bien entendu !

N'attendant visiblement pas d'objections de la part de son interlocutrice, il la poussa sans ménagement en dehors de la pièce, malmenant de nouveau le pauvre et innocent cadre de porte qui n'avait pourtant dans de mal à personne. Ceci fait, il enjamba un tas de linge sale, évita, non sans peines, l'effondrement d'une bonne cinquantaine de livre assemblés en une imitation très approximative de la tour de Pise et, d'un bond, se retrouva accroupi près de Ed, demeuré concentré sur ses calculs alchimiques.

- Toujours occupé à rendre les ninjas chargés de ta protection fous ? S'enquit l'élixirologue sans toutefois quitter des yeux son bouquin.

- Toujours! Crois-moi ou pas, cette fille est coriace ! Deux mois, et elle n'a toujours pas abandoné ! Tu imagines, deux mois !

Il imaginait, en effet, deux mois de longues et douloureuses tortures psychologiques pendant lesquelles il serait obligé de surveiller cet imbécile irresponsable.

- ... Moi, je crois qu'elle te plait.

L'ainé avait quitté sa lecture et regardait désormais de ses iris dorés pleins de sous-entendus celui qui l'avait dérrangé.

- Tu sais bien qu'elle n'est pas mon genre, rétorqua Lin en levant les yeux au ciel. Elle manque de charme féminin

Il mima deux seins volumineux de ses mains, comme pour mieux illustrer son propos.

- Et puis, tu peux toujours parler, le fan d'élixirologie. À quand remonte ton dernier repas ?

- Je...

Mué par une intervention divine, l'estomac d'Ed gargouilla bruyamment. Un ange passa.

- Deux jours, capitula-t-il, battu. J'ai oublié... À cause de mes recherches...

Éclatant de rire comme un bienheureux, son interlocuteur lui répondit:

- Si tu t'alimentais un peu mieux, peut-être que tu grandirais...

Le coude de l'élixirologue s'écrasa dans l'estomac de son cadet, faisant taire d'un coup les gloussements de collégienne de ce dernier. L'impact fut tel que, perturbé dans son équilibre, il tomba à la renverse et s'écrasa sur le plancher, soulevant un nuage de poussière accumulée depuis près d'une semaine.

- Lin...

- Ed ?

Ayant fini de recracher la saleté non-identifiée qui lui bloquait les voies respiratoires, le prince aux cheveux d'ébène releva la tête, étonné par le ton sérieux qu'avait employé le blondinet.

- Tu sais, toute cette histoire de succéder à l'Empereur et tout...

Le futur Grand Conseiller marqua une pause, remettant un peu d'ordre dans ses idées.

- Je sais pas si c'est vraiment ce que je veux faire de ma vie. Je veux dire... Je n'ai pas vraiment eu le choix et puis, c'est toi son vrai fils alors...

- Tu parles comme un lâche.

Le concerné se retourna vers son demi-frère, les globes oculaires grands comme des roues de moulin. Celui-ci, désormais à sa hauteur, affichait un air grave, qui contrastait de beaucoup avec l'habituel détachement souriant qu'il abordait en toutes situations.

- Tu ne peux pas comprendre, car tu n'as pas eu à éviter toutes les tentatives d'assassinats, les complots et les attentats dont j'ai été la cible, mais je veux le pouvoir, et je veux que tu sois à mes cotés lorsque viendra le temps de diriger. Tu ne partage peut-être pas mon sang, mais je te considère déjà plus comme faisant partie de ma famille que ces chiens qui ont bassement tenté d'empoisonner mon père.

Edward, à la fois honteux, désarmé et vaguement déprimé, resta silencieux. Évidement, il avait raison en tout point. De plus, ce n'était pas comme si il avait vraiment le choix...

- Excuse-moi, marmonna Lin en se grattant la nuque, légèrement mal à l'aise. Je m'emporte toujours quand tu parles de ce genre de choses. Ce n'est pas comme si j'allais te laisser m'abandonner le pouvoir comme ça.

Il eut un rire nerveux.

- Et puis, pendant un moment, j'ai cru que tu allais me demander de te céder la place d'Empereur ! Comme si toi, tu avais la trempe d'un dirigeant de droit divin ! Ailleuh !

Massant l'arrière de son crâne où une paume bien envoyée avait habilement replacé ses idées de grandeurs, le monarque en devenir se plaignit longuement de son triste sort d'enfant martyre, roulant deux ou trois fois sur les sol comme un chien battu, histoire d'appuyer un peu son discours. Pointé par un doigt accusateur, son cruel bourreau, vraisemblablement peu affecté par les remords, se contenta de secouer les épaules avec flegme, faisant virevolter la tresse qui lui séparait le dos.

Peu à peu, les gémissements de douleur et de chagrin changèrent de niveau sonore, passant du fortissimo au mezzo-forte, pour finalement se taire complètement au moment où le jeune homme se redressa à la verticale d'un coup, comme frappé par la foudre.

- Zut...

- Quoi ? Demanda l'élixirologue en soulevant à peine le nez du livre qu'il avait repris en attendant la fn des lamentations.

- J'avais oublié ... Le conseil ...

Synchronisés, les yeux des deux princes s'écarquillèrent pour former quatre cercles parfaits et, d'une seule voix, ils s'écrièrent:

- Ils nous attendent dans cinq minutes !

...

Greed pianotait sur la laque du bras de son siège depuis quelques minutes déjà, quand énervé, le grand patron des services de renseignements impériaux lui fit sèchement remarquer que le bruit le dérangeait.

- Tu pourrais arrêter de faire autant de vacarme, imbécile ?

- T'as qu'à te boucher les oreilles, lui rétorqua le concerné. Moi, je suis obligé d'endurer ton look de palmier endimanché et je ne peux rien y faire.

Au moment même où Envy s'apprêtait à sauter à la gorge du trésorier royal avec la ferme résolution de le décapiter à coup de dents, une femme aux longs cheveux noirs s'interposa entre les deux adversaires, les fusillant tous deux du regard sous ses cils maquillés.

- Vous allez arrêter, tous les deux ? Ce n'est pas parce que vous pouvez pas vous sentir l'un l'autre que vous êtes obligés de vous chamailler comme des gamins d'école primaire à chaque fois que vous vous voyez!

L'intervention de Lust eu à peu près l'effet recherché car les deux antagonistes retrouvèrent leurs places respectives et se contentèrent de s'envoyer, à intervals réguliers, des menaces de morts silencieuses via quelques coups d'oeil haineux. Soupirant un bon coup, l'ambitieuse maitresse favorite du souverain de l'empire d'Orient se rassit croisant les bras en soulevant sa poitrine déjà plus que généreuse. Le geste désinvolte de la concubine n'échappa pas aux iris aiguisés du génie militaire qui, quelques mètres plus loin, affichait un sourire aux consonances plus ou moins agréables. Solf J. Kimblee, maitre des armées de Xing et stratège de talent, semblait plutôt intéressé par le décolleté à la limite de la décence. Un peu plus à droite, siégeaient le père et le fils, Wrath et Pride, tous deux affichant un air des plus sérieux, qui, bien que approprié au visage du diplomate de cinquante ans, seyait mal au corps d'enfant du jeune chef de la police.

La salle où avait lieu les rencontres des hauts dignitaires du régime était du genre trop somptueuse et ridiculement grande. Elle avait cette atmosphère oppressante et solennelle qui caractérisait si bien les endroits où les décisions d'importance se prennaient, l'odeur de l'encens qu'on y brulait avant chaque réunion et le luxe que seul le monarque d'une nation aussi riche et puissante pouvait s'offrir. Comme pour ajouter à ce sentiment d'importance, l'allée qu'empruntaient ceux qui demandaient audience, qu'ils soient pauvres, riches, manants ou fils de roi, pour se rendre au trône entouré des cinq sièges des hauts fonctionnaires, s'étendait à l'infini, bordée de colones écarlates, couleur de puissance et de force, tranchant avec le noir qui dominait le reste de la pièce. L'unique absent à cette joyeuse réunion de famille que représentait le conseil impérial était l'Empereur lui-même, dont la chaise ornée des insignes de tous les clans du royaume d'Orient demeurait désespérément vide.

- Désolé ! Nous sommes en retard !

S'arrêtant pour souffler un peu après leur cavalcade dans les rues de la capitale, les deux princes traversèrent la distance qui les séparaient du conseil eu pas de course et touchèrent le sol de leur front, salutation de mise lorsqu'on s'adressait aux membres du cabinet du suzerain.

- Trente minutes, commenta Wrath en lissant sa moustache. Vous faites des progrès.

- Je confirme, renchéri Pride, qui, derrière son allure de gamin, dégageait une maturité peu commune. Vous devriez être plus responsables. Vous restez les héritiers du royaume, que vous le vouliez ou non.

Ed, désormais à genoux, jetta un regard évoquant à Lin, qui continua de regarder droit devant lui, imperturbablement souriant.

- Ils n'ont que dix-sept ans. Laissez-les s'amuser un peu, répliqua Lust avec un soupir entendu.

- Ils auront amplement le temps de devenir vieux et ennuyeux une fois sur le trône, je me trompe ?

Exhibant ses canines pointues, le financier de l'Empire adressa un rictus plus ou moins rassurant aux deux jeunes hommes.

- Là n'est pas la question, Greed, siffla Envy, énervé. Et puis, tu n'es pas...

- Je crois qu'il serait une bonne idée d'accélérer un peu le mouvement et de leur expliquer pourquoi nous les avons convoqué, n'est-ce pas ?

Tous les regards convergèrent vers Kimblee, qui faisait nonchalamment jouer les jointures de ses doigts. Les autres conseillers murmurèrent du bout des lèvres leur approbation tandis que le général se retournait vers le blond avec une expression moqueuse, exactement celle qui le faisait rager à chaque fois.

- Vu les circonstances et la mauvaise santé de l'Empereur, nous sommes dans l'obligation de renforcer la sécurité autour de vos deux Altesses royales, en particulier celle de sa Majesté le prince Edward.

- Pourquoi moi ? À ce que je sache, ce n'est pas...

- Silence !

Le son grinçant qu'émettaient les cordes vocales du militaire se fit plus mielleux.

- Mon petit bonhomme, tu as une nouvelle baby-sitter, que ça te plaise ou non.

...

Les membres de la famille royale recevaient tous une éducation de qualité supérieure, qui développait à la fois le corps et l'esprit. Ainsi, les jeunes princes et les jeunes princesses passaient autant de temps à étudier l'histoire, les mathématiques et la stratégie militaire, qu'à pratiquer les arts martiaux, monter à cheval et s'entrainer. Une partie du Palais avait même été aménagée à cet effet, loin de l'agitation de la Cour, car la pratique d'activités telles que le maniement du sabre et de l'arc demandaient un grand équilibre intérieur, tel que enseigné pas les moines chargés de la formation de la progéniture de l'Empereur.

- Raaaaaaaaaaaah!

Le mannequin de bois, incapable de se défendre contre l'agresseur, vola en éclat. C'était le dix-septième.

- Ed... ?

- Raaaaaaaaaah!

Dix-huitième.

- Ça va bientôt faire une heure que je te regarde déverser ta frustration sur ces fichus pantins. Tu comptes finir avant demain ?

Les paroles de Lin calmèrent un peu la tornade blonde qui, figée dans son élan, laissa tomber son sabre d'entrainement dans l'herbe pour finalement se tourner vers son interlocuteur. Celui-ci, accoté contre un érable, examinait distraitement ses phalanges, l'air ennuyé.

- Tu voudrais pas en parler, à la place ?

Hochant silencieusement la tête, le jeune homme détacha le bandeau qui retenait les mèches blondes qui lui barraient le visage et alla s'asseoir près du futur empereur, se laissant lourdement tomber sur le gazon frais.

- J'ai pas besoin de ce fichu garde-du-corps...

- Ordre du général Kimblee et du conseil impérial, annonça son confident d'un air sévère, singeant à la perfection la voix atone de Pride. En gros, vous êtes dans la merde, votre Altesse.

Edward gonfla ses poumons de l'odeur fraiche du jardin et, fermant les paupières, il cogna à plusieurs reprises sa tête sur l'écorce noueuse de l'arbre centenaire. Il détestait ce petit caporal sadique. Il détestait ce conseil pour lui imposer une nounou alors qu'il aurait très bien pu s'en passer. Il détestait...

- Tient, on dirait que ce type s'entend plutôt bien avec Ranfan...

Son cadet avait tourné la tête vers les deux ninjas, qui, près du terrain d'entrainement, discutaient pour la première fois. Intrigué, l'élixirologue observa à son tour le duo, qui, en effet, avait visiblement des atomes crochus.

S'attardant à son visage aux traits délicats et aux yeux en amandes, son regard détailla le corps svelte et bien proportionné de son protecteur, forgé par des années d'entrainement et par une vie de militaire. Ses muscles, drapés dans le tissu sombre, dégageaient une impression de puissance. L'homme devait avoir dans la vingtaine, tout au plus, et portait l'habituel uniforme des ninjas royaux, sauf pour les gants, blancs ainsi que recouverts d'idéogrammes inconnus, qui tranchaient avec le noir de ses vêtements.

- Il a l'air d'un séducteur, tu ne trouves pas ? Pronostiqua Lin sans bouger la tête, un peu énervé tout de même.

- Hm...

Comme hypnotisé, Ed opina robotiquement, ses iris dorés décrivant la silouhette élancée de leur sujet de conversation. Son ami, étonné par son manque de réaction, observa un moment de silence, fixant de ses yeux bridés l'expression de béatitude qui s'était posée sur le visage de son ainé, l'air surpris. Tout à coup, deux neurones se connectèrent et un sourire étrangement semblable à celui que Greed leur avait servi plus tôt s'étira sur ses traits.

- ... Moi, je crois qu'il te plait.

- Crétin de Prince...

- Je te rends le compliment.

Marquant une pause, le blondinet se retourna, incrédule.

- Ce n'est pas parce que je ne suis pas un obsédé comme toi que je suis nécessairement gay... Tu ne serais pas jaloux, par hasard ?

Le prétendu envieux s'apprêtait à lui rétorquer, comme à son habitude, avec des arguments très réfléchis et spirituels, quand soudain, il fut interrompu par une certaine ninja brune, qui l'interpella de l'endroit où elle était postée.

- Maitre Lin ! Vous avez à vous rendre à la course de bateaux-dragons dans quinze minutes.

- Merci Ranfan, répondit-il en lui faisant un signe de la main. J'arrive tout de suite.

Puis, tirant la langue à son futur premier ministre :

- Bonne chance avec ton petit-copain ! Et mange un peu, crevette !

La dite crevette, attrapant la pomme envoyé par l'espiègle prince de Xing, n'eut pas le temps de protester que déjà, ce dernier avait disparu. Jettant rageusement l'innocent sur l'herbe fraichement coupée, Edward maudit longuement un certain « imbécile heureux de demi-frère » sous les yeux plus ou moins étonnés du nouvellement promu garde-du-corps impérial, Roy Mustang.

...

À des kilomètres de là, Tim Marcoh savourait sa croustade en repensant à l'étrange vagabond auquel il avait donné la charité. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire rêveur. Avait-il vraiment donné un fruit à un prince de sang royal ?


Je tiens à m'excuser si le prochain chapitre prends du temps pour sortir. J'écris terriblement lentement... Reviews ?