Auteur: Violette Poète

Résumé: Comment peut-on faire la différence entre aimer et être amoureux? C'est ce que Rose et ses amis vont devoir découvrir...

Genre: Friendship, romance

Prière de ne pas publier cette fic sans mon autorisation

Bonne lecture!

SNARL

Chapitre 1 : Albus abuse

Si je devais blâmer quelqu'un pour tout ce qui s'est passé (et c'est parfaitement mon intention), je dirais que tout est de la faute d'Albus et de Léto...

Nous montions silencieusement les marches en colimaçon de la tour d'Astronomie. C'était presque solennel, en dépit de l'atmosphère animée du château, en dépit du pack de bières que Neil transportait sous son bras. Parce que ce soir était notre dernier soir. Enfin, pas notre dernier soir ensemble, ça c'était impossible, sept ans côte à côte, nous n'imaginions plus nos vies les uns sans les autres. Non, notre dernier soir à Poudlard. Et vraiment, ça a été toute une aventure.

Tous les cinq, je crois vraiment que nous avons représenté notre génération. Les quatre Maisons de Poudlard, liés ensemble par une amitié étrange, mais indéfectible. Nous avons même fondé la SNARL, la Société Nationale d'Abrutis à la Recherche de Liberté, dont l'acronyme évoque également nos noms : Scorpius, Neil, Albus, Rose, Léto. Les folies qu'on fait, quand on a onze ans et qu'on vient de quitter le giron familial...

Ça ne s'est évidemment pas fait tout de suite, bien sûr, Albus et moi, étant cousins et ayant toujours su que nous ferions nos années de Poudlard en même temps, alors nous étions déjà très proches. Il est allé à Serdaigle, je suis allée à Gryffondor. Très tôt, à nos rendez-vous pour discuter, rire, réviser et faire à peu près n'importe quoi, il a convié Léto Williams, petite Poufsouffle aux cheveux châtains et aux sourires enchanteurs. De mon côté, j'ai amené Neil Finnigan, fils d'un vieil ami de mon père, qui fit sa rentrée en même temps que nous et qui montra rapidement un certain talent pour l'ironie, le sarcasme et toutes sortes de moqueries.

En ce qui concerne Scorpius, ça n'arriva qu'après les vacances de Halloween. Il vint simplement me parler à la bibliothèque un matin de novembre et son insertion dans notre petit groupe fut très rapide.

Je repensai à tous ces moments passés ensemble en arrivant au sommet. Toujours sans un mot, Finn nous tendit à tous une bière et nous trinquâmes avec le plus grand sérieux. Je suppose que je devrais maintenant vous dire deux choses : la première, et je n'en suis pas fière, c'est que je n'ai pas pensé à l'histoire du lieu, je n'ai pas pensé que c'était ici qu'était mort un homme que mes deux parents respectaient infiniment et la deuxième, c'est que, en dépit des apparences, je ne suis pas suicidaire.

Léto, notre sauveuse à tous, avait commencé à parler pour nous changer les idées et nous en sommes venus à nous demander s'il y avait des sécurités dans le château, pour éviter que les élèves soient blessés. J'étais déjà au bord du précipice.

-On n'a qu'à essayer.

Assise sur le parapet, ma bière à peine entamée reposant à côté de moi et mes cheveux au vent, je devais avoir une allure de folle. Ils me regardaient tous et j'eus une furieuse envie d'éclater de rire.

-Hors de question, chérie., me dit Léto d'un ton sévère, ponctuant sa phrase de ce gentil mot qui signifie généralement qu'elle doute de la santé mentale, voire de l'intelligence de quelqu'un.

-Et s'il n'y a pas de protection ?, renchérit mon cousin.

Les deux autres ne dirent rien. Neil avait cet air désespéré sur la figure qui signifiait qu'il savait déjà ce que j'allais faire. Scorpius me regardait assez tristement, avec le recul, je pense que lui se souvenait vraiment de l'histoire de cet endroit, mais j'étais bien trop absorbée par ma propre histoire pour y songer à deux fois.

Je m'étais mise debout sur le bord. Je n'ai pensé à rien, en petite égoïste que j'étais, pas pensé à la frayeur que j'allais faire aux autres, pas pensé aux conséquences une seule seconde. Je glissai déjà alors que j'entendais le cri de mon cousin. La chute s'est déroulée comme un dans un de ces rêves où on tombe, on tombe, on tombe...

Et puis, tout a ralenti, comme si l'air me soutenait et j'ai atteint le sol avec la douceur d'une caresse. Ce que j'ai ressenti... était trop fort pour être décrit. J'ai sorti ma baguette et fait jaillir une gerbe d'étincelles pour montrer que j'allais bien. Léto m'a suivie, Albus en a fait de même puisqu'il n'était jamais loin derrière elle. Neil est arrivé ensuite, les joues roses, et ses cheveux blonds foncés et m'a serré un moment dans ses bras. Scorpius fut le dernier, mais nous l'accueillîmes à grand cris.

Ce fut sur cette dernière note de folie que se termina nos sept années de scolarité à Poudlard, mais certainement pas notre amitié : nous avions dix-huit ans et la vie devant nous.

Albus et moi, à la fois afin d'acquérir de l'indépendance et de rassurer nos parents, prîmes un appartement ensemble. Neil en loua un aussi, Léto s'installa dans un studio et quant à Scorpius, eh bien, quel intérêt de déménager quand vous avez un permis de transplaner que vous adorez utiliser et que vos parents ont un véritable manoir dans la campagne anglaise.

Niveau carrières, nous nous étions également décidé. Finn et moi allions devenir médicomages, Scorpius Auror. Léto se lançait dans des études de Sortilège pour entrer plus tard au Ministère et Albus prévoyait de travailler dans un journal ou une maison d'édition.

Nous passâmes nos vacances chez les uns ou les autres, à rire, faire la fête et se relaxer, mais il fallut grandir bien vite quand la rentrée arriva. Les premiers mois se passèrent si vite que j'eus à peine le temps de les voir passer. Nous vivions une vie sans temps morts, passées entre les études, les fêtes...

Tout changea, un matin, lorsque, avant d'aller en cours, je passai réveiller mon cousin. Je n'ai pas frappé à la porte et, honnêtement, ça a été ma première erreur. La deuxième, sans doute, a été de pousser un hurlement. Pas un petit cri de surprise, pas une exclamation. Un vrai, grand et fort hurlement. Mais il faut dire que ce n'est pas tous les jours que vous voyez votre cousin au lit avec votre meilleure amie.

Toujours en hurlant, je me suis couvert les yeux et j'ai couru à la cuisine, en manquant tomber et en renversant plusieurs choses sur mon passage. J'ai finalement débouché la bouteille de vodka et ai bu à grandes lampées jusqu'à ce que je me sente capable d'ouvrir les yeux. Ce fut pour voir Albus devant moi, à demi-nu, et Léto, enveloppée dans sa couette, tous deux paraissant assez embarrassée, mais mon amie eut tout de même la présence d'esprit de me retirer des mains la bouteille, arguant qu'il était un peu tôt pour se perdre dans les vertiges de l'ivresse. Nous finîmes par parler, avant que je ne partes et j'ai accepté de ne rien dire aux autres, tant qu'ils ne l'auraient pas eux-mêmes annoncés à leurs parents. J'arrivai en cours un peu ivre, ce qui fut difficile à expliquer à Neil, mais enfin, il m'accorda le bénéfice du doute, pour je ne sais plus quel mensonge je lui racontai.

Sentant le vent tourner, ils finirent par avouer leur relation à tout le monde, et il faut bien le dire, ça ne changea pas grand chose par rapport à avant. Ils avaient déjà une relation tellement fusionnelle, que nous étions déjà plus ou moins habitués à les voir ensemble tout le temps. Ce fut un peu plus difficile de s'habituer aux baisers, aux clins d'œils, aux regards et aux allusions, surtout pour moi. Le studio de Léto étant, en fin de compte, bien plus loin de l'Université que notre appartement, elle s'installa plus ou moins avec nous. J'eus du mal à le gérer.

C'est plutôt étrange de voir ses meilleurs amis ensemble, on a l'impression d'être la cinquième roue du carrosse, d'être resté coincé à ses treize ans, alors que vos amis ont tous vieilli et évolué. Ce n'était probablement pas aussi grave, mais c'est ainsi que je le ressentais. Et plus elle s'installait, plus j'avais envie qu'elle s'en aille. Je les supportai tout de même un mois, mais, sentant que j'allais finir par craquer, je me décidai à leur parler.

Un soir, je toquai à leur porte et Albus m'invita à entrer. Il était allongé à plat ventre sur son lit et révisai ses cours. Léto lisait un livre, sa tête reposant dans le dos de mon cousin. Les mots sortirent de ma bouche sans que je les comprenne réellement...

-Il faut que je déménage.