Bien le bonjour, mes chers readers.
Je reviens après des années d'absence, pour commencer une nouvelle fiction (que je ne finirais absolument pas, je le sens) tandis que deux autres sont toujours en stand-by, ha, ha, ha, applaudissez-moi. Sauf que j'avais cette idée qui me trottais dans la tête et qu'il fallait que je la mette quelque part. En premier lieu, je n'avais absolument pas ces deux personnages en têtes, enfin, je n'avais absolument pas Harry Potter en tête, faut l'avouer, mais parce que je suis beaucoup plus à l'aise à écrire des fictions sur HP, bah, fallait essayer. On verra le résultat dans vos commentaires.
Il faut bien penser que c'est un UA donc les personnages ne sont pas forcément égaux aux livres/films dont ils sont tirés. Mais je respecte leurs auteurs/créateurs en tout bien tout honneur, faut pas se leurrer.
Je vous laisse découvrir ce petit "preview", on va l'appeler comme ça.
des câlins.
L.
Les super-héros n'existent pas. La preuve, je suis toujours en train de m'étouffer dans mon propre sang sur le sol miteux de la cuisine. J'ai arrêté de rêver aux super-héros au premier coup reçu. Sauf que je ne m'en rappelle même pas alors ne me demandez pas de vous le raconter. J'aurais mieux fait de ne jamais m'arrêter de rêver. Au moins, j'aurais eu une raison qui m'aurait poussée à courir partout sauf ici. "Les rêves, c'est pour les tafioles, gamine." Merci, papa, pour cet encouragement qui ne me sauvera pas la vie quoiqu'on en dise. Encore heureux que tu n'es pas là pour me voir me démener à me relever avec un bras cassé. Un. Deux. Trois. Inspire. Expire. Tu peux le faire. Il est parti s'acheter un paquet de clopes. La mère est en train de comater dans le lit. T'as dix minutes pour foutre le camp de cet appartement miteux. La porte est à ta droite. Il faut juste que tu évites de t'écrouler sur le canapé franchement dégueulasse et qui pourtant à cet instant parait paradisiaque. Putain. Le con a fermé la porte à clé. Ouais, il est pas si con que ça alors... Le bonheur de sentir la fraîcheur du bois contre mon visage ensanglanté est indescriptible. Sauf que s'appuyer trop longtemps sur une arcade qui commence à bleuir n'est pas le meilleur moyen de soulager la souffrance. Mes yeux sont en train de se fermer tout seul, mauvais signe. Il faut que je sorte de là avant de m'effondrer. Je vois cinq solutions. Soit j'essaie de trouver le deuxième set de clé qui doit être sous la pile de saleté dans le coin de la chambre, merci mais non ; soit je défonce la porte mais je n'y sens qu'un bon moyen de me déboîter une épaule ; soit j'attends qu'un de ses voisins passent et quitte à réveiller la vieille, je hurle au désespoir, sauf que les mecs sont autant miteux que l'immeuble entier, donc c'est à s'imaginer le bonheur qu'ils auront de voir une femme seule et faible dans un état catatonique ; soit j'appelle les flics et ils mettront bien plus que mes sept minutes restantes pour arriver, donc je serais déjà morte et enterrée avant de les voir arriver ; soit je passe par la fenêtre mais on est au deuxième et je ne suis pas assez chanceuse pour tomber sur un tas de matelas pour amortir ma chute.
Cinq solutions qui ne mènent donc à rien, si ce n'est à le voir revenir toujours aussi laid et prêt à en découdre avec moi si je me mets entre lui et la chambre où se trouve le vagin qu'il veut remplir toutes les cinq minutes. Et pour information, je suis pas fan de ma vie mais je ne veux pas la perdre non plus. Le gâchis. Je pourrais faire tellement de choses. Mais pour l'instant, j'en ai qu'une en tête. Parce qu'en désespoir de cause, faut bien que je me casse de là ; j'attrape mes clés, mon sac, mon téléphone et compose le numéro d'urgence. "Service d'urgence, j'écoute." J'espère sincèrement qu'à force de vouloir m'étouffer avec ces grosses pattes de macaque, le mec m'a pas écrasé la trachée. "Je me suis faite agressée au ..., je ne peux pas partir, il a fermé la porte sans laissez les clés." Ma voix ressemble à un tuyau d'aération bouché. Je me sens super glamour à cet instant, c'est pas possible. "Nous avons une unité à proximité, nous vous l'envoyons immédiatement." Pour vous, immédiatement, c'est dans dix ou quinze ans ? "Restez avec moi au téléphone, madame." D'où tu m'appelles madame ? Ma voix me fait si vieille que ça ? "Madame, donnez moi votre nom." Attends, je tiens plus debout, je dois m'appuyer contre le mur. Je me suis faites passée à tabac par un mec de 40 kilos de plus que moi, j'ai du mal à respirer, la tête qui tourne et les orifices qui pissent le sang et tu veux que je me concentre sur des trucs pareils ? "Je..." Merde, comment je m'appelle déjà. "Madame, vous êtes avec moi ? Donnez-moi votre nom, s'il-vous-plait." C'est horrible ce que ça fait un mal de chien quand j'avale. Et le gout du sang est absolument dégueulasse. "Madame ?" C'est à se demander quand est-ce que je prendrais jamais l'habitude de cette sensation. "Je m'appelle ..." Allez, là, en trois secondes, il faut soit que je retrouve mon nom, soit que je me l'invente. Est-ce que vous n'avez jamais remarqué que mon est nom à l'envers ? "Madame ?" J'ai juste envie de balancer le téléphone contre un mur à force de tous ces "madames". "Margaret. Je m'appelle Margaret." "Margaret, je vais avoir besoin de votre nom de famille." Ouais, non, là, t'en demandes un peu trop sur mon compte. A croire que tu veux juste pouvoir me stalker en toute liberté. "Madame ?" "Margaret... Thatcher. Margaret Thatcher." Un silence. J'ai raté un truc ? Non, parce que, je l'avoue, je ne m'appelle pas Margaret, ni Thatcher. Je ne sais même pas d'où ce nom m'est venu. "C'est une blague, madame ?" Oh oh. Je crois que j'ai fait une boulette. "Je ne me souviens plus." Trois minutes. J'ai l'impression d'être dans un film avec le décompte. Surtout que je ne sais même plus le moment où il est parti donc autant, le temps est déjà écoulé. "La patrouille... Quand ?" "Elle arrive, madame, patientez encore un peu." Traduction, elle a dû se paumer en chemin ou s'être arrêtée pour acheter un beignet pour la route.
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Depuis quand je suis assise contre le mur ? Merde. "Police, ouvrez la porte !" J'ai oublié que j'avais du sang dans la bouche, respirer est alors une option un peu plus difficile que prévue et donc prendre une inspiration sous le coup de la surprise est complètement atroce. Je tousse comme une perdue. "On défonce. Ecartez-vous !" Je déteste le bois. Quand ça éclate, ça part en des dizaines de petits morceaux qui se transforment en écharde sous la peau qui deviennent impossible à enlever. Tandis que les armes à feu, tant qu'ils n'ont pas tirer, les balles ne se logent pas sous la peau et tout est bien. Après, avoir une arme braquée sur soi, c'est pas non plus très joli, mais c'est mieux que d'avoir le crâne défoncé. "RAS !" "Une femme dans la chambre !" Je l'entends crier au loup. Elle est vraiment stupide parfois. En fait, elle est stupide tout le temps vu qu'elle est tout le temps sous l'effet des stupéfiants. "Qu'est-ce qui se passe, ici ?" Et encore une fois, j'oublie que mon œil est enflé et qu'il vaut mieux éviter de relever les sourcils de frayeur sous peine de se retrouver la tête dans la vase. "Les mains en l'air !" "Mais merde, putain, qu'est-ce que vous foutez là !?" "Madame, tout va bien ? Vous m'entendez ?" Il est là. Il est là. Il est là. "Madame, vous êtes en sécurité, j'ai besoin que vous me regardiez." Il est là. Il est là. Il est là. "Madame !" J'ai quelque chose qui me bloque la vue. Mais je sais qu'il est toujours là. Les mains dans le dos, les hommes qui le tiennent pendant qu'il se débat. La femme à côté qui essaie de se débattre malgré ses muscles engourdis par l'héroïne. Je vois tout sans le voir. Je me suis imaginée cette scène des centaines, des milliers de fois sans la mettre à exécution jusqu'à aujourd'hui. La seule chose que je n'avais pas prévu, c'était qu'on me bloque la vue. Parce que ce moment, cet instant où on leur met les menottes, où on leur cite à la manière d'un perroquet qui l'aurait fait des centaines de fois pour des centaines d'affaires, cet instant-là, c'est mon moment de victoire. Et ces deux hommes accroupis à côté de moi, tentant de me remettre d'aplomb, l'un me foutant une lumière dans l'œil et m'aveuglant encore plus, et l'autre m'observant comme si j'allais m'effondrer à chaque instant, ne m'aide absolument pas à le savourer. Crois-moi, mec, je ne m'effondrerais vraiment que lorsqu'ils seront derrière les barreaux. Quoique, à voir ses yeux bleu-verts me regarder comme ça ou à sentir les mains du beau blond me palper le visage en évitant les parties sensibles, merci mon Dieu, je pourrais tout aussi bien m'effondrer de chaleur. "Espèce de petite pétasse !" L'homme aux yeux bleus me regardent un peu plus comme pour juger de mon état. Mon état va très bien, merci, mais si on pouvait aggraver le leur. Il me fait un signe de tête, pose une main sur l'épaule de son coéquipier et se relève en aboyant des ordres. "Chef de file." Lumière me regarde et m'offre un gentil sourire compatissant. D'accord, ma voix doit vraiment être merdique si un mec pareil me prend en pitié. "Ouais, chef de file. Mais on n'est pas vraiment une patrouille de police en fait." Je n'ai pas le temps de demander plus d'explications qu'il m'injecte un sédatif dans le bras et m'endort. Le salaud.
A vos claviers !
L.
