One piece 00 :
Sur une île des plus banales, une jeune fille marchait le long de la plage, cheveux au vent et chaussures en mains pour mieux sentir le sable sous ses pieds. Ses orteils s'enfonçaient dans la chaleur du sol et la peau découverte prenait le soleil le temps de la balade.
Regardant au loin, la jeune femme vit trois caisses échouées sur la plage, et se décida donc à aller vers elles, regarder ce qu'elles pouvaient bien renfermer dans la première il y avait plusieurs cartographies d'îles qui étaient, apparemment, du Nouveau Monde. Dans la deuxième, il y avait un étrange fruit ressemblant à une mangue bleu ciel et avec des arabesques noirs dessinées sur la peau dudit fruit. Elle décida de le manger, tant elle avait faim et qu'il semblait appétissant, et son goût était exactement celui d'une mangue ordinaire, quoiqu'un brin salé en arrière goût. Enfin de la troisième caisse sortait des petits gémissements plaintifs, elle s'empressa alors d'ouvrir la boîte pour en sortir un petit chiot pas plus grand que la taille de sa main, ainsi qu'un oisillon aussi grand que le bébé chien. Elle les prit délicatement dans ses bras, les installant confortablement dans le creux du coude et en les entourant du foulard rouge qui entourait précédemment son cou.
Les cartes et ses chaussures dans une main, ainsi que les animaux confortablement installés contre elle et dormant profondément avec de petits soupirs pour le canidé et des halètements pour le volatile, c'était ainsi que la châtaine alla chez elle au pas de course. Les bébés devaient avoir faim, soif et devaient être très fatigués. Elle leur fit un petit brin de toilette pour enlever l'eau de mer de leurs poils ou plumes, leur fit un biberon chacun (avec différentes poudres de lait pour pouvoir s'adapter aux besoins de chaque animal), leur fit boire un peu d'eau sucrée et les mit dans des paniers en osier sans hanses qu'elle remplit avec des plumes d'oie et avec une petite couverture chaude sur laquelle elle les posa. Chacun dans son petit panier, les deux bébés dormaient désormais profondément. L'oisillon avait quelques petits spasmes de froid, la jeune brune le couvrit alors avec un léger drap qu'il pourrait enlever d'une simple coup d'aile ou de queue.
Lorsque la demoiselle regarda dehors, elle vit que le soleil commençait à se coucher. Elle alla donc en cuisine pour se préparer un petit plat qu'elle mangea prestement et alla se coucher sur le toit de sa belle petite maisonnette, assez grande pour une personne. Elle se laissa bercer par les doux rayons orangés du soleil couchant. Elle habitait une île inter-saisonnale, c'est-à-dire que son île faisait toutes les saisons au lieu de n'en faire qu'une comme la majorité, voire toutes les autres, des îles de Grand Line. En ce moment, c'était le printemps. Fin printemps pour être exact, et les températures commençaient doucement à chauffer. Pour elle, rares étaient les jours de repos comme celui-ci. Ce genre de congé, elle ne pouvait en compter qu'un ou deux par an. Oh bien sûr, elle s'en contentait ! Mais parfois, elle se dit qu'être une prêtresse de l'île s'avérait être tout sauf magnifique. Tout à ces défauts, mais son travail encore plus.
Ça faisait deux ans déjà qu'elle était devenue prêtresse, mais rien, absolument rien ne pourrait lui faire changer d'avis sur son travail. Bien qu'elle l'adore, énormément, elle n'en pouvait plus, ne le supportait plus. Elle voulait changer de voie, devenir quelqu'un d'autre, mais un bloc se faisait et jamais elle n'arrivait à surmonter cet obstacle. Être prêtresse avait énormément d'avantage, comme le fait qu'elle avait un logement et de la nourriture entièrement gratuitement. Après les désavantages portaient seulement sur le travail. Elle connaissait désormais l'Ancienne Langue de l'île, la seule langue parlée par les prêtresses entre elles, et la seule utilisée lors des rites mortuaires ou de bénédictions. Cette langue était très belle, riche et soutenue et la parler ne lui posait pas de problème. Non, le seul problème, c'étaient les commérages que faisaient entre elles les prêtresses sans que personne ne comprenne quoi que ce soit, sauf les autres, bien sûr.
Ensuite, il y avait aussi la protection de l'île qui demandait beaucoup de temps, d'organisation et d'efforts. Dès qu'il y avait des marines, des pirates ou des bateaux marchands, les gardes côtes le notaient dans un carnet spécial qu'ils changeaient toutes les semaines. Ils notaient en détails les cargaisons, le personnel du bateau de la marine, le nombre de pirates, dessinaient le pavillon des pirates... Ce genre de choses. Les prêtresses sont aussi les gardes côtes de l'île. Parmi elles, il n'y avait qu'un seul garçon Aedan, un grand blond aux yeux verts pommes qui peuvent illuminer la nuit de par leur éclat. Il est beau, il n'est à n'en pas douter, mais c'était un garçon assez spécial qui, étrangement, ne parle qu'à elle. Un jour, elle lui a demandé pourquoi, et il lui a répondu : « Tu n'es pas comme tout le monde, tu es spéciale. Tu dégages une aura différente et elle me rassure. Tu me rassures. » Elle n'avait pas parfaitement compris, mais elle savait que c'était un compliment. Normalement.
Aedan, c'est le genre de garçon qu'on a un peu de mal à cerner. Tantôt il peut être doux comme un agneau quémandant des caresses et l'instant d'après il peut devenir aussi méchant qu'un loup enragé. Le plus généralement, c'était lorsque quelqu'un tentait de s'approcher de la jeune demoiselle, que ce soit une prêtresse ou un simple gens du village. Aedan était un peu comme son grand frère, et il le lui rendait bien. Elle ne savait pas grand chose de lui, et lui n'en savait pas beaucoup sur elle non plus, d'ailleurs, mais elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance et que si un jour il l'attaquait, ce serait parce qu'elle aurait fait quelque chose d'horrible qui devait être puni. Et même si ce n'est pas ça, il aura une bonne raison de le faire, elle en était certaine.
Ça faisait maintenant un mois que j'ai recueillit mes deux petits chéris. Le chiot s'avérait en fait être à moitié loup et l'oiseau était en réalité un phœnix aux plumes de feu bleues, très rare. Mon chien a désormais pour nom Ùll et mon phœnix, Anann. Pendant ce mois où je les ai élevés, Ùll a prit une bonne quinzaine de centimètres et Anann, cinq. Ils grandissaient chacun à leur rythme et étaient vraiment trop adorable pour être réels. Ils arrivaient tout le temps à m'attendrir, chacun à sa façon. Ùll me faisait des yeux de chien battu et Anann penchait sa tête sur le côté en me regardant droit dans les yeux. Qui ? Qui pourrait résister à ces regards trop mignons ? Qui, qu'il se montre ! Je ne peux vraiment rien leur refuser... Qui, même, a autorisé aux animaux d'être si attendrissants ? Ce n'est pas juste !
Bref. J'étais en ce moment au temple avec Aedan et nous devions préparer la salle principale pour le rite mortuaire qui allait se dérouler dans l'après-midi. Nous accrochions de-ci de-là des fleurs blanches de toutes sortes, principalement des lys et des roses. Nous disposâmes sur la table du cercueil un magnifique drap rouge aux bordures blanches et quatre vases remplis de fleurs blanches. Chez nous, la tradition était que le défunt soit habillé de blanc et que les gens de l'enterrement le soit aussi. Le noir et le rouge sont les couleurs principales des prêtresses et des gardes côtes, alors, pour ne confondre personne, les gens s'habillaient tous dans toutes les autres couleurs, sauf le noir et le rouge. Ce qui fait que lors d'enterrements, l'assistance était entièrement vêtue de blanc, tout comme le défunt.
Nos rites et coutumes peuvent sembler absolument étranges, ce qui n'était pas totalement faux, mais les prêtresses n'y étaient pour rien. C'est la Mère du lieu qui a ordonnée cette loi. Et qui sommes-nous pour défier la Mère ? Des moucherons, rien de plus. En parlant de la Mère, je suis sa successeur. Je ne l'ai pas choisi et j'aurais préférer ne pas l'être, mais encore une fois, ce n'était pas les prêtresses qui avaient choisies, ni la Mère cette fois, mais les habitants de l'île. Ils devaient voter pour la plus forte, la plus égale et la plus compréhensive prêtresse de l'île pour en faire la prochaine Mère. Et j'avais vraiment tout sauf envie de le devenir. Moi, j'avais envie de liberté, et le poste de Mère ne m'en offrirait plus du tout. Déjà que je me bats pour mes jours de liberté, j'aimerais en profiter pour toujours ! Personne n'arrive à le comprendre ça ? Punaise...
Une fois cette corvée terminée, je m'offris le luxe d'une sieste sur le toit du temple, sous la douce couverture des rayons de soleil. Personne ne venait ici, sauf moi. C'était totalement reposant et en même temps je me faisais plus facilement déranger par la nature environnante. Un bruissement d'ailes, le chant d'un insecte, le murmure du vent, les baisers des papillons... J'ai appris avec le temps à différencier toutes les sortes de bruits présents autour du temple. Ça me relaxait, m'apaisait et me reposait à un point où j'aimerais que jamais ça ne s'arrête.
J'ai fait une découverte il y a peu. Enfin, le lendemain de ma trouvaille sur la plage à vrai dire. Un tatouage en forme de trou noir tribal est apparu de je-ne-sais-où sur le bas de ma nuque. C'est une autre prêtresse, offusquée, bien entendu, qui me l'a fait remarquer en criant et en le pointant du doigt avant de s'enfuir prévenir la Mère. Mère qui ne l'a écouté que d'une oreille avant de me convoquer dans sa partie du temple. J'y étais allée en traînant des pieds et en pestant sur la stupidité de cette gonzesse, qui a seulement deux ans de plus que moi d'ailleurs, et une fois arrivée, j'ai tout raconté sur ce qui m'était arrivé. La Mère en a déduit que le fruit que j'ai mangé était un fruit du démon et qu'il restait maintenant à définir de quelle sorte. Zoan ou un des deux autres, dont je ne me souviens plus les noms. Je n'y avais pas vraiment réfléchi, mais pouvoir se transformer en animal doit être vachement cool !
Il y a deux semaines, alors que je chantais les paroles d'une chanson dans l'Ancienne Langue, ma langue à fourchée et j'ai dit « Lámh » au lieu de « Lamh » et dans ma main est apparue une épée de deux fois mon bras entier en taille de lame, et seulement de lame. L'épée, enfin le nodachi était tout bonnement magnifique, mais il m'avait tellement surpris que je l'ai lâché. Il s'était retrouvé au sol, inerte, et pour m'assurer que je n'avais pas rêvé, j'ai de nouveau répéter « Lámh » et l'arme s'était encore matérialisé dans ma main. Alors pour rigoler, j'ai dit « Wrist » qui signifie poignet et un fouet est apparu à la place du nodachi. Pour que j'explique ma normalement blague, « Lámh » signifie bras, alors je me suis dit que dire « poignet » serait marrant. Et voilà où j'en suis. J'ai appris à manipuler plusieurs de mes armes, surtout les lames en fait, en deux semaines. Pour faire apparaître une arme, il suffit que je cite une partie précise et visible du corps humain. Si je dis « langue » ou « intestin », il ne va rien se passer et j'aurais gaspillé ma salive pour rien. Pour l'utilisation des armes de corps à corps, c'est simple, je ne fais rien. Pour la simple et bonne raison que je savais déjà m'en servir avant et en plus parce que je ne peux m'entraîner avec personne pour cette spécialité-ci. Pour les armes à grande distance, je vais m'isoler dans la forêt et je m'entraînerai tranquillement, sans me soucier du bruit que je pouvais bien faire, surtout avec mon arme à feu. Pour les armes à moyenne distance, je gérais, y avait rien de compliqué !
Depuis, je m'entraînais régulièrement et comme une forcenée lors de mes tours de garde pour la surveillance de la côte. C'était un travail plutôt éprouvant, ennuyant et compliqué. Il fallait tout noter en Ancienne Langue (bon ça encore, ça va), compter des trucs chiants, écrire des trucs chiants, et j'en passe ! Le moment de la journée que je préférais après tout ça, c'était de m'occuper de mes animaux chéris. Ils grandissaient plutôt vite en ce moment, sûrement une poussée de croissance, et j'étais tellement fière d'eux ! Mon phœnix arrivait désormais à voler comme un grand, mon chien courait très vite et commençait à chasser le petit gibier. Ùll s'était même fait des amis permis les loups de l'île apparemment et Anann s'en était fait avec les aigles et les faucons du coin. Chacun sa vie, chacun son domaine de prédilection. Complémentaires et joyeux, c'était ainsi que je les décrivais. J'étais tellement heureuse de les avoir rencontré, choyé, protégé, nourris et en avoir fait mes amis. Ça me semblait tellement irréel...
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Un mois passa encore. Dans deux semaines se déroulerait mon anniversaire, et ce jour-là je deviendrais Mère. L'ambiance sur l'île commençait sérieusement à me taper sur les nerfs et ils étaient à vifs ! Tout le temps en train de me tourner autour, en train d'essayer de me faire choisir une robe, puis une autre, toujours en train de vouloir de moi comme professeur particulier pour son enfant, de me donner des « offrandes », de me chouchouter, de me choyer, de me pouponner... Je n'en peux plus ! Tout simplement ! Ils me gavent ! Que se soient les villageois ou les prêtresses ! Seul la Mère ne disait rien et regardait de loin avec un air mélancolique. Pourquoi elle ne pouvait pas garder sa place pendant encore quelques années ?! Déjà qu'avant tout le petit monde déjà cité m'agaçait facilement, alors maintenant je n'en pouvais plus ! Le seul à ne rien dire et à souffler de désespoir à ma place était Aedan ! Nom de Dieu, heureusement qu'il y avait mon frère de cœur, parce que sinon c'est sûr, j'aurais explosé et fait raser ce village en une nuit ! Adieu tout le monde, à la revoyure ! Ah... Faut que je me calme, je vais faire exploser une durite sinon.
J'étais en ce moment cachée dans une petite pièce où presque personne n'allait : la salle des conjurations et expiations. Seule la Mère et « l'Élu(e) » étaient autorisé(e)s à entrer ici. Il paraissait que s'il y avait une Mère, c'était parce qu'il y a longtemps notre île était maudite et que seuls les plus puissants de l'île, tant physiquement que psychiquement, pouvaient repousser la malédiction. J'ignorai toujours ces tissus de mensonges et déclarai un jour ceci à Aedan qui m'écoutait avec attention : « S'il y a une Mère sur cette île, c'est tout simplement parce que les humains, peut importe qu'ils soient pirates, marines ou simples gens, ils ont besoins d'un chef pour les guider. Que ce soit sur le bon ou le mauvais chemin. Ils ont besoin d'un exemple vivant. Les pirates ont un capitaine, les marines ont les amiraux, les villageois des maires et nous avons la Mère. Face au quotidien, les gens, s'ils étaient seuls chaque jour, ne pourraient pas vivre bien longtemps, car ils mourraient trop facilement. Avec quelqu'un à suivre, on peut plus facilement s'imaginer un futur et faire comme quelqu'un d'autre. Moi je n'ai personne à suivre, personne que je désire suivre, et c'est pour ça que j'aimerais partir loin d'ici et trouver un but autre à ma vie que ce qu'on m'oblige à devenir. J'aimerais être totalement libre de mes choix. ». Aedan m'avait sourit et m'avait baisé la tempe avant de me serrer contre lui dans une étreinte réconfortante. Il m'avait soufflé qu'un jour nous partirions tous les deux sur Grand Line, que nous rencontrerions des gens divers et variés, d'autres coutumes que la notre, d'autres dieux que celui en lequel je ne crois plus... Tellement de promesses qu'il risque de ne sûrement pas tenir... Mais je n'avais pas le choix. Enfin j'ai toujours le choix, mais je n'arrive pas à choisir.
Je ressortis de la pièce dans laquelle j'étais enfermée, regardai à droite puis à gauche, ne vis personne et courus jusqu'au toit sur lequel je m'allongeai. Un léger bruit de tuiles me fit ouvrir un œil c'était Anann qui venait de se poser à mon côté et qui maintenant frottait sa tête contre mon cou, ce qui me fit sourire. Je caressai tendrement les plumes de mon oiseau et ce dernier sauta pour atterrir lestement sur ma poitrine sur laquelle il se roula en boule. Il me fit profiter de sa chaleur ainsi couché sur mon cœur et ma main posée sur son doux dos duveteux le détendait facilement. Ensuite, un autre bruit de tuiles se fit entendre c'était Aedan qui venait de débarquer.
-Je suis si facile à repérer ?
Il me jeta un regard avant de me répondre avec un léger sourire en coin :
-Non, mais je me doutais bien que tu étais là. C'est un des seuls endroits dans lesquels tu arrives à te détendre, et avec ce qui se passe en ce moment, tu as bien droit à des moments de répits.
Je soupirai en réponse et dodelinai de la tête de son côté. Je le regardai un peu avant de fermer les yeux. La chaleur des rayons de soleil m'était tellement bénéfique que je n'arrivais à piper mot et que je me laissais aller dans les bras de Morphée pour une petite sieste.
Je ne pouvais absolument pas m'attendre à ce qui allait m'arriver. Mais en tout cas, j'ai bien flippé !
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Chers lecteurs, voici la fin de ce prologue ! Qu'en avez-vous pensé ? Bon, mauvais ? Quelles suppositions pourriez-vous faire sur ce début d'histoire ? Que va-t-il se passer ensuite ?
Voilà, voilà, c'est tout pour le moment !
Je souhaite juste rajouter que le premier chapitre est écrit, il ne me reste plus qu'à le poster et le deux est déjà en cours, mais je préviens juste que je n'ai pas prévu de planning bien précis pour cette fanfiction, je peux juste vous dire que le chapitre premier sortira normalement (si je n'oublie pas) mardi prochain !
Bref ! J'espère que tout ceci t'auras plu, et peut-être aurais-tu la bonté de me laisser une Review... ? S'il-te-plaît... ? Pleaaaase... ?
Privet !
