Bonjour à tous! Nouvelle fic assez sombre pour commencer mais je tâcherai de vous faire un peu rire de temps à autre. A vrai dire, j'ai cédé à la facilité en montrant un monde magique après la défaite définitive de Voldemort, sans la décrire. Bah oui, c'est nul, mais ce genre de détail me bloque pour écrire mon autre fic en cours, donc j'en prends de la graine et je m'adapte. Euh, sinon ce serait très gentil de reviewer un peu, ça me donnera du courage. Bonne lecture!
Harry remuait le contenu de son verre ainsi que de sombres pensées. Il attendait Arthur Weasley au Chaudron Baveur, en avance de trois quart d'heure sur l'horaire qu'ils avaient fixé. C'est que le projet initial d'Harry avait été de se promener sur les bords de la Tamise pour se remettre de ses adieux à Hermione. Et puis finalement, il avait estimé en la voyant disparaître de sa vie dans un tourbillon de suie qu'il aurait besoin de quelque chose de plus radical.
Evidemment, son absence n'était que temporaire, comme elle n'avait cessé de le lui répéter. Hermione partait à Salem pour étudier la presse magique, dans l'optique de créer un journal indépendant ET intelligent, selon ses propres termes. Son cursus d'étude ne devait durer qu'un an mais, connaissant Hermione, Harry était prêt à parier qu'elle trouverait quelque chose d'autre de passionnant à étudier Outre-Atlantique, et que le séjour pourrait se prolonger un certain temps. Et bien sûr, elle réussirait à faire passer tout cela pour étranger à ses rapports tumultueux avec Ron et son besoin de prendre des distances. Harry se sentait plus seul et délaissé que jamais : Ginny, et maintenant Hermione, l'avaient quitté jusqu'à présent. Quel serait le prochain ? Ron ? Fred et Georges ? Lupin ?
La fin de la guerre aurait dû incarner la fin des complications, dans l'idée que s'en faisait Harry. Et puis en fait, non. Il avait eu tort de s'imaginer, plus ou moins consciemment, que les gens qui ne portaient pas le poids du devenir de la communauté sorcière britannique n'avaient pas d'ennuis, et ne poursuivaient pas de chimères. Evidemment, tout dans sa vie avait tourné autour de Voldemort, de son enfance chez les Dursley à son parcours à Poudlard, puis en dehors. Ses amours eux-mêmes avaient été paramétrées par Voldemort, indirectement. En fait, sa victoire sur Voldemort huit mois plus tôt lui avait certes pas mal simplifié la vie, mais elle n'avait pas tout ramené à l'idée qu'il se faisait de la normale : nombre de ses amis étaient morts ou gravement infirmes, Molly n'en finissait pas de pleurer Percy, Ron et Hermione demeuraient incapables d'avoir une relation normale et enfin, Ginny n'était pas revenue de son exil français.
Sentant qu'elle courait un très grand danger, Harry avait supplié Molly de l'envoyer dans la famille de sa belle-fille dans le plus grand secret, ce qu'elle avait fait. Malheureusement pour lui, pendant qu'Harry s'évertuait à casser de l'Horcruxe, Ginny se faisait conter fleurette par un beau Frenchie de Beauxbâtons. Elle n'était revenue que trois fois en huit mois, et Harry avait systématiquement été invité à séjourner au Terrier pendant ces quelques semaines. Il soupçonnait Mrs Weasley d'espérer que sa fille en revienne à ses amours de Poudlard, mais cela semblait peine perdue. Pourtant, Harry aurait également souhaité cela, et ne manquait pas une occasion de passer du temps avec son ex, qui ne semblait pas vouloir le fuir elle non-plus. Et puis un jour, n'y tenant plus, il l'avait rejointe dans sa chambre et lui avait demandé de lui expliquer. « Harry, tu seras toujours l'amour de ma vie, tu sais, mais les choses ne sont pas si simples. Je n'en pouvais plus de me ronger les sangs pour toi, je devenais folle. Antoine m'a aidé à surmonter ça, il m'a changé les idées. J'étais de nouveau comme une gamine qui glousse et rougit, et tant d'insouciance me faisait beaucoup de bien. Oh, bien sûr je ne l'aimerai jamais comme je t'aime toi, mais cela vaut mieux. Je ne supporterai pas la moindre faiblesse de ta part. Voldemort anéanti, que devient le héros dont je suis tombée amoureuse ? Un fonctionnaire du Ministère parmi tant d'autres, un larbin de Scrimgeour ? Avec un autre homme, je supporterai la routine et l'encroûtement, mais avec toi, non. Prends ça comme une preuve d'amour. » Harry avait du mal à voir ce que pourrait lui apporter cet amour de tragédie shakespearienne, mais il avait vaillamment encaissé et tourné les talons en disant à Ginny que si elle changeait d'avis, elle savait où le trouver. Il avait pensé lui voler un baiser, lui crier qu'il l'aimait à en mourir et que pour lui, il n'y aurait jamais personne d'autre, mais il l'aimait trop pour la prendre en otage de la sorte. Elle lui avait alors confié être étonnée qu'il ne se batte pas pour la garder auprès de lui et lui avait répondu avec raideur : « Prends ça pour une preuve d'amour ». Nul doute qu'elle ne pouvait avoir compris, mais il n'aurait pu être plus honnête.
Le prochain chapitre arrive très, très vite, celui-ci n'était qu'une introduction.
