Avant-propos

Un jour mon grand-père, ancien résistant, m'a dit : « Ne crois jamais la liberté acquise. C'est une chose fragile pour laquelle il faudra toujours se battre. C'est pour vous offrir à vous, mes enfants et petits-enfants, la chance de grandir libres que je l'ai fait. »

Je dédie ce dernier tome à mon grand-père qui m'a transmis le plus bel héritage qui soit et à mon père, sans qui ces écrits n'auraient pas existé.

La résilience ce n'est pas seulement faire face aux événements dramatiques qui jalonnent notre vie, c'est cette capacité qu'a chaque être humain de transformer le mauvais en quelque chose de positif, d'éclatant. Expecto Patronum !


Chapitre 1 – De la cave au salon

La douleur fut la première à se manifester, comme à chaque fois. Sourde, aiguë. Puis le goût du sang accompagné de notes amères. L'odeur ensuite, celle de l'urine et de l'humidité du fond de cette cave. Il y avait bien eu les relents du parfum de Bellatrix lorsqu'elle était descendue il y a deux, peut-être trois jours. Il était difficile de savoir si la grande horloge de l'entrée sonnait midi ou minuit car aucun rayon du soleil ne parvenait à percer les vitres crasseuses des soupiraux, et la seule porte donnant sur l'extérieur était calfeutrée par du ciment. Par moment, les chiens de la propriété se mettaient à aboyer, des pas raisonnaient à l'étage mêlés aux conversations des Mangemorts et aux hurlements des nouveaux prisonniers.

Sous son crâne, son cœur tambourinait contre ses tempes. Amalia ouvrit le seul œil valide. Greyback s'était tellement acharné sur son visage que ses paupières avaient gonflé, les ténèbres de la pièce tourbillonnaient. La bile lui remonta dans la gorge mais elle tut les convulsions pour conserver le peu de nourriture qu'elle avait réussi à subtiliser sans baguette, la dernière fois qu'ils l'avaient faite monter pour s'amuser. Il ne fallait bien entendu rien attendre de la part de ses geôliers, ni confort, ni aliment. Elle léchait l'eau qui ruisselait le long d'un mur. Mais ses lèvres étaient si craquelées et ensanglantées que la sensation de soif apaisée était tout de suite gâchée par la saveur de métal.

Une fois redressée sur ses genoux, la jeune femme fit le point sur ses blessures : le visage était amoché, une substance collante coulait le long de sa nuque les mains et les chevilles étaient enflées des bleus habillaient ses bras nus c'était cependant son ventre qui la faisait vraiment souffrir. Non pas qu'il tirait plus que ses os fêlés, seulement Bellatrix avait pris un malin plaisir à lancer ses sortilèges vers le berceau hypothétique de la vie « immonde et indigne » qu'aurait pu engendrer Severus avec elle. Combien de fois avait-elle entendu les Mangemorts lui reprocher d'avoir piéger leur condisciple, en lui proposant un mariage sous le sortilège des Moires ? Pourtant dans leurs yeux, elle pouvait y lire à la fois de la peur et de l'admiration.

Penser à son époux avait d'ailleurs été un moteur pour tenir lorsque la douleur l'amenait à la limite de la conscience. Amalia ne l'avait pas encore revu depuis sa fuite de Poudlard. A chaque fois qu'on la traînait hors de sa prison, c'était avant une réunion ou en plein après-midi. Bellatrix ne manquait pas une occasion de lui rappeler l'inactivité de son mari pour la secourir, précisant les moments où il était venu dans la même demeure sans jamais s'inquiéter de son sort. Au plus profond de son cœur, elle savourait chaque mot qui la confortait dans le fait, qu'il était en vie et libre pour l'instant.

De toute façon, elle aurait été incapable de dire si une semaine ou une année entière s'était déroulée depuis que deux hommes l'avaient capturée sur le quai du Poudlard Express à Londres, abandonnant derrière eux sa malle et ses effets personnels. Tout l'Ordre du Phénix devait savoir qu'elle avait disparu, mais qui s'inquiéterait du sort de la femme de Rogue après l'assassinat de Dumbledore ?

Au-dessus, les talons de Narcissa s'approchèrent, ce ne fut cependant pas elle qui ouvrit la porte. Queudver la précéda et se plaça derrière la prisonnière, sa main gantée d'argent tenait une baguette tordue.

- Le Seigneur des Ténèbres veut vous voir, déclara la maîtresse de maison avec un rictus de dégoût.

Elle se couvrit le visage avec un mouchoir, l'odeur de misère devait être insupportable. Amalia se releva et la suivit d'un pas chancelant pendant que son serviteur pointait une arme dans son dos.

- Vous attendrez ici qu'on vienne vous chercher. Notre elfe de maison s'assurera que vous ne bougiez pas…

Narcissa referma la porte du réduit servant de placard à balai. Les serpillières usagées étaient encore assez mouillées pour qu'Amalia en saisisse une et lave comme elle put les longues traînées écarlates sur ses épaules. La fraîcheur du tissu lui fit presque du bien jusqu'au moment où elle voulut le rincer. Là, dans le seau à moitié vide, flottait un œil humain. La jeune femme étouffa un cri d'horreur et remarqua que la serpillière qu'elle utilisait était zébrée de tâches rouges. L'objet retomba dans un bruit flasque. De l'autre côté du panneau en bois, des dizaines de personnes défilaient, les éclats de rires se mêlaient aux gémissements, une nouvelle victime allait les divertir.

Amalia était à mille lieux de s'imaginer que cette personne n'était d'autre que son ancienne collègue, Charity Burbage. Dans le salon, la réunion avait commencé. Après avoir évoqué le mariage de Tonks et Lupin – au grand désarroi de Bellatrix – le cas de Harry Potter et celui de sa baguette, Voldemort décida de s'amuser. Rien ne lui apportait plus de plaisir que la terreur qu'il arrivait à faire naître dans les pupilles de ses disciples.

- Avada Kedavra !

L'éclair de lumière verte illumina jusqu'au réduit où Amalia était enfermée. Ses genoux se mirent à trembler et un fracas retentissant projeta des échos dans tout le manoir. Soudain, la porte de sa cachette s'ouvrit à la volée et Queudver l'en extirpa d'un sortilège envoyé à la hâte. De longues minutes s'écoulèrent avant que la voix doucereuse de Voldemort ne lui fasse ouvrir les yeux.

- Tu vois Drago, je possède une charmante collection d'enseignants de Poudlard.

Amalia sentit ses cheveux partir en arrière et une incroyable impression de flottaison la maintint dans un cocon souple. Brutalement, la réalité la rattrapa. Elle était suspendue, dos au vide, au-dessus de la table du salon à deux mètres des têtes qui l'entouraient.

- Le professeur d'Histoire de la Magie ! s'exclama d'un ton ravi le chef des Mangemorts.

Le grand serpent se tortillait dans un coin de la pièce, finissant d'avaler les restes d'une femme. La sorcière le fixa avec effroi, elle crut reconnaître la victime mais s'abstint de tout commentaire.

- Vous devez pour certains vous souvenir de Livius Richards. Ce traître a engendré une fille que voici, reprit Voldemort. Et comme la perfidie se transmet en héritage, elle a su déployer de nombreux stratagèmes pour piéger notre dévoué Severus, ici présent…

Toujours en l'air, la jeune femme chercha du regard son époux et le découvrit, la tête penchée, à la droite du maître de cérémonie.

- A mon grand regret, il a dû s'y laisser prendre afin de ne pas éveiller les soupçons d'Albus Dumbledore et le voilà marié à cette souillure !

Des exclamations indignées accompagnèrent les déclarations du mage noir, Amalia se mit à sourire. Comment pouvaient-ils feindre de ne pas être informés d'un fait qui avait été en une de la Gazette du Sorcier, dès l'annonce du décès de Dumbledore ?

- Allons Miss Richards, continua Voldemort, qu'est-ce qui peut te faire rire alors que tu es ici, à ma merci ?

- C'est Mrs. Rogue-Richards maintenant… s'amusa-t-elle à répondre sur un ton provocateur.

Le visage reptilien se contracta et il donna un coup de baguette pour rompre le sort qui la maintenait en l'air. Elle chuta lourdement sous les cris de surprise des convives attablés. C'était là sa chance. Aussi douloureux que fut ce geste, Amalia se retourna et s'approcha à toute vitesse de Voldemort, la main droite tendue prête à planter ses ongles dans sa gorge. Une douleur lancinante lui broya le poignet avant même qu'elle ne toucha la peau écailleuse. Severus lui retint le bras, la mâchoire crispée. Elle eut tout juste le temps de lui adresser un regard incrédule.

- Pratique ce sortilège des Moires, n'est-ce pas ? Tu ne peux pas formuler dans ton crâne une idée sans que ton cher époux le sache immédiatement. Et comme il est mon plus fervent serviteur... persifla-t-il, triomphant alors que Bellatrix lui adressait une moue déçue.

La sorcière aux paupières lourdes ne comprenait pas comment l'affection de son maître pouvait se reporter principalement sur ce Sang-mêlé alors que sa propre famille, les Black, l'hébergeait depuis son retour dans l'immense manoir des Malefoy ? Un éclair brisa ses réflexions, le corps du professeur d'Histoire se tordait de douleur sur la table jusqu'au moment où Voldemort relâcha son sort pour continuer sa séance de divertissement.

- J'ai quelqu'un à te présenter, Amalia. Je sais que tu aimes les animaux comme cet idiot de Hagrid. Viens Nagini, viens dire bonjour à notre invitée...

L'énorme serpent avait achevé son repas. Il ondula alors jusqu'à la table et remonta sur les pieds de la jeune femme, s'enroulant sur ses jambes pour mieux accéder à son buste, passant la tête entre les seins de sa prisonnière avant de se lover dans son cou. La langue bifide sortait pour capter les molécules d'air et savourer le goût d'Amalia, qui bascula son visage à l'opposé afin de ne pas sentir le contact tiède du reptile sur sa joue.

- Allons, regarde-moi, c'est impoli de détourner la tête lorsque l'on te parle ! Ta Moldue de mère ne t'a jamais appris cela ? Elle n'en a peut-être pas eu le temps ! ironisa le Seigneur du Mal.

D'un geste de sa baguette, il la contraint à le fixer droit dans ses yeux injectés de sang.

- Quel malheur que tes parents ne soient plus en vie sinon je les aurais traqués pour mieux les achever devant toi !

- Qu'est-ce qui vous fait croire que vous auriez réussi à vaincre mon père ?

Le serpent resserra son emprise autour d'elle et une nouvelle salve lui cogna le visage. Décidément, Tom perdait toujours aussi facilement son sang froid.

- Le respect Severus, c'est par le respect que tu vas devoir commencer à l'éduquer si je lui laisse la vie sauve !

Le regard de la jeune femme vrillât et put se porter quelques instants sur Drago, assit entre ses parents. Les trois Malefoy semblaient cadavériques avec les yeux ourlés de poches mauves et le teint cireux, leurs longs cheveux blonds renforçaient le contraste avec un décor sombre. La lune balayait leurs iris claires où la peur se reflétait : la présence de leur maître chez eux les terrorisait. Amalia eut une expression de compassion pour le jeune homme qui avait perdu ses grands airs. Il était totalement épouvanté et saisit le message envoyé par son ancienne enseignante.

D'une manière inattendue, son corps glissa sur la table vernie du salon jusqu'à ce que sa tête soit à nouveau au niveau de Voldemort. Les doigts fins du sorcier se mirent à caresser avec douceur les courbes de son visage, les ongles s'enfonçaient lorsqu'il arriva à ses joues. Elle put remarquer que le parfum du mage noir était le même que celui qu'elle avait déjà senti sur Karkaroff, Bellatrix et même Severus. Cette présence de poivre noir et de vanille [1], quelque chose de terrifiant mais d'envoûtant à la fois.

- J'ai demandé à Greyback de ne pas toucher à ton délicat minois par respect envers ton mari. Je ne voulais pas qu'il te retrouve trop abîmée mais on m'a dit que tu étais d'une rare insolence et je le constate ce soir. Ne tiens-tu pas assez à ta vie pour espérer t'en sortir ?

- C'est parce que je sais que vous perdrez que cette mise en scène m'amuse...

La claque magistrale ne l'empêcha pas de s'arrêter. Elle cracha du sang et d'une voix gutturale mit en garde son ennemi.

- Car votre règne s'achève !

Ses paroles se perdirent dans un rire dément. Même Bellatrix pourtant habituée à pousser ce genre de chant, resta stupéfaite par le spectacle. Amalia se cambrait sous les soubresauts provoqués par son hilarité. Les Mangemorts retenaient leur souffle en guettant une réaction chez leur maître, leur prisonnière avait-elle perdu la raison ? La voix se transforma peu à peu en un gémissement de douleur dont l'écho se répercutait contre les immenses fenêtres du salon. Quand Voldemort relâcha son maléfice, les yeux de sa victime se posèrent sur les murs richement décorés, les tableaux des ancêtres Malefoy la toisaient d'un regard mauvais. Ni Lucius ni Drago n'auraient pu affirmer venir d'une autre famille de sorciers tant ils partageaient l'expression hautaine et les traits des portraits.

- Nagini, je crois qu'il est temps pour toi de déguster notre invité puisqu'elle manque de discernement.

Son maître lui fit signe de sa baguette et à nouveau l'animal s'enroula sur le corps étendu de la jeune femme. Elle sentit les écailles devenues froides caresser sa peau, appréhendant le moment où la Mort viendrait l'embrasser. Elle était allée trop loin mais espérait de tout son cœur que son époux interviendrait. Ce dernier avait le regard vague, la mâchoire serrée et les poings joints sur le bord de la table. Puis, aussi hâtivement qu'il avait décidé de son sort, Voldemort arrêta le serpent au moment où sa gueule s'ouvrit sur la carotide d'Amalia.

- Non Nagini, je suis désolé pour toi. J'ai une bien meilleure idée...

L'animal releva la tête et se retira en sifflant de rage.

- Ne sois pas fâchée, tu auras encore de quoi t'occuper demain... A la place, je vais demander à quelqu'un d'autre de s'occuper de cette misérable vermine.

Les lèvres pâles du mage noir se retroussèrent pour faire apparaître ses dents éclatantes, il savourait à l'avance l'effet qu'il allait provoquer. Les Mangemorts adressèrent à leurs voisins un coup d'œil furtif et reportèrent leur attention sur leur chef.

- Severus...

- Oui, Maître ? répondit-il d'une voix claire.

- Je trouve dommage de te priver de la seule femme qui accepte tes assauts...

Les autres participants se mirent à glousser.

- Enfin pour le moment. Je n'ai aucun doute sur le fait que prochainement, elles seront des centaines à te désirer. Le pouvoir les attire toutes...

Bellatrix étouffa une protestation, sa sœur la fusillait du regard.

- Oui, Bella ?

- Maître ? demanda-t-elle d'un ton faussement détendu.

- As-tu quelque chose à ajouter ?

- Non, Maître. Votre parole fait foi !

- Bien. Quoiqu'il en soit, pour revenir à notre très cher et dévoué Severus... La brune observa ce dernier avec un rictus d'amertume. Et bien je vais te laisser une chance de dresser comme il se doit ta femme.

- Merci Maître...

- Tu vas immédiatement t'employer à la rendre plus disposée à plier le genou. Sais-tu comment t'y prendre ?

-... Je crois, Maître.

- Vas-y, commence ! l'encouragea le mage noir.

Cette proposition tenait plus d'une preuve de sa loyauté que d'un moyen de faire taire Amalia. Rogue se leva et sortit sa baguette magique d'une poche intérieure de sa cape. Il la pointa vers sa victime et croisa son regard.

- Vas-y Severus, si tu hésites je la tue... prononça Voldemort avec amusement.

- Endoloris !

L'ambiance autour de lui se métamorphosa. Le Legilimen avait les pieds dans l'eau et le reflux des vagues lui léchait les mollets. Elle attendait quelques mètres plus loin, les cheveux au vent, le visage baigné par la lumière tiède du soleil couchant. Le sable glissait entre leurs orteils. Plus que jamais, la projection dans l'esprit d'Amalia semblait réelle. Un garçon à lunettes apparut et la jeune femme déposa un tendre baiser sur son front. La mémoire se brisa nette par la voix froide du mage noir.

- Tu me déçois Severus, je pensais que tu serais plus franc dans ton sort. Tu vas devoir la tuer quand même... susurra Voldemort avec un plaisir non dissimulé.

Depuis le début il n'attendait que cela, d'avoir une excellente raison pour se débarrasser de la fille de son ancien allié et ce, de la main de celui qu'elle aimait. Quelle plus belle vengeance même si elle se faisait au détriment d'un de ses plus fervents serviteurs ?

- Maître... Je crois que ce serait une erreur, osa Rogue.

- Pardon ? Tu remets en doute mon jugement ? gronda subitement le maître de cérémonie en se redressant.

- Jamais mon Maître. C'est...

- Je t'écoute Severus, qu'est-ce qui justifie de retarder cette exécution ?

Sur la table, Amalia se tordait encore de douleurs sous les convulsions, elle trouva tout de même la force d'articuler :

- S'il te plaît, ne... ne lui dis rien… Achève-moi...

- J'ai perçu dans son esprit un fait nouveau et indéniablement, cela vous ravira, débuta Rogue.

- Qu'est-ce que cette traînée aurait de si passionnant à nous dire ?

- S'il te plaît... Pour l'amour du ciel...

- Elle est la marraine de Harry Potter, lâcha le sorcier sans ciller.

- NON ! hurla-t-elle. Comment as-tu pu ?

A la plainte d'Amalia se mêlèrent les conversations des Mangemorts. Ce que Rogue venait de dire eut l'effet d'une bombe. Les murmures étaient couverts par des paroles à voix hautes, le brouhaha remplaça le silence qui avait précédé cette annonce.

- TAISEZ-VOUS ! mugit Voldemort.

Comme frappés de mutisme, toute l'assemblée s'exécuta et observa d'un air curieux la réaction de leur chef alors qu'Amalia sanglotait, recroquevillée.

- Ainsi, les Potter – le nom était prononcé avec mépris – avaient désigné non pas un mais deux représentants... Quels idiots ! Ils nous ont fourni une nouvelle arme pour attirer leur progéniture à nous. Cela change tout en effet... déclara-t-il d'un ton songeur. Tu as bien fait de m'arrêter Severus, je laisse ta femme en vie pour le moment mais tu vas devoir apprendre à la punir sévèrement. Reprends…

Résigné, Rogue pointa sa baguette sur le corps étendu de son épouse, elle le suppliait du regard.

- Endoloris !

Une nouvelle fois, il se retrouva projeté dans la tête d'Amalia. Tout était pourtant différent. Elle était dans ses bras et ils admiraient le coucher de soleil sur l'horizon, les vagues leur caressaient les pieds.

- Bonjour mon Prince

- Bonjour ma téméraire femme, répondit-il avec ironie. Tu es allée trop loin ce soir…

- Notre plan a parfaitement fonctionné, tu as révélé au bon moment ce qu'il mourrait d'envie de savoir.

- Hum… L'homme enfouit son visage dans les cheveux d'Amalia. Comment te sens-tu ? Arriveras-tu encore à tenir ?

- Tes « amis » sont créatifs. Je pense enclencher la suite des opérations après l'extraction de Harry.

- L'Ordre a prévu de le faire dans trois jours, répondit-il d'une voix douce.

- Je compte les heures qui nous séparent du moment où je pourrai enfin t'embrasser en vrai, soupira Amalia en posant ses lèvres sur celles de son époux.

Il essaya d'entrouvrir sa bouche pour rencontrer sa langue qu'elle lui refusa.

- Laisse-toi faire, gémit Severus, frustré de la caresse trop rapide.

- Pas question. Si Voldemort se rend compte de ton état en pleine séance de torture, il va s'imaginer des choses bien pires… D'ailleurs, tu vas devoir arrêter ton sortilège, mon cœur ralentit.

La douleur revint dans les veines d'Amalia et la pression qui brûlait ses entrailles s'arrêta. La sorcière eut tout juste le temps de prononcer ces mots avant de s'évanouir :

- Severus, comment as-tu pu aussi me trahir ?

oOo

Le manoir était à nouveau calme lorsqu'elle reprit connaissance. La souffrance était devenue l'amie de ses réveils avec l'odeur d'excréments. Un rat courageux tenta de la renifler, certainement pour savoir si elle était encore en vie et comestible.

- Désolée, pas pour cette fois mon ami, prononça-t-elle à voix haute en bougeant le bout des doigts afin de le faire fuir.

Ce fut un soupir de soulagement qu'elle laissa échapper en observant les dessins formés dans le ciment défraîchit du plafond. Leur plan avait été parfait…

oOo

Quelques semaines plus tôt, à Poudlard.

Ils étaient tous les deux dans sa baignoire, juste après qu'Albus lui ait confié ses dernières volontés. Severus était calé entre ses jambes, de dos et elle pouvait le caresser longuement, appréciant de partager une activité qu'elle affectionnait.

- Dumbledore a eu raison de te mettre en garde. Si le Ministère t'emmène, ils ne faut pas que les Aurors puissent avoir un seul doute te concernant… commença le sorcier.

- Que proposes-tu alors ? Un contre-sérum de Vérité ?

- Il y a plus simple et indétectable. Je pourrais t'ôter tous les souvenirs compromettants et les laisser dans un endroit que nous partageons tous les deux et où personne ne nous a vu afin qu'ils n'aillent pas fouiller là. Ainsi tu pourras les retrouver et savoir quoi faire par la suite.

- Comme la tour d'Astronomie ?

- Par exemple. Organise tes affaires, surtout celles de ton père. Ils mettront tout à sac sans préavis… grimaça l'homme.

L'idée qu'un intrus puisse poser ses mains sur ses précieuses préparations le mettait en colère, ses doigts se crispèrent sur le rebord de la baignoire.

- Je m'en occupe dès que possible, confirma Amalia, frottant les bras de Severus pour l'apaiser.

- Le Seigneur des Ténèbres découvrira assez vite que nous sommes unis. Bien que cela ait été son souhait depuis l'incident au ministère avec Avery, il n'appréciera pas de voir l'anneau des Moires à mon doigt…

- Tu pourras le calmer en disant que tu as accès à toutes mes pensées même si c'est faux.

- Le connaissant, il sera vraiment furieux, cherchera un responsable...

- Et tu penses donc qu'il s'en prendra à moi, compléta Amalia en remontant ses ongles jusqu'aux épaules de son époux.

- Raaah arrête, tu me donnes des frissons ! râla-t-il avec un demi-sourire.

- Hum, d'accord… susurra-t-elle en terminant son œuvre par de courts baisers sur sa nuque.

- Je crois que tu seras sa première proie. Potter sera hors de portée car protégé par les Aurors. S'il n'y avait pas eu autant de problèmes chez les vampires, je t'aurais proposé de t'y cacher donc la meilleure option serait de t'envoyer à...

- Il n'est pas question que je t'abandonne ou laisse Harry encore une fois dernière moi, coupa la jeune femme d'une voix ferme.

- Amalia, s'il te met la main dessus, tu seras torturée jusqu'à la folie comme les Londubat !

- J'y ai déjà songé et peut-être qu'une autre option s'offre à nous.

- Pardon ? Ne crois-tu pas que j'ai déjà cherché dans toute la réserve comment dévier un sortilège Impardonnable ? s'insurgea l'enseignant de Défense Contre les Forces du Mal.

- Je n'en attendais pas moins de vous, Professeur… murmura-t-elle d'une voix de velours tout en resserrant son étreinte autour de son torse. J'ai des compétences dont aucun de tes livres ne parlent alors écoute-moi…

Il se renfrogna mais coincé entre les cuisses de sa femme, il ne pouvait pas marquer d'avantage sa désapprobation qu'en gardant le silence.

- Tu dois te souvenir de nos petits exercices d'Occlumancie… Severus ne dit rien alors que son teint changea légèrement de couleur. Je pense que si pendant un sortilègeDoloris j'échappe à mon corps, la douleur devrait être plus supportable. Ce n'est pas tant le fait d'une souffrance que de la connexion entre l'esprit et le physique qui provoque les lésions dont ont été victimes Alice et Franck.

- Tu suggères de les laisser te torturer en te projetant dans tes souvenirs afin de fuir la souffrance corporelle ?

- Oui.

L'homme demeura perplexe. La proposition avait du sens mais n'ôtait rien aux blessures et penser laisser sa femme aux mains d'une Bellatrix révoltée, le rendait malade.

- Nous n'avons pas beaucoup d'options comme tu l'as dit. Voldemort sera fou de rage et remettra en question ton engagement auprès de lui bien qu'à ce moment-là, tu auras mis fin à…

- A la vie de Dumbledore, termina-t-il, fébrile.

Les flammes des chandelles vacillaient au rythme d'un courant d'air entre la porte et les fenêtres de la chambre, faisant virevolter les voilages. Des ombres fugaces passaient devant les fenêtres, les hiboux devaient être de sortie. En pleine réflexion, l'un et l'autre des occupants de la baignoire humaient le parfum de prune qui les délassait lorsque soudain...

- Attends, il y a bien un autre moyen ! s'exclama Amalia.

- Quoi donc ?

- Harry ! Révèle à Voldemort que je suis sa marraine !

- Tu veux vous tuer ?! As-tu vu où cela a conduit Black d'affirmer ce lien de parenté avec Potter ?

- Justement, c'est parce qu'Harry était au courant qu'il s'est précipité pour sauver son parrain. S'il ignore qu'il a une marraine, quel est l'intérêt pour Voldemort de posséder cette information ? Il m'exhibera pour provoquer Harry qui ne réagira pas. Et même s'il l'apprenait, Harry ne pourrait savoir que c'est moi. A ses yeux je suis simplement son ancien professeur qui s'est mariée à un meurtrier et son opinion à mon sujet devra encore être négative pendant un petit moment. Au moins le temps qu'il soit hors de portée. Imagine si c'est toi qui lui livre ce renseignement en me trahissant...

- Il aura moins de doute à mon sujet, répondit le sorcier d'une voix profonde.

- Alors ? Qu'est-ce que tu en dis ?

- Je ne suis pas aussi excité que toi ! C'est très risqué !

- Où penses-tu qu'ils me conduiraient ?

- Chez Lucius. Les caves sont aménagées pour retenir des captifs avec un sortilège anti-transplanage. D'ailleurs, te souviens-tu des plans que j'avais volé ?

- Oui, c'étaient ceux de son manoir près de Londres.

- Tout en bas à droite il y avait un détail troublant sur les évacuations d'eaux de pluie, c'est toi qui nous l'avais fait remarquer.

- Je m'en souviens, j'étais étonnée par la structure de la maison, les fondations paraissaient plus anciennes que les informations relatées sur le papier. Il doit y avoir des douves partiellement comblées pour construire l'esplanade devant le manoir et un tunnel pour se débarrasser des eaux de ruissellements hors de la propriété.

- Nous ne pourrons le vérifier que si l'un de nous se retrouve là-bas…

- Et mieux vaut que cela soit moi. S'ils m'enferment, ils garderont ma baguette ce qui ne sera pas un frein à l'utilisation de mes pouvoirs.

- Je n'aime vraiment pas ta proposition… marmonna Severus.

- Avons-nous le choix, mon Prince ? Je n'aime pas plus que toi cette situation cependant, nous devons le faire pour avoir la chance de construire un avenir qui nous ressemble…

oOo

Par chance, Amalia possédait une mémoire photographique qui lui permettait, en plus de retrouver de toutes les dates qu'un professeur d'Histoire de la Magie devait connaître, de se souvenir avec précision du plan volé par Severus. Aussi vite que son corps lui autorisa, elle se redressa en silence, le moindre bruit risquait de faire venir Queudver qui avait développé un sens accru lorsqu'il était question de tentative de rébellion. Parfois, elle percevait les gémissements d'un homme dans une autre partie des sous-sols mais elle n'arrivait pas à savoir d'où ils provenaient ni à qui ils appartenaient. A chaque fois qu'elle avait osé tenter un contact avec ce mystérieux prisonnier, Queudver était descendu à toute vitesse pour la faire taire.

Dès les premiers jours, la jeune femme avait remarqué l'amoncellement de caisses et de cages vides dans un coin de la cave. Elle s'en approcha à pas de loup, les mains posées sur le mur en pierre. Son intuition était juste, un courant d'air froid s'insinuait entre les planches en bois. L'amas d'objets avait dû être formé par des elfes de maison paresseux pour ne pas avoir à terminer des travaux de colmatage d'un ancien passage. Délicatement, Amalia prit les premières cages et les déposa non loin afin d'examiner l'ouverture. Il y avait une aération assez large pour y faire passer un bras, il faudrait l'agrandir. Un conduit d'évacuation des eaux de pluie s'ouvrait juste après et le ruissellement dont elle se servait depuis des jours pour s'abreuver était issu de là.

Elle prit une couverture et déplaça avec précaution chaque caisse, l'une après l'autre afin de reconstituer le tas à l'identique. Le moment venu, elle n'aurait qu'à tirer sur le tissu pour tout enlever. Ses côtes hurlaient de douleur, irradiant vers sa poitrine et son ventre. Après plusieurs minutes d'efforts, Amalia s'octroya une pause. Sa main se posa en appui sur l'un des barreaux rouillés qui, rongé par l'humidité, céda. L'écho du métal se propagea à toute vitesse dans la cave, ses tortionnaires allaient l'entendre et ne pas tarder à descendre !

D'un geste de la main, elle remit tout en place et s'allongea au sol face à la porte de sa cellule juste avant que Bellatrix ne surgisse tel un diable hors de sa boite.

- Aaaah ! Tu nous dérange en plein dîner sale Sang-Impur ! pesta la sorcière, les cheveux en bataille.

- Bien, ce qui veut dire qu'une journée s'est déjà écoulée depuis la visite de Voldemort, se dit Amalia.

- Qu'est-ce que tu as encore fait ?

Bellatrix projeta la prisonnière au plafond avec un sortilège de Lévitation, les cheveux blonds étaient devenus si crasseux et collants qu'ils ne cachèrent pas le visage d'Amalia alors suspendue vers le bas. Queudver arriva juste après, se frottant les mains comme s'il allait voir un merveilleux spectacle de marionnettes.

- ALORS ? tonna Bellatrix avec force.

- Rien.

- Rien ? RIEN ? Depuis quand « RIEN » fait du bruit ? mugit la Mangemort en lui infligeant un maléfice Cuisant.

Elle était à présent sous sa victime, les effluves de prune et de mandarine [2] parvenaient à Amalia. C'était ainsi qu'elle reconnaissait sa signature olfactive à chaque fois que Greyback l'avait un peu trop cognée et que ses paupières ne pouvaient plus s'ouvrir.

- Ah ah ah ! On fait moins la maligne hein ! Quelle chance tu as eu que le Seigneur des Ténèbres soit de bonne humeur ou toi et ton cher mari auriez été réunis !

- Bella, explique-moi ce qui te dérange le plus au sujet de Severus : qu'il ait l'affection de votre maître ou qu'il soit plus doué que toi lorsqu'il vous confie une mission ? Il a sauvé ton neveu après tout, tu devrais lui en être reconnaissante…

Une nouvelle salve frappa sa tempe gauche. Il lui fallut quelques instants pour se remettre, des étoiles dansaient devant ses yeux.

- Cette crapule a volé la gloire de Drago ! cracha la sorcière de fureur. C'était à notre famille de s'illustrer !

Un sourire se dessina sur le visage de la blonde, faisant sortir de ses gongs Bellatrix. Queudver recula de trois pas par précaution.

- Mais rien ne lui a apporté plus de satisfaction que mon exploit au ministère ! J'AI TUÉ SIRIUS BLACK ! AH AH AH ! s'époumona-t-elle dans un rire démoniaque.

- Et pour cela ma chère Bella, dès que j'en aurai l'occasion, je te ferai souffrir… glissa Amalia avec une expression féroce dans les pupilles.

- J'ai hâte de voir ça ! Comment vas-tu t'y prendre ? En me lançant des éclairs avec tes yeux ? Ah ah ah !

Elle fit volte-face et relâcha son sort, la prisonnière s'écrasa au sol dans un cri étouffé, elle sentit l'air se vider de ses poumons. Quand elle releva la tête, Queudver l'observait d'un air effrayé.

- Alors Peter, j'espère que tu apprécies la manière dont tes nouveaux alliés te traitent, lança-t-elle entre deux grimaces de douleur. Savent-ils récompenser à sa juste valeur la trahison de tes camarades ?

L'aspect physique de l'ancien maraudeur avait changé, il était plus proche de son animal de prédilection que l'adolescent qu'il avait pu être. Son dos était voûté, ses cheveux clairsemés et ses doigts se terminaient par de longs ongles jaunis, excepté sur la main gantée d'argent qu'il avait sacrifié à Voldemort pour sa résurrection. Il fuyait son regard, mal à l'aise par les reproches que lui adressait la jeune femme. Il voulait la contempler, profiter de sa situation pour terminer ce qu'il avait entreprit il y a des années un jour où leurs amis les avaient laissé seuls. Savoir que c'était Servilius qui la touchait le répugnait. Le Serpentard lui avait toujours inspiré de la haine, plus encore lorsqu'ils avaient dû cohabiter dans la sinistre maison de l'impasse des Tisseurs. Maintenant, c'était lui que le Seigneur des Ténèbres appelait en premier, celui qui avait tué Dumbledore et ce fait le rendait aigri, lui, Peter Pettigrow, qui avait donné un membre pour son maître !

Queudver ne répondit pas, préférant retourner à l'étage pour la fin du repas et peut-être enfin goûter aux délicieux mets sur la table plutôt que d'attendre les restes apportés par les elfes de maison. Lucius et Bellatrix prenaient un malin plaisir à le rabaisser par tous les moyens.

Peter avait toujours été faible et cette certitude habitait Amalia alors après l'avoir provoqué, elle s'attendait à ce qu'il reparte penaud vers ses maîtres en lui tournant le dos. Une fois que ce fût le cas, elle pointa un index vers lui et murmura :

- Soumets-toi !

Le temps parut s'écouler lentement, le doigt toujours tendu pendant que l'Animagus s'éloignait. La baguette d'Amalia était dans la poche arrière de son pantalon. Elle retint sa respiration et enfin, quand la dernière porte claqua, la sorcière sut que son pouvoir ne s'appliquait pas sur les humains faisant le choix de se transformer en animal. Elle se laissa tomber au sol, poussant un soupir en pensant à son mari qui lui avait si souvent demandé d'essayer ce don sur Sirius…

oOo

Il ne lui restait plus qu'à attendre le moment propice pour faire exploser le mur qui la séparait du tuyau d'évacuation. Il était assez grand pour faire face à des orages violents et qu'un adulte s'y glisse. N'ayant rien de mieux à faire que de compter, elle tapa du doigt les secondes. Puis les minutes. Puis les heures. Elle estima qu'un nouveau jour était sur le point de se terminer quand les chaises du salon raclèrent, ils avaient fini leur dîner. Plus que vingt-quatre heures avant de s'échapper sans compromettre la sécurité de Harry. Amalia imagina ce qu'elle allait faire en premier : au goût de la nourriture au bonheur de prendre une douche pour enlever la croûte de saleté qui couvrait son corps, de ne plus sentir le sang coller ses cheveux au mariage de Bill et Fleur auquel elle pourrait assister si l'invitation tenait toujours. Quel cadeau pouvait-elle bien leur offrir auquel personne n'aurait déjà pensé ? Si ses tortionnaires savaient à quoi elle réfléchissait à présent pour s'occuper, ils présumeraient qu'elle a perdu la tête ! Là, allongée sur les dalles froides de la cave, l'imagination mena Amalia au lit conjugal où elle se remémora les dernières heures avec Severus. Le sourire qui avait illuminé son visage quand il s'était éveillé à ses côtés, ses mains chaudes qui étaient remontées de ses hanches vers sa poitrine pour agacer un téton et chasser son Patronus plus loin avant de lui enlever son haut afin d'embrasser sa peau. Mais les étirements de son ventre la ramenèrent au manoir Malefoy.

L'organisation du rapt de Harry Potter occupa suffisamment les Mangemorts pour que personne ne vienne fouiner au sous-sol. Le 31 juillet approchait et la Trace suivant chaque sorcier mineur ne fonctionnerait plus une fois qu'il aurait atteint ses 17 ans. Si les Aurors voulaient le conduire hors de la protection magique que Lily avait mise en place par son sang, c'est-à-dire hors de la maison de sa tante, ils devaient le faire avant son anniversaire. Et si le plan de Voldemort ne se déroulait pas comme prévu, Amalia serait la cible idéale afin de contraindre Harry à se découvrir, elle n'avait donc pas le choix. L'étage était tellement animé qu'on aurait pu croire que Lucius avait remplacé les paons de son jardin par des Scroutts à pétard. Des centaines de pas s'agitaient et brusquement, le silence complet s'installa. Amalia prit ce signe pour le moment parfait.

Elle saisit l'une des cages de la pile de meubles du fond et la projeta contre un mur du cachot. Personne ne vint. L'avaient-ils laissée seule ? Trop heureuse de sa bonne fortune, la sorcière visa le mur couvert d'objet et hurla à plein poumons, les mains tendues :

- Bombarda Maxima !

La pierre vola en éclat, la poussière avait envahi la pièce basse. Rapidement les pas de Queudver descendirent pour trouver la source de ce vacarme. Une fois que le nuage se dissipa, il jeta un coup d'œil à travers l'entrebâillement de la porte. Méfiant, il découvrit le corps de la jeune femme étendu au sol, inanimé. Sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration, son corset déchiré dévoilait plus qu'il n'en avait jamais vu. Ainsi vulnérable, qui viendrait prendre sa défense ? Il en oublia même la raison de sa visite. L'homme passa sa langue sur ses lèvres, tremblant de convoitise en s'approchant et enjamba Amalia pour se placer au-dessus d'elle.

- Encore un peu, aller, penche-toi… pensa-t-elle.

Elle ne devait pas rater l'instant où il baisserait sa garde pour la toucher. Ce moment se produisit quelques secondes plus tard. Queudver rangea sa baguette pour ouvrir la fermeture éclair de son pantalon. Zip ! La prisonnière ouvrit les yeux juste à temps pour décocher son poing dans les parties génitales de l'immonde vermine et le repousser. Peter sautilla de douleur en se tenant, elle en profita pour lui lancer un sortilège de Saucissonnage sans baguette et retourna l'Animagus pour récupérer son bien.

- Hé hé, tu remercieras de ma part Lucius et Narcissa de m'avoir hébergée si longtemps ! Je ne voudrais pas abuser de leur hospitalité surtout que la cuisine était délicieuse mais je dois m'en aller !

Quand Peter revint à lui quelques heures plus tard, Amalia avait disparu et la panique le paralysa.


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Prochain chapitre : Des invités surprises

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