Autre petite tentative, sur la légende de la flûte de Pan, dédiée à Rain on your back!

Disclaimer: Hao et Jeanne appartiennent à Hiroyuki Takei.

Petit mot: Un grand merci pour les deux reviews que j'ai reçues pour les deux poèmes et pour ces frissons; je ne pensais pas en provoquer avec ce poème :) Je ne sais pas trop où te répondre, alors je case ça dans un petit coin :s J'aime aussi particulièrement La Lorelei de Heine, surtout la fin: "Ich glaube, die Wellen verschlingen/Am Ende Schiffer und Kahn;/Und das hat mit ihrem Singen/die Lorelei getan." (que j'ai apprise en cours d'allemand aussi, d'ailleurs ^^).


Pan et le Syrinx

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Le roi Hao, ce noble cœur, était volage

C'était là son défaut.

Mais il était si beau

Qu'il séduisait sans peine les cœurs les plus sages.

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Mais un jour il s'éprit d'une vierge innocente

Jeanne au cœur pur et chaste

Croyait l'amour néfaste.

Et l'entêté la couvrit d'avances pressantes.

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A chaque allée elle ne faisait que croiser

Un Hao souriant

Aux regards caressants

La pauvre ne savait comment lui échapper.

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Chaque nuit il rêvait de son corps voluptueux

Des ses cheveux de neige

De baisers sacrilèges

Asservissant son cœur aux principes vertueux.

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Ni charmes, ni présents ne purent la réduire

Pour la première fois

On ne lui céda pas.

Devant sa rage elle se résigna à fuir.

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Elle courut les bois et franchit les vallées,

Hao sur ses talons

Qui appelait son nom,

Mais ne s'arrêta pas bien qu'elle fût essoufflée.

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Il était nuit; les eaux du fleuve miroitantes

Renvoyaient son reflet

Sa jolie peau de lait

Et ses yeux rouge sang sous la lune brillante.

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L'idyllique tableau, lorsqu'il la rattrapa,

De la nymphe épuisée

Humectée de rosée…

Et dire qu'il était maître de tant d'appâts !

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Elle était prise au piège, Hao était vainqueur,

Lança une prière

Au dieu de la rivière

Celui-ci l'entendit et rassura son cœur.

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Un sort parut se saisir d'elle, alors on vit

Son corps diminuer

Ses cheveux refluer

Et se ternir sa peau étrangement verdie.

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La lune et ses rayons enfin l'enveloppèrent

Sous les yeux de Hao

Firent d'elle un roseau,

Tige fine et courbée, caressée par les airs.

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L'amoureux l'étreignit, pleurant le corps de celle

Qu'un destin monstrueux

Plaçait hors de ses vœux

Soudain à ses soupirs répondit la pucelle.

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Soufflant sur le roseau, il produisit un son,

Un chant doux et fruité

Aux accents veloutés

Qui rappelait la belle et ne disait pas non…

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Il coupa les roseaux et s'en fit une flûte

Pour en jouer à son gré

Et toujours conserver

Et le souvenir d'elle et celui de leur lutte.

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