Je sortais lentement de l'inconscience, reprenant doucement possession de tous mes sens. Ma vision était encore embrumée et je n'arrivais pas à distinguer la moindre chose. Quand je réussi à retrouver une vue un peu près convenable, un élément me sauta aux yeux. Je ne reconnaissais pas cet endroit. Des murs d'un gris morne, presque noirs et sales. Le sol était irrégulier et des gravillons le jonchaient, entaillant ma peau. La pièce était vide, mis-à-part une chaise en bois et une sorte de couchette fait de pailles. Je tentais de réfléchir, de me rappeler comment j'étais arrivée ici, mais un étau faisait pression sur mon cerveau et m'empêchait de me concentrer.

Soudain, la mémoire me revint et devant mes yeux défilèrent les souvenirs des dernières heures. Les rafleurs. La course poursuite en pleine forêt. … Le trou noir ! Malgré la douleur, mon esprit fit vite le rapprochement, les serviteurs de Voldemort m'avaient enlevé pour … Pourquoi exactement ? Réfléchi Hermione, voyons ! Tu es le meilleur ami du Survivant, ils veulent des informations, tout simplement. Je déglutis péniblement, bien-sûr que c'en était la raison, ça ne pouvait être que ça. Mais, ça voulait dire que j'étais leur prisonnière. J'étais un point de pression idéal.

Cette idée fut suivit de tout un tas d'autre. J'étais chez les mangemorts, ils étaient connus pour leur cruauté, on les savait sans pitié. Des mots se répétaient indéfiniment dans ma tête, mais un retenait vraiment mon attention : torture. Il allait l'utiliser, sans aucun doute là-dessus et rien qu'à y penser, mon corps fut parcouru de frisson. Torture physique ? Psychologique ? Les deux très certainement. Je me giflai mentalement. Quelle importance cela faisait, j'allais souffrir, de toute façon. Je me recroquevillai encore davantage, comme un petit animal blessé, abandonné.

Je pensais à Ron, à Harry. Ca devait être notre septième année à Poudlard, mais nous avions décidé rechercher les Horcruxes. Nous devions arrêter Voldemort et son règne de terreur. Mais, bien-sûr, nous n'étions pas passé inaperçu très longtemps. Le Survivant est devenu l'Indésirable n°1 et nous étions poursuivit où que nous allions. C'était devenu un enfer, la peur au ventre, jour et nuit. L'angoisse qui ne s'arrêtait jamais, c'était insupportable. Nous marchions des journées entières, parfois, sans savoir pourquoi. C'était toujours la même routine : nous parcourions des kilomètres à pieds, la journée, le soir, il fallait planter la tente, exécuter les mêmes sortilèges et nous relayer pour la garde. Le médaillon de Serpentard nous rendait chaque jour plus irritable. C'était épuisant, et pourtant, je me forçais à me taire, à ne pas me plaindre, à rester optimiste. Mais maintenant, ils étaient seuls et j'étais prisonnière, alors comment faire comme si tout allait bien. Je ne le pouvais plus.

Une seule chose, me rassurait. Je leurs avais permis de s'enfuir, de poursuivre notre quête. Mon sacrifice ne serait pas vain, eux, ils étaient libres. Mais ce n'était pas assez, définitivement. J'éclatai en sanglots amer.