J'avais prévu de me coucher tôt, mais toute cette histoire m'a fichue une insomnie. Comme je ne peux pas résister à cette envie irrépressible d'écrire ce que je ressens, me voilà, seule, dans le noir de ma chambre, à exposer mes pensées et mes sentiments.
C'est parti de si peu, et ça a pris de telles proportions...
J'ai pas l'habitude de laisser passer les choses. Plutôt celle d'ouvrir ma gueule en fait. Mais pour notre amitié, j'ai voulu faire un effort. J'ai vraiment essayé. Évidemment, ma nature a repris le dessus, et maintenant j'en m'en veux. C'est vrai que je raconte tout ça de mon point de vue, alors forcément je vais essayer de gagner. Mais je sais que si tu lisais ça, tu aurais quelque chose à redire. Tu as toujours quelque chose à redire, n'est ce pas ? Parce que tout n'est qu'une histoire de fierté finalement. Parce que tu as essayé rejeter la faute sur moi tu y es même très bien arrivé, je l'avoue. D'ailleurs je n'en reviens toujours pas que tu aies pu être aussi blessant, et me parler d'amitié en même temps. Parce que tu t'es engagé dans chaque faille, et tu as détruit tout ce que tu y as trouvé. Parce que quand j'ai essayé de te montrer à quel point j'étais vulnérable quand il s'agissait de toi, tu es resté insensible, tu en as fait un atout et l'a utilisé dans ta répartie. Et tu ne peux pas imaginer à quel point tout ça m'a fait mal. Je crois que tu ne te rends pas compte de la signification de tes paroles, de la porté dévastatrice qu'elles ont pu avoir sur moi. Mais c'est aussi la colère que je ressens, là, au fond de moi, acide et coupante. Parce que les mots sont des armes, tu le sais : Et dans ce sens, t'es un vrai guerrier, ouais. Et je sais que tu n'attends pas mes excuses que je ne dois pas attendre les tiennes. De toute façon je ne me risquerais pas à me faire humilier de la sorte pas encore une fois. Ouais, J'ai encore une petite parcelle de fierté en moi.
La fierté. Tu vois, même après tout ça, il m'en reste ! Comme toi : La Fierté. Je peux même y mettre une majuscule tellement ça a de l'importance. Alors je vais me taire, garder ce message dans mes brouillons et bâillonner mon cri de souffrance et de haine. Je ne le montrerai à personne, ne t'en fais pas pour ta putain de Fierté. Et puis, personne ne comprendrait à quel point c'est important pour moi à quel point j'ai mal vécu notre déchirement. N'empêche que ça soulage, et que cette boule dans ma gorge s'est atténuée au fil des mots, au fil des lignes. Parce que j'ai l'impression d'avoir gagné en ce moment.
Dommage que mon cœur saigne toujours autant que mes larmes inondent encore mes joues et mon oreiller.
Au moins, je peux dormir, maintenant.
