Notes préliminaires : le personnage de la demoiselle n'a pas de nom ; j'ai décidé arbitrairement de l'appeler Ilse juste parce que je trouve que ça sonne bien, Adler parce qu'une recherche rapide sur les noms des premières locomotives allemandes m'a donné ça et que je me disais que ça ferait bien à côté des noms d'avions des membres de l'équipe Mustang.

J'aime ce personnage hyper-secondaire d'un amour qui frise le ridicule. Elle apparaît juste un peu dans le tome 4 : chapitres 15 et 16, et le premier anime : épisodes 18 et 25, et pas dans Brotherhood. Elle a des cheveux châtain ondulés, mi-longs, retenus en demi-queue par une barrette. On ne sait pour ainsi dire rien d'elle mais justement, elle peut servir de base pour inventer presque tout ce qu'on veut !
Je lui ai déjà accordé une ficlet gen rien que pour elle (recueil « chair à canon », /s/3462803/1/ ), et un one-shot shippy avec Havoc (recueil « autres mondes » /s/8571966/12/ ) en attendant de faire cette mini-série.
(Et puis du temps où je customisais des figurines j'en ai faite une pour elle, c'est dire si elle m'a tapé dans l'oeil !)


Titre : Un prétexte comme ça
Auteur : ylg/ malurette
Base : FullMetal Alchemist
Personnages/Couple : Cain Fury et la préposée aux téléphones ; cameo de Havoc et mention de Hughes
Genre : gen-ish
Gradation : G / K
Légalité : propriété d'Arakawa Hiromu, Square Enix, studio Bones je ne cherche ni à tirer profit ni à manquer de respect.

Thème : 3#1, « point de départ » pour 5 sens
Continuité/Spoil éventuel : post tome 4
Nombre de mots : un bon millier

oOo

La vie d'Ilse Adler est du genre monotone. Oh, elle en voit des vertes et des pas mûres, à devoir superviser l'usage que font les soldats des téléphones de la base. Mais plus rien de ce qu'ils racontent ne l'impressionne, désormais. Ni des demi-conversations qu'elle entend malgré elle, ni des tentatives de flirt que tel ou tel dirigent de temps en temps vers elle.

« Hey Miss ? »

Le grand dragueur qui sent le tabac, encore lui. Ç'avait été relativement facile de s'en débarrasser au début, protégée qu'elle était par son chagrin récent, c'était facile d'être froide avec lui. Et elle soupçonne le Colonel ami du Lieutenant-Colonel/Général de Brigade Hughes d'avoir pris sa défense auprès de ses hommes, la protégeant comme témoin qu'elle était, des agaceries extérieures, le temps que l'enquête avance et qu'elle puisse faire son deuil. Enfin, tout ça, c'est du passé maintenant.

Il est quand même bien tard pour que ce type décide aujourd'hui de retenter sa chance. Peut-être essaie-t-il juste d'être gentil, qui sait ? et qu'elle interprète mal ses intentions. Quoi qu'il en soit, elle sait d'avance que ça ne marchera pas.

« Hey Miss, insiste-t-il. Y'a comme de la friture sur la ligne, là. »

Tiens non : voilà qui est plus innovant que juste la pluie et le beau temps ou ses soi-disant jolis yeux. Invente-t-il cela juste pour engager la conversation, la faire s'intéresser à lui plus que nécessaire ? C'est qu'il dit ça sans s'en plaindre, juste légèrement ennuyé d'avoir à lui dire. Elle reste professionnelle et écoute ce qu'il a à lui montrer. C'est discret et elle comprend qu'il hésite à lui en faire part. mais il y a bel et bien quelque chose. Embêtant…

L'autre lui adresse un sourire charmeur :
« Vous savez quoi ? Z'avez de la chance, j'ai un copain qui peut vous réparer ça.
- « un copain » ? Ça n'est pas la procédure normale, Sous-lieutenant.
- Oh, allez, vous savez bien que ça vous prendrait un temps fou, de faire ça selon les règles, et si ça se trouve ils trouveraient à y redire tant que y'a pas une « vraie » panne. Allez, je vous arrange ça, OK ?
- Faites à votre guise, Sous-lieutenant, je ne vous demande rien.
- Ooh, Miss, soyez pas si désagréable, j'veux juste donner un coup de main. Bon, à une prochaine. »

Ilse aurait classé l'incident comme sans suite. Moins d'une heure pourtant, un jeune sergent-major se tient au garde-à-vous devant elle, venu la solliciter comme une faveur et pas pour une communication personnelle.

« Mademoiselle ? Veuillez m'excuser, on m'a demandé de jeter un œil à votre terminal. »

Allons bon. Il l'a donc vraiment fait.

« Seulement, je ne suis pas dépêché par l'officier des Communications & Logistique, c'est un de mes supérieurs qui m'envoie. Il pensait bien faire mais ça n'a aucune valeur, en pratique techniquement, je n'ai rien droit de faire. Mais si vous voulez bien, je vais quand même regarder ce qui ne va pas, et en fonction de ce qu'on va trouver je ferai un rapport pour qu'on puisse prendre des mesures ? »

Avec un geste d'impuissance, Ilse l'y autorise. Ça n'est pas sa place de refuser, après tout. S'il est là, qu'il n'ait pas fait le déplacement pour rien.

« Effectivement, note-t-il rapidement, l'on entend un léger grésillement. Rien de bien grave, pas de quoi dépêcher des réparateurs pour reprendre les câbles qui commencent à s'abîmer pour rechercher juste une toute petit faiblesse, à moins d'être vraiment pointilleux et d'avoir du temps – et des moyens – à perdre. »

Il teste quand même la ligne plus avant. Là où il faut un code d'accès, il ne s'arrête même pas. Il semble tout connaître sur le bout des doigts. Il n'hésite qu'une seule fois, pour lui demander confirmation d'une voie à suivre.
Malgré elle, Ilse admire la diligence qu'il met là-dedans. Il est gentil, poli. Joli, aussi, dans son genre. Un petit gars candide. Ça la change des forts en gueule.

« Je vois, conclut-il à la fin de son examen. Le sous-lieutenant Havoc n'est effectivement pas le plus qualifié qui soit pour exiger une réparation en bonne et due forme, et maintenant que c'est constaté on ne peut pas non plus simplement attendre que ça tombe définitivement en panne sans rien faire. Il y aurait juste un raccord à remplacer, et si on attend qu'il lâche ça reprendra un temps fou pour le localiser précisément. Si vous voulez, on peut prétendre que c'est moi qui ai découvert ce malfonctionnement et ai pris l'initiative de le signaler au service approprié. Le Chef doit avoir l'habitude, » maintenant, précise-t-il, un peu embarrassé.
« Il voulait vous être agréable, » continue-t-il, et là, elle ne comprend plus de qui il parle. Lui sourit en pensant que c'est gentil de la part de Havoc et qu'il va en faire autant avec plaisir.

Et tout à coup il fronce les sourcils, encore plus embarrassé.

« Ah, euh… mais quel prétexte je vais trouver pour ça ? »
Il est tout penaud en se demandant ça.
« Je n'ai pas du tout l'habitude d'utiliser le système réglementaire pour des communications personnelles ; comment vais-je dire que j'ai découvert ce problème si je ne sais pas pourquoi j'aurais dû emprunter la ligne ? Qu'est-ce que je suis censé dire ?
- Je n'en sais rien, un besoin urgent d'appeler votre famille, votre fiancée… »

Il rougit à ces mots et marmonne « pas de fiancée ».
En jeune homme rangé, il appelle plutôt sa sœur pour lui demander un renseignement creux sur une connaissance de leur jeunesse. Puis, après avoir raccroché, en croisant son regard, il se remet à rougir. Et c'est en évitant obstinément son regard qu'il lui donne son nom, son grade, son matricule pour son registre. Ça n'est pas une présentation en bonne et due forme…

Une fois qu'il a tourné le talons, Ilse se prend à regretter que tous les soldats qui viennent téléphoner ici ne soient pas aussi polis et sérieux. Et à se demander s'il reviendra lui-même pour la réparation et le contrôle ensuite, ou si l'on dépêchera quelqu'un d'autre. Ça pourrait mettre un peu d'animation d'un nouveau type, un changement ponctuel bienvenu, dans son travail ?