Bonjour tout le monde !

Ça fait longtemps que je n'ai pas posté.

Ça ne durera pas plus longtemps car j'ai commencé une nouvelle fanfiction à l'aide de ma bêta-lectrice et correctrice, j'ai nommé l'admirable Mystic Scribe. Je tiens à souligner son merveilleux travail. J'espère que vous allez apprécier cette fic !

Disclaimer: L'Univers et les personnages appartiennent à JK. Rowling. Je ne touche pas d'argent en écrivant cette histoire. Une grande partie du mérite revient aussi à Mystic Scribe qui m'a magnifiquement épaulée et qui continue encore !

Merci beaucoup et bonne lecture !

Larme d'Ange -xxxXxxx-

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La gorge serrée, Hermione essuya une grosse larme qui coulait sur le visage de son bébé. La petite fille tendit ses bras vers elle, redoublant decris et depleurs. Ne pouvant s'en empêcher, elle prit l'enfant des bras de Mariella et caressa d'une main tremblante ses boucles cuivrées.

- Tu ne dois pas vivre ces horreurs, mon ange. Maman et papa t'aiment. Je… Je reviendrai…

Elle serra son bébé contre son cœur et la berça un instant en fredonnant la berceuse qu'elle lui chantait toujours.

Dors, dors

Et oublie ton sort

Dors, dors

Ton rêve est en décor

Dors, dors

Toi qui as un cœur d'or

Dors, dors

Oui jusqu'à l'aurore

Les gros sanglots de la fillette s'estompèrent rapidement au son de sa voix. Elle l'écarta d'elle et lui déposa un baiser sur le front, caressant doucement sa tempe de son pouce. Aussitôt qu'elle eut confié son bébé à la vieille dame, les cris retentirent et les larmes jaillirent de nouveau. Hermione lui tourna le dos brusquement, retenant ses propres larmes. Poudre de Cheminette en main, elle entra dans la cheminée et prononça d'une voix blanche : « Le Terrier ».

Dans le tourbillon des flammes, elle perçut distinctement un « maman » crié avec désespoir. Son cœur se brisa, c'était la première fois que sa fille prononçait ce mot…

-Hermione! Hermione!

La voix rauque d'Harry la tira de ses pensées. Elle le regarda, une larme tanguant dangereusement au bord de sa paupière inférieure.

-Tu pensais encore à Eli ? la questionna doucement Ron en posant une main rassurante sur son épaule.

-Oui… murmura-t-elle si bas qu'on aurait pu confondre sa réponse avec le souffle du vent dans les roseaux qui entouraient leur cachette.

Merlin, s'ils n'avaient pas été aussi mal positionnés, tapis dans l'ombre de ce fossé, à moitié couverts de boue, elle se serait jetée dans ses bras pour y pleurer encore une fois. Elizabeth, son bébé, son ange, son amour.

Elle l'avait abandonnée.

-Elle est en sécurité 'Mione. Je suis sûr que Mariella en prend grand soin. Nous ne pouvions pas la garder dans ces conditions. C'était beaucoup trop risqué.

-Beaucoup trop risqué, répéta Harry entre ses dents. Comme le fait que vous discutiez au lieu de rester silencieux et aux aguets alors que nous sommes à quelques mètres à peine de la demeure de Bellatrix Lestrange, finit-il abruptement.

Ron et Hermione lui jetèrent un regard en coin et reportèrent leur regard sur la porte d'entrée du manoir Lestrange. C'était une grande maison sinistre et qui paraissait sans vie. Mais d'ici quelques jours, elle serait remplie de Mangemorts.

Hermione se redressa un peu afin de décoincer sa jambe droite qui était prisonnière sous l'autre. Elle entendit l'estomac de Ron gronder. Elle soupira bruyamment en se laissant tomber dans la boue. Harry se retourna vivement vers elle et lui jeta un regard meurtrier.

-Rhô! Ça va Harry, t'emporte pas! chuchota Ron.

-On va se faire repérer!

-Allez Harry, détends-toi un peu. Ça fait trois jours qu'on est dans ce maudit fossé et que tu es sur les dents! Sans compter qu'il ne s'est rien passé du tout! Ron et moi sommes épuisés, courbaturés et affamés. Toi aussi tu l'es. Nous avons parcouru des dizaines de kilomètres cette semaine. Nous n'avons presque rien avalé, le raisonna Hermione.

-Vigilance constante! répondit Harry, reprenant les paroles de Maugrey Fol Œil.

On ne doit jamais se fier aux apparences, Voldemort est impré…

-Bon sang, Harry! C'est assez! Tu vas nous sortir la bouffe et tu vas t'asseoir un moment, d'accord?

La tête que faisait Ron, la boue dans ses cheveux roux et les cernes sous les yeux d'Hermione lui firent réaliser à quel point ils avaient raison. Il capitula et se laissa à son tour tomber dans le fond d'eau stagnante qui abritait toutes sortes de bestioles répugnantes auxquelles il voulait à tout prix éviter de penser. Il glissa sa main sous sa cape et en ressortit un petit sac en papier. Il murmura « Amplificatum! » et le sac devint aussi gros que six exemplaires de L'Histoire de Poudlard. Ron s'empressa d'y plonger la main et fut surpris de devoir y enfoncer son bras jusqu'au coude tant les réserves commençaient à baisser. Il en ressortit deux boîtes de haricots et en tendit une à sa voisine. Harry se servit et ils mangèrent en pensant, nostalgiques, au temps où ils pouvaient se gaver de toutes sortes de mets délicieux à Poudlard.

Hermione avait avalé goulûment son repas et son estomac criait toujours famine. Mais elle n'y pensait déjà plus. Elle caressait doucement le petit médaillon en forme de bouquin qui pendait à son cou. Il contenait une photo de Ron et une de sa petite Elizabeth. Toutes ses pensées étaient dirigées vers elle.

Elle se rappelait tout.

Son visage embué de larmes au travers des flammes dansantes de l'âtre. Sa petite voix perçante appelant sa maman. Ses cheveux si doux sous sa main usée de sept années d'études et encore plus de travail. Mais tout cela semblait si loin. Dix ans s'étaient écoulés depuis qu'elle avait laissé sa douce Elizabeth à Mariella, une grand-tante de Fleur, qu'ils avaient rencontrée au mariage de Bill, et qui vivait dans une région éloignée de France. Elle ne doutait pas que celle-ci en prenait bon soin. Seulement… elle ne pouvait s'empêcher de penser amèrement que cela aurait dû être elle. Jamais elle n'aurait la chance de voir grandir son enfant. Ron et elle avaient dû renoncer à ce bonheur pour assurer sa protection.

Ron s'approcha doucement d'elle et l'enlaça du mieux qu'il le pouvait dans le fossé. Sa présence rassurante la réconforta un peu, mais ce fut de courte durée car Harry cracha :

-Vous allez vous lâcher, oui? Ce n'est pas le moment de se faire des câlins!

- Harry, tu vas te calmer, oui ? Hermione ne va pas bien, ça se voit.

- Elle ne va jamais bien, elle n'arrête pas de se plaindre!

La concernée lui jeta un regard glacial rempli de larmes et chuchota :

-Ça fait dix ans aujourd'hui que j'ai abandonné ma fille, Harry. Dix ans de sa vie que j'ai manqués. Tu te rends compte un peu ?

Les larmes coulaient maintenant abondamment sur ses joues et elle avait renoncé à les cacher.

-Mais voyons chérie, on ne l'a pas aban…

-Ça va. Je suis désolé, Hermione. Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Je crois que la fatigue et la faim me rendent agressif.

Harry posa une main sur son épaule et Hermione leva le regard vers lui alors qu'il ajoutait :

-Tu es très forte, Hermione. Je t'admire. Tu es une femme intelligente et exceptionnelle et même si je te dis des choses parfois méchantes, je ne les pense jamais.

Elle lui sourit en essuyant ses dernières larmes. Elle savait qu'Harry était à bout de nerfs ces derniers temps. Ils avaient trouvé une nouvelle piste. Ils avaient entendu parler d'une réunion de Mangemorts chez Bellatrix, par Severus Rogue, qui se révélait d'une aide précieuse au sein de l'Ordre du Phénix.

Voilà qu'ils attendaient à l'étroit dans ce maudit fossé depuis trois jours, complètement sur les dents. Il y avait de quoi être de mauvaise humeur. De plus, elle savait qu'il n'avait jamais vraiment accepté sa propre décision de rompre avec Ginny. Quand il les voyait, Ron et elle, se démontrer un tant soit peu leur amour, il se mettait en rogne.

Vraiment, ces dix années de guerre l'avaient changé. Harry ne souriait presque plus. Et il riait encore moins. De grands cernes mauves s'étiraient sous ses yeux. Ses traits s'étaient durcis. Mais ce qui attristait le plus son amie, c'étaient ses yeux. Depuis la mort de Dumbledore, ils ne brillaient plus comme avant. Il était devenu un peu comme un gamin que l'on aurait trop vite arraché à l'innocence.

Le soleil commençait à se coucher et un vent froid venait les attaquer jusque dans leur fossé. Hermione frissonna et resserra sa cape sur sa poitrine. Ses mains étaient sales. Ses vêtements puaient et étaient recouverts de boue. Ses chaussures ne valaient plus grand-chose et elle se dit que sa tête devait être affreuse. Ses yeux se fermèrent doucement. Elle aurait tellement souhaité être dans le confort d'une chaumière, leur maison, devant un bon feu, en compagnie de Ron et d'Elizabeth. Elle se mit à rêver d'un bon bain chaud, de thé et de biscuits, d'un lit et de couvertures lourdes, de sourires et d'une famille unie.

Voilà ce qu'elle désirait le plus au monde : une famille unie.

Le vent traître qui s'insinuait sous sa cape en ce froid début de septembre la ramena brusquement à la réalité. Hermione toussa : elle rouvrit les yeux en entendant le son creux qui la fit grimacer. Ron était penché sur elle, une main sur son front. Il avait l'air inquiet.

-Tu es brûlante de fièvre, 'Mione.

-Mais non, Ron. Je vais bien, dit-elle d'un ton calme.

-Je crois… je crois qu'on ne devrait pas passer une nuit de plus dans ce fossé froid et humide. Je crois qu'on devrait marcher encore un peu et trouver un endroit où monter notre tente et faire un feu pour se réchauffer. Tu entends, vieux ? demanda Ron à Harry.

-Ron, on ne peut pas! Les Mangemorts n'attendent que ça!

-Bon sang! Hermione est malade, elle ne peut pas rester ici une nuit de plus.

-Ron, je suis capable d'endurer un simple rhume. Il faut rester, les Mangemorts arriveront bientôt…

-Non, Hermione, dit-il, autoritaire. Tu vas attraper une pneumonie.

-Elle a raison, Ron. On ne peut tout simplement pas partir! ON RESTE ICI !

-Non, Harry. TU restes ici. Les Mangemorts feront bien ce qu'ils voudront! Moi je pars et j'emmène Hermione. J'ai promis de prendre soin d'elle le jour où je l'ai mariée et c'est précisément ce que je fais.

Il se leva, décidé et tendit la main à Hermione, qui ne se sentait plus la force de répliquer. Elle avait vraiment besoin de répit. Elle agrippa la main tendue et se redressa sur ses jambes. Elle fut prise d'un vertige soudain mais n'en laissa rien paraître. Elle s'accrocha au bras de son mari et jeta un regard désolé à Harry, qui affichait un sourire malicieux.

-Vous oubliez que c'est moi qui ai la nourriture.

-On s'en fiche. On trouvera bien quelque chose à se mettre sous la dent.

Il aida Hermione à se hisser sur le rebord du fossé et monta à son tour. Avant de partir, il se retourna et lui lança avec peu d'espoir :

-On n'ira pas plus loin que le boisé, à trois kilomètres. Si tu changes d'avis, rejoins-nous.

-N'y compte pas.

-Bon sang, ce qu'il peut être buté parfois, grogna Ron entre ses dents.

-Ça va, Ron. Il va se rendre compte… Merci.

Une nouvelle quinte de toux la gagna. Elle se pencha, essoufflée. Ron la souleva et la fit grimper sur son dos.

-Ron, c'est insensé. Tu vas te blesser. Pose-moi par te…

-Pas de discussion. Tu es trop faible pour marcher.

Résignée, elle passa ses bras autour de son cou et appuya son menton sur son épaule. Elle regarda le coucher de soleil en silence tandis que Ron marchait. Elle fut surprise qu'une aussi belle chose puisse exister parmi tant d'horreurs. Il eut le temps de disparaître avant qu'ils n'atteignent la lisière de la forêt. Ils s'enfoncèrent de quelques mètres dans le boisé touffu pour ne pas être repérés et Ron la déposa délicatement sur le sol, contre un arbre. Il déposa un baiser sur son front et sortit une tente miniature de sa poche. Il l'agrandit et la monta en deux coups de baguette. Puis, il ramassa quelques morceaux de bois ici et là et fit un petit feu. Il retira sa cape et l'étendit sur une branche d'arbre pour la sécher.

-La protection, Ron…

Celui-ci sortit de nouveau sa baguette et lança un sort qui enveloppa leur campement dans une bulle verte visible seulement de l'intérieur, une barrière magique leur assurant une sécurité temporaire. Il était impossible aux gens leur voulant du mal de la traverser. Hermione admira tout le travail de son mari et en fut très fière.

-Ron, tu n'étais pas obligé...

-Non, mais il était hors de question que tu dormes une nuit de plus dans ce trou à rats. Moi non plus d'ailleurs…

-Je t'aime Ron.

-Je t'aime aussi 'Mione, murmura-t-il alors que son visage prenait une jolie teinte rosée.

Lorsque sa cape fut sèche, il la décrocha, la drapa autour des épaules de sa femme et s'assit à ses côtés. Il passa un bras autour de ses épaules et remarqua qu'elle frissonnait toujours. L'envie irrésistible de l'embrasser s'empara de lui et il ne put se retenir. Elle répondit fiévreusement à son baiser. Et ils firent l'amour sur le sol parsemé de brindilles. Pas pour se réchauffer, ni pour se prouver leur amour. Seulement parce qu'ils en avaient tellement besoin. Ils s'emprisonnèrent dans leur bulle à des milliers de kilomètres de cette foutue guerre.

Le lendemain matin, ils se réveillèrent enlacés sous la cape de Ron. De gros nuages gris roulaient au loin dans le ciel et l'air était lourd. Ils se rhabillèrent en vitesse et Ron ralluma le feu. Pendant ce temps, Hermione se leva et partit à la recherche de quelque chose de comestible. Elle fut prise d'un nouveau vertige et dut s'appuyer contre un arbre pour ne pas perdre l'équilibre. Elle revint au camp avec quelques champignons et des racines. Ron la regarda avec une moue dégoûtée mais n'osa pas protester car son ventre lui criait famine.

Elle sortit une gamelle rétrécie de sa poche et y fit bouillir de l'eau. Elle déposa ensuite les champignons et les racines dans le chaudron et les regarda cuire en se chauffant les mains. Lorsqu'elle estima que c'était assez cuit, elle retira tout ça du feu en lançant un Wingardium Leviosa pour ne pas se brûler les doigts. Elle laissa leur déjeuner refroidir un moment et égoutta le tout. Elle en prit quelques-uns au hasard et tendit le reste à Ron. Il les inspecta suspicieusement et croqua du bout des dents dans un gigantesque champignon brun. Il recracha le tout et une voix se fit entendre derrière lui.

-Hé! Ce n'est pas poli de recracher la nourriture à table!

-Harry! s'écria Hermione.

-J'ai pensé qu'un bon bol de porridge vous ferait peut-être envie.

-C'est pas trop tôt, vieux.

-Écoute Ron, je suis désolé pour hier. J'ai agi comme un sombre crétin.

-C'est pas trop tôt ça non plus.

-Ron! s'indigna Hermione. Harry est venu faire des excuses, sois donc un peu plus indulgent! Tu es bien placé pour savoir combien c'est difficile de marcher sur son orgueil, ajouta-t-elle en faisant référence à leurs nombreuses disputes.

-Mouais… Bon! Tu nous le sors ce porridge ?

Harry sourit et sortit de quoi les régaler. Ils déjeunèrent dans une ambiance amicale sous le ciel qui s'assombrissait de plus en plus et sous les énormes nuages qui menaçaient d'éclater d'un moment à l'autre.