Edit :08/03/2013

Prologue

Alexandre James et Harold Aurelius Potter virent le jour dans la nuit du dernier jour de juillet après de longues heures de travail de la part de leur mère, Lily Potter née Evans. Alexandre sortit le premier, criant aussi fort que ces petits poumons le lui permettaient, les joues bien roses après avoir été nettoyé et une touffe de cheveux auburn sur son crâne. Harold était son opposé, pâle, silencieux et l'air frêle. Les sages-femmes avaient craint pendant un instant qu'il était mort-né, jusqu'à ce qu'il laissa échapper un léger cri de mécontentement quand le médicomage avait pressé deux doigts contre sa poitrine et qu'il ouvrit ses yeux d'un vert presque surnaturel.

Allongés côte à côte dans leur berceau, il était difficile de croire que Alexandre et Harold étaient frères, et encore moins des jumeaux tant ils étaientt différents. Alexandre était rose et joufflu, réactif au monde autour de lui, pleurait quand ses parents s'éloignent trop de lui alors que Harold était plus calme, plus mince, plus pâle. La différence s'était faite encore plus nette alors que les jumeaux grandissaient. Alexandre trottant après ses parents et Harold se distrayant avec ses jouets, assis sagement dans leur petit parc à jouer dans un coin du salon. Harold pleurait rarement tandis qu'Alexandre versait des larmes de crocodile quand on lui refusait quelque chose. De ce fait, leurs parents passaient plus de temps avec Alexandre, négligeant un peu leur plus jeune fils qui semblait presque autosuffisant.

Ainsi, lorsque les évènements de cette nuit fatidique du trente octobre 1981 se produisirent, l'avenir des jumeaux Potter était déjà tout tracé. Harry regarda du haut de ses un an et quatre mois tandis que ces parents se précipitèrent dans leur chambre à coucher quelques temps après que l'effrayant homme vêtu de noir se soit volatilisé, et se jeter sur son frère qui braillait. Il les regarda tandis qu'ils s'affolaient à la vue de la plaie saignante en forme de V sur la joue de son frère et ne pas prêter attention à celle en forme d'éclair qui était sur son front. Il reste silencieux quand on les emmena à Sainte Mangouste, quand un Médicomage annonça que la plaie de Alex du fait de sa nature magique laisserait une cicatrice, quand il informa ces parents que celle de Harry contenait elle aussi des résidus magiques, mais pas exactement semblables à ceux retrouvé dans celle de Alex. Harry était toujours aussi calme alors qu'un vieil homme à la longue barbe argenté les observa d'un air profondément attristé. Il ne comprit pas ce qui transpira ensuite entre ses parents et le vieil homme, mais son père ne posa même pas son regard sur Harry avant de prendre Alex et de déclarer :

-Non, Albus c'est lui. Alex est le Sauveur.

Chapitre 1 : The Day When Everything Went Wrong

Harry était un enfant très solitaire. Rares étaient ceux voulant jouer avec lui qui ne le faisaient pour essayer de se rapprocher de son frère et quand leur objectif était atteint, Harry était laissé sur le bas-côté, obligé de regarder ses soit disant amis s'amuser avec son frère sans qu'aucun d'entre eux ne pensa à l'inviter. Après de nombreuses déceptions, Harry avait appris à apprécier sa propre compagnie et être méfiant des enfants qui l'approchaient. Il trouva du confort dans les livres qui lui apprenaient temps et qui ne le jugeraient pas. Du haut de ses cinq ans, Harry était un enfant extrêmement brillant. Il savait lire de nombreux livres que beaucoup jugerait trop complexes pour un enfant de son âge mais Harry prenait son temps et notait tous les mots compliqués ou les concepts qu'il ne comprenait pas sur un parchemin et interrogeait son parrain à leur sujet dès qu'il lui écrivait une lettre. Son parrain, Oncle Rémus, était la seule personne en qui Harry avait entièrement confiance. Il lui apportait toujours des livres quand il leur rendait visite et essayait de passer le plus de temps possible avec Harry quand il était là. Mais ce qui rendait Rémus encore plus important aux yeux d'Harry c'était le simple fait que son parrain lui prêtait un peu d'attention, le considèrait comme étant un être spécial. Harry chérissait chaque moment passé avec son parrain et était toujours empli d'une profonde tristesse quand l'heure était venue pour lui de s'en aller.

Lily et James avaient cessé de se préoccuper de Harry il y avait longtemps de cela, non seulement parce qu'il était si autonome mais aussi parce que Alex accaparait leur attention et qu'il n'était jamais content quand celle-ci le quittait. Il y avait aussi cette impression bizarre qu'avait Lily à chaque fois que son regard se posait sur Harry. Il y avait quelque chose d'étrange chez lui, d'aliène sur lequel Lily ne pouvait mettre le doigt. Mais il y avait quelque chose de différent chez Harry, différent d'eux. Bien sûr, il avait les cheveux aussi sombres que James et ses yeux, elle l'aavait porté pendant près de neuf mois et l'avait senti quitter son corps, mais ce sentiment restait en elle et la partie d'elle-même dont Lily était le moins fière s'en seervait de justification quand elle se sentait coupable pour ne pas avoir passé assez de temps avec son plus jeune fils. Et puis, Alexandre était le Survivant et avait tant de pression sur ses jeunes épaules ! Il avait besoin de tout le soutient qu'on pouvait lui fournir.

Les raisons de James étaient toutes autres. Il passait beaucoup plus de temps avec son fils aîné parce qu'ils avaient le même tempérament, et si le fait d'être reconnu dans la rue comme étant le père du Survivant lui plaisait, qu'y avait-il de mal à ça ?

Harry était donc un garçon très solitaire, jusqu'au jour où il rencontra Padma.

Il avait six ans et c'était son premier jour à l'école élémentaire de Merwyn Meadows. Les cours n'étaient pas très intéressants comme il s'y attendait et il passa toutes ces leçons à regarder par la fenêtre, fixant avec envie le vieux chêne dans la cours de récréation, s'imaginant déjà assis sous ses branches avec le livre qu'il avait amené sur les genoux, lisant tranquillement loin des bruits des jeux auxquels il ne serait jamais invité. Harry se fit reprendre plusieurs fois par sa maîtresse Miss Coltmore mais son regard déviait inlassablement vers le chêne et il sauta presque de sa chaise quand la sonnerie signalant la récréation retentit. Il attrapa son livre et la pomme que leur avait donnés leur mère et se rua comme tous ses autres camarades vers la cours. Cependant, quand il arriva à destination quelqu'un était déjà assis sous l'arbre. C'était une fille aux longs cheveux bruns nattés et à la peau caramel. Elle était penchée au-dessus du livre posé sur ces genoux et ne remarqua pas Harry qui se tenait devant elle. Il hésita avant de décider de s'asseoir, l'arbre était assez grand pour eux deux.

Au cours des jours suivant, la même scène se produisit, le seul élément changeant étant qui arrivait le premier. Puis un jour, alors qu'ils étaient en train de lire en silence sous leur arbre, Harry sentit quelque chose se presser contre sa cuisse. Il baissa la tête et vit un petit tupperware rempli de petits gâteaux losange à la légère teinte verte à l'intérieur. Il lança un regard surpris à la jeune sorcière qui le regarda un instant, la tête penché sur le côté avant de retourner à son livre. Harry approcha une main hésitante vers les gâteaux et lança un dernier regard vers elle avant d'en prendre un. Il était très bon et elle le laissa en prendre d'autre. Harry la remercia mais elle ne fit que hocher la tête.

Le lendemain, Harry apporta les délicieux muffins que sa mère avait préparés. Il n'avait pas mangé le sien ce matin-là et l'avait gardé pour pouvoir manger avec la jeune sorcière à qui il présenta celui que Lily lui avait donné pour le goûter. Elle esquissa un sourire quand il le lui tendit et ils mangèrent silencieusement leurs muffins sous le chêne qu'ils avaient commencé à considérer comme le leur.

Ainsi commença leur petit rituel, chacun apportant des douceurs à l'autre aussi souvent que possible. Ce n'était que près de deux semaines après leur première rencontre qu'Harry apprit le nom de la personne qu'il avait commencé à considérer comme son amie. Quand il arriva dans la cours, elle était assise à leur place habituelle, son tupperware dans les mains, aucun livre en vue. Après qu'il se soit installé, elle se tourna vers lui et, avec un sourire hésitant, lui tendit la main :

-Je m'appelle Padma.

-Moi c'est Harry, répondit-il une fraction de seconde plus tard, souriant à son tour.

-Tiens, j'ai apporté des barfis, tu sais les gâteaux que tu as mangés la première fois ?

Et c'est comme cela que commença leur grande amitié.

-o-

Le jour où tout changea irrévocablement pour Harold Aurelius Potter fut le jour de son septième anniversaire. Ses parents comme à leur habitude avaient organisé une gigantesque fête d'anniversaire où tous les enfants du quartier dont les parents étaient dans les bonnes grâces des Potter et les enfants des familles les plus influentes du monde sorcier était invités. Harry détestait ces fêtes d'anniversaire car elles n'étaient rien d'autre qu'un prétexte pour James et Alex de parader et de se sentir supérieur comme s'ils étaient la réincarnation de Merlin. Harry ne connaissait personne car personne ne voulait jamais lui parler. Il était tellement différent des autres membres de sa famille que souvent les gens oubliaient qu'il en faisait même partie, que le Survivant avait un frère jumeau. Les années précédentes, Harry s'enfermait dans sa chambre jusqu'à ce que tous les invités s'en aillent ou qu'Oncle Rémus vienne le chercher. Mais cette année allait être différente car pour la première fois, Harry avait une amie ! Il était tellement excité qu'il avait à peine pu dormir la veille. Il avait rangé sa chambre et avait pensait aux jeux auxquels ils pourraient jouer. Bien sûr, ils avaient déjà eu leur lot d'escapades au cours de l'année, les plus amusantes étant quand ils faisaient semblant d'être des aventuriers dans le bosquet de Merwyn Meadows en suivant les traces de petits animaux et débusquant leur nid. Toutes leurs lectures avaient été très utiles sur jour-là et il restera à tout jamais gravé dans sa mémoire. Ainsi, que les nuits passée à observer les étoiles dans la petite cabane qu'Oncle Rémus les avaient construire et qu'il avait rendu invisible aux yeux des autres grâce à des sortilèges. C'était l'endroit où Harry allait quand il avait besoin d'être seul, quand l'insouciance de ses parents envers lui devenait trop pesante.

Harry soupira et regarda l'horloge. Il était temps d'allé accueillir Padma.

-o-

La journée c'était merveilleusement bien passé. Harry avait fait visiter à Padma sa chambre où ils avaient passé un bon moment. Il lui avait montré avec fierté sa collection de pierres semi-précieuses et lui avait même offert une Lapis Lazuli, une pierre de couleur bleu roy dont il avait lu qu'elle représentait l'amitié. Les deux jeunes sorciers c'étaient ensuite rendu dans la petite bibliothèque où ils avaient fait des remarques sur les livres qu'ils avaient déjà lu, ceux qu'ils aimeraient bien lire et ceux dont ils étaient trop jeune pour en faire la lecture mais dont le titre semblait intéressant. Ces volumes-là étaient placés bien trop haut pour qu'ils puissent espérer de les atteindre de toute façon. Le parrain d'Harry était venu les trouver après un moment passé dans la bibliothèque et les entraîna dehors, les réprimandant pour ne pas avoir profité du soleil.

Ils jouèrent tous les trois un moment avec un ballon avant que Oncle Rémus ne déclare forfait et qu'il leur conseille de passer aux raquettes et au volant que Lily avait acheté quelques années auparavant, que James et Alex dédaignait parce qu'ils les trouvaient trop ennuyeux et trop moldus. Pendant que les enfants jouaient Rémus alla leur chercher des rafraichissements sur la table posée à l'ombre où bonbons et biscuits en tout genre abondaient. Le loup garou ne put s'empêcher de tristesse en prenant compte de la situation sous ses yeux : son filleul et son unique amie était en train de jouer gaiement dans un coin reculé du jardin tandis que son frère jumeau était entouré de multiples enfants tous aussi avide de gagner sa faveur. Rémus secoua la tête. Au moins Harry semblait vraiment s'amuser à un de ses anniversaires pour une fois, pensa-t-il avec un sourire.

Rémus ne savait vraiment pas ce qui était arrivé à ses amis. Depuis cette nuit du 31 octobre ils avaient changé, et pas pour le mieux. Ils étaient devenu tellement arrogants et pompeux que Rémus n'arrivait plus à les reconnaître. Ils étaient devenus comme ses Sang Purs coincés dont ils se moquaient avant et les regardaient même avec dédain et des airs supérieurs. Ca n'avait pas vraiment surpris Rémus quand il avait remarqué ce comportement chez James. Il avait toujours était comme ça, arrogant et fier de sa position sociale, même s'il n'en discriminait pas pour autant les gens pour cela. Rémus pensait bien connaître son ami et savait qu'un jour son ego démesuré lui ferait défaut mais Lily, douce Lily, l'avait vraiment surpris. Rémus savait que son mariage avec James n'avait pas était facile. La majorité des vieilles familles avaient eu du mal à accepter que l'unique héritier de Dorea Black et Charlus Potter épouse une née moldue. Si ce n'était que les familles aux penchants pour la magie noire, Rémus sait que Lily l'aurait mieux prit mais quelques familles vouées à la magie blanche avaient aussi laissé entendre leur mécontentement. Le monde magique britannique était très fermé et acceptait mal les étrangers ce qu'étaient les nés moldus dans un certain sens. C'était cette xénophobie latente qui avait fait que Voldemort avait autant d'adeptes et Rémus était de la ferme opinion que si le Mage noir n'avait pas utilisé autant de violence pour parvenir à ses fins, nombreux auraient été ceux qui se serait rallié à sa cause.

Lily avait donc dû supporter le snobisme des membres du rang dans lequel elle s'était mariée et bien qu'elle ne l'avait laissé paraitre, Rémus savait que ça l'avait blessé. Cependant, tout ça avait changé quand Alex avait été nommé comme Sauveur du monde magique. Tous ses sorciers et sorcières qui l'avaient regardé de haut voulaient maintenant à tout prix rentré dans ces bonnes grâces pour pouvoir passer ne serait-ce qu'une minute avec le Survivant. Et puis, les gens pensaient aussi que seul deux sorciers assez puissants pouvaient concevoir un enfant si puissant qu'il pouvait survivre au sortilège de mort. La seule chose positive que Rémus avait pu voir dans toute cette affaire c'était que certains sang purs n'étaient plus aussi enclin à sous-estimer les nés moldus. Mais Harry avait dû en payer les frais. En toute honnêteté, la négligence des Potter envers Harry avait commencé bien avant le trente et un octobre. Elle c'était juste intensifiée à la suite des évènements qui se déroulèrent cette nuit-là. Harry avait totalement disparu derrière l'ombre de son frère. La presse avait même oublié son existence et Lily et James n'arrangeaient pas la situation en ne se montrant que très rarement voire jamais en public avec leur plus jeune fils. Et puis le fait que ses parents croient qu'il était Cracmol n'aidait en rien Harry. Comment Lily pouvait accepter un fils qui mettrait en péril son standing dans les rangs des sangs purs qu'elle avait mis tant de temps à accéder ? Comment James pouvait reconnaître un fils qui mettrait à mal sa virilité ?

Rémus n'arrivait toujours pas à croire ce qui était advenu de ses amis. Et il redoutait tellement de perdre son sang-froid qu'il avait fini par ne plus essayer de discuter de ce sujet avec ses « amis ». A dire vrai, si ce n'était pour Harry, Rémus n'aurait plus jamais remis les pieds à Merwyn Meadow.

-o-

La journée c'était merveilleusement bien déroulée. Il avait soufflé ses bougies avec Alex après avoir été poussé vers l'énorme gâteau par son parrain malgré le regard noir que son jumeau lui avait lancé et James qui observait la scène avec un air mécontent. Il avait ensuite ouvert ses cadeaux à l'écart de la foule qui s'était empressé autour de son jumeau et de sa pile de cadeau. De ses parents, il avait reçu les vêtements habituels et impersonnels, un mini kit d'archéologie de la part de Sirius, un livre sur les créatures magiques de Rémus et un médaillon de la part de Padma. Des morceaux taillés de ce qu'il pensait être de l'apatite étaient positionnés pour former la lettre « H » sur la face argentée du médaillon. Il était assez fin, de forme ovale et très léger. Quand Harry l'ouvrit, il y vit un miroir.

-C'est pour communiquer, expliqua Padma après avoir vu son air confus. J'en ai un moi aussi. Il suffit juste de dire mon prénom au miroir et mon médaillon commencera à chauffer. Oncle Rémus m'a aidé avec les sorts !

Harry regarda à nouveau le médaillon. Une façon toute à eux de communiquer à tous moments de la journée !

-Est-ce que tu l'aimes ? demanda Padma, anxieuse face à son silence.

-Je l'adore ! s'exclama-t-il, jetant ses bras autour de son coup.

Il réalisa ce qu'il était en train de faire après quelques secondes et se sépara de son amie, son visage aussi pourpre que le sien.

-Merci beaucoup, dit-il timidement.

Rémus s'empêcha de rire aux éclats. Vraiment, les enfants de leur âge étaient tellement mignons !

Ce ne fut pas très longtemps après l'ouverture des cadeaux que les invités commencèrent petit à petit à partir, Padma restant aussi longtemps que possible avant que sa mère ne l'oblige à partir avec sa sœur. Rémus quand à lui ne pouvait pas rester très longtemps après la fin de la fête lui aussi, devant se lever tôt le lendemain pour le petit travail saisonnier qu'il avait réussi à acquérir. Même si le départ des deux personnes qu'il appréciait le plus avaient été obligé de s'en aller, la bonne humeur d'Harry n'en pâtit pas beaucoup. En effet, il était toujours sur un petit nuage après ce qu'il estimait être son meilleur anniversaire à ce jour. Bien sûr, comme tout allez bien pour lui pour une fois, il fallait qu'un incident se produise.

La plupart des invités étaient partis, mais il restait toujours les Weasley qui était assez proches des Potter, qui malgré leur pauvreté étaient considérés comme assez respectable car ils étaient d'une longue lignée de sangs purs et qu'ils étaient l'archétype de la famille « blanche » par excellence. Les plus âgés des frères jouaient à une partie de quidditch avec Sirius tandis qu'Alex et Ron jouaient aux Bavboules avec Ginny en spectatrice. Ils jouaient au salon où les adultes prenaient un café. Harry lisait un livre assis confortablement dans un fauteuil à l'écart. Après avoir passé la journée entouré par des gens, il n'avait pas très envie de retourner dans le silence de sa chambre. Il ne voulait pas être seul, même si cela voulait dire qu'il devait rester dans la présence de son idiot de frère.

Alex était en train de perdre spectaculairement la partie malgré ses tricheries évidentes, et en ayant eu assez, Harry se concentra et fit léviter le Bouchon baveux. Alex avait été tellement surpris de voir la petite boule flotter sous son nez qu'il faillit tomber à la renverse.

-Maman ! Papa ! Regardez, je fais voler le Bouchon ! s'écria Alex.

Les adultes cessèrent alors toute conversation pour observer le coin où les enfants étaient en train de jouer et oui, le Bouchon planait bien au-dessus du sol.

-Oh mon chérie tu as réussi ! s'exclama Lily. Je suis tellement fière de toi !

Elle le prit dans ses bras et James lui fit une tape dans le dos. A dire vrai, ils étaient un peu surpris, Alex, pour avoir vaincu le Seigneur des Ténèbres étant un simple bébé, n'avait montré aucun signe de magie accidentelle et ils avaient commencé à s'inquiéter. Alors se petit spectacle était un soulagement.

-Mais…Maman, c'est moi qui ai lévité le Bouchon, informa Harry après avoir observé la situation bouche bée, bien que s'accaparer le mérite d'un autre n'aurait pas dû le surprendre venant de son frère.

Lily et James se tournèrent alors vers lui comme s'ils venaient de remarquer qu'il était là, la première fronçait les sourcils, l'autre lui jetait un regard noir.

-Harry, ce n'est pas bien de mentir, le sermonna Lily. Ton frère a fait cette magie tu devrais être fière de lui.

James ne dit rien, se contentant de fixer son fils, la mâchoire serrée. Il se tourna ensuite vers les Weasley qui observait la situation, un air confus sur leur visage et leur demanda poliment de partir. Ils acquiescèrent et rassemblèrent leurs enfants. Avant de partir par voie de Cheminette, le couple Weasley lança un dernier regard inquiet vers les Potter. S'ils avaient su ce qui allait advenir du plus jeune Potter, peut-être ne seraient-ils pas partis aussi docilement.

Quand le dernier de ses invités eu quitté la maison, James se tourna vers Harry :

- Comment peux-tu m'humilier de la sorte devant mes invités ? Tu ne peux pas faire de la magie alors cesse de prétendre le contraire !

- Mais je…, tenta Harry.

-Ça suffit ! s'exclama son père. Tu es un Cracmol, tu m'entends ? Un bon à rien de Cracmol ! Et un Cracmol ne peut pas faire de la magie! Mets-toi ça bien dans le crâne ! Maintenant monte dans ta chambre.

-Oui monsieur.

Harry monta dans sa chambre, survolant presque les escaliers dans sa hâte et se jeta sur son lit. C'était tellement injuste ! Pourquoi ses parents ne le croyaient jamais ? Pourquoi ils ne l'aimaient pas autant qu'Alex ?

Harry sanglotait depuis un bon moment déjà avant qu'il ne commença à entendre la voix de son père. James était en colère et quand il était en colère, ce n'était jamais bon pour Harry.

Il sécha rapidement ses larmes et descendit voir de quoi il s'agissait. Il était obstiné à ne pas être pris de court par ce que ses parents préparaient pour lui.

Il se retrouva donc aplatit sur le plancher devant la porte du salon :

-…ne peut pas continuer ! s'exclama James. Comme si être Cracmol n'était pas assez humiliant, il faut qu'il s'approprie les mérites des autres !

Les planches grinçaient et Harry supposa que son père faisait les cent pas.

-Tu t'imagines si ça c'était passé quand tout le monde était encore là ? Je n'aurais pas pu regarder les autres dans les yeux après ça. Mon fils, incapable de faire de la magie et doublé d'un menteur !

Harry essaya de ne pas laisser les mots de son père le toucher, vraiment, mais ce n'était qu'un petit garçon et l'approbation de son père comptait encore beaucoup à ses yeux. Chaque mot prononcé était comme des coups de poignards assénés à son pauvre petit cœur. Son père n'avait pas foi en lui, et pire encore, avait honte de son propre fils.

-Il faut l'envoyer quelque part, déclara James avec finalité.

-Tu veux dire dans un orphelinat ? Questionna Lily, prenant la parole pour la première fois. Non, tu ne comptes pas envoyer un de mes enfants dans ses endroits horribles ! Harry à ses défauts mais je suis sûre que…

-Non, il ne peut pas rester, dit James catégoriquement. On peut l'envoyer chez ta sœur…Philippa ?

-Pétunia.

-Oui, Pétunia. Elle a un fils du même âge qu'Alex, non ?

Lily acquiesça d'un signe de tête hésitant, ne sachant pas où cela allait mener.

-Et bien c'est parfait ! On l'enverra là-bas avec ta sœur et sa famille, comme ça il pourra apprendre à vivre comme un moldu.

Lily n'était pas sûre qu'elle aimait ce plan. Bien sûr, elle ne passait pas beaucoup de temps avec Harry, et le peu de temps qu'elle passait avec lui la rendait mal à l'aise, mais c'était toujours son fils, elle l'avait porté et mis au monde et c'était dur de s'imaginer l'envoyer vivre loin d'elle et ne probablement plus jamais le revoir comme le sous entendait James. Cependant, son mari avait de bons arguments. Harry n'e pouvait pas pratiquer la magie et elle ne voulait pas qu'il grandisse en enviant son frère pour tous ce qu'il pouvait faire, ce qui avait apparemment déjà commencé à se produire. Il n'en deviendrait qu'amer et commencerait à le détester, à tous les détester pour ce qu'il ne pouvait faire. Personne ne poserait beaucoup de questions non plus quand à sa soudaine disparition, mis à part les Weasley qui avaient assisté à la scène, mais eux aussi viendrait à voir leur logique. Le reste du monde connaissait à peine l'existence d'Harry et leur réputation ne serait pas ternie. Tout le monde y gagnait.

-Tu as raison, dit-elle, un air déterminé sur le visage.

James lui fit un sourire triomphant avant de la prendre dans ses bras et de l'embrasser.

Derrière la porte, Harry commença à s'éloigner, le choque et l'effroi clairement visible sur son visage. Le pire s'était enfin produit : ses parents avaient enfin décidés de se débarrasser de lui.