Tout d'abord, j'aimerais remercier Kazehana, MERCI MERCI MERCI *.* Merci d'avoir eut la patience, d'avoir pris le temps, de me corriger. Sincèrement u.u Et de m'encourager aussi au passage :3 Vraiment, je ne sais pas combien de fois je te le dirais, mais Merci. Au passage chers lecteurs (si j'en ai), passez lire ses histoires! Elles sont vraiment incroyables et tellement bien écrites! Sérieusement elle a du talent alors s'il-vous-plait, allez la lire, vous ne le regretterez pas :D

Ensuite, je suis quelqu'un très fleur bleue, je n'aime pas les histoires qui se finissent mal, ça me brise toujours le coeur ._. Alors je n'écris que des Happy-endings. Et le plus souvent, les pairings ne sont pas une surprise.
Pour le coup, il y aura, en principal du Eunhae et en secondaire, du Kyumin. Mais le Kyumin n'est que évoqué.
Ah aussi ! CE N'EST QUE LA PREMIERE PARTIE ! Et oui u.u C'est beaucoup trop long pour que ce soit qu'un simple O.S. Alors ce sera un T-S u.u (Logique xD)

La deuxième partie est déjà corrigée et publiée sur un autre site mais j'aimerais autant que vous suiviez l'histoire comme ça. Je mettrais rapidement la suite :D

Bon... Bonne lecture ^.^


Il se frotta les yeux, fatigué. Il avait sûrement dû passer une autre nuit blanche très mouvementée. D'ailleurs, depuis combien de temps ne dormait-il pas correctement ? Ses yeux se fermèrent un moment après qu'il se soit assis. Ils ne s'ouvrirent pas, restant hermétiquement clos malgré le brouhaha autour de lui.

J'en profitais pour le détailler plus longuement. Les cernes qui entouraient ses yeux n'atténuaient en rien sa beauté. Ses cheveux noirs légèrement décoiffés ne faisaient que rajouter un peu plus à la classe qu'il avait déjà. Et cette blouse blanche, Dieu que ça le rendait sexy. Sérieusement, si le viol n'était pas interdit, je l'aurais déjà fait depuis longtemps.

« - Hyukjae-ah, m'interpella ma collègue. Le docteur Kim a besoin de récupérer le dossier du patient Kim Kibum. Tu l'as fini ?

-Je dois encore remplir quelques informations mais je fais ça rapidement. »

Elle me sourit et retourna à son clavier d'ordinateur. J'exécutais mes dires en détournant à regret le regard de mon beau docteur. Une fois fini, je me tournais vers ma collègue.

« -Tu lui apportes ? Lui demandais-je.

-Hm, là je ne peux pas, je dois finir un dossier et le rendre dans une heure.

-J'y vais alors, mais il est où ?

-Je pense qu'il se trouve dans son bureau, au service cardiologie. »

Je la remerciai et me levai, sans oublier de prendre le dossier. Je jetais un coup d'œil à l'endroit où dormait le jeune docteur… qui n'était plus là.

Je soupirai, déçu, et me mis en route, tenant fermement les papiers contre mon torse. Je trouvai facilement le service cardiologie, mais son bureau restait introuvable. C'est donc ainsi que je me perdis dans les nombreux couloirs du service.

« -Lee Hyukjae, que faites vous ici ? »

Je sursautais, surpris par la forte voix grave de mon ami, Cho Kyuhyun.

« -Kyu', arrête de m'appeler par mon nom, soupirais-je. En plus je suis plus vieux.

-En réalité, tu es plus âgé que la plupart de mes collègues, ricana-t-il. Cependant, -il reprit son sérieux.- bien que nous nous connaissions intimement, ici vous n'êtes que mon hoobae.

-… Je vais le dire à Sungmin. »

A peine eu-je le temps de me retourner que Kyuhyun m'attrapa le bras.

« -C'est bon, c'est bon, je déconnais. Ne lui dis rien, il va croire que je te maltraite.

-Justement. »

Il me lança un regard mauvais puis sourit après avoir soupiré.

« -Tu n'as toujours pas répondu à ma question, me fit-il remarquer.

-Hein ?

-Qu'est-ce que tu fais ici ? S'exaspéra-t-il.

-Oh, je dois donner ce dossier au docteur Kim Jonghyun. Mais… je me suis perdu en cherchant son bureau. »

Il éclata de rire tandis que mes joues prenaient une teinte cramoisie.

« -Arrête de te foutre de ma gueule, râlais-je. Tu ne peux pas juste m'indiquer où c'est ?

-Aller, viens, je t'y conduis.

-Kyuhyun, tu deviens gentil ? M'étonnais-je. Wooh, Sungmin a vraiment un drôle d'effet sur toi.

-Ta gueule sinon je te laisse planté ici et tu te démerderas tout seul. Mais n'oublie pas que si tu tombes sur Kim Heechul t'es un mec mort et violé.

-J'ai eu de l'espoir, » soupirais-je.

Il rit et me força à avancer. Durant le court trajet, nous parlâmes de tout et de rien. Enfin, surtout de Sungmin. Il en était fou. Vraiment. C'était comme si des étoiles s'allumaient discrètement dans ses yeux lorsqu'il en parlait. Je n'aurais jamais pu l'imaginer comme ça avant. Kyuhyun était quelqu'un de froid mais de très malicieux. Il aimait être méchant avec les gens ce qui faisait qu'il était souvent détesté quand nous étions au lycée. Je faisais partie de ses seuls amis.

Lorsque nous arrivâmes devant une porte, la discussion s'interrompit. Cependant, il me retint avant de rentrer, les joues rouges. Il détourna le regard, visiblement gêné.

« -Je. Commença-t-il. J'aimerais te remercier.

-De quoi ?

-C'est grâce à toi que je connais Sungmin. Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureux maintenant avec lui.

-Je crois que j'imagine très bien, lui souris-je.

-Bref, je n'avais jamais pensé à le faire, donc merci. »

Mon sourire s'agrandit, touché par la « déclaration » de mon ami. Il toqua rapidement à la porte et entra après en avoir eu l'autorisation. Je le suivis, toujours aussi joyeux.

« -Salut Jong', je t'apporte quelqu'un, dit Kyuhyun.

-Ah ? »

Je m'inclinai respectueusement devant mon sunbae et lui présentai les papiers.

« -C'est le dossier que vous avez demandé plus tôt. Désolé de ne pas avoir pus l'apporter avant, m'excusais-je.

-Tu n'as pas l'air d'être désolé, rit-il. »

J'aurais dû être gêné, mais rien ne pouvait diminuer mon bonheur en ce moment même. Alors, mon sourire devint encore plus grand, dévoilant mes gencives.

« - Je le suis vraiment pourtant.

-T'es mignon.

-Yaaah, Jonghyun ! Ne joue pas à ça, il est plus vieux que toi, l'informa l'Evil maknae.

-Sérieusement ? S'étonna le docteur assit derrière son bureau. Dieu ! Tu fais très jeune. »

Je ris et posai le dossier sur son bureau qui semblait déjà très encombré.

« -Tu es nouveau à l'hôpital ? » Me demanda-t-il.

Kyuhyun ricana et essaya de cacher son hilarité en se retournant et en enfonçant ses mains dans ses poches. Je me grattais l'arrière de la tête.

« -En réalité, je suis là depuis plus longtemps que vous, répondis-je. Bientôt trois ans.

-Désolé, je ne t'avais jamais vu par ici.

-Généralement, je préfère aller au service pédiatrie, expliquais-je.

-Hein ? Mais tu n'es qu'à l'accueil non ? S'étonna le docteur qui semblait complètement perdu.

-Non, je suis infirmier, mais en ce moment, vu qu'il n'y a personne pour remplacer un de mes amis qui est malade, je le fais.

-Ah… D'accord. »

Je lui souris, puis jetai un coup d'œil vite-fait à ma montre. Mes yeux s'agrandirent.

« -Oh non ! Je dois y aller ! C'est l'heure de ma pause et je dois faire certaines choses. Je peux y aller ?

-Bien sûr.

-Au revoir docteur. Salut Kyu, me pressais-je.

-Yaaah ! Je t'ai déjà dis de ne pas m'appeler comme ça, » s'égosilla le concerné.

Alors que je m'apprêtais à ouvrir la porte, quelqu'un me devança et je me la prenais en pleine tête. Je poussai un petit cri plaintif avant de tomber lourdement au sol.

« -Hyukjae ! Ça va ? » S'inquiéta mon ami en s'accroupissant à côté de moi.

Il prit ma tête entre ses mains et examina mon front, les sourcils froncés. Il soupira.

« -Tu n'auras qu'une bosse » m'informa-t-il.

Il se tourna vers le nouvel arrivant qui était responsable de cette bosse.

« -Donghae, tu pourrais faire un minimum attention, intervint alors le docteur Kim.

-Je suis vraiment désolé. »

Je sentis le concerné s'incliner plusieurs fois. Je me relevai avec l'aide de Kyuhyun pour faire face à mon agresseur.

« -Ce… -les mots se perdirent en chemin.- n'est rien. »

Il était là, devant moi, le docteur que j'observais en secret depuis tellement de temps.

« -Vous êtes sûr ? Vous avez l'air un peu sonné, »s'inquiéta-t-il.

J'hochai vivement la tête avant de lui sourire puis de partir, gêné de le voir d'aussi prêt. Oui, il était tellement plus beau vu de prêt. Je regardai rapidement ma montre, accélérant le pas. Il ne me restait plus que dix minutes de pause. A présent, je courrai dans les couloirs presque vides du service cardiologie.

J'ouvris une porte qui déboucha sur un couloir beaucoup plus coloré et beaucoup plus vivant que ceux que j'avais parcourus juste avant. Je m'arrêtai devant une grande porte blanche et entrai sans même toquer.

Il était là, étendu, dormant paisiblement. L'infirmière en blouse blanche remplie de petits oursons me sourit avant de refermer son calepin où elle prélevait les changements d'états du patient.

« -Il ne s'est pas encore réveillé, me murmura-t-elle docilement. Je te laisse le faire ?

-Oui, merci Amber.

-De rien Hyukkie. »

Puis elle partit en me laissant seul avec le petit garçon. Je m'approchai doucement de lui et m'assis sur le rebord de son lit. Je passai une main sur son visage ce qui eut pour effet de le réveiller. Ses yeux papillonnèrent un moment avant de s'ouvrir complètement.

« -Monsieur singe ! S'émerveilla-t-il.

-Yaaah ! Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça, le grondais-je.

-Mais tu ressembles à un singe avec tes yeux et ton sourire de macaque.

-Mon sourire t'emmerde profondément.

-Depuis quand les singes disent des gros-mots. »

Je ris. J'étais toujours étonné de l'intelligence de ce gamin de sept ans à peine. Il prit une mèche de mes cheveux entre ses doigts et les observa longuement.

« -Tu crois que j'aurais le droit de me teindre les cheveux en blond un jour ? S'enquit-il.

-Hm, je ne suis pas sûr que ta mère soit d'accord. Attend tes vingt ans pour le faire.

-Voyons monsieur singe. Vous êtes bien naïf -il croisa ses bras sur son torse en une moue savante.- Tout le monde sait que je n'arriverais pas jusqu'à mes vingt ans. »

Je me mordis la lèvre pour empêcher quelques larmes de couler. Il savait tellement de choses ce gosse et à chaque fois qu'il en parlait, j'avais cette boule au ventre et ma voix se bloquait pendant un certain temps. Lui, il s'était résigné, il savait déjà ce qui l'attendait et, même s'il avait beaucoup pleuré au début, à présent il attendait la mort, les bras grands ouverts. Il ne devrait pas.

Finalement, je pus reparler.

« -Ne dis pas ça, soupirais-je. Dans une semaine tu vas te faire opérer.

-Mais ça ne servira à rien monsieur singe. Ça rate toujours. Quand les médecins me regardent, ils sont tristes, je sais ce que ça veux dire, je ne suis pas bête.

-Ils sont juste fatigués, mais non, tu n'es pas bête. »

Mon sourire était triste. Il passa alors ses petites mains sur ma joue et m'offrit un grand sourire.

« -Ne sois pas triste grand singe. Maman m'a dit que Dieu me réincarnerait parce que j'étais un gentil garçon. Je reviendrais. »

Une seule, une seule goutte coula.

« -Oui, tu as raison. »

Je regardai ma montre, il ne me restait plus que quelques minutes avant que je ne doive me remettre en route. Je sortis alors un petit objet de ma poche pour le mettre entre ses mains.

« -Tiens, je t'ai acheté un petit lecteur MP3 et j'y ai mis toutes les musiques que j'avais. Comme ça tu t'ennuieras moins quand moi ou Amber ne seront pas là.

-Vraiment ? »

Ses yeux brillèrent et il sauta dans mes bras en serrant très fort mon cou. Puis il regarda l'objet comme si c'était la plus belle chose au monde.

« -Merci, merci, merci, merci !

-De rien Jae Hwa. Prends-en bien soin.

-Pour sûr ! »

Nous discutâmes encore pendant quelques minutes puis je dus partir. A peine avais-je refermé la porte derrière moi que les larmes coulèrent. Yoona, qui passait par là, s'arrêta et me tendit un mouchoir.

« -Aller, arrête de pleurer, me consola-t-elle. Il ira bien. »

Mais les larmes ne cessèrent pas. Je la remerciai puis je repris le chemin de l'accueil. Il y avait des moments où je détestais vraiment mon boulot.

« -Ah, tu es là Hyukjae-ah ! »

Je relevai la tête vers ma collègue qui me regardait, étonnée de me voir pleurer. J'effaçai rapidement les larmes présentes sur mes joues avant de lui sourire.

« -Tout va bien ? Demanda-t-elle

-Oui, oui, ne t'inquiète pas. Tu me cherchais ?

-Non pas vraiment c'est plutôt…

-Moi, intervint une voix derrière moi. »

Je me retournai vivement et tombai face au docteur Lee Donghae qui me regardait, inquiet. Il observa mon front quelques secondes puis il plongea ses yeux dans les miens.

« -Vous n'avez pas mis de crème ? La bosse va devenir bleue et elle va gonfler.

-Non, je le ferais ce soir.

-Ce sera déjà trop tard, suivez-moi, m'ordonna-t-il.

-Mais je dois aller travailler.

-Je suis hiérarchiquement plus haut que vous, donc vous vous devez de m'obéir. »

J'ouvris la bouche puis la refermai, incapable de rétorquer quoi que ce soit. Je m'excusai auprès de ma collègue avant de le suivre silencieusement à travers les couloirs.

Finalement nous arrivâmes à ce qu'il semblait être son bureau. Il me fit entrer et me demanda de m'installer sur le petit lit installé dans la pièce. Il était encore fait et semblait ne pas avoir été utilisé depuis plusieurs jours.

« -Attendez-moi là, je reviens. »

Il disparut derrière l'autre porte de la pièce. Je profitai de ce moment pour mieux observer l'endroit. Contre un mur, près des fenêtres, se trouvait son bureau encombré par des piles de dossiers qui ne semblait jamais en finir, cependant, tout était très organisé. Il y avait quelques étagères par-ci par-là où étaient disposés plusieurs livres de médecine. Le lit sur lequel je me trouvais était contre le mur perpendiculaire à celui de son bureau. Je me couchai, épuisé, et observai la photo présente sur sa table de chevet. Elle le représentait plus jeune accompagné de ce qui semblait être sa famille : deux personnes âgées et une jeune fille plutôt belle. Elle avait le même sourire que lui.

« -Hm, j'ai trouvé cette pommade, je pense que ça ira. »

Je sursautai et me redressai brusquement. Trop brusquement. Presqu'immédiatement, une atroce migraine s'empara de mon cerveau, brouillant ma vue et m'obligeant à me recoucher.

« -Hyukjae ! Vous allez bien ? Se précipita le docteur.

-Hm, oui. Ce n'est rien. » Le rassurais-je en me rasseyant.

Ses sourcils se froncèrent mais il ne dit rien. Il ramassa le tube qu'il avait fait tomber et revint vers moi. Il posa d'abord son genou, puis il s'assit en lisant la notice du tube.

« -Hm, oui c'est ça. Tournez votre tête vers moi s'il-vous-plait. »

Je m'exécutai. La distance entre nos deux visages était minime, mais cela ne semblait pas le déranger car il ne s'éloigna pas et ne rougit pas non plus. Ce qui n'était pas le cas pour moi, mes joues prenant une teinte rouge rendant la situation encore plus gênante.

« -Je, commençais-je. Vous pouvez juste arrêter de me vouvoyer ?

-Vous n'aimez pas ? S'étonna-t-il.

-C'est juste que je me sens comme un vieux pépère après, et puis c'est assez gênant d'être vouvoyé par mon supérieur.

-Dans ce cas-là je vais te tutoyer. »

Il m'offrit un magnifique sourire, puis apposa alors la pommade sur mon front. Le froid me fit frissonner et gémir.

« -C'est froid, » me plaignis-je.

Il rit mais poursuivit son action en rendant ses gestes lents. Essayait-il de me tuer ? Avant que je ne puisse lui demander, il prit la parole.

« -J'ai appris que tu étais infirmier en pédiatrie.

-Oui, c'est vrai.

-Ça te plait d'être avec les enfants ?

-Oui ! Ils sont toujours heureux. Les adultes sont déjà beaucoup plus pessimistes et beaucoup moins agréables. Ils se plaignent toujours qu'ils ont mal alors que les enfants pleurent mais ne le disent pas. J'ai déjà essayé, mais je préfère vraiment les enfants. Sinon, dans le même genre, les personnes âgées sont très joyeuses aussi. Quand j'étais à la fac, j'aidais à la maison de retraite pour gagner un peu d'argent. Je dansais tous les jours avec les vieilles dames sur des valses. Je me souviens encore que les maris arrivaient rapidement pour prendre le relais et elles riaient toutes. Sinon aussi… »

Je m'interrompis, gêné de m'être laisser emporté. Il éclata de rire et interrompit pendant un moment ses mouvements circulaires. Finalement il les reprit :

« -Oui, je suis bien d'accord avec toi. Mais dis-moi, pourquoi est-ce que tu as voulu devenir infirmier et pas médecin ? Kyuhyun m'a pourtant dit que tu avais toutes les capacités pour.

-C'est que. Je ne veux pas me sentir coupable de la mort d'une personne. Je veux juste être là pour les accompagner et les aider. Je suis quelqu'un de très sensible et je ne pourrais pas supporter ça.

-Je comprends… Voilà, c'est fini.

-Merci.

-Au plaisir de te revoir.»

Puis je repartis, me dépêchant pour arriver rapidement à l'accueil. Bon, courage Hyukjae, plus que trente minutes et tu pourras partir.

« -Hyukkie. -Je sursautai et me tournai vers Kyuhyun.- J'ai besoin que tu me remplisses tout ça s'il-te-plaît. Je ne peux pas le faire j'ai rendez-vous avec Sungmin.

-Quoi ?! -Je regardai l'énorme pile.- Mais ça va me prendre des heures !

-Je sais mais il n'y a qu'en toi que j'ai confiance. S'il-te-plaaaaaait, m'implora-t-il.

-J'imagine que je n'ai pas le droit de refuser. »

Il me remercia puis fonça aux vestiaires pour se changer. Je soupirai et pris l'énorme pile de dossiers qu'il avait laissé sur le comptoir.

« -Hyukjae-ah, j'y vais d'accord ? J'éteins les autres lumières vu que tout le monde est parti.

-D'accord Minnah. »

Et c'est donc ainsi que je me retrouvai à faire deux heures de remplissage avec pour seule lumière une lampe. Lorsque je regardai ma montre, il était déjà 21 :34.

Je fermai le dernier dossier et le laissai sur le bureau de Kyu. Finalement je me dirigeai vers la pédiatrie. Amber aussi était encore là.

« -Il dort ? Lui demandais-je.

-Oui, il revient de Chimio', il était épuisé.

-C'est compréhensible. Et les autres gosses ?

-Il n'y a plus que moi qui suis debout ici.

-Normalement, mon ami devrait retourner travailler demain. A ce moment là je pourrais revenir.

-D'accord, je vais bientôt y aller, mon petit-copain va venir me chercher. Tu peux rentrer seul ?

-Si ma voiture marche, oui, sinon, je prends le bus. »

Elle me sourit et me salua. Je m'en allai afin de la laisser poursuivre son boulot. Il faisait déjà nuit noir. Il n'y avait plus beaucoup de gens qui trainait dans les rues et quelques enseignes étaient encore ouvertes. Je soupirai et me dirigeai vers ma camionnette dont la peinture était écaillée. J'y entrai et la démarra. Sauf que bien évidemment, vieille comme elle était, elle ne bougea pas. Je tapai le volant.

« -Non, non, non ! Ne me fais pas ça ! Pas maintenant ! »

Je sortis pour me planter face au capot que j'ouvris. Je réarrangeai certaine choses par là, en replaçait d'autre par-ci puis je réessayai de démarrer la voiture. Mais toujours rien. Désespéré, je finis par refermer le capot et par m'assoir dessus. En plus il faisait froid comme pas possible. Je sortis mon portable de ma poche : pas de batterie. Et je n'avais pas non plus de sous pour me payer le bus contrairement à ce que j'avais initialement prévu. Mon appartement se situait à 15km de là et ma jambe droite me fait actuellement mal. Quelle journée de merde.

« -Besoin d'aide ? »

Je me tournai vers celui qui serait peut-être mon sauveur. Donghae. Il était là, tout souriant, faisant tournoyer les clés passées autour de son doigt. Il n'avait plus sa blouse blanche, juste une chemise blanche accompagné d'un jean délavé.

Je me relevai immédiatement, m'inclinant devant lui.

« -Je n'aimerais pas déranger, répondis-je.

-Me déranger ? Du tout. Au contraire, ça me ferait plaisir de faire un peu mieux ta connaissance.

-Vous habitez loin ?

-Pas vraiment. Mais laisse-moi te raccompagner.

-Je ne sais pas.

-Hyung ! J'insiste. »

J'écarquillais les yeux, et tout de suite après, il rougit. En ce moment même, plutôt qu'un mature et sérieux Lee Donghae, j'avais en face de moi une personne mignonne à souhait.

« -Q-Quoi ? Après tout tu es plus vieux que moi non ?

-Oui, c'est juste qu'il faut que je m'y habitue. »

Il me sourit, ferma la portière de ma voiture et me tira de force vers la sienne. Il m'ouvrit le côté passager et je rentrai, résigné. Sa voiture était beaucoup plus luxueuse que la mienne et je me sentais mal-à-l'aise. Il rentra, me sourit, et alluma la radio tout en mettant sa ceinture de sécurité. Il me demanda mon adresse puis se mit en route. Alors que l'on approchait de ma maison, un bruit grotesque vint interrompre le silence qui régnait entre nous. Mon ventre. Il rît.

« -Ne vous moquez pas, boudais-je. Je n'ai mangé que ce matin. »

Il hocha la tête et enleva sa main droite du volant pour ouvrir le compartiment en face de moi. Voyant qu'il n'y arrivait pas, je le fis à sa place pour tomber sur toute une ribambelle de nourriture et friandises.

« -Sers-toi.

-Non vraiment ça ira, on est bientôt arrivé.

-S'il-te-plait Hyung, si tout ça reste là, ça va périmer. Je ne rentre pas souvent chez moi à cause du boulot.

-Bon, puisque vous insistez. »

Je farfouillai un peu parmi ce qui s'y trouvait, jusqu'à tomber sur LA perle. Mes yeux se mirent automatiquement à briller de mille étoiles et je ne pus m'empêcher de sautiller sur mon siège en prenant la brique de lait à la fraise.

« -Je peux ? Demandais-je toutefois.

-Bien sûr ! Je t'ai dit que tu pouvais te servir. »

Je déballai rapidement le petit paquet et y introduisit la paille. Le goût qui s'introduisit dans ma bouche me parût merveilleux, comme si de milliers de petites artifices éclataient à l'intérieur de ma cavité buccale.

« -Wooh, tu aimes vraiment ça, ricana-t-il.

-Oui, j'en bois depuis que je suis tout petit. Je ne m'en suis jamais lassé !

-Tu peux m'en passer un peu ? »

Je m'apprêtais à fouiller mais sa main m'interrompis et me tourna vers lui sans détourner les yeux de la route.

« -Du tient. N'en ouvre pas un autre, je ne pourrais pas tout boire. » Précisa-t-il.

Je rougis et tendis lentement mon bras. Il ouvrit la bouche et prit la paille entre ses lèvres. N'étais-ce pas considéré comme un baiser indirect ? Mes joues rougirent un peu plus alors que je tournais mon regard vers le sol.

« -Merci. »

Il se lécha la lèvre supérieure alors que je reprenais la paille en essayant de trouver le goût de ses lèvres.

« -Oh attendez, » intervins-je.

Il me regarda interrogativement et je m'approchai de lui en m'appuyant sur l'accoudoir. Je me penchai légèrement sur son visage et, avec mon doigt, j'essuyais une goutte du lait qui avait débordé. Il tressaillit, et perdit sa concentration pendant un moment ce qui le fit zigzaguer. Il reprit ses esprits quand la voiture de derrière klaxonna.

« -Désolé, désolé, m'excusais-je.

-Non, non, ce n'est rien, » me répondit-il, apparemment troublé.

Il regarda mon doigt où se trouvait encore la goutte de lait.

« -Lèche-le.

-Hein ?

-Ce serait bête de gaspiller du lait à la fraise non ? »

Je m'exécutai sous son intense regard. Il se mordit la lèvre, bloqua un peu sur les miennes puis remonta jusqu'à mes yeux. Ce fut à ce moment que je remarquais que nous étions arrivés. Je me reculai légèrement.

« -Je vais y aller, dis-je gaiement. Merci beaucoup vraiment.

-De rien. Si tu veux, je peux venir te chercher demain. -Il me sourit.- Vu que tu as laissé ta voiture à l'hôpital et que ce serait embêtant que tu payes le bus.

-Je ne veux pas vous déranger.

-Non, ça me fait plaisir au contraire !

-Hm. Pourquoi pas.

-Très bien, je passe demain à sept heure et quart.»

Je lui souris et le saluai. J'attendis que sa voiture disparaisse au coin de la rue pour rentrer chez moi. Je décidai de passer d'abord par l'appartement de ma voisine. J'ouvris la porte grâce au double des clés qu'elle m'avait donné et entrai bruyamment :

« -Grand-mère ! Je suis là !

-Mon petit ! L'entendis-je hurler. Dans la cuisine.

-Quelle gentillesse de venir m'accueillir à la porte, la taquinais-je.

-Non mais on se croirait chez papy et mémé Jaquette ! Rétorqua-t-elle. »

J'entrai dans la cuisine et y balançai ma veste sur l'une des chaises avant d'aller me servir dans le réfrigérateur. J'agrippai rapidement une petite brique de lait à la fraise, disposée dans le deuxième compartiment qui ne contenait que ça.

« -Depuis quand les personnes âgées doivent-elles se bouger ? Poursuivit-elle en marmonnant. Les jeunes n'ont plus aucun respect pour leurs aînés. Où va donc le monde ? Si mon mari était là, il serait tellement désespéré par la jeunesse. "Perdus" qu'il aurait dit, et il aurait eut raison, vous êtes tous… »

Je l'interrompis en l'embrassant sur la joue pour m'assoir face à elle afin de l'observer éplucher ses patates.

« -Mais oui grand-mère. Nous te croyons tous. Je n'ai pas connu ton mari, mais il serait sénile aujourd'hui dans ce cas-là, ris-je.

-Ne t'aventure pas sur ce terrain là jeune homme, me menaça-t-elle.

-Sinon quoi… ? »

Elle me fusilla du regard et me balança des épluchures de pomme de terre au visage. S'en suivit alors une bataille de nourriture dans sa cuisine.

« -Drapeau blanc ! Criai-je.

-Je ne le vois pas !

-Normal, je n'en ai pas, pour ça que je le dis !

-Enlève ton tee-shirt au pire.

-Grand-mère, ce que vous pouvez être perverses et couguars quand vous voulez, m'exaspérais-je.

-Du tout mon fils, juste solitaire. Comment vous dites-vous les jeunes ? Ah oui, je suis "forever alone".

-Wooh, tu m'impressionnes grand-mère.

-Ne le sois pas. »

Je souris et pris certaines pommes de terres ainsi qu'un éplucheur qui était posé sur le comptoir derrière-moi.

« -Alors Hyukkie ? Ta journée ? Comment s'est-elle passée ?

-Bien, bien. Kyuhyun me prend encore de haut au boulot. Lui, le jour où je raconterais tout à Sungmin, il sera bien foutu.

-Je le défendrais.

-HEIN ? Mais tu n'as pas le droit de faire ça ! Pourquoi ?!

-C'est pour mieux t'embêter mon enfant, ironisa-t-elle.

-Hm… -je me renfrognai mais repris immédiatement ma joie de vivre.- J'ai aussi parlé à ce docteur.

-Celui dont tu me parles tout le temps et qui est sexy à souhait ?

-Euh… Oui ?

-Bien, c'était pour confirmer.

-… Bref ! J'ai appris qu'il s'appelait Lee Donghae. Il m'a soigné parce que, à cause de lui, j'ai eu une bosse. Et puis ma voiture était en panne, alors il m'a raccompagné. Et il viendra me chercher demain aussi ! »

Et la soirée se poursuivit comme ça jusqu'à ce que l'heure arrive de rentrer chez moi. Epuisé, je m'endormis sur le canapé sans même prendre la peine de me changer. La journée avait été longue.

Ce fût la sonnette qui me réveilla. J'ouvris les yeux avec difficultés, les refermais, fronçait les sourcils, puis les rouvrit. Je me décidai finalement à me lever. Je me dirigeai donc péniblement vers la porte d'entrée, d'où le bruit ne voulait pas cesser. J'ouvris la porte violemment :

« -QUOI ?!

-J'ai bien fait de venir plus tôt.», soupira la personne face à moi.

J'ouvris grand les yeux et tournai automatiquement le visage vers l'horloge… Qui indiquait six heures quarante-cinq. Je devais être prêt pour sept heures et quart… OH PUTAIN !

« -Entrez, je reviens. »

Puis je filai dans ma chambre. Je pris des vêtements au hasard, une serviette, mes crèmes, puis je m'engouffrai dans la salle de bain. Ma douche fut prise en cinq minutes, je pris autant de temps pour étaler les crèmes sur mon visage, et environs une minute pour m'habiller. Je ne pris pas la peine de me sécher les cheveux et je courus, affolé, vers le salon.

« -Ah ! MA BLOUSE ! OU ELLE EST ?! ELLE A DISPARU, hurlais-je avant de me stopper . Depuis quand je ramène ma blouse à la maison ? »

J'entendis un petit rire et remarquai Donghae assis sur mon canapé. Je soupirai et m'affalai à ses côtés.

« -Dieu que je vais devenir fou, me plaignis-je.

-En effet, tu es fou, ricana l'autre.

-Mais je m'en accommode très bien. On doit être partit dans combien de temps ?

-Environs vingt minutes ? -Il vérifia sa montre.- Ouai, dans vingt minutes c'est parfait.

-Vous voulez boire quelque chose ? » Demandais-je prêt à me lever.

Mais il me retint et me fit tomber en arrière.

« -Je ne veux rien merci. J'imagine que tu peux encore dormir un peu vu que tu t'es préparé rapidement.

-Non, non ça ira. »

Il me força à poser ma tête sur épaule et il ne fallut pas plus de deux minutes pour que je m'endorme. Durant mon sommeil, je sentis quelques mouvements, j'entendis des voix qui me paraissaient familière, je "vis" la lumière changer.

« -Hyukjae, entendis-je souffler. Réveille-toi, nous sommes arrivés. »

Je papillonnai brièvement des yeux puis les plissai pour pouvoir m'habituer à la lumière extérieure qui transperçait la vitre. Je tournai la tête vers Donghae.

« -On est où ? M'enquis-je en baillant.

-Dans ma voiture, à l'Hôpital, me répondit-il doucement.

-Déjà ? Pourquoi vous ne m'avez pas réveillé ?

-Tu sembles t'être couché tard hier soir. Un peu de sommeil supplémentaire t'aura fait du bien.

-Merci. Désolé de vous avoir obligé à me porter.

-Oh ne t'inquiéte pas pour ça. »

Puis il me refit cet éblouissant sourire et sa beauté me frappa de nouveau. Il paraissait tellement jeune, pourtant il me semblait qu'il avait le même âge que moi, avec quelques mois en moins, ou peut-être un an.

« -Tiens. -Il me tendit une boite en plastique.- Ta voisine te l'a préparé apparemment. Elle a bien précisé que tu n'avais plus intérêt à te plaindre de ne pas manger durant les pauses de midi. »

Je pris la boite et le remerciai timidement. Il m'observa longuement avant de sourire et de poser la main sur sa portière. Il se tourna vers moi.

« -Allez ! C'est partit pour une autre journée ! »

Puis il ouvrit sa portière et, à peine quelques secondes après l'avoir fermée, il se retrouva devant la mienne, la tenant afin de me laisser sortir. Il me tendit sa main et, tout en la prenant, je rougis. Lorsque nous fûmes arrivés à l'accueil, il me lâcha en m'adressant un grand sourire :

« -Je te vois à la pause déjeuner pour voir si tu manges bien. »

Puis, après un clin d'œil discret, il partit. Bien évidemment, une telle scène n'aurait pu échapper à Kyuhyun qui se précipita vers moi aussitôt que l'autre fût partit.

« -Explique-moi tout ! Il te tutoie ? Comment ça se fait ? Il s'est passé quoi hier ? Vous avez bu et vous avez couché ensemble ? Vous allez vous marier ? Avoir un enfant ? Et…

-KYUHYUN ! -Une fois qu'il se fut tût.- Oui, il me tutoie parce qu'hier on a fait connaissance alors qu'il m'a ramené chez moi à cause de ma voiture. Nous n'avons pas bu, on n'a pas couché, on ne va pas se marier et puis comment deux hommes peuvent-ils avoir un enfant ? Répondis-je blasé. Tu deviens comme Sungmin. Il est vraiment en train de t'influencer à un point inimaginable. C'est limite malsain en fait que tu sortes avec lui. »

Il se renfrogna et ne répliqua pas. Il me demanda les dossiers qu'il avait déposé hier puis, il repartit. Je soupirai et m'assis confortablement à ma chaise derrière le comptoir.

« - Lee Hyukjae ? »

Je relevai la tête vers la femme à lunette qui venait d'apparaitre. Elle faisait partie de la direction du personnel, et je pense que je savais déjà pourquoi elle était là.

« -Oui, c'est bien moi.

-Monsieur Cho arrive cet après-midi, donc vous pourrez reprendre votre emploi habituel.

-Merci !

-Merci à vous. Nous avons de la chance que vous ayez un minimum d'expérience là-dedans. On ne sait pas comment on aurait fait si on avait dû employer une autre personne, uniquement pour deux semaines. Encore désolée du désagrément, mais j'imagine que vous comprenez maintenant pourquoi il était nécessaire. Ces derniers temps c'est difficile.

-Oui, je comprends. Ne vous en faîtes pas. »

A peine eut-elle franchie le pas de la porte qui menait aux couloirs que je sautai de joie. Ma collègue me sourit puis retourna à son boulot. Finalement, la pause arriva bien vite. Je regardai mon déjeuner, hésitant. J'ai encore tout plein de boulot à finir et puis je n'ai pas faim… Bon, si j'ai faim. Est-ce que Donghae va vraiment m'attendre ? S'il ne me voit pas à la cafétéria, va-t-il venir me chercher ? Je doute. Après tout, on ne se connait que depuis hier. S'il a dit ça ce matin c'était juste comme ça.

Par contre j'aurais bien besoin d'un café. Je me mordis la lèvre et reposai mon stylo sur le dossier puis le refermer histoire que personne ne puisse le lire. La machine à café était juste en face de l'accueil qui, d'ailleurs, était vide à ce moment là de la journée. Personne, pas un rat, ni un chat. Au moins j'étais sûr de ne pas recevoir de dossier à cette heure là.

Alors que je prenais mon café, je sentis une soudaine pression sur mes épaules. Je sursautai et me tournai brusquement, renversant mon gobelet au sol.

« -Oh zut, c'était ma dernière pièce.» Me désespérai-je.

Je me tournai vers celui qui m'avait gâché mon café et tombai sur Donghae.

« -Désolé, je ne savais pas que tu allais réagir comme ça, » ricana-t-il.

Je fis une petite mine boudeuse et il éclata de rire en m'ébouriffant les cheveux. Les gens pourraient d'ailleurs croire qu'il est plus vieux que moi. Ah que c'est humiliant.

« -Qu'est-ce que vous faites ici ? Vous n'êtes pas en train de manger ? M'enquis-je.

-Je pourrais te retourner la question. Ça fait dix minutes que j'attends à la cafète. Je ne t'ai pas vu arriver, j'ai commencé à flipper.

-J'ai beaucoup trop de boulot. Les gens trouvent que je fais bien mon travail, résultat ils me filent tout ce qu'ils ont sous la main pour m'occuper, » ironisais-je.

Il rit mais ne fit aucun commentaire. Je m'abaissai pour nettoyer les dégâts qu'avait causés ma maladresse. Je soupirai en jetant mon gobelet à la poubelle, un petit regard larmoyant. Je vais être viré, parce que je me serais endormi, parce que je n'ai pas bu mon café ! Et puis je pourrais plus payer mon loyer alors je serais expulsé, je vais me retrouver à la rue, à mendier. Je serais tout crasseux, tout sale, donc Donghae va être dégoûté et je ne pourrais plus lui parler !

Je viens de gâcher ma vie !

J'entendis mon Sunbae mettre une pièce dans la machine. Je me tournai vivement vers lui au moment où il tendait le bras pour me donner le gobelet qu'il avait dans sa main. Je joignis mes mains devant moi et le regardai, émerveillé.

« -Tu viens de me sauver la vie ! »

Puis je pris le café et le bu en une seule gorgée. Le café c'est brûlant et mon maudit cerveau semblait l'avoir oublié à cause de ma joie. Je poussai un hurlement et sautillai en fermant ma bouche avec mes mains, des larmes coulant déjà sur mes joues. Donghae se précipita sur le comptoir et prit une bouteille d'eau qui trainait par là. Il courut jusqu'à moi, me força à m'enlever les mains et me fis boire doucement. La douleur ne passa pas, cependant elle s'atténua.

Lorsque j'eus fini la bouteille, il m'observa, anxieux.

« -Est-ce que ça va mieux ? » Me demanda-t-il.

Je me contentai de hocher la tête, étant dans l'incapacité de parler. Il soupira et haussa un sourcil.

« -Toi alors, je te jure. » Marmonna-t-il.

Puis il me força à m'assoir sur la chaise derrière mon bureau. Je posai mon regard sur la tâche qui ornait à présent sa blouse habituellement blanche et immaculée. Il suivit mon regard et posa une main sur ma tête.

« -Ne t'inquiètes pas, j'en ai une de rechange dans mon casier. Tu peux parler maintenant ?

-Oui, ça va mieux.

-Tu as toujours mal ? »

J'hochai la tête et poursuivis :

« -Mais pas autant que tout à l'heure, précisais-je.

-Tant mieux. Tu veux plus d'eau.

-Non ça ira merci. »

Il prit la chaise à côté et s'assit en ouvrant l'un des dossiers. Mes yeux s'ouvrirent en grand alors qu'il prenait le stylo pour commencer à remplir les petites cases.

« -Mais qu'est-ce que vous faites ? M'étonnais-je.

-Je t'aide et toi tu manges. Je ne crois pas que ta voisine serait heureuse si je lui rapportais que tu ne lui as pas obéit. »

Je grognai mais mangeai l'encas que m'avait préparé Grand-mère. Mais à peine avais-je fini que je me précipitai sur les dossiers.

« -C'est à moi de le faire, c'est mon boulot. D'ailleurs, tu n'as pas des patients qui ont besoin d'être soignés ?

-Nope, c'est ma pause. Et ce pendant une heure.

-Veinard, marmonnais-je.

-Ne te plains pas. Normalement, toi aussi t'as une pause. Après c'est de ta faute si tu ne la prends pas.

-Hn. »

Malgré tous mes efforts pour le dissuader de m'aider, il le fit. Nous poursuivîmes notre discussion pendant un certain temps puis il fût l'heure de partir.

« -Hyukjae-ah ? M'interpella ma collègue en rougissant. Vu que c'est ton dernier jour au service. Enfin. Tient. »

Elle me tendit une grosse boite que j'ouvris doucement. Je fus surpris de voir son contenu. Je relevai vivement la tête vers elle et elle détourna les yeux.

« -C'est de la part de tout le monde. Même la directrice du personnel y a contribué. Dernièrement tu te plains toujours que tu n'as plus de chaussures chez toi alors on les as juste acheté en cadeau de "départ".

-Mais, balbutiais-je, on va se revoir souvent. Je ne change pas d'hôpital.

-Peut-être, mais tu nous as vraiment beaucoup aidé. On serait tous morts si tu n'étais pas venu. Donc… un cadeau de remerciement dans ce cas-là ? »

Je déposai le paquet sur le comptoir et serra mon amie très fort dans mes bras. Elle hoqueta, surprise par cette soudaine marque d'affection. Mais elle ne me repoussa pas et rit légèrement. J'entendis un raclement de gorge à nos côtés. Je tournai la tête vers le nouvel arrivé.

Donghae était en tenue décontractée, son sac en bandoulière sur son épaule, le regard interdit et sévère, les bras croisés sur son torse. Mon sourire s'agrandit. Je me reculai et m'inclinai face à ma collègue puis pris le paquet avant de rejoindre le jeune docteur.

Ce dernier ne parla pas pendant le trajet jusqu'à sa voiture. L'ambiance était d'ailleurs très lourde. Une fois qu'il démarra son engin, j'essayai d'engager la discussion.

« -Regardez ! M'exclamai-je en secouant la boite. Mes collègues se sont tous cotisés pour m'acheter une paire de chaussures toute neuve !

-Hm. »

Je sortis le modèle et les lui montrai, cependant il ne détourna pas son regard de la route alors je m'extasiai seul devant mes toutes nouvelles perles. C'était de belles baskets montantes avec des semelles en cuir blanc. Elles avaient une belle couleur dorée qui mettrait en valeur n'importe quelle tenue.

Dieu qu'elles étaient belles. Comment avaient-ils su que je les voulais ?

Le conducteur soupira, résigné :

« -A quelle occasion ? Me demanda-t-il finalement, à contrecœur.

-Un cadeau de remerciement ! Répondis-je s'en me déparer de ma joie malgré son ton froid.

-Ah ?

-Oui ! Elles sont si belles ces chaussures ! Je les voulais depuis tellement longtemps, mais le boulot d'infirmier ça ne paye pas des masses. J'avais prévu de prendre un second boulot la nuit. Finalement je n'en aurais pas besoin !

-T'es vraiment si mal que ça ? S'inquiéta-t-il oubliant sa petite colère.

-Oui. Je vais devoir déménager et me trouver un nouvel appartement moins cher pour ne pas me trouver dans le rouge. L'année dernière j'ai faillis atteindre le plafond. A ce moment là j'ai vraiment dû prendre un second boulot mais Sungmin et Kyuhyun m'ont forcé à m'arrêter quand je me suis évanoui au boulot pour la cinquième fois.

-Evanoui? S'étonna-t-il.

-Oui, fis-je négligemment. A cause de la fatigue. Et parce que j'oubliais de manger à midi et le soir. D'ailleurs, c'est pour ça que la vieille est aussi stricte dernièrement. »

Il ricana sans oublier de grogner un « -Tu m'étonnes. ».

Lorsque j'eus fermé ma portière, je me penchai sur la fenêtre du conducteur.

« -Montez, pour boire un café, ou un verre, ou du lait…Enfin tout ce que vous voulez.

-Hm…

-S'il-vous-plaît. Je vais me sentir seul chez moi sinon.

-Pourquoi pas après tout, » céda-t-il.

Il sortit également et, après avoir soigneusement fermé sa voiture, il me suivit. La vieille mégère était déjà là, sur son pallier, observant les alentours.

« -Hyukjae ! Tu es enfin là ! Tu as vu ton retard ?! Pour la peine tu vas m'éplucher toutes mes patates !

-Grand-mère… »

Son regard dévia vers le jeune homme derrière moi qui était tout à coup mal-à-l'aise. Presqu'immédiatement, les yeux de la vieille changèrent et devinrent bienveillants.

« -Bon, vu que tu es avec quelqu'un, je t'autorise à échapper à ta corvée. Mais…demain… TU ME FERAS LE DOUBLE ! »

Puis elle rentra chez elle en claquant sa porte. Nous entendîmes des rires émanant d'autres appartements, des plaintes, des « Grand-mère calmez vous ! ». Tout le monde se connaissait dans l'immeuble et elle, elle était la grand-mère de tout le monde. J'aimais bien cette ambiance. Dire que j'allais devoir quitter tout ça.

« -Entrez, » l'invitais-je.

Il s'exécuta et s'avança timidement vers le canapé en s'asseyant dessus alors que je le suivais, un sourire espiègle plaqué sur mon visage.

« -Roh allez, détendez-vous. Vous êtes déjà venu chez moi.

-Oui, tu as raison. »

Il enleva sa veste et la posa correctement sur le dossier du sofa. Cependant, il resta tendu. J'allai dans la cuisine, histoire d'apporter quelques boissons. Il choisira ce qu'il voudra sur le moment. Je n'oubliai pas de poser deux briques de lait sur le plateau puis je me dirigeai vers le salon où je le vis un peu plus détendu.

« -Vous voulez… ?

-Du soda, ça m'ira.

-Pas d'alcool ?

-Non, je conduis après et j'ai déjà assez d'expérience pour savoir ce que font l'alcool et la conduite, sans oublier qu'il fait nuit et que je suis fatigué. »

J'hochai la tête, souriant, le servit puis pris une brique pour finalement m'installer en face de Donghae, autour de la table.

« -Dis? -Je relevai la tête.- Tu pourrais juste… me tutoyer ? Parce que c'est gênant d'être vouvoyez par un Hyung, s'expliqua-t-il, gêné.

-C'est que. D'accord. Comme tu veux. »

Il sourit, apparemment heureux, et observa, une fois de plus, la pièce.

« -Oh, s'étonna-t-il en s'arrêtant sur un coin du salon. Je n'avais pas remarqué les cartons hier. »

Je me tournai également vers ceci : deux cartons à moitié pleins qui attendaient sagement d'être emballés. Je soupirai :

« -Oui, faut que je commence à les faire.

-Quand est-ce que tu dois déménager ?

-D'ici quelques semaines. Deux au maximum.

-Tu as quelque part où aller ?

-Non, il faut que je trouve. J'ai déposé mon dossier à l'agence et ils sont en train de chercher. Mais ça s'annonce difficile et presque impossible de le faire en deux semaines. Je ne sais pas quoi faire. »

Je laissai tomber la brique vide par terre et m'avachis sur la table.

« -J'ai peur de me retrouver à la rue. Et je ne veux pas non plus rester chez Grand-mère. Elle a déjà tant fait pour moi. Je ne peux juste pas lui demander ça.

-Viens chez moi. »

L'annonce me surprit tellement que j'en tombai en arrière. Il éclata de rire et se leva pour m'aider à me relever.

« -Pardon ? Demandais-je une fois que j'eu repris mes esprits.

-Tu pourrais venir vivre chez moi le temps de trouver un appart'. J'ai une chambre d'ami, tu peux t'y installer vu qu'elle est inoccupée. Je me sentirais moins seul et tu pourras venir saluer ta voisine vu que je n'habite pas très loin.

-Mais. On ne se connait que depuis deux-trois jours à peine.

-Et alors ? Je te connais déjà assez, je sais que tu es quelqu'un de confiance. Et puis c'est urgent donc tu n'as pas vraiment le choix.

-Mais je ne veux pas déranger.

-Je ne t'aurais pas proposé si je savais que tu allais me déranger. »

J'hésitais. N'étais-ce pas un peu trop rapide ? Mais il a raison. Je suis dans l'urgence. Que faire, que faire, que faire ? Raaaah je vais faire une crise d'angoisse là, ce n'est pas possible !

« -Hyukjae ! »

Je sursautai et me tournai vers mon ami. Il me regardait inquiet et semblait attendre une réponse. Il me proposait une chance en or. Je serais logé et nourrit alors que je n'étais pas sûr de trouver un logement d'ici deux semaines. C'était donc décidé :

« -D'accord, soupirais-je.

-Si tu n'avais pas accepté, je t'aurais harcelé jusqu'à ce que tu le fasses.

-Tu n'aurais pas osé ! M'offusquais-je.

-Oh que si ! »

Je ris et pris la seconde brique de lait disponible sur le plateau et la bu allégrement.

« -Tu voudrais pas dormir ici ? » Demandais-je.

Il faillit recracher son soda et je reçu quelques gouttes que je nettoyai rapidement.

« -Je me sens seul ici, expliquais-je. Il est trop tard pour aller embêter grand-mère et j'ai la flemme d'aller me chercher une prostipute.

-…

-Je blaguais, » rajoutais-je gêné.

Il sourit alors que son torse était la victime de quelques tremblements qui démontraient l'éclat de rire qu'il essayait de contenir.

« -Je ne peux pas, je dois rentrer chez moi. J'ai du mal à dormir en dehors de mon lit, je n'ai pas de vêtement de rechange et demain je commence à six heures.

-Hm.

-Une autre fois peut-être. »

C'était une question bête que j'avais posé sous une impulsion, mais c'est vrai que pendant un quart de minute j'ai espéré recevoir une réponse positive. Dieu, je deviens niais.

« -Bon, je vais y aller, m'informa-t-il après un long moment que nous passâmes à discuter. J'ai besoin de sommeil. Ce week-end je viens t'aider à empaqueter tout et dés que c'est prêt tu emménages chez moi. Même s'il faut que je revienne.»

Je le remerciais en m'inclinant plusieurs fois. La situation était vraiment bizarre. Il partit après m'avoir salué, me laissant seul dans cet appartement vide de chaleur humaine.

Je me laissais tomber sur le canapé, fatigué de ma journée. Demain je reprendrais mes habitudes, je retrouverais mon boulot. Je soupirai et me levai. Il était hors de question que je refasse ma nuit sur mon canapé.

Je réglai mon réveil, me changeai puis me couchai, sans prendre la peine de me recouvrir.

Comme prévu, le réveil sonna très tôt ce qui eu pour effet de me mettre de mauvaise humeur. Je grognai et me dirigeai vers la douche, espérant que l'eau ferait passer cette humeur.

Cette fois-ci j'étais prêt. Donghae pouvait venir me chercher, il me verrait tout beau, tout propre. Ce qu'il ne tarda pas à arriver d'ailleurs. Deux minutes plus tard, la sonnerie retentissait et je me précipitai dessus. L'autre ricana lorsqu'il me vit ouvrir précipitamment la porte.

« -Déjà prêt ? »

J'hochai vivement la tête en souriant. Je pris mon sac en bandoulière que j'avais déposé à l'entrée puis, après avoir vérifié que tout était fermé et éteint, nous partîmes vers l'Hôpital. Il me laissa à l'entrée, son devoir l'appelant au bloc opératoire d'urgence.

Je soupirai et pris une tout autre direction que celle à laquelle je m'étais habitué depuis quelques semaines. J'entrai dans les vestiaires et me changeai. Ces blouses là m'avaient tellement manquées. Les infirmiers de notre service étaient les seuls dans tout l'hôpital qui portaient des vêtements plus colorés. Ceux que j'avais portés ses dernières semaines étaient blancs, sans aucune personnalité. C'était presque triste.

« -HYUKKIEEEEEEEEEEEEEEEEEE ! »

J'émis un léger hoquet de surprise alors que deux bras inconnus enroulaient mon torse. Je restai figé, incapable de reconnaître l'intrus qui avait crié mon nom.

« -Qui… est-ce ? Demandai-je en tremblant.

-Bah. N'Hyuk, tu ne me reconnais pas ? Pourtant ça ne fait que quelques semaines qu'on ne s'est pas vu, minauda l'autre.

-Ryeowook ! »

Je me tournai vivement et le pris dans mes bras.

«-Désolé ! Je n'avais pas reconnu ta voix ! - Je m'écartai.- Alors ? Ça va ?

-Et bien.

-Que se passe-t-il ?

-Ma copine m'a quitté, » m'apprit-il tristement.

Je le regardai, complètement abasourdi. Sa copine ? Sérieusement ? Je les avaient vu ensemble i peine deux semaines et ils avaient l'air de filer le parfait amour.

« -Lee Hyukjae, Kim Ryeowook, vous êtes demandés, grogna Amber en rentrant dans les vestiaires.

-Oulah, mauvaise matinée ? M'enquis-je, inquiet.

-Plutôt ouai, grouillez-vous. Je ne suis pas la seule qui soit de mauvaise humeur aujourd'hui, et je vous jure que si vous ne vous présentez pas tout de suite au chef de service, sa colère s'accroîtra.

-On te laisse alors ! » S'exclama Ryeowook, déjà paniqué à l'idée d'être mal vu par nos supérieurs.

Je le suivis en attachant mon portable à la ceinture de mon pantalon alors que mon cadet enfilait sa blouse avec difficulté.

« -Ah vous voilà ! Vous auriez dû être ici depuis dix minutes ! Nous gronda le chef.

-Nous sommes vraiment désolés monsieur. Nous n'avons pas vu le temps passer, se justifia mon ami.

-Je passe l'éponge pour cette fois, encore, mais ce n'est pas la première fois que ça se produit ! A la prochaine je vous mets aux corvées après votre boulot.

-Cela ne se reproduira plus monsieur, m'excusai-je.

-Bien, bien, allez travailler maintenant, » nous ordonna-t-il.

Nous nous inclinâmes et partîmes chacun de notre côté après nous être promis de nous voir à la pause du midi.

C'est ainsi que je passai ma matinée. J'aimais vraiment mon métier. Jouer et rire avec les enfants tout en les soignant, c'était quelque chose d'incroyable ! Cependant, et là était le risque du métier il m'arrivait, quelque fois, que j'apprenne, en arrivant, le départ prématuré d'un enfant. Quand ça arrivait, je prenais un peu de temps sur ma pause et j'allais visiter la chambre vide. Dans ces moments là, je réfléchissais. Au sens de la vie, au pourquoi du comment, à l'injustice de ce monde. Je sortais toujours des chambres sans aucunes réponses.

Ma montre bipa me faisant remarquer l'heure. C'était ma pause. Amber, qui passait par là, se vit recevoir tous les dossiers que j'avais en main. Je me précipitai jusqu'à la chambre de Jae Hwa, espérant le trouver éveillé.

« -Oui, oui, ne t'inquiète pas, il est réveillé, m'affirma Yoona. Il sait très bien que tu viens toujours le voir à cette heure là. Sauf hier. Qu'est-ce qui s'est passé ?

-Oh ? J'avais beaucoup de boulot vu que c'était mon dernier jour à l'accueil.

-Hm. Enfin bref, entre vite, il t'attend. »

Je lui souris et m'exécutai en ouvrant rapidement la porte qui se trouvait à nos côtés. Il était là, assis sagement sur son lit en regardant par la fenêtre, les écouteurs dans les oreilles. Je m'approchai doucement de lui, faisant attention à faire le moins de bruit possible…

« -Pas la peine de te faire discret. Je t'ai déjà vu, m'informa le gosse.

-Tu as ce don pour tout voir.

-C'est surtout que les singes ne sont pas vraiment discrets, plaisanta-t-il.

-Yaaah ! Je te l'ai déjà dit ! Je ne suis pas un singe.

-C'est bientôt mon anniversaire ! S'enthousiasma-t-il en changeant de sujet.

-Ah bon ? »

Il parût outré que j'oublie une telle date. Bien sûr que non, je n'avais pas oublié, comment le pourrais-je ? Il croisa ses bras sur son petit torse après avoir enlevé ses écouteurs.

« -T'es méchant grand singe, marmonna-t-il. Tu n'es même pas digne de t'occuper de moi.

-Oulala, c'est que monsieur devient prétentieux, me moquais-je.

-Ne te… !

-BONJOUR LES ENFANTS ! »

Je sursautai et me tournai vers la porte d'entrée où se tenait Ryeowook en chapeau de fête, avec ce qui semblait être un pain au chocolat dans les mains.

« -Wook ! S'exclama l'enfant.

-Pourquoi tu l'appelles par son prénom alors que moi je ne suis que le grand singe, grognais-je en boudant à mon tour.

-Hyukjae… tenta mon ami. Une pâtisserie ? »

Je remarquai que dans son autre main il tenait un petit paquet rempli de petits gâteaux. Je sautai dessus en même temps que le gamin et s'engagea entre nous une bataille épique pour avoir les meilleures pâtisseries sous les rires du brun.

« -On peut se joindre à la fête ? » Intervint une voix.

Je me tournai vers l'intrus, la bouche pleine et encore entourée de chocolat. Kyuhyun se tenait sur le pas de la porte, l'air décontracté, les mains dans les poches de sa blouse blanche immaculé. Derrière lui se tenait Donghae, toujours aussi beau et aussi sexy, lui aussi dans son uniforme. Après un accord plutôt enthousiaste de la part de Ryeowook, ils entrèrent tous les deux en prenant soin de fermer la porte derrière eux.

« -Combien de temps vous avez aujourd'hui ? Nous demanda mon ami d'enfance, Kyu.

-Il me semble qu'on a une heure, répondis-je en me tournant vers mon collègue pour donner confirmation.

-Oui, c'est ça, une heure, acquiesça-t-il. Amber a pris nos services, d'ailleurs tu sais ce qu'elle a ? Elle avait l'air tellement énervée ce matin.

-J'imagine qu'il y a eu une embrouille avec son copain, chuchotais-je lentement. D'AILLEURS ! M'exclamai-je brusquement. Toi ?! Ta copine t'a quitté ? Il s'est passé quoi ? Raconte-moi tout Wookie !

-C'est que, -il parut gêné par la présence de mes deux autres amis- elle me trouvait beaucoup trop mignon, pas assez réactif. Au début, les filles, elles aiment bien les gars mignons, puis elles se lassent et se tournent vers les Bad Boys qui ont plus de caractère, déclara-t-il tristement.

-Ah les femmes ! Tu m'étonnes que je ne sois jamais sortit avec une d'elles, s'exaspéra Hae.

-Ah ?

-Oui, elles sont beaucoup trop compliquées ! Elles fonctionnent à l'envers ! S'expliqua le noiraud. Quand tu veux leur faire plaisir en leur offrant des fleurs, elles estiment que tu essayes de te faire pardonner quelque chose de grave. Quand t'es fatigué et que tout ce que tu veux c'est dormir, elles se sentent délaissées et piquent une crise parce que "on ne les aime pas assez". Croyez-moi, je supporte ma mère, c'est déjà bien assez comme ça. »

Je ris et il se tourna vers moi en me regardant comme si j'étais la huitième merveille du monde. Cela me gêna un peu, mais en même temps… que ça me faisait plaisir. Kyuhyun reprit le discours de Donghae en le transformant en leçon pour le petit.

« -Arrête ! Il finir par devenir gay ! Ris-je.

-Ah oui, ce n'est pas comme si le sujet t'était inconnu à toi, » me taquina Kyuhyun.

Je rougis violemment en détournant le regard par la fenêtre alors que Jae Hwa demandait déjà ce qu'étaient des gays.

« -Ce sont des hommes qui aiment les hommes, expliqua Donghae.

-Bah… ça existe ? S'étonna l'enfant.

-Bien sûr.

-Mais maman m'a toujours dit que l'amour ce n'était que entre une femme et un homme.

-Dis-moi Jae Hwa ? Tu as quel âge ? » Demanda le jeune médecin.

L'ambiance était calme. Ryeowook mangeait dans un coin en suivant attentivement la conversation. Kyuhyun écoutait également les explications de Donghae, un peu plus distraitement cependant. Moi, j'étais pendu à ses lèvres, attendant avec impatience la suite.

« - Six ans, répondit le concerné. J'aurais bientôt sept !

-Et bien, -Donghae sourit- tu sais ? Les grandes personnes s'inquiètent surtout du bien-être des enfants mais dis-moi : tu préfèrerais avoir deux papas qui s'aiment et qui resteront ensemble toute une vie ou un papa qui n'aime plus ta maman et qui rend tout le monde très triste ?

-Bah c'est mieux d'avoir deux papas dans ce cas !

-Exactement, mais attention, ce n'est pas parce j'ai pris cet exemple là que deux parents homme et femme ne peuvent pas s'aimer.

-Je sais monsieur, je ne suis pas bête. »

Mon nouvel ami lui ébouriffa les cheveux en riant puis il se tourna vers moi, interrogateur.

« -Pourquoi tu me fixes comme ça ? C'est gênant, me fit remarquer le noiraud.

-Désolé, j'ai juste… apprécié ce que tu as dis, avouais-je.

-Ah ?

-Oui. Beaucoup de gens oublient qu'il y a l'amour, ils ne voient que l'apparence extérieure ou alors ils se disent juste que c'est impossible. Que deux hommes ou deux femmes ne peuvent s'aimer, que c'est malsain. Certains mettent même l'homosexualité au même niveau que l'inceste ou la pédophilie. Alors c'est vrai que de voir que certains croient encore en l'amour, l'amour pur, ça… je ne sais pas vraiment, c'est juste beau. »

Et là, ce fût comme dans une scène de film. Les quelques rayons qui traversaient la vitre de la fenêtre dévièrent vers lui, l'illuminant, faisant ressortir toute sa beauté. Son sourire semblait se blanchir en s'agrandissant alors que ses yeux se fermaient progressivement. Il me semblait que tout à coup, tout était beau autour de moi. Tout était blanc immaculé, tout était pur, c'était juste magnifique.

« -Bon, les gars je dois y aller, avertit Kyuhyun en vérifiant sa montre.

-Moi aussi, je reprends bientôt mon service, dit le bel homme distraitement.

-Tu ne peux pas rester un peu plus ? Demandai-je, un peu déçu.

-Dix minutes maximum. »

Et voilà que je souriais de nouveau alors que Kyu saluait tout le monde pour partir. Je n'avais jamais autant souri que ces trois derniers jours, et ça c'était grâce à lui. Il émanait quelque chose qui vous rendait confiant, heureux. J'imagine qu'il fait partie de ces êtres que l'on ne rencontre qu'une seule fois dans une vie. Ces gens exceptionnels qui sont très rares dans ce monde.

« -Tu as un beau sourire Hyukjae, » souffla-t-il.

Mes yeux s'agrandirent légèrement avant de se plisser, montrant toute la joie que je ressentais à ce moment-là. C'était le plus beau compliment que j'ai jamais entendu. Mon cœur battait fort contre ma cage thoracique marquant le plaisir que j'avais éprouvé à l'entente de ces mots.

« -Merci Donghae, vraiment, furent les seuls mots qui se décidèrent à franchir la barrière de mes lèvres.

-De rien. Au fait ! Je t'ai pris du lait à la fraise ! Par contre tu m'excuseras mais j'ai cédé à la tentation en en buvant la moitié, » déclara-t-il.

Je sautillais sur place faisant rebondir les ressorts du matelas sur lequel je me trouvais tout en prenant la brique avec enthousiasme. Je me mis alors à boire, me délectant de chaque gorgée.

« Hm, c'est considéré comme un baiser indirect vous savez ? » constata Ryeowook, rêveur.

Je faillis recracher le liquide présent dans ma bouche alors que je sentais mes joues se réchauffe à une allure folle. En face de moi, Donghae me regardait avec un regard intense. Finalement il m'offrit un petit sourire timide que je lui rendis avant de recommencer à boire le contenu de la brique. Cette fois-ci, j'avais l'impression que son odeur était restée sur la petite paille. Une douce odeur mentholée. Dieu, mon esprit me jouait des tours.

« -Bon, je dois vraiment y aller, ajouta-t-il en voyant mon regard implorant. Je te bois juste une gorgée. »

Il me prit rapidement le paquet des mains pour en boire, comme il l'avait dit, une gorgée. Ce fut rapide cependant il me sembla déceler une étincelle de malice dans la profondeur de son regard. Finalement il appuya ses lèvres sur la paille avec insistance pour finalement me repasser la brique. Je restai figé, frustré. Il me procurait de telles émotions. Mon cœur allait finir par lâcher.

A peine eut-il fermé la porte derrière lui que mon collègue se jeta sur moi.

« -Il se passe quoi entre vous deux ? S'enquit-il joyeusement.

-Rien, pourquoi tu dis ça ? »

Je tournai mes yeux vers Jae Hwa, inquiet que celui-ci n'écoute notre conversation. Cependant ce dernier semblait dormir d'un sommeil profond. Je remontai sa couverture sur lui, l'installant confortablement après avoir déposé le lecteur de musique sur sa table de chevet. Le regard de mon cadet se fit plus insistant me forçant à répondre sincèrement.

« -Je suis attiré par lui, c'est indéniable.

-Mais au niveau amoureux.

-Wookie, soupirais-je. Trois jours, ça ne fait que trois jours que nous nous connaissons vraiment. Comment pourrais-je tomber amoureux de lui ?

-Non Hyukjae, un an. Ça fait un an et deux mois que tu le regardes secrètement. Tu as eu un an pour être attiré, c'est peut-être le temps de tomber amoureux tu ne crois pas ?

-Même si c'était le cas, ce n'était pas la même chose de son côté ! Avant qu'il m'ouvre la porte à la gueule, il ne me connaissait pas. J'étais un inconnu, un infirmier banal. Même si je tombais amoureux de lui, il ne le serait pas.

-Mais Hyuk…

-Et puis, ne soit pas naïf. Il a beau faire de grands et beaux discours sur l'homosexualité, sur l'égalité, sur l'amour, je sais qu'il n'est pas gay. Ça se voit à cent mille kilomètres à la ronde. Pourquoi devrais-je tomber amoureux pour avoir de faux espoirs ?

-Tu n'essayes même pas.

-Je n'en ai pas envie. »

Il laissa échapper un soupir, blasé par mon attitude. Mais après tout, c'était la vérité, il fallait être réaliste dans la vie. Les gens pourraient prendre ça pour du pur pessimisme mais ce n'était VRAIMENT que du réalisme.

« -Bon, lundi prochain c'est l'anniversaire de Jae Hwa. On organise une petite fête avec les autres enfants ? Repris-je.

-Et bien, ça devrait se faire sans mal, on ne sait pas combien de temps il lui reste après tout, déclara-t-il tristement.

-Je ne veux pas y penser. Ce n'est pas encore le moment. Il a encore du temps devant lui.

-Oui, tu as raison, n'y pensons pas. »

Et la journée se déroula bien. Le soir Donghae me ramena comme d'habitude chez moi. Il monta pour prendre un petit verre et m'aida, par la même occasion, à préparer quelques cartons. Et ce fut la même routine jusqu'au week-end qui n'arriva pas assez rapidement à mon goût.

C'était Samedi, il était dix heures du matin et je venais tout juste de finir de me préparer. J'attendais impatiemment son arrivée devant l'immeuble, les mains dans les poches. Pour l'occasion j'avais préféré mettre un survêtement afin d'être confortable lorsque je déplacerais les cartons. J'avais, la veille, démonté tous mes meubles grâce à l'aide de Donghae et nous avions prévu de donner ces meubles là à des familles dans la nécessité. Nous avions également fait un grand ménage dans mes affaires et je n'emportais ainsi que quelques vêtements et plusieurs albums photos ou autres souvenirs. Je m'étais rendu compte d'à quel point je me négligeais dernièrement : la plupart des vêtements qui étaient présents dans ma penderie ne me servaient plus, étant tous trop petits.

Je n'avais qu'une maigre bibliothèque et médiathèque. Elle ne contenait en effet que quelques livres d'écoles que j'avais décidé de garder car utiles, et les seuls films que je possédais m'avaient été offerts par Junsu, mon meilleur ami que je n'avais plus vu depuis longtemps. En effet, si moi j'avais quitté ma ville natale, lui y était resté, inquiet de ne pas pouvoir s'adapter à la vie citadine. Bien sûr, on se parlait souvent au téléphone. Comment aurais-je pu me passer de son soutient et de sa joie de vivre pendant autant de temps ?

Ce fût le klaxon du camion qui arrivait dans l'allée qui me sortit de mes pensées. Donghae en ressortit, décontracté, son beau sourire toujours plaqué à la figure. Il s'approcha de moi et me prit dans ses bras pour me saluer.

« -Désolé, je suis en retard. J'ai dû aller chercher le camion chez mon beau-frère mais sur le retour il y a eu des embouteillages et puis j'ai préféré rouler doucement parce que même si j'ai eu mon permis poids lourd je l'ai passé de justesse.

-Ne t'inquiète pas va ! Tu n'as pas besoin de te justifier et tu n'es en retard que de quelques minutes.

-Hm… Bon, on se met au boulot ?

-J'ai déjà apporté deux cartons, mettons les d'abord puis pour les meubles on verra directement avec l'association comment on s'y prend mais j'ai cru comprendre qu'ils passaient les prendre eux-mêmes.

-Tant mieux dans ce cas là ! »

Puis nous nous mîmes au travail. Je n'avais qu'une dizaine de cartons. Certains étaient quasi-vides, d'autres au contraire étaient remplis à ras bord. Oui, je pense qu'on avait mal fait mais il était trop tard pour tout défaire et recommencer.

Lorsque l'appartement parut enfin vide, mon ami se tourna vers moi :

« -Tu as oublié quelque chose ? »

Je réfléchis et décidai de faire le tour de l'appartement pour être sûr de ne rien laisser derrière moi hormis les meubles. Dans le couloir où se trouvaient les placards, je me souvins des quelques couvertures que j'avais placé là, tout au-dessus.

Je pris une chaise et la mis face au placard concerné. Cependant, malgré la hauteur que j'avais gagnée, je n'étais pas encore suffisamment grand pour arriver à attraper les couvertures.

« - Donghae !

-Oui ? Cria-t-il depuis le salon.

-Viens m'aider s'il te plait. »

J'entendis ses bruits de pas puis il apparut devant moi et analysa rapidement la situation. Il entoura mes jambes de ses bras et me souleva soudainement me faisant pousser un hoquet de surprise.

« -Dépêche-toi Hyukjae. Je ne suis pas aussi musclé que je peux le laisser croire, grogna-t-il avec difficulté. »

Je lui obéis et pris rapidement les couvre-lits en lui faisant signe de me lâcher. Chose qu'il fit un peu trop brusquement. Il lâcha, en effet, mais sans me poser. Je retombai lourdement sur la chaise qui dévia et tombai en arrière à cause du manque d'équilibre qu'avait provoqué ma petite chute. Je criai alors que mon cœur lâchait. Cependant, mon rude atterrissage fut amorcé par Donghae qui s'était vite mis entre moi et le sol. Mais, tel qu'il l'avait précisé auparavant, il n'avait pas des muscles d'acier et ce fut donc tout naturellement qu'il tomba avec moi.

Il poussa un petit gémissement de douleur et marmonna quelques jurons. Je pris appui sur mes coudes afin de me relever un minimum.

« -Désolé, chuchotais-je.

-Non, c'est moi qui le suis, rétorqua-t-il sur le même ton. J'aurais dû te poser plus délicatement.

-Pourquoi est-ce qu'on chuchote ?

-J'en sais rien c'est toi qui a commencé, » répondit-il sans parler plus fort cependant.

Je ris et m'avachis sur lui en laissant ma tête aller contre son cou.

« -Hm, je n'ai pas envie de bouger, je suis fatiguer, grognais-je.

-Moi non plus je ne veux pas, » affirma-t-il en enfonçant sa tête dans mes cheveux afin d'en humer l'odeur.

Et je ne sais pas pourquoi, je m'endormis. Peut-être à cause du manque de sommeil dût à mon impatience. En tout cas, j'étais épuisé, et je me sentais bien alors oui, j'ai dormi.

« -Hyukjae ? Hyukjae. Réveille-toi.

-Hm ?

-Aller, j'ai plus de force pour te porter. »

Je clignotai rapidement des yeux pour m'apercevoir du changement de décors. Je me retrouvai de nouveau dans la voiture de Donghae, sans que je ne sache réellement comment.

« -Tu as dû me porter à nouveau ? Je suis vraiment désolé, m'excusais-je encore somnolant.

-Ce n'est rien. Il ne manquait plus que les couvertures à embarquer et puis tu sembles vraiment fatigué.

-Comme toujours, » soupirai-je en me redressant un minimum.

Il me sourit et sortit du camion.

« -Fait attention à la marche en descendant, m'avertit-il.

-Oh je ne m'inquiète pas, si je tombe je sais que tu seras là pour me rattraper, » m'enthousiasmai-je naturellement.

Puis je m'aperçus du malaise qu'avait installé ma phrase. Je ricanai un peu gêné et descendis de la voiture alors qu'il me fixait intensément, l'air soudain sérieux.

« -Bah-bah quoi ? Balbutiai-je. C'est bien ce que t'as fait aujourd'hui non ?

-Oui, -et un sourire se forma de nouveau sur ses lèvres. Tu as raison, je serais toujours là pour te rattraper.

-Merci Donghae. J'ai l'impression qu'il n'y a que des trucs bien qui m'arrivent depuis que je te connais.

-Moi aussi je suis heureux de te connaître. Vraiment. »

Et cela me toucha. Vraiment. J'inspirai un grand coup et décidai d'observer l'immeuble qui nous faisait face. Il était haut, très haut, et semblait plutôt moderne avec toutes ses belles et grandes fenêtres. Je connaissais cette résidence. Une résidence privée qui abritait de grands duplex où les plus riches venaient dormir. La structure m'intimidait. Le bâtiment était imposant et me renvoyait à la face ce que j'étais : un petit infirmier sans le sous.

Mon ami le remarqua et me prit doucement la main en la caressant avec son pouce dans le but de me rassurer. Je la serrai plus fort. Ça me faisait un bien fou de l'avoir à mes côtés. Il me guida à travers les nombreuses bâtisses et nous nous stoppâmes finalement devant l'un de ses immeubles qui avaient l'air de tous se ressembler.

Il me montra le code pour y entrer et me précisa qu'il fallait également une clé en plus qu'il me donnerait plus tard. Le Hall démontrait parfaitement la somptuosité des lieux. Il y avait un grand comptoir noir fermé au centre de l'immense salle et derrière lequel se tenait un drôle de bonhomme en costume. A notre arrivé, celui-ci se releva et se courba à quatre-vingt-dix degrés afin de nous saluer. Nous lui rendîmes et je poursuivis ma contemplation de l'étage.

Dans un coin se trouvait quelques sièges en cuirs autour d'une petite table basse accompagnés de quelques journaux et tabloïds. Les murs et le sol étaient blancs tandis que le peu de décoration présente était noire.

Le médecin me mena vers l'un des trois ascenseurs présents. Il appuya sur le bouton d'appel et nous ne dûmes attendre qu'une petite minute avant que la machine arrive. J'y entrai en traînant ma valise derrière moi et constatai que la taille de l'élévateur était à peu près la même que celle de mon ancienne chambre que je pensais plutôt grande.

Mon bagage se coinça sur le rebord et Donghae dût venir m'aider pour dégager la roue. Après l'avoir remercié nous pûmes enfin monter. Le quinzième étage. C'était haut quand même. N'avait-il pas le vertige quand il regardait par la fenêtre ?

Je cessai de m'interroger lorsqu'il ouvrit la porte du couloir pour me laisser passer. Ma mâchoire se décrocha lorsque j'ouvris la bouche. Mon nouveau colocataire rit en me voyant regarder le deuxième étage avec des étoiles dans les yeux. Il m'ébouriffa de nouveau les cheveux, tic qu'il avait prit ces derniers jours.

« -Yaaah, je suis ton Hyung. Arrête de me considérer comme un enfant !

-Désolé… Hyung. C'est l'habitude. T'agis de manière tellement mignonne que ça vient instinctivement.

-Ce n'est pas comme si je faisais exprès. N'empêche que c'est la première fois qu'on me dit ça.

-Ah ?

-Et bien, généralement on me dit plutôt que je parle beaucoup pour ne rien dire, ou que j'ai les pieds qui puent mais ça c'est déjà un autre sujet. »

Il éclata de rire alors que je me grattais l'arrière de la tête, gêné en regardant mes pieds :

« -D'ailleurs, ne t'inquiète pas pour ça, j'ai des tonnes et des tonnes de chaussons. Alors ça ira. Mais ce n'est vraiment pas ma faute ! Je ne sais même pas pourquoi c'est comme ça !

-Haha, ne panique pas Hyukkie ! Ce n'est rien ! »

Mon cœur se stoppa à l'entente du surnom pour finalement se remettre à battre. Ce surnom, bien sûr que oui, je l'avais entendu plusieurs fois. Mais dans sa bouche, c'était tellement plus… important.


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