Coucou tout le monde ! Encore une fois, je pointe le bout de mon nez en fin de week-end !
Pour commencer, je remercie les reviews anonymes sur Comment être un parfait connard ?, Rose et Guest, vous êtes géniales, et je suis contente que vous ayez aimé la fin :D Au cas où vous repasseriez par là ;)
Cette fiction commence donc « avant » l'arc du Fifth Sector dans IE GO (avec quelques modifs pour la cohérence), c'est-à-dire au moment de la formation de l'organisation. J'ai voulu reprendre les bases de ce système monumental, puisqu'au tout début de IE GO, on nous jette dans un monde qui n'a plus rien à voir avec celui qu'on avait quitté avec Inazuma Japan, sans vraiment expliquer ce qu'il en est. Je pense que c'est plus vraiment un secret, j'éprouve un certain mépris pour les scénarios de IE GO / CHRONO STONE / GALAXY, alors il fallait que je trouve quelque chose à faire là-dessus. Donc je vous l'annonce tout de suite, on est loin de Connard !Kido, où il y a un lemon tous les deux chapitres ! Je ne dis pas qu'il n'y en aura pas ici, mais disons que ce sera certainement moins fréquent, puisque je compte travailler le scénario avec beaucoup de soins.
Bref, cette fiction est un mélange d'histoire d'amour et de récit d'espionnage, une sorte de James Bond ultra sobre (c'est-à-dire sans explosions). Et puis je vous préviens tout de suite, comme c'est dit dans le résumé, on est loin d'un anime pour enfant. Vous comprendrez bien assez tôt :D
Enjoy !
Kido soupira et s'étira, faisant craquer son dos engourdi par ses heures de travail. Tellement de paperasse qu'il était sûr de s'y noyer avant la fin de la semaine. Depuis quand les coaches de football avaient autant de papiers à signer que les ministres ? Il n'avait presque pas le temps d'aller voir son équipe. Enfin, ses équipes, puisque Teikoku comptait plusieurs formations depuis l'augmentation notable des demandes d'admissions dans le club. Kido était loin de s'en plaindre, il aimait ce sport et appréciait qu'il devienne populaire. Mais cette croissance inattendue de l'effectif avait fait de sa tâche de coach-manager de Teikoku un véritable enfer de formulaires.
«Kido-sosei.»
Le concerné ouvrit les yeux qu'il avait clos pour s'étirer et vit à travers ses verres teintés Sakuma, son second, qui avait ouvert la porte.
«Excuse-moi, j'ai oublié de frapper.» fit platement le blanc en inclinant respectueusement la tête.
«C'est rien. Les enfants s'en sortent ?»
«Ils travaillent dur. Miyabino-kun a fini son programme d'entraînement.»
«Déjà ?»
«Il progresse vite, il se donne vraiment à fond.»
Kido ne pouvait pas nier que ces enfants lui inspiraient une fierté immense. Lorsqu'il trouvait le temps, entre deux meetings et sa paperasse, il étudiait les statistiques de ses joueurs et créait des programmes d'entraînement visant à améliorer leurs capacités. C'était rude, il en avait bien conscience, mais c'est ce qui les renforçait. Certains avaient du mal, mais d'autres, comme ce jeune Miyabino, s'investissaient vraiment dans le sport, et progressaient à une allure folle. Kido soupira, conscient qu'il allait devoir faire un nouveau programme pour le jeune gardien, ce qui signifiait un peu moins de temps pour dormir. Tant pis, si c'était pour ses élèves, il pouvait bien sacrifier une ou deux heures de sa courte nuit.
«Tu te souviens que tu es invité à la soirée de Senguuji au Paladium Lounge ce soir ?» poursuivit Sakuma.
«Comment oublier ?»
Kido souleva ses lunettes pour se frotter le coin des yeux, exaspéré. Le Fifth Sector donnait beaucoup de réceptions ces derniers temps, certainement dans l'espoir de se faire des liens solides. Le châtain, lui, n'avait pas besoin de rencontrer du monde, Teikoku savait ce qu'il avait à faire et n'avait pas besoin d'aide ni de boulet. Il imaginait bien que Senguuji avait l'intention de faire connaître son «nouveau protégé», et accessoirement la raison pour laquelle Kido avait décidé de se lier avec cette sinistre organisation.
«Est-ce que tu veux que je vienne avec toi ? Je sais que tu détestes ce genre de soirée.» se hasarda l'assistant coach, constatant que le commandant ne disait rien.
«Non, tu as fini ta journée, Sakuma. C'est gentil mais il faut que tu te reposes toi aussi.»
«C'est toi qui décide.» accorda-t-il en haussant les épaules. «Ton chauffeur t'attend devant le bâtiment.»
«Je sais encore conduire.» soupira le châtain.
Celui au cache-oeil sourit, conscient de l'irritation de son supérieur. Bien sûr qu'il savait conduire, mais il était important, et les gens importants ont un chauffeur. C'est comme ça. Alors lorsque Sakuma n'assurait pas l'escorte du coach, habituellement sa tâche -ce qui avait don d'énerver encore plus Kido-, un chauffeur privé offert par Teikoku s'occupait de lui. Kido ignorait pourquoi on s'acharnait à faire de lui un assisté. Quel âge lui donnait-on pour qu'on veuille à tout prix lui payer un chauffeur ? Kido essaya de s'apaiser, soupira de nouveau avant de se lever et de lisser ses vêtements d'un coup de main.
«Tu vas y aller en tenue de travail ?» demanda le blanc, dubitatif.
«J'ai pas vraiment le temps de rentrer m'habiller plus soigné. Et puis n'exagère pas, ce costume fait très bien l'affaire.»
Kido décida d'ignorer l'air incertain de son ami et s'approcha de lui afin de quitter la pièce. Son costume était très bien. Cravate, chemise repassée, pantalon nickel, pour une soirée qui en plus le barbait, ça suffisait largement. Il attrapa sa veste au passage et sortit, laissant Sakuma verrouiller sa porte alors qu'il sortait son portable pour vérifier ses appels et ses mails. Il vérifia l'emplacement du Paladium Lounge et rangea l'objet dans sa poche. D'un hochement de tête, il salua son second et pressa le pas vers les escaliers: il allait être en retard s'il ne se dépêchait pas.
Trop de paillettes. Kido se demandait combien de temps il devait rester par politesse avant de disparaître. Il avait pris garde à se mettre de côté, afin d'éviter les rencontres; les autres invités faisaient chaleureusement connaissance, agrandissant leurs carnets de contacts par la même occasion. Le Fifth Sector s'était peu à peu imposé dans le monde du football grâce au soutien peu négligeable de grandes entreprises, puis de différents clubs du Japon qui adhéraient à sa politique. Senguuji avait su jouer de ses relations importantes pour se donner un air d'autorité et mettre à ses pieds les petits clubs influençables. En constatant l'émergence de l'organisation, de plus grandes académies, comme la Teikoku, s'étaient penchée sur la question, et par souci de conformité, avaient décidé de suivre le mouvement.
Kido fut sortis de ses pensées par le garçon de salle qui circulait avec des coupes de champagne et qui lui en proposait poliment. Il saisit un verre et inclina la tête pour remercier le serveur, qui poursuivit son tour de salle. Bien sûr, le Fifth Sector n'avait pas encore le contrôle sur tous les clubs du Japon; certains résistaient encore à son ascendant, comme Hakuren ou Raimon, malgré la pression de leurs chefs d'établissement. Kido n'en attendait pas moins de Kudo, qui entraînait toujours Raimon après tout ce temps, mais quelque part, il se demandait si ce n'était pas une grosse erreur de stratégie. Le Fifth Sector préparait quelque chose, c'était certain, et quand ce serait mis en place, tous les rebelles allaient plier l'échine de force, ou être anéanti.
Son regard caché se posa sur l'invité d'honneur de la soirée, ce beau blond qui souriait d'un air charmeur à ses interlocuteurs. Sérieusement, où était passé le Goenji Shuuya qu'il avait connu, fier et solitaire ? Son ami d'enfance avait comme mué en un jeune Apollon sobrement débauché, attentif à son image, manipulateur. Ishido Shuuji n'était même plus l'ombre de Goenji Shuuya. Comment en était-il arrivé là ? Un concours de circonstances malheureuses, c'est sûrement comme ça que Kido définirait la sombre descente de son ami. Mais il était sûr que le nouveau protégé de Senguuji le frapperait pour avoir pensé une telle chose; pour lui, ce n'était pas des circonstances, il avait l'impression que le destin s'acharnait sur lui. C'est à peu près tout ce que le commandant de Teikoku savait à propos de Goenji... Enfin, Ishido, depuis qu'il s'était retiré de la scène footballistique. Depuis cet incident...
«Toujours aussi silencieux hein ?»
Kido fut à nouveau interrompu dans ses pensées, et se tourna vers la source de la voix. Était-ce à lui qu'on parlait ? Il croisa le regard bleu d'un jeune homme et se demanda ce qu'il fixait là. Moi ? se demanda-t-il, incertain. Le fait était que dans le coin où il se réfugiait pour échapper aux vanités mondaines, il n'y avait pas grand-chose d'autre à fixer avec autant d'intérêt, ni beaucoup d'autre personne à qui l'inconnu aurait pu parler... Il était le seul. Kido fronça les sourcils, essayant de se souvenir; l'avait-il déjà rencontré ? Il le détailla, méfiant. L'autre était brun, aussi grand que lui, et arborait un sourire moqueur qui lui était étonnement familier... Sa tenue consistait en une chemise blanche et un jersey bleu de gris assorti à ses yeux. Restaient un pantalon noir et des chaussures que le châtain peinait à voir dans l'obscurité de ce coin du lounge. Il fallait dire que le côté fumeur était bien plus éclairé.
«Qu'est-ce que je disais...» poursuivit le brun en portant sa coupe de champagne à ses lèvres railleuses.
«Est-ce qu'on se connait ?» voulut savoir le coach, prudent.
Si c'était un de ces riches investisseurs qui pensait pouvoir faire main-basse sur Teikoku, il se mettait le doigt dans l'oeil. Quoi que, ce type ne semblait pas plus âgé que lui, et ses yeux brillaient trop pour qu'il soit réellement homme d'affaire; ces rats malhonnêtes avaient tous perdu cette lueur qu'arborait fièrement le brun.
«Je suis déçu que tu ne te souviennes pas de moi.»
Il avait fait la moue mais son ton ne laissait pas de place au doute: il se fichait royalement de sa gueule. Pas une once de sincérité dans son discours, Kido avait bien compris qu'il n'était pas vexé le moins du monde. Il ne répondit donc pas, se contentant d'une nouvelle gorgée de ce bon champagne. L'autre l'observa encore un peu avant de reporter son attention ailleurs, laissant le châtain détailler encore une fois son allure. C'était difficile à dire sous ses vêtements mais l'entraîneur devina des épaules et un buste musclés de jeune homme en pleine forme, ce qui bannissait définitivement l'option d'un homme d'affaire. Ce type avait du temps pour lui, et c'était un sportif. D'autant qu'il n'avait pas de cravate, détail qui voulait dire gros; il n'était pas de ce milieu. Dernière hypothèse, il s'agissait d'un pique-assiette qui s'était fait passer pour un des invités et qui faisait semblant de le connaître pour déjouer la sécurité.
«Toujours pas d'idées ?»
«Aucune.»
L'inconnu lâcha un rire amusé et fit signe à un des garçons qui circulait avec les amuse-gueules de s'approcher. L'employé obéit et présenta le plateau respectueusement. Kido se dit qu'il se servirait après le brun et fut donc passablement surpris lorsque celui-ci prit le plateau en entier, remerciant vaguement le garçon, qui s'inclina, bredouille, avant de s'éloigner. Le brun leva son regard bleu impudent vers son interlocuteur, un petit four dans la bouche, et sourit en passant sa langue sur sa lèvre pour récupérer les miettes. Il n'était clairement pas de ce monde... Peut-être un simple pique-assiette après tout.
«En tout cas» reprit l'intrus sans même finir sa bouchée «j'aurai dû y penser avant. Des amuse-gueules et du champagne à volonté, on peut dire que tu perds pas le nord.»
«C'est parce que j'ai été invité, moi.»
«Pas faux. Mais tu as su faire ce qu'il fallait pour l'être.»
Kido fronça les sourcils tandis que l'autre lui présentait le plateau pour lui proposer les petits fours. Il en prit un avant de poursuivre, suspicieux:
«Qu'est-ce que tu entends par là ?»
«Eh bien, rejoindre le Fifth Sector t'a été profitable.»
Le brun reprit un peu de champagne alors que Kido commençait à saisir. Cet étrange inconnu n'était pas un pique-assiette, ni un investisseur, mais il savait beaucoup trop de choses.
«Tu sais ce que les gens disent, ton côté sombre a pris le dessus, prisonnier de toi-même tu as trouvé en Senguuji et son organisation la réplique ingrate d'une justice qui te rappelait ton passé glorieux...»
«Je ne suis pas prisonnier de moi-même.»
Kido avait fait des sacrifices pour s'introduire dans le Fifth Sector, il avait dû renier ses amis et fermer les yeux sur bien des injustices... Il ne supportait pas qu'on le dise faible, même s'il s'agissait de rumeurs infondées qui cherchaient des explications à sa sombre décision. Il avait été un des premiers à s'inquiéter de l'état de Goenj-... Ishido lorsqu'il avait entamé sa chute, et lorsque ses pas s'étaient vérifiés sur le chemin du Fifth Sector, il avait été le premier à vouloir le ramener à la raison. Il l'avait suivi sans donner d'explications à ses amis, qui avaient alors pensé à une trahison et lui avaient tourné le dos. Il avait pris sa décision sciemment, et malgré le caractère parfois insupportable de la solitude, il avait accepté de faire cavalier seul, pour raisonner son ami d'enfance, et mettre fin à l'organisation.
«Tu n'es pas non plus à la recherche de cette "justice factice" dont parlent les rumeurs, si tu veux aller par-là.» répliqua le brun après une gorgée de champagne. «C'est ce que les imbéciles ignorent, et que les génies devinent; tu as infiltré le Fifth Sector.»
Kido sentit tous les poils de son corps se hérisser et il jeta un regard discret autour de lui. Personne ne semblait avoir entendu, ni remarqué leur présence à vrai dire. Il déglutit, conscient que son interlocuteur en savait vraiment beaucoup trop, et fit en sorte de ne montrer aucun signe d'anxiété.
«C'est grave comme accusation, ça.» lâcha-t-il.
«C'est pas vraiment une accusation; juste un constat.»
«Basé sur quoi exactement, ce constat ?»
«Pas grand-chose. En tout cas, rien de concret, si c'est ce qui t'inquiète.»
«Alors qu'est-ce que tu veux ?»
Le coach avait un peu de mal à saisir. Cet inconnu savait tout ou presque concernant son admission au Fifth Sector, alors que cherchait-il en venant lui confier ce qu'il savait ? Ça ne ressemblait pas du tout à du chantage, ni à une menace, ou alors le gars ne savait pas du tout s'y prendre. Non, il fallait rester sérieux et écarter cette piste: le brun savait vraiment ce qu'il faisait, aucun doute là-dessus.
«Je veux...» commença-t-il avec un sourire de gamin insolent un peu trop familier. «Je veux ta couverture.»
«Comment ça ?»
«Tu vois, Kido-kun, tu es un peu comme un lionceau qui ne sait pas mordre, pour l'instant... Tu es au cœur de l'ennemi, mais...»
Le brun rigolait doucement, amusé et moqueur à la fois, comme s'il savourait la chute de sa comparaison. Le coach quant à lui restait méfiant, un peu irrité par la remarque de son interlocuteur, dont il commençait à cerner l'identité.
«...Si tu ne sais pas attaquer, tu ne sers pas à grand-chose, Kido-kun. On n'encercle pas ses ennemis seul, tu sais.»
«Je sais qui tu es.»
C'est tout ce que Kido avait trouvé à répondre, sûrement parce que le brun avait raison en ce qui concernait le reste. Il se sentait un peu bête d'avoir cru que démanteler le Fifth Sector pouvait être fait sans aide, mais il fallait dire que même s'il en avait demandé, il ne l'aurait probablement pas obtenue.
«C'est pas trop tôt.» rétorqua aimablement le concerné en avisant son verre vide. «J'ai cru que j'allais devoir te le dire.»
«Ça fait des années.» prétexta le châtain.
Tu as beaucoup changé, Fudo, se retint-il d'ajouter.
«C'est vrai que toi, tu n'es pas difficile à reconnaître...» se moqua le premier. «Toujours cette cape et... Tu as changé tes anciennes horribles lunettes pour de nouvelles horribles lunettes.»
Cette remarque arracha un sourire au concerné, qui en profita pour les remonter sur son nez.
«Ça fait un moment qu'on ne t'a pas vu au Japon.» reprit-il, maintenant que les choses étaient mises à plat.
«L'Italie était un bon compromis pour moi... Et ils font de super cafés frappés là-bas.»
«Tu n'as même pas bronzé un peu, avec tout ce soleil méditerranéen ? Je parie que tu ne sais même pas parler italien.»
«Ma peau refuse obstinément de dorer. J'avais beau passer des heures à l'entraînement sous le soleil ardent, rien. Et si, figure-toi, je parle italien. Je sais dire "un café s'il vous plaît".»
«Juste dire "un café s'il vous plaît" ne signifie pas que tu parles italien.»
«Tu chipotes.»
Kido sourit un peu, finit lui aussi son verre et le posa sur le plateau d'un garçon qui passait, imité par son interlocuteur. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi bien, depuis qu'il avait rejoint l'organisation pour être précis. Depuis que ses amis, Endo, Kazemaru, Fubuki et les autres, lui avaient tourné le dos parce qu'ils ne comprenaient pas son choix. Ça faisait du bien, sans aucun doute, c'était vraiment réconfortant.
«Et toi, tu as repris les rênes de Teikoku à ce que j'ai entendu dire ?» poursuivit le brun.
«Je fais de mon mieux en tant que coach et manager des trois équipes du club de Teikoku oui.»
«Rien que ça ? Tu dois être débordé.»
«Je le suis. Entre ma paperasse et ces débilités de soirées, j'ai plus une minute à moi.»
«C'est pas si mal. Tu manges et bois à l'oeil, des bonnes choses en plus... Je retiendrai ce plan.»
«D'ailleurs, comment tu es rentré ici ?»
«Difficile de faire croire à quelqu'un que je suis un homme d'affaires.» rigola le concerné. «Mais je dois avoir quelque chose d'un assistant, puisqu'on me laisse passer sans trop de souci si je montre un joli trousseau de clés en prétextant que je garais la voiture.»
«Tu fais ça souvent ?»
«Seulement quand quelque chose m'intéresse. Ou qu'il y a des mini-saucisses apéritifs, c'est mon grand point faible.»
«Est-ce que tu savais que je serai là ?»
Le brun sourit mystérieusement et finit par répondre;
«Ça fait un moment que je t'observe, alors oui, je savais que tu allais venir ici.»
«Tu m'espionnes ? Depuis quand ?»
«Depuis que je suis revenu d'Italie et qu'on m'a dit que tu avais basculé du côté sombre de la force.»
«Qu'est-ce que tu espérais en me suivant comme ça ?»
Kido avait du mal à comprendre cette partie de l'histoire. Ils ne s'étaient pas vus depuis des années et pourtant, au lieu de suivre le mouvement et de lui tourner le dos, le brun avait voulu... Eh bien justement, que voulait-il ?
«Juste vérifier que tu n'avais pas changé tant que ça.» dit simplement l'interrogé. «Entre nous, je me demande ce que tes amis ont dans leurs petits cerveaux pour te croire capable d'accepter les règles du Fifth Sector aussi simplement.»
«Ils n'ont fait que constater. Que voulais-tu qu'ils y fassent ? C'était trop tard de toute manière.»
«On a jamais été meilleurs amis tous les deux, mais j'ai l'impression de te connaître mieux que tous ces autres idiots réunis. Sérieusement, j'ai tout de suite pensé à l'infiltration quand Kazemaru m'a annoncé que tu les avais trahi.»
«Tu trouves ça évident parce que tu aurais fait la même chose à ma place; tu l'aurais fait seul, et en silence. Tout le monde ne pense pas comme nous.»
«C'est bien ce que je disais à propos de ce que les imbéciles ignorent...» marmona le brun. «Mais dans ce sens, on est pas non plus des flèches: on devrait bien savoir que certaines choses ne peuvent pas être faites seul.»
Kido se demanda si son interlocuteur évoquait la fois où il l'avait suivi avec Sakuma dans le bus pour retrouver Kageyama sur l'île du FFI. Fudo s'était alors emporté en lui disant de retourner à l'auberge, que de toute façon, il ne comprenait pas, et qu'il pouvait gérer seul, puisque de toute façon, c'était pas la confiance qui régnait. Le même discours que le châtain avait tenu à Sakuma et Endo un peu plus tôt. C'était vrai, certaines choses devaient être faites ensemble, sinon, ça ne voulait plus rien dire, et puis même, ce n'était pas possible autrement. Ça devrait être leur valeur secrète, l'équipe, un pour tous et vice versa, c'était l'esprit même du football. Alors pourquoi eux ne raisonnaient pas ainsi ? Peut-être que oui, ils avaient quelque chose tous les deux qui les rassemblait, cet instinct qui les poussait à agir seuls.
«Content de voir que j'avais raison en tout cas. Maintenant les choses vont vraiment commencer.»
«Quelles choses ?»
Fudo lui lança à nouveau ce sourire mystérieux et tourna la tête.
«Je peux pas t'en parler ici. Je n'aurai déjà pas dû rester aussi longtemps, il faut que je file.»
Là-dessus, il prit une carte de visite dans sa poche et la glissa discrètement dans celle de son vis-à-vis, qui ne dit rien.
«Appelle-moi si tu veux plus d'informations.»
Sur ce, sans même une poignée de main, le brun s'éloigna dans la foule vers la sortie, profil bas sans attirer l'attention. Le coach de Teikoku resta un moment sans rien dire, avant de reprendre une coupe de champagne sur le plateau d'un des serveurs. Ce serait la dernière, et il quitterait la soirée lui-aussi. Il avait du travail demain, et encore plein de choses à étudier pour les entraînements de Miyabino et les autres.
«Ça alors, si je m'étais attendu à te voir ici...»
Encore des rencontres ? Kido se tourna vers celui qui venait de l'interpeller et resta pantelant un moment en reconnaissant ces cheveux blonds striés de bleu qui incarnaient à eux seuls ces derniers temps la décadence infernale du Fifth Sector.
«Tu as l'air surpris de me voir.» continua le blond.
«Te voir d'aussi près oui.» rectifia le concerné le plus naturellement possible. «Tu es toujours entouré, je ne pensais que tu prendrais le temps de venir me rencontrer.»
Surtout que je suis au Fifth Sector depuis un moment déjà, se dit l'entraîneur de Teikoku. Impossible qu'Ishido ne l'ait pas vu avant, il le savait; il écumait les soirées de l'organisation depuis maintenant assez longtemps pour être sûr de ça. Le protégé de Senguuji n'était certainement pas surpris de le voir ici.
«Tu es rude avec moi.» rigola Ishido en jouant un peu avec son verre de champagne. «Tu sais ce que sont les affaires Kido, il faut bien mener ces imbéciles quelque part.»
«Et c'est un don chez toi, d'après ce que je vois.»
Les campagnes et les investissements soutenant le Fifth Sector avaient quasiment doublé depuis que Goenji s'occupait de rencontrer les intéressés. Il fallait avouer que Senguuji n'avait pas choisi le pire pour prendre soin de l'image de l'organisation, le blond était charismatique et avait un physique vraiment très agréable, en plus de savoir mener une conversation. Grâce à Ishido, Senguuji voyait son empire prendre forme, prendre vie, les sponsors s'alliaient à lui, la propagande marchait du feu de dieu.
«Peut-être. Tu sais, il me semblait bien avoir entendu dire que tu avais rejoint le Fifth Sector, peu après moi d'ailleurs. Je me demandais ce qui t'avais bien poussé à faire ça; je pensais que la vie que tu menais avec Endo et les autres te satisfaisait.»
Il y avait comme un ton de reproche dans la voix du protégé qui fit déglutir Kido. Il aurait dû se douter que Goenji allait se méfier de lui.
«C'est le principal de Teikoku qui m'a demandé mon avis. J'ai étudié la politique du Fifth Sector et j'ai pensé que votre devise adhérait à me principes. L'égalité dans le football.»
L'autre sourit en entendant son explication et hocha la tête calmement lorsque le châtain eut fini de parler.
«Je savais que tu comprendrais. Les autres n'ont pas assez d'expérience pour saisir la grandeur de ce que projette le Fifth Sector. Tu imagines ça ? La plus grande justice jamais instauré dans le milieu du football.»
Il faisait presque peur. Mais Kido reconnut dans son discours la passion de Goenji pour le football, impossible de s'y tromper; il croyait vraiment que c'était pour le mieux.
«On devrait se revoir, pour discuter un peu tous les deux. Tu es libre à quand ?»
«Le soir, à partir de 18h30.»
«Alors retrouve-moi lundi prochain à 19h au Sherleyton, c'est un lounge dans la 26e rue.»
«D'accord.»
Goenji... Enfin, Ishido sourit, et il rejoignit d'autres hommes en costume cravate, qui l'accueillirent un peu trop chaleureusement. Kido soupira et finit son verre d'une traite, avant de quitter son coin sombre. C'était l'heure de rentrer à la maison.
Alors, ce premier chapitre vous aura-t-il convaincu ?
J'ai beaucoup aimé revenir à un Kido sain d'esprit, après avoir passé douze chapitres à lui faire faire les pires horreurs. xD
Et Fudo, c'est toujours génial d'écrire sa fougue, son ardeur et son insolence, vous l'imaginez bien. Surtout que je me suis lancé un défi : une fic entière où Fudo ne pleure pas ! (si si)
Quant à Goenji, j'ai l'impression de l'avoir écrit en mode salaud (comme avec Kido dans CEUPC)... brr)
Et pour être honnête, j'ai écrit cette fiction sans savoir où je m'engageait, ce qui fait que je pensais pouvoir la publier en timing avec Noël. Finalement avec le retard de ma précédente histoire, on y sera encore en janvier, ce qui fait un peu tard pour souhaiter Noël. Je m'excuse vraiment pour ce non contrôle de la situation !
- Vos reviews me feraient super plaisir, les amis :D-
A samedi/dimanche prochain !~
