Bonjour,

Avant de vous plonger dans ma fanfiction sur L'œuvre D'Émile Zola, il y a quelques éléments que je dois vous expliquer.

Cette fanfiction est un peu une expérience, un genre de fanfiction que je ne me souviens pas avoir vu (mais qui si il existe je m'en excuse) qui consiste en une rééciture d'une œuvre, c'est-à-dire que je vais prendre le texte original et changer ce dernier pour réécrire une histoire différente. Cependant, parce que je pense que ceux qui vont lire ma fanfiction n'ont pas lu le livre original de Zola (et ce n'est pas un problème pour lire ma fanfiction) et parce que je ne veux pas m'approprier le travail de Zola en ne précisant pas quelles parties sont ou ne sont pas une rééciture :

Les passages originaux écrits par Zola resteront en caractères normaux, comme ceci.

Tandis que les passages que j'ai réécris seront soulignés comme ceci.

Les seules exceptions cette règle sont le premier chapitre que vous vous apprêtez à lire ainsi que les petits textes après la ligne qui seront à la fin de chacun des chapitres qui vont suivre. Il est d'ailleurs facile de reconnaître ses passages puisqu'à la différence des passages issus du livre, ses passages sont à la première personne et ne seront pas du tout repris du livre.

(Aussi, les remarques sur des potentielles fautes d'orthographes sont les bienvenues)

Voilà alors bonne lecture :p


Sur le vieux bois de mon bureau j'observais un faible rayon de soleil peinant à traverser les épais nuages et le carreau de ma fenêtre mais suffisant à éclairer la pièce et les différents papiers dispersés nonchalamment. J'y étais assis depuis ce matin et je m'adonnais à la lecture des différentes critiques de mes contemporains. Les journaux parisiens et les nombreuses lettres de mes correspondants étaient toujours piégés dans le tournent qu'avait été la sortie de mon dernier roman. C'était le quatorzième livre de ma série des Rougon-Macquart, " L'oeuvre". J'étais sorti épuisé et affaibli moralement par Germinal, le treizième. Il avait fallu que j'écrive l'œuvre. Mais L'oeuvre était différent…

Les critiques voyaient mon œuvre comme un manifeste du naturalisme et des artistes. J'étais proche de ce courant et de ses défenseurs. D'ailleurs beaucoup, malgré la grande admiration qu'ils avaient pour mon travail, ne pouvaient pas s'empêcher de me reprocher un certain pessimisme sur la vision des artistes et sur les conflits d'intérêts qu'il y avait au sein de ce magnifique mouvement. Mais que les critiques furent dithyrambiques, élogieuses ou dramatiques et saignantes, chacune d'entre elles traversait mon esprit sans empreinte, sans effet. Parce que mon regard se détachait de toutes ses paperasses pour se tourner vers la lettre posée sur mon bureau…

Cette lettre… Je l'avais tant lue que chacune de ses lettres résonnait en moi…

« Mon cher Émile,

Je viens de recevoir L'œuvre que tu as bien voulu m'adresser. Je remercie l'auteur des Rougon-Marcquart de ce bon témoignage de souvenir, et je lui demande de me permettre de lui serrer la main en songeant aux anciennes années.

Tout à toi, sous l'impulsion des temps écoulés.

Paul Cézanne »

Paul avait été mon ami d'enfance avant cette lettre… Cette lettre, qui aurait pu paraître anodine aux yeux de tous, avait été pour moi une lourde hache dans la poitrine. Elle contrastait si fort avec le Paul que je connaissais: le regret,la déception, la tristesse,... Cette lettre était un adieu froid et distant mais je m'y attendais.

Elle était toujours là… là où je l'avais laissée…

Cézanne me l'avait envoyée après avoir reçu un exemplaire de l'œuvre que je lui avais personnellement envoyé. Ce n'était pas un exemplaire de l'œuvre comme les autres. En réalité, c'était l'exemplaire original de l'œuvre. Cézanne était le seul qui avait pu lire cet exemplaire et ce parce qu'il lui était adressé. On m'avait félicité pour l'authenticité de l'œuvre mais c'était un compliment que je ne pouvais pas prendre sans penser à cet unique exemplaire qu'aucune critique ne lirait jamais.

Quand j'avais eu fini d'écrire l'œuvre, j'étais perdu. Ce livre, ça avait été comme accoucher d'un long et douloureux silence qui m'empoisonnait, me dévorait les entrailles pour y pondre la colère et le désespoir. Je l'avais écrit pour me vider, pour lui avouer… Mais quand j'ai vu le monstre que j'avais enfanté, je voulais le haïr, je voulais ne pas l'aimer, je voulais, qu'il meurt mais il était là et j'avais honte d'avoir trouvé ça beau. Alors je lui ai envoyé… Mais quand j'ai lu sa réponse. J'ai décidé de m'en débarrasser, j'ai travesti ma propre œuvre et j'ai changé l'histoire pour ainsi cacher ce lourd secret que j'avais jeté à Cézanne comme on se débarrasse d'un poids.

Je regardais la lettre, ces mots…

« Je suis désolé Paul… J'ai brisé notre amitié. Mais je le devais. Cet auteur, dont tu parles et que tu aimerais pouvoir dissocier de moi, même si c'est celui avec qui tu as passé ta jeunesse, te remercie d'avoir pu garder les souvenirs agréables qui nous unirent. »

Dans l'œuvre que la critique lisait, les personnages ont tous pris des pseudonymes qui les détache de Paul et moi mais c'est surtout la jeune demoiselle de mon livre qui m'a permis de camoufler le démon de vérité qui hante ce livre. C'est celle qui a changé le plus l'œuvre et c'est elle dont Cézanne n'avait pu lu les mésaventures.

Mais L'œuvre originale était mon œuvre quoique que je fasse.