Disclaimer: Rien ne m'appartient

« Qu'est-ce qui fait que les hommes deviennent des légendes : ce qu'ils ont fait de leur vivant ou le souvenir qu'ils laissent quand ils disparaissent ? » « Coast guard »

Ils entreront dans la légende

On chantera de lui qu'il était grand, qu'il était fort, qu'il était fier. Les gens loueront et vénèreront son nom. On écrira son histoire, on enjolivera les récits et il entrera dans la légende. Il rejoindra le panthéon des héros et des rois de jadis.

On entonnera des hymnes pour eux aussi, qu'ils étaient beaux, qu'ils étaient courageux, qu'ils étaient jeunes. Trop peut-être, mais non moins glorieux. On citera leurs noms avec exaltation et respect, on grandira leurs exploits et on contera leur destin tragique. Ils seront honorés à l'égal de leurs ancêtres.

On glorifiera leurs mémoires dans les soirées de veille et les jours de liesse. On scandera leurs noms comme de victorieuses litanies. On sculptera leurs visages, on peindra leurs vies et tissera un mythe que l'on couchera sur le papier. Que l'on gravera dans la pierre pour ne pas oublier. Mais on oubliera. L'Histoire ne retient jamais que la grandeur, la gloire et l'héroïsme. On ne se soucie que des plus terribles tragédies, des plus épiques batailles, des plus grandioses victoires. On ne se souvient pas des faiblesses, ni des instants de doutes.

On passera sous silence, la folie qui prit Thorin dans la montagne, la maladie du dragon qui rongea son esprit et dévora son cœur. On ne parlera que de son arrivée inespérée dans la bataille, sa compagnie à sa suite. On oubliera sa rancœur bien trop tenace qui faillit lui faire déclencher une guerre, mais on louera son courage qui lui permis de se dresser devant une armée d'hommes et d'elfes.

On ne parlera pas de la naïveté et de la candeur qu'ils dégageaient, mais de leur grandeur et de la fierté qu'ils inspiraient. On laissera disparaître les cris et les disputes, on enterrera les erreurs, les grands « hommes » n'en ont pas, c'est bien connu.

Le temps leur retira toute humanité et ne gardera que l'héroïsme. Et c'est ce qui le rend le plus triste, lui leur compagnon inattendu. Lui, qui a aimé leur inconstance et leur espoir, qui a connu leur colère et leur rage, qui a côtoyé leurs silences et leurs douleurs. Alors pour ne pas les oublier, il a décidé de lui-même raconter ce qui est oublié, parce qu'après tout, lui le sait, qui ils étaient.

- Dis oncle Bilbo, qu'est-ce que tu écris ?

- Une belle aventure, mon petit.