Fanfiction SLG

Avis aux lecteurs: Aucuns des personnages de la fiction ne m'appartiennent, ils sont tous la propriété de leur créateur, Mathieu Sommet.

La jeunesse du patron

Chapitre 1

{Cette histoire se passe avant la rencontre du patron avec Mathieu}

Le patron trainait dans la rue, l'air morose.

"Encore une journée comme les autres..." se dit-il. "Toujours à la recherche d'une nouvelle victime, dans la même ville, la même rue bondé ..."

Il repéra une jeune fille d'à peu près son âge (20 ans) tout à fait à son goût. Il commença alors la filature, sans grand enthousiasme. Il n'était pas d'humeur très joyeuse... Il en avait marre de refaire éternellement la même journée, sans autre but que trouver une victime et échapper aux gens (comme au FBI ou aux groupes de mafieux qu'il avait passablement énervé) qui veulent le supprimer. Soudain, il s'arrêta, perplexe. Où était la fille? Elle était là i secondes! Il n'avait jamais, au grand jamais, perdu de vue une victime! Il fit plusieurs fois le tour de la rue sans la retrouver. Au bout d'un moment il abandonna et commença à rentrer, regardant ses pieds d'un air mécontent.

Soudain, alors qu'il traversait une route, il entendit un grand cri:

-Attention!

Au moment où il leva la tête, quelqu'un le poussa sur le trottoir où il tomba avec force.

-Qu'est-ce que...?

Une demi-seconde après s'être ramassé, une voiture noire passa àtoute vitesse à l'endroit où il était juste avant. Les vitres étaient teintées, mais l'une d'elle était ouverte, révélant cinq hommes aux lunettes noires qui le regardaient avec fureur.

Quelqu'un tomba sur lui. Il loucha pour voir le visage à quelques centimètres du sien. C'était la fille qu'il avait pris pour cible tout à l'heure.

Elle se releva, boitant légèrement à cause du choc:

-Ça va? lui demanda-t-elle en lui tendant la main.

Il n'aimait pas du tout être en position de faiblesse et ignora la main en se relevant, époussetant sa chemise.

-Ouais ouais, grogna l'homme aux lunettes noires. Et...rhmmm...merci.

Il dit le dernier mot à contre-coeur, comme si remercier quelqu'un lui arrachait la langue. Elle sourit et répondit:

-Pas de quoi! Je ne sais pas pourquoi, mais j'aurais juré qu'ils vous foncaient dessus volontairement! Bon, je dois y aller, salut!

Il la salua d'un hochement de tête et la regarda partir en boitillant. Sa voix intérieure habituelle, celle de son côté tueur murmurait:" Elle est la proie parfaite... bonne taille, même age, boite un peu".

Il fit un rictus. Ah, cette bonne vieille voie! Celle qui l'accompagne en toute circonstance. Il commença à la suivre mais il stoppa net, à la contrarieté des passants. Une autre voie, plus faible, qu'il n'avait jamais entendu auparavant chuchotait dans sa tête:"Elle t'a sauvé la vie, mon gars! C'est comme ça que tu la remercies?!".

Les deux voies étaient maintenant en conflit:"Ta geule, c'est une proie comme une autre!" "Une proie qui t'a sauvé la vie!".

Il recula... Elle l'avait sauvé. Il avait une dette!

Il fit alors marche arrière, son manteau volant derrière lui, la tête embrouillée. Il se reprit au bout d'un moment.

"Je suis le patron, merde à la fin! Pas de pitié!" Il retourna encore sur ses pas. La nuit commençait à tomber, et les passants se raréfiaient. A l'endroit où elle était partie, il n'y avait plus personne. Pas un chat. Il marcha dans tout le boulevard à sa recherche. "Elle doit déjà être rentrée." Il entendit alors des cris et des coups dans une impasse sur sa gauche. Il s'approcha à pas de loup. Cinq hommes aux lunettes noires comme lui tenaient une fille qui se démenait, en lui criant:

-Tu nous as empêché de le tuer! Alors tu vas morfler à sa place, connasse! Tu dois être sa complice...

Le jeune patron de vingt ans reconnut alors la jeune fille de tout à l'heure. Elle avait cassé le nez à un gars, et un autre était étendu par terre inconscient. Mais malheureusement pour elle il en restait trois en pleine forme qui lui maintenaient les mains dans le dos, la tête levée, en face d'un autre homme. Celui-ci lui mit un coup de poing dans le ventre puis dans le visage avant de sortir un canif.

Le patron, sans réfléchir se déplaca en position d'attaque, étrangla sans bruit un agresseur de dos, puis enfonça une seringue de GHB qu'il avait dans sa poche dans le cou d'un autre homme.

Un hurlement résonna dans la ruelle. L'homme au canif avait enfoncé son couteau dans l'épaule de la fille. Il se retourna et vit le patron. Il eut un instant d'hésitation, qui lui coûta la vie.

-Toi? Mais...

Il ne finit jamais sa phrase, vu que le couteau avait volé de sa main à celle du patron qui lui avait, à la vitesse de l'éclair, tordu le bras, prit l'arme et enfoncé dans son cou. Le corps tomba.

Il lâcha le canif, et regarda autour de lui, hagard. Des corps baignant dans le sang, la fille évanouie par terre au milieu des assaillants, une rue noire...

Il se prit la tête dans les mains et ferma les yeux avec douleur.

-Arg!

Des souvenirs flous passaient dans sa tête. Des flashs...

"Lui,2 ans, dans l'encadrement d'une porte, observant en silence, le visage horrifié, son père battre sa mère"

"Lui, 3 ans, main dans la main avec sa mère, assistant impuissant à une bataille de rue opposant son père à des hommes en noir. Son père fut battu à mort"

Il hurla et tomba à genoux.

"Lui, 5 ans, jouant avec bonne humeur avec ses copains à l'école, riant et blaguant"

"Lui, 6 ans, enfermé dans une pièce sans meuble, blanche, recroquevillé dans un coin, regardant sa mère se faire violer puis tuer avec un couteau dans la trachée, le sang s'écoulant peu à peu jusqu'à lui, le tueur en noir lui disant que plus jamais il ne pourra vivre normalement, ricanant puis partant de la pièce, le laissant seul avec sa mère égorgée."

Il se releva peu à peu, le visage crispé, prit la jeune fille dans ses bras et retourna dans son appartement. Il lui banda l'épaule, puis crispa la mâchoire. L'homme au canif lui avait entaillé le front, qui, heureusement, n'était qu'une égratignure. Toujours en silence, il s'assit sur la chaise de sa table à manger dans la cuisine et prit sa tête entre ses mains. Epuisé, il finit par s'endormir.

A suivre...