Bonjour tout le monde!
J'ai décidé de commencer une nouvelle fic, en parallèle de ma première :) C'est une idée qui me trotte dans la tête depuis un petit moment, et comme j'ai déjà écrit 3 chapitres je commence à la publier. J'espère que ça vous plaira ;)
Harry courait. Il ne savait pas où, mais il était bien décidé à ne pas s'arrêter. C'était stupide en fait, la chose la plus stupide qu'il ait jamais faite. Mais il n'avait pas pu s'en empêcher, il avait paniqué. Il le savait, ce qu'il s'était passé, c'était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. Il savait pertinemment que cette fois-ci, son oncle ne lui pardonnerait jamais. Il faut dire qu'il avait tout de même enfermé son cousin dans l'enclos du serpent… En se rendant compte de ce qu'il avait fait, il n'avait trouvé d'autre option que la fuite.
Cela faisait longtemps qu'il avait envie de partir. Il ne supportait plus cette vie, il ne supportait plus de vivre sous le même toit que son oncle, sa tante et son insupportable cousin. Quant à passer à l'action, c'était une autre histoire…il n'avait pas d'argent, et n'avait que onze ans après tout. Enfin, il les aurait bientôt en tout cas.
Harry était inquiet. Les Dursleys finiraient surement par le retrouver. A moins qu'ils ne cherchent pas à le retrouver…ils ne cessaient de répéter que Harry était de trop, ils avaient enfin une raison de se débarrasser de lui ! Mais en même temps, après ce qu'il avait fait à leur fils, ils auraient très certainement envie de le punir…Harry tenta de ne pas y penser.
Lorsqu'il était sorti discrètement du zoo, il avait gardé un pas extrêmement rapide, mais après plusieurs minutes de marche intense, il avait fini par s'essouffler et ralentir. Il semblait hors de portée de sa famille, mais il ne pouvait s'empêcher de regarder de tous les côtés s'il ne les voyait pas arriver. Il ne s'arrêta pas pour autant, et continua à avancer.
Ce fut seulement lorsque la nuit commença à tomber, que les rues commencèrent à se vider, qu'il décida de s'arrêter un moment. Il s'installa dans un parc, derrière un buisson. S'il était convaincu que désormais, son oncle et sa tante ne pourraient pas le retrouver facilement, il risquait fortement de croiser un policier qui lui demanderait ce qu'un jeune garçon de onze ans faisait seul dans la rue à cette heure-ci.
Il commençait à vraiment avoir faim, et s'approcha discrètement de la poubelle la plus proche en espérant trouver quelque chose à se mettre sous la dent. A ce moment-là, tout se passa très vite.
Il entendit des voix et se dépêcha de se mettre à couvert. Il eut l'impression de voir un éclair de lumière rouge alors que quelqu'un criait. Puis il entendit des pas précipités qui s'éloignaient. Il resta pendant plus d'une minute sans oser faire le moindre geste. Mais le silence était de nouveau tombé sur le parc, et il se redressa lentement et prudemment. Il ne détecta pas le moindre mouvement, tout le monde était parti. Enfin, c'était ce qu'il croyait. Lorsqu'il s'avança sur le chemin traversant le parc, il buta contre quelque chose.
Un corps. Il y avait un corps inanimé sur le sol. Harry se baissa. L'homme, qui était habillé d'une étrange robe noire, ne respirait plus. Harry commença à paniquer. Que devait-il faire ? Il ne pouvait appeler la police, ils le ramèneraient chez les Dursleys… mais s'il restait là comme un idiot, quelqu'un finirait par arriver, et il serait accusé. Il n'avait pas d'autre choix, cela lui faisait de la peine, mais il devait s'éloigner le plus possible d'ici. Il se releva et c'est à ce moment qu'il vit un éclat doré.
L'homme portait autour du cou une chaine dorée, au bout de laquelle pendait un étrange sablier. La chaine était cassée, et Harry prit ce drôle d'objet pour le regarder de plus près. Le sablier était accroché de manière à pouvoir tourner. D'une pichenette, Harry le fit tourner. Pris dans son élan, il se mit à tourner vite, très vite, faisant un nombre incroyable de tours sur lui-même. Mais Harry ne s'en souciait pas, car tout ce qui l'entourait s'était mis à se comporter bizarrement. Tout semblait s'être accéléré. La nuit laissa place au jour, qui laissa de nouveau place à la nuit. Il vit des gens flous passer en accéléré à côté de lui. Mais ils marchaient à reculons. Les arbres, perdant et retrouvant leurs feuilles, ne cessaient de rétrécir. Et soudain tout s'arrêta.
Harry regarda autour de lui. Il était toujours dans le parc, mais tout avait changé. Il n'y avait plus le banc à cet endroit, l'arbre à côté n'était pas plus grand qu'Harry. Et le corps n'était plus là. Seule la chaine et le sablier étaient encore dans la main de Harry. Il se releva, tremblant. Il faisait jour, le parc était plein, et les passants le regardaient bizarrement. Il décida de s'éloigner un peu.
Il sortit du parc, tout en restant le regard fixé sur le sablier. Que venait-il de se passer ? Etait-ce cet objet qui avait fait ça ? Il le tenait au creux de sa main en osant à peine le toucher, comme s'il avait peur que le phénomène ne se produise de nouveau. Il ne comprenait pas. Les rues de Londres ne semblaient plus pareilles, pourtant il était certain qu'il était toujours au même endroit. Les rues, d'habitude embouteillées en ce quartier de Londres, étaient quasi vides, il n'y avait qu'une ou deux vieilles-très vieilles- voitures qui passaient tranquillement de temps en temps. Et les gens, semblaient s'habiller à la mode d'il y a cinquante ans.
Il vit un kiosque et s'y arrêta pour prendre un exemplaire du journal du jour.
« L'accord de défense mutuelle avec l'URSS enfin signée »
Harry ne comprenait pas. Cet article en première page semblait dire que le pays était en guerre…le garçon eut un doute et regarda la date « 13 juillet 1941 ».
Il resta un moment sans voix, comme hypnotisé par le journal. Il était incapable de faire le moindre geste. Avait-il réellement voyagé dans le temps ? Il jeta un coup d'œil au sablier. Cet objet était-il réellement capable d'une telle chose ?
- Bon, tu l'achètes ou pas ce journal ?
Harry marmonna et reposa le journal. Il avait vu ce qu'il voulait, et de toute façon, n'avait pas d'argent pour l'acheter. Il repartit mais en réalité sa tête était trop occupée pour y penser, et ce fut ses jambes qui décidèrent d'avancer. C'est ainsi qu'il erra sans but, sans même s'en rendre compte, pendant plus d'une heure, et qu'il se retrouva dans une rue déserte isolée.
- Je peux savoir ce que tu fais là tout seul ? demanda une voix.
Harry fit volte-face. Il vit une femme décharnée devant la porte d'un grand bâtiment lugubre. Harry se contenta d'hausse les épaules.
- Où sont tes parents ?
- Ils sont morts, souffla Harry.
- Tu n'as pas d'autre famille ?
- Ils ne veulent plus de moi.
La femme soupira.
- On peut dire que tu as de la chance… je m'appelle Mrs Cole. Je suis directrice de cet orphelinat, que tu vois juste derrière moi. Je devrais pouvoir de trouver une place… tu as de la chance, ici on ne pose pas beaucoup de questions. On recueille simplement les enfants qui, comme toi, n'ont plus personne.
Elle lui fit signe d'entrer. L'endroit était aussi lugubre à l'intérieur qu'à l'extérieur. Après avoir traversé le grand hall, Mrs Cole monta les escaliers. Ils empruntèrent un long couloir où des dizaines de portes se succédaient. Tout au bout de ce couloir se trouvait une dernière porte, et c'est là que Mrs Cole se dirigea. Elle fit signe à Harry d'entrer.
Ils se trouvaient dans un bureau contenant de vieux meubles dépareillés. Mrs Cole alla s'asseoir derrière le bureau et invita Harry à s'installer de l'autre côté. Elle lui posa des questions pour pouvoir remplir son dossier. Il dut évidemment mentir sur sa date de naissance pour ne pas attirer de soupçons –heureusement qu'il était bon en calcul mental. Au bout d'une demi-heure, la directrice assura qu'elle avait toutes les informations qu'il lui fallait et alla lui montrer sa chambre.
De retour dans le long couloir, elle s'arrêta devant une des nombreuses portes et toqua. Personne ne répondit, mais elle entra tout de même.
- Tom ?
Harry vit un jeune garçon du même âge que lui, assis sur une chaise près de la fenêtre. Il regardait dehors d'un air rêveur. Il ne tourna même pas la tête quand deux personnes entrèrent dans sa chambre. Tout comme Harry, il était brun, et n'était pas tellement plus grand. La chambre contenait deux lits en fer, deux armoires et une autre chaise que celle sur laquelle Tom était déjà assis.
- Tu vas devoir partager ta chambre, Tom. Nous avons un nouveau pensionnaire. Sois gentil avec lui, d'accord ? Harry, je reviens, je vais chercher ton uniforme.
La directrice sortit alors de la chambre, laissant Harry seul avec Tom.
- Salut, tenta Harry.
Mais il ne reçut aucune réponse. Tom n'avait toujours pas tourné la tête.
- Cette idiote n'a toujours pas compris, finit par lancer ce dernier.
- Compris quoi ? questionna Harry.
- Qu'il ne fallait pas mettre quelqu'un d'autre dans cette chambre.
- Pourquoi ça ?
- Tu demanderas aux autres. Aucun n'a tenu plus de deux jours. Ils ont supplié pour qu'on les change de chambre.
- Qu'est-ce qui leur faisait si peur ?
- Moi.
Harry se retint de rire.
- Tu ne fais pas si peur que ça !
Tom se retourna enfin, et regarda Harry dans les yeux. Son regard sombre était transperçant, et Harry dût bien reconnaitre que malgré sa petite morphologie, ce garçon était un peu effrayant.
- Qu'est-ce que tu viens de dire ?
- C'est que…mon cousin était plus imposant que toi, alors…
- Ton cousin, je peux le réduire en bouillie quand je veux, menaça Tom.
- Ca ne me déplairait pas, souffla Harry.
Tom se leva brutalement, faisant tomber sa chaise.
- Arrête de te foutre de moi !
A ce moment, ce fut comme si un poing invisible, avait frappé Harry au visage. Il s'écroula au sol. Il releva la tête et vit Tom s'approcher à pas lents, un sourire victorieux se dessinant sur son visage. Harry était incapable de se relever, il tenta de reculer, mais derrière lui la porte le bloquait. La peur s'empara de lui. Il vit alors sur le visage de Tom qu'il allait lancer une deuxième attaque. Harry ferma les yeux, et entendit un choc. Il réouvra les yeux et réalisa que Tom était également au sol. Il reçut de nouveau un choc derrière la tête, mais cette fois-ci c'était simplement la porte de la chambre qui s'ouvrait.
- Voilà ton uni… oh ! Qu'est-ce que vous faites par terre, tous les deux ? Vous vous êtes battus, c'est ça ?
Tom se releva le premier, visiblement très honteux d'avoir été vu dans cette position très peu valorisante.
- Non, ça va…
Mrs Cole ne put s'empêcher de les regarder sous toutes les coutures pour voir s'ils n'étaient pas blessés, mais elle dut se rendre à l'évidence : ils n'avaient pas la moindre égratignure. Elle quitta alors la chambre, non sans avoir rappelé à Harry d'enfiler immédiatement son uniforme. Celui-ci s'exécuta.
- Comment tu as fait ça ? questionna Tom.
- Fais quoi ?
- Renvoyer le coup que je t'ai donné.
- Et toi, comment tu fais ça ? Frapper sans toucher.
- J'ai toujours été différent, avoua Tom. Je peux faire du mal à ceux que je n'aime pas.
- Tu ne m'aimes pas alors ?
Tom haussa les épaules. Harry resta songeur. Lui aussi était capable de faire des choses inexplicables. Ca lui était arrivé de nombreuses fois…mais jamais il n'avait songé à s'en servir pour faire du mal, même à Dudley.
- Moi aussi, je peux faire des choses, répliqua Harry.
- Tu es comme moi alors ?
Harry hocha la tête. Il ne savait pas si cette nouvelle réconfortait Tom ou le contrariait.
- Tu as déjà attaqué des gens ?
Harry hésita.
- J'ai lancé un serpent sur mon cousin.
Tom le regarda avec des gros yeux, cela fit rire Harry.
- Alors toi aussi, tu peux parler aux serpents ?
Harry hocha la tête en signe de confirmation.
- Je crois qu'on va bien s'entendre, ajouta Tom avec un petit sourire.
Harry, qui venait de finir d'enfiler son uniforme, se regarda en regrettant qu'il n'y ait pas de miroir dans la chambre.
- Ca fait longtemps que tu es ici ?
- Depuis ma naissance. Ma mère m'a mis au monde ici, et elle est morte.
Il avait dit ça sans la moindre once de tristesse.
- Je suis désolé… moi non plus je n'ai pas connu mes parents. Ils sont morts quand j'avais un an, dans un accident de voiture.
- Tu ne te rappelles pas d'eux ?
- Non, je me rappelle seulement de l'accident…parfois j'en rêve. Il y a eu une sorte de flash vert.
- Tu étais là pendant l'accident ? Tu as survécu ?
- Oui, j'ai juste gardé cette cicatrice, avoua Harry en la dévoilant en repoussant une mèche de cheveux noirs.
Il vit que Tom la regardait avec une certaine fascination. Il s'approcha lentement et la frôla de la main. A cet instant, Harry sentit une douleur fulgurante et recula d'un bond en hurlant. Lorsqu'il reprit ses esprits, il vit que Tom avait l'air ébranlé.
- Qu'est-ce que…j'ai senti comme si…c'était bizarre. Tu as encore mal après tout ce temps ?
- Non… enfin si, mais je ne comprends pas, c'est la première fois qu'elle me fait mal ainsi !
- C'est vraiment étrange…mais où était-tu avant de venir ici, si tes parents sont morts depuis si longtemps ?
- Chez mon oncle et ma tante.
- Et tu es parti ? Pour venir ici ?
- Je suis arrivé ici par hasard. Mais oui, je suis parti. Il faut mieux ne pas avoir de famille du tout qu'en avoir une comme ça…ce sont des gens odieux, je n'en pouvais plus de vivre sous le même toit.
- Tu sais que Mrs Cole va faire des recherches sur les membres de ta famille ? Elle va les retrouver.
- Non, elle ne les retrouvera jamais.
- Comment peux-tu en être sur ? s'étonna Tom.
- C'est une longue histoire, soupira Harry.
Il lui raconta alors comment il s'était échappé du zoo, qu'il avait trouvé ce corps inanimé –cette partie sembla plaire à Tom. Il préféra cependant ne pas parler du sablier. Il ne connaissait pas encore très bien Tom et il n'avait pas totalement confiance en lui. Or, il ne voulait surtout pas que le mystérieux objet devienne source de convoitise, il tenait vraiment à le garder pour lui. Il raconta donc que soudainement tout avait bougé bizarrement autour de lui et qu'il s'était retrouvé… cinquante ans en arrière !
- Tu veux dire que tu viens… de 1991 ? s'exclama Tom.
- Oui, oui…
- Mais…c'est comment le futur alors ? Dis-moi que les gens sont moins idiots que maintenant…
- Mon oncle et ma tante sont la preuve que non, soupira Harry. Tu sais, ce n'est pas si exceptionnel que ça « le futur ». La technologie a beaucoup avancé, il y a beaucoup plus de voitures que maintenant, et extrêmement plus rapide…
Mais ça ne semblait pas beaucoup intéresser Tom, qui paraissait perdu dans ses pensées.
- Peut-être m'as-tu déjà croisé dans le futur ?
- Euh oui c'est possible, mais pas très probable quand même.
- J'avais espoir…de devenir quelqu'un de célèbre. Tu aurais pu entendre parler de moi.
- Je suis désolée mais je n'avais jamais entendu le nom « Tom Jedusor » auparavant.
- De toute façon, je préfère que ce nom ne soit pas connu. Je le déteste. C'était le nom de mon père, qui nous a abandonnés, ma mère et moi. Si jamais je suis devenu célèbre j'imagine que j'ai changé de nom.
- Oui, peut-être, souffla Harry.
