Titre : Sit With Me
Auteur : ihavenoideawhatimdoing
Traduction : lovePEOPLEandCOWBOY
OOO
Durant le jour, il était aussi impassible et efficace que d'habitude, s'occupant comme les autres, en aidant les réfugiés à s'installer dans leurs nouveaux quartiers.
Et la nuit, il pleurait. Et elle le savait.
Dans le chaos dérangeant (mais pas malvenu) des déplacements des nouveaux résidents, le groupe avait dû faire quelques réaménagements, et deux d'entre eux partageaient une petite pièce, avec un lit superposé. Il avait pris la couchette du bas. Elle supposait que ça devait l'ennuyer d'être dans un endroit où il ne pouvait pas passer à l'action en cas d'alerte. Après tout, il dormait toujours habillé. Mais elle n'était pas vraiment sûre que ce soit pour être disponible, ou juste parcequ'il était en présence féminine.
En dépit de sa présence, si elle s'éveillait durant la nuit, elle pouvait sentir le lit trembler légèrement, et l'entendre sangloter calmement, presque sans un bruit. La première fois, ça lui avait fait mal d'entendre le désespoir étouffé de quelqu'un qui avait appris à cacher sa souffrance par peur du ridicule, voir pire. Elle était restée sans rien faire, mal à l'aise jusqu'à ce que son souffle se calme dans le rythme régulier du sommeil.
La fois suivante, c'était quelques jours plus tard. Elle s'était réveillée dans la nuit calme, maudissant le besoin qu'elle avait d'aller aux toilettes. Elle pouvait encore l'entendre, alors elle avait grimacé. Elle attendit de nouveau qu'il se calme pour s'asseoir, et passer ses jambes par-dessus son lit. En revenant au lit, elle s'était arrêtée dans ce triste silence, pas sûre d'elle, ses pieds nus se déplaçant nerveusement sur le sol frais. Avant de pouvoir changer d'idée, elle avait tendu une main où se trouvait l'épaule de Daryl. Tout son corps se tendit sous le contact de ses doigts. Elle se pencha pour embrasser ses cheveux dégueulasses, et elle passa une main dans ses cheveux comme elle avait l'habitude de le faire avec sa fille quand elle était malade ou effrayée. Puis, elle s'était redressée pour grimper dans son lit.
Plus tard dans la nuit, elle entendit le bébé pleurer dans la cellule d'à côté. Elle attendit un moment, et comme personne ne semblait se réveiller, elle s'extirpa de son lit à moitié endormie. Elle était à quelques pas de la porte quand elle entendit Beth murmurer des paroles apaisantes dans la chambre du bébé. Elle bailla et fit demi tour, les yeux à moitié fermés. Puis, non loin de son lit, une main cherchait à tâtons son poignet pour le saisir. Elle s'était retournée avec surprise, mais elle l'avait laissé prendre sa main et l'attirer gentiment vers lui. Elle s'était assise sur le bord de la couchette, prenant ses mains rugueuses dans les siennes. Alors il pleura. Il pleura un long moment, tremblant de peine et de colère. Elle tenait silencieusement ses mains, ses doigts entrelacés avec les siens. Et le matin suivant, longtemps après la fin de ses sanglots, elle avait son bras détendu allongé sur ses côtes. Le rapide coup d'œil qu'il lui avait lancé au moment du déjeuner lui intimait qu'un poids avait quitté ses épaules.
OOO
