Élisa, Lara, Meiling et Ogs sont fiers de vous présenter leur fanfiction : "Four".

Inspirée de nos personnages de Jeu de rôle sur le thème Harry Potter, dirigée par le Maître du Jeu Hugo.

Écriture : Meiling

Co-écriture et corrections : Élisa

Première fan : Lara

Deuxième fan : Ogs

Idée originale venant d'un délire commun qui agaçait notre MJ à cause du flood incessant sur les frasques absurdes de nos personnages. Nous avons donc par la suite créé une conversation de groupe sans lui. Na ! Puis Meiling a accepté le défi d'en faire une fanfiction à partir de toutes les péripéties que nous avions imaginées.

Les personnages et l'univers d'Harry Potter sont la propriété de J.K. Rowling.

Nos personnages principaux sont en co-propriété avec notre MJ (il y tient).

Tous les autres personnages sont de notre invention.

Toute ressemblance avec toute autre histoire, vraie ou fausse, serait complètement fortuite, et plutôt incroyable !

Nous espérons que vous passerez un bon moment avec nous et saurez apprécier notre travail. Il sera peut-être difficile de s'immerger dans l'histoire au début, mais nous vous conseillons de persévérer : vous ne serez pas déçus.

Ratings : M avec quelque passage Lemon

Dernière information avant de vous laisser à votre lecture : nous comptons publier au rythme d'un chapitre toutes les semaines.

Bonne lecture !


Synopsis :

Nous sommes en 1976 et c'est notre sixième année à Poudlard. Le groupe que nous formons : Ogs de Gryffondor, Lara de Serpentard, Élisa de Poufsouffle et Meiling de Serdaigle, représente l'unification des quatres maisons pour tous ceux qui nous connaissent. Nous sommes connus sous le nom de "Four".


Partie 1

Tout n'est qu'un mauvais rêve

Pari et Révélation

Cela faisait déjà plusieurs heures que le train avait quitté la gare de King's Cross pour mener les élèves de sorcellerie à Poudlard. Il n'allait pas tarder à entrer en gare de Près-au-Lard et à déverser ses passagers sur le quai. Les première année seraient encore accueillis par le garde-chasse, qui les emmènerait vers le château par les barques magiques, pour leur première rentrée à l'école de magie. Peut être que certains tomberaient même de la barque, qui sait ?

Mais le train n'était pas encore arrivé et Ogs, Élisa, Lara et Meiling étaient toujours à bord, pour leur sixième rentrée. Ogs regardait par la fenêtre les paysages qui défilaient. Enfin c'est ce que pensait Élisa, car en réalité il regardait le reflet du compartiment dans la vitre. Il observait silencieusement, tout en caressant doucement les cheveux d'Élisa, qui avait posé sa tête sur ses genoux. Elle lisait le roman Moldu qu'il lui avait offert pendant les vacances et qu'elle n'avait pas eu le temps de commencer. Il rompit le silence qui s'était installé et interrogea Lara qu'il voyait se changer, sans se détourner de la fenêtre.

- Tu sais que je vois tout, dit-il en s'adressant au reflet de Lara.

- Oui je sais, lui répondit-elle avec un sourire espiègle.

- On se fait belle pour moi ?

- Tu aimerais bien, avoue ! Mais non. J'ai d'autres projets aujourd'hui. Et puis j'ai pas besoin de ça pour te plaire, je le sais, finit-elle avec un grand sourire en direction du reflet du jeune Gryffondor.

Ogs leva les yeux au ciel en souriant, il continua sa contemplation sans aucune gêne. Il n'avait pas toujours été ce garçon difficile à surprendre et à l'aise avec les filles. Cinq années à Poudlard entouré de Lara, Élisa et Meiling avaient fait de lui un garçon beaucoup moins timide qu'il ne l'était au départ. En fait il n'avait pas eu le choix, leurs caractères aussi différents que bien trempés avaient eu raison de sa retenue, ce qui n'était pas forcément une mauvaise chose.

Élisa, toujours allongée sur la banquette, ne lisait pas vraiment : elle observait, elle aussi. Elle regardait Lara sur la banquette d'en face, qui se changeait sans pudeur et se préparait devant son miroir qui flottait à la hauteur de son visage. Elle avait l'impression que Lara se mettait sur son trente et un, vu la ferveur avec laquelle elle ordonnait ses belles boucles brunes à l'aide de sa baguette. Élisa la soupçonnait de s'être déjà trouvé une pauvre victime sur laquelle elle allait jeter son dévolu dès la rentrée. Il faudrait qu'elle enquête.

À côté de Lara se tenait une Meiling bizarrement silencieuse pour cette journée de rentrée à Poudlard. D'habitude, c'était toujours la petite Serdaigle qui animait la conversation avec le Gryffondor, mais elle paraissait beaucoup moins sauvage et dynamique que d'ordinaire. Meiling avait l'air de vouloir dire quelque chose, mais elle se ravisait à chaque fois, juste avant que les mots ne quittent ses lèvres. Ce qui était plutôt agaçant.

- Meiling, qu'est ce qu'il y a ? demanda Élisa sans prévenir.

La Serdaigle releva la tête pour regarder Élisa. Meiling la considéra un instant des ses yeux vairons avant de prendre une grande inspiration. Élisa était une Poufsouffle très intelligente et empathique. Elle avait sûrement ressenti le malaise de Meiling grâce à ses talents d'observation. Il fallait que la Serdaigle se lance, elle n'avait plus le choix maintenant.

- Il faut que je vous dise quelque chose...

La voix de Meiling était rauque, comme si elle n'avait pas parlé depuis un long moment. Tous avaient relevé la tête et s'étaient tournés vers elle avec attention. Ils attendaient qu'elle continue.

- Hum a... alors... Mhmm j… je… J'ai...

- Nom d'un strangulot ! Accouche, Mei ! lui lança Lara qui était juste à côté d'elle.

Meiling se crispa sous les mots impatients de son amie Serpentard. Elle devait être honnête avec ses amis et leur dire : c'était trop lourd à garder pour elle. En plus, ils finiraient bien par le découvrir tôt ou tard ! Ogs continuait à l'observer patiemment, tout comme Élisa. Elle avait fini par fermer son livre et avait repris une position assise à côté du Gryffondor.

- Alors ? demanda soudain Lara, calme et sérieuse.

- J'ai été attaquée durant les vacances, lâcha enfin Meiling dans un souffle.

Tous la regardaient avec une même expression ahurie sur le visage.

- Attaquée par qui ? demanda Ogs d'une voix grave et forte, mais en même temps empreinte de douceur.

Tous se posaient la même question : qui aurait pu attaquer une sang pur en-dehors de Poudlard ? Et pourquoi ? Ça n'avait aucun sens, même par les temps qui couraient. Voyant que Meiling ne répondait toujour pas, Ogs reprit d'une voix inquiète :

- Quand je suis venu te voir, mi-août tout allait bien, n'est-ce-pas ?

- Oui… c'est arrivé après… Il est sorti de nulle part et… et m'a sauté dessus... et m'a… et m'a m… du.

- Il t'a quoi ? J'ai rien compris, intervint Lara.

- Il m'a mordue ! se mit alors à crier Meiling, au bord des larmes.

Lara éclata de rire puis se ravisa en voyant le visage de Meiling.

- Comment ça il t'a mordue ? Tu parles de quoi ? De qui ? reprit le Gryffondor d'une voix alarmée.

- Je pense qu'elle parle d'un animal, corrigea Élisa.

Tous regardaient maintenant la petite Serdaigle avec intensité, attendant sa confirmation.

- Ce n'en était pas vraiment un, finit-elle par avouer.

- C'était quoi alors ? demanda Lara.

Meiling sentait que c'était le moment, elle pouvait le faire, elle pouvait tout leur dire. Élisa, elle, avait déjà compris ce que son amie tentait désespérément de leur dire, elle attendait le moment fatidique de la révélation, les mains crispées sur le bord de la banquette. Les articulations de ses doigts étaient blanches, mais pas autant que le visage de Meiling, qui avait la nausée.

- Un loup-garou, dit-elle dans un murmure.

Voilà c'était dit. Elle attendit avec inquiétude les remarques de ses amis, mais elle n'eut que du silence. La nouvelle était tombée comme une pierre sur leurs poitrines. L'atmosphère s'était refroidie en un instant, plus personne n'osait respirer. Ils la regardaient tous, abasourdis, attendant qu'elle leur dise que ce n'était qu'une blague. Puis elle reprit.

- Il m'a attaquée quelques jours après ton départ Ogs. J'étais dans un coin tranquille, dans un jardin public de Londres, en train de lire la Gazette, quand il m'a sauté dessus et m'a traînée dans un buisson avec force. Il ressemblait à un homme croisé avec une bête, il n'avait pas la forme d'un loup. Il était vraiment effrayant et je n'avais pas pris ma baguette avec moi, j'étais sans défense ! Il me maintenait au sol avec ses pattes velues, j'ai essayé de me débattre mais il était bien trop fort. Il avait une grimace sadique sur le visage, ses yeux jaunes étaient complètement fous. Puis il s'est rapproché doucement en me montrant ses crocs.

- Tu veux dire qu'il t'a... la coupa Ogs, de plus en plus inquiet.

- NON ! réfuta Meiling avec force. Il m'a mordu le bras ! Tu as vraiment l'esprit mal tourné ! Il m'a rien fait d'autre ! Enfin si, avant de partir et de me laisser seule avec ma douleur dans mon buisson, il m'a regardée avec ses yeux jaunes et m'a dit… que j'étais une traître à mon sang et que c'est ce que je méritais à traîner avec des sang- mêlé et des nés Moldu… pour être polie... et que mes parents comprendront le message...

Elle le savait, cette attaque était un moyen de faire pression sur ses parents qui travaillaient au Ministère de la Magie, dans la brigade magique. Leur statut haut placé, mais surtout le fait qu'ils soutenaient la cause Moldue, étaient à l'origine de l'agression que Meiling avait subie.

- C'est insensé, ça fait froid dans le dos ! Mais ça va toi ? demanda Lara en la sortant de ses pensées.

- On ne peut que faire avec. C'est pas comme s'il existait un remède. Vous ne le prenez pas mal ? demanda Meiling, surprise par la réaction de ses amis.

- Pourquoi voudrais-tu qu'on le prenne mal ? interroga Élisa, honnêtement curieuse.

- Je ne sais pas, peut être parce que je ne suis plus… moi ! laissa tomber la Serdaigle.

- Pour moi tu sera toujours la même, intervint tout de suite le Gryffondor avec un large sourire pour la réconforter, suivi par celui des filles, ce qui soulagea immédiatement Meiling.

- Mais comment tu vas faire ? Quand, tu vois... chaque mois… demanda Lara, inquiète.

- Je suppose que ça a déjà été arrangé avec le Directeur de Poudlard, sinon elle ne serait pas dans le train, pas vrai ? observa Élisa.

- Oui c'est exact, il y a déjà tout pour faire face à ce genre de situation à Poudlard. Apparemment je ne suis pas la seule.

- Comment ça ? interroga Ogs, surpris.

- Je n'en sais pas plus que ça, je sais juste que je dois me rendre à l'infirmerie le soir de la pleine lune. Qui est justement dans cinq jours, dit-elle en essayant de réprimer un frisson qui lui traversa l'échine.

- Et ce sera ta première, affirma la Poufsouffle.

Meiling confirma d'un hochement de tête, anxieuse.

Non loin de là, dans un autre compartiment avec une toute autre ambiance, un groupe de quatre Gryffondors s'amusait. Bien connus sous le nom de Maraudeurs, ils étaient assis à même le sol du wagon, en pleine bataille de cartes explosives.

- Alors, ces vacances les gars ? lança joyeusement Peter.

James et Sirius stoppèrent leurs mouvements et se regardèrent un moment dans le blanc des yeux avant que Sirius ne prenne la parole.

- Super écoute, je suis enfin libre ! fanfaronna-t-il. Fini la vieille tout le temps sur mon dos, les vacances enfermé dans ma chambre et l'héritage des Black !

- Il vit à la maison maintenant, expliqua James d'un ton euphorique ! Mes parents sont super cools et ils l'ont déjà adopté comme leur second fils !

- Normal je suis tellement charmant. Qui ne voudrait pas de moi ? demanda Sirius avec un de ses sourires éclatants.

- Sûrement pas une fille de Poudlard en tout cas, lança Remus amusé.

Ils rirent de bon cœur à cette dernière réplique. Il était vrai que Sirius avait toujours eu beaucoup de succès auprès de la gent féminine, et ça lui avait souvent joué de mauvais tours. La célébrité et un nombre élevé de conquêtes ne faisaient jamais bon ménage.

- Je vous en laisserais bien quelques unes, mais ce n'est pas de ma faute si elles succombent toutes à mon charme, vous n'avez qu'à faire plus d'efforts ! ajouta Sirius d'un air assuré. Trouvez-moi une fille qui me résiste et je ferai ce que vous voulez pendant un mois.

Les garçons éclatèrent de rire. On pouvait tout de même remarquer une pointe de jalousie dans le regard de Peter. Les deux autres amis ne partageaient pas ce sentiment. James avait jeté son dévolu sur une jolie rousse depuis des années et Remus avait d'autres préoccupations, bien moins futiles.

- Il y a bien le groupe des Quatre qui ne s'est jamais intéressé à toi, lança Peter dans un air de défi, afin de rabattre le caquet de Sirius.

- Les trois filles qui tournent autour de Ogs tu veux dire ? clarifia James.

- Oui, celles-là. Et pourtant elles n'ont pas froid aux yeux, si vous voyez ce que je veux dire ! dit-il avec un rire gras, auquel ne se joignirent pas les trois autres Gryffondors.

- Hum. C'est vrai que c'est un réel défi ces nénettes. Mais je pense que je peux facilement les piquer à Ogs, il est aussi charmant qu'il est bon batteur ! Sirius éclata de rire, suivi de James et Peter.

- Il est au même niveau que toi en Quidditch, et je te rappelle que c'est uniquement parce que les trois lui tournent autour que Ogs n'a pas plus de conquêtes, elles font fuir toutes ses prétendantes ! rectifia Remus, qui aimait refroidir les ardeurs de Sirius.

- Tu penses que je ne suis pas capable de les faire succomber à mon charme ?

- Lara et Meiling sont des mangeuses d'hommes, c'est toi qui succombera ! affirma James, un sourire malicieux flottant sur ses lèvres. Et Élisa ne s'intéressera pas à toi, tu n'es pas assez... intéressant !

- On parie que je me la fais ? lança Sirius, le plus sérieusement du monde.

James éclata d'un grand rire franc pendant que Peter ricanait nerveusement. Remus observait la scène, amusé. Une fois son fou rire calmé, James serra vigoureusement la main que Sirius lui tendait, l'air sérieux. Le marché était conclu.

Le train s'arrêta enfin, faisant exploser et voler dans tous les sens leur jeu de cartes explosives. En sortant du wagon avec leurs encombrantes valises, ils croisèrent justement le groupe des Quatre, qui descendaient eux aussi. Les deux groupes se jaugèrent un instant puis Meiling prit la parole.

- On s'est trouvé un nouveau coiffeur à ce que je vois, Black, dit-elle en jetant un coup d'œil au brushing explosif de Sirius.

Les éclats de rire moqueur de ses amis retentirent derrière lui et il leur lança un regard d'incompréhension.

- C'est vrai que les bouts de papier dans les cheveux ça lui donne enfin un style, ajouta Lara. Mais pas du tout mon genre.

Sur ces belles paroles, les Quatre reprirent leur chemin en laissant derrière eux un Sirius confus et désabusé. Il s'observa dans la vitre du train et remarqua des morceaux de cartes calcinés dans ses cheveux soufflés par l'explosion. Il lança un regard accusateur vers ses amis, qui se tordaient de rire derrière lui. Même Remus était devenu rouge à force d'essayer de retenir ses éclats de rire.

- Non mais franchement les mecs, vous auriez pu me le dire, que je ne sorte pas comme ça ! s'exclama Sirius.

- On ne voulait pas gâcher tes chances de conclure mec, reprit James en lui posant un bras sur les épaules. Et puis t'es mignonne avec tes confettis ! finit-il dans un grand rire, immédiatement suivi des deux autres Maraudeurs.

Les Quatre étaient moins joyeux qu'à l'accoutumée à leur descente du train. Près-au-Lard leur semblait moins attirant que d'habitude, et même l'idée de retrouver Poudlard ne les emplissait pas d'impatience. Même s'ils essayaient de le cacher en faisant bonne figure et en enchaînant les blagues, la nouvelle situation de Meiling les inquiétait. Cette dernière tentait tant bien que mal d'avoir l'air normale, mais elle n'était pas elle-même ce soir, même si ses amis avaient fait preuve de beaucoup de soutien et semblaient ne pas changer d'attitude envers elle.

Le statut de Meiling n'était plus le même : elle n'était plus considérée comme une humaine par le Ministère de la Magie, elle était devenue une créature magique hybride avec des droits restreints et des obligations supplémentaires. Sa vie ne serait plus jamais la même et ses amis ne pourraient plus la comprendre comme ils le faisaient auparavant.

Une fois arrivés dans la Grande Salle, ils se séparèrent pour rejoindre chacun la table de sa maison. Ils le firent à contre-cœur, répugnant l'idée d'abandonner Meiling. Ils se firent la promesse de se retrouver avant de retourner à leurs dortoirs respectifs.

Quand ils virent les Quatre entrer dans la salle, Peter et James donnèrent des coups de coude dans les côtes de Sirius en échangeant des regards complices. Ogs ne leur prêta pas attention quand il vint s'asseoir à la table des Gryffondors, il semblait préoccupé, moins jovial et ouvert que d'ordinaire.

Aucun des Quatre ne fit attention à la cérémonie de répartition des première année, ils n'attendaient qu'une chose : être à nouveau réunis. Ils mangèrent sans appétit et attendirent la fin du repas avec impatience. Lara faisait la conversation avec des Serpentards, mais elle ne les écoutait que d'une oreille. Élisa n'était jamais très bavarde, on la laissait tranquille. Meiling essayait d'avoir l'air le plus normal possible, mais ses rires étaient forcés. Quant à Ogs, il observait ses amies de loin, en ignorant les filles qui se pâmaient devant lui et Sirius qui lui lançait des regards de défi. Il vint d'ailleurs s'asseoir en face de Ogs, mais il dut lui piquer sa fourchette pour attirer son attention.

- Bah alors, t'as la tête dans les nuages ? demanda Sirius. Ça ne te ressemble pas ! Une de tes trois copines s'est enfin trouvé un cavalier digne de ce nom ? ajouta-t-il en éclatant de rire.

Ogs ignora la remarque de Sirius et récupéra sa fourchette d'un geste rapide. Il nota que les trois autres Maraudeurs suivaient avidement la conversation.

- Tu veux quelque chose ? demanda Ogs d'un air las.

- Je voulais juste te demander… la petite rouquine, je peux te la piquer ?

- Élisa ? s'exclama Ogs, surpris. Tu lui veux quoi ?

- Je la veux, elle ! dit Sirius, un large sourire sur les lèvres.

Ogs était sans voix. Les filles qui les entouraient étaient pendues à leurs lèvres, guettant la moindre indication qu'elles avaient une chance. Ogs se reprit, connaissant Élisa, Sirius allait vite déchanter, il pourrait tenter ce qu'il veut mais il n'obtiendrait aucun résultat. En plus, il n'était vraiment pas d'humeur à penser à ça.

- Fais ce que tu veux, lança-t-il d'un ton qu'il voulait désinvolte.

- Merci mon ami ! J'espère que tu me donneras des conseils, je compte sur toi ! clama Sirius avant de se lever et de rejoindre son groupe d'amis.

Ogs s'était replongé dans son assiette, encore moins enjoué qu'avant. Cette sixième année n'aurait pas pu commencer plus mal.

Après le repas, les première année furent guidés vers leurs salles communes respectives par les préfets de chaque maison. Ogs rejoignit Élisa, Lara et Meiling devant les portes de la Grande Salle pour leur petit rituel quelque peu atypique. Il sentait que ce n'était peut-être pas approprié, après la nouvelle qu'ils venaient d'apprendre, mais il estimait qu'il était important de continuer à garder leurs habitudes. Il voulait montrer à Meiling que sa nouvelle condition ne changerait pas leur opinion d'elle.

Ils emboîtèrent tous le pas à Lara, qui se rendait dans les cachots. Une fois devant le portrait d'un vieux pirate qui dissimulait en fait le passage vers la salle commune des Serpentards, Lara prit chacune des filles dans ses bras pour leur souhaiter une bonne nuit. Elle se tourna ensuite vers Ogs et l'embrassa à pleine bouche.

Bien sûr ce n'était jamais un simple baiser avec Lara ! Il fallait toujours qu'elle en rajoute et le baiser devint vite fougueux et passionné. Cela faisait bientôt deux mois que Lara n'avait pas vu Ogs, elle voulait rattraper tous ces baisers manqués. Mais elle n'était pas la seule à profiter de cet instant charnel : Ogs avait glissé ses mains autour des hanches de Lara et l'avait rapprochée contre son corps. Quant à Lara, elle avait passé ses longs doigts dans les cheveux de Ogs, pour donner plus de sensualité à leur échange.

Élisa et Meiling avaient depuis longtemps pris l'habitude de légèrement s'éloigner quand Ogs et Lara échangeaient leur baiser quotidien. Préférant leur laisser un peu d'intimité. Elles attendaient patiemment que leurs deux amis aient fini de se donner en spectacle, quelque peu amusées. Meiling se demandait quand même si cette fois ils n'allaient pas se monter dessus devant tous les Serpentards, elle esquissa un sourire en imaginant la scène.

Quand Lara fut enfin rentrée dans son dortoir, Ogs rejoignit ses deux autres amies avec un large sourire satisfait. Il posa un bras possessif autour de leurs épaules et les mena vers la salle commune des Poufsouffles.

- Tu n'as pas l'air du tout possessif comme ça, fit remarquer Élisa.

- Je ne le suis pas, répondit calmement Ogs. Mais si tu veux que je le sois, je peux l'être, ajouta-t-il en se tournant vers elle, un grand sourire aux lèvres, et en resserrant légèrement son bras autour d'elle.

- Non merci, ça ira, railla Élisa, mais elle ne s'éloigna pas pour autant.

- Moi je dirais qu'il marque plutôt son territoire, continua Meiling. Un peu comme les chiens quoi. Tu sais que tu en décourages plus d'un comme ça, hein !

- Je sais, c'est pour ça que je le fais, avoua Ogs avant de se mettre à rire bruyamment.

Il s'interrompit en repensant à l'intervention de Sirius Black pendant le banquet. Son camarade Gryffondor n'avait pas du tout l'air découragé, il faudrait qu'il surveille ça.

- Et puis, vous êtes pareil, non ? finit-il en riant de plus belle.

- Pas faux, intervint Meiling, se joignant au rire de Ogs et se collant un peu plus à lui afin d'illustrer ses propos.

L'atmosphère s'était beaucoup détendue après le baiser entre Ogs et Lara, ainsi que la conversation qui s'était ensuivie. Les amis étaient un peu plus sereins quand ils arrivèrent devant la porte du dortoir des Poufsouffles. Un gros tonneau encastré dans le mur faisait office d'entrée, il était camouflé au milieu de nombreux autres tonneaux standards empilés tout autour.

Élisa et Meiling échangèrent une accolade chaleureuse. Meiling eut l'impression qu'Élisa la serrait plus fort que d'habitude, cette attention lui mit du baume au cœur. Suivant leur tradition quotidienne, Ogs déposa un délicat baiser sur les lèvres d'Élisa. Son baiser était tendre et plein de douceur. Il garda le visage de la jeune fille en coupe entre ses mains, après avoir quitté ses lèvres, et plongea son regard dans les yeux verts de la Poufsouffle. Il se demanda un instant s'il ne devait pas prévenir Élisa que Sirius Black l'avait prise en chasse. Tout bien considéré, Élisa n'avait pas besoin de ses avertissements, elle allait sûrement le rembarrer comme il faut, il ricana doucement en y pensant. Il la laissa donc rentrer dans son dortoir et raccompagna Meiling à la salle commune des Serdaigles.

Sur le chemin, peu de mots furent échangés entre les deux amis, il n'y eut que quelques gestes tendres. Ogs avait replacé son bras protecteur autour des épaule de Meiling, et celle-ci avait posé sa tête dans le creux de son épaule. Arrivés au septième étage, au pied de la tour des Serdaigles, Ogs tourna doucement Meiling vers lui. Il la prit par les épaules et l'attira contre son torse dans une étreinte réconfortante. Meiling était vraiment petite comparée à Ogs. Le haut de la tête de la jeune fille arrivait tout juste sous son menton. Ogs respirait le doux parfum de violette qui émanait des longs cheveux d'ébène de Meiling et les caressait du bout des doigt. Il murmura dans ses oreilles.

- Ne t'en fais pas, nous serons toujours là pour toi. Ça ne change rien.

- Merci, dit Meiling dans un souffle.

Elle était reconnaissante que son ami la rassure, il avait deviné les craintes qu'elle n'avait pas pu formuler à haute voix.

Ogs recula légèrement pour chercher son regard, mais la Serdaigle regardait résolument le sol. Il lui prit le menton et leva le visage de Meiling vers lui. Leurs yeux se croisèrent. Ogs sentit Meiling hésiter quand il s'approcha pour l'embrasser. Ses yeux vairons brillaient d'une peur sourde, Ogs se pencha tout de même vers elle. Avant qu'il ne lui dépose le baiser auquel ils étaient habitués, Meiling avoua ses peurs dans un murmure, ses lèvres tout contre celles de Ogs.

- Je ne te dégoûte pas ? lui demanda-t-elle, pleine d'appréhension.

Ces mots lui brisèrent le cœur. Il n'arrivait pas à croire qu'elle puisse penser ça. Pour toute réponse, Ogs réduisit l'espace qui séparait leurs lèvres. Il lui donna un long baiser plein de tendresse. Il remonta ses mains sur le corps de la jeune fille pour venir les loger autour de son visage, faisant glisser les longues mèches de cheveux noir entre ses doigts. Meiling, elle, accrocha ses bras autour du cou de Ogs et se mit sur la pointe des pieds pour rendre son baiser à Ogs. Quand ils eurent finit, un mince sourire satisfait étirait leurs lèvres. Rien n'avait changé. Cette pensa réchauffa le cœur de Meiling plus que n'importe quelles paroles.

Ogs la regarda entrer dans son dortoir, rasséréné. Quand elle eut disparu, il sentit tout de même un pincement au cœur. La vie de son amie n'allait plus être la même. Il avait beau essayer de s'en convaincre, et de la convaincre elle aussi, le futur de Meiling avait changé à jamais, et pas pour le mieux.

Ses amies ayant rejoint leurs salles communes respectives en toute sécurité, il se mit enfin en route vers sa propre tour. Elle avait beau être au même étage, elle était tout de même de l'autre côté du château.

Pendant ce temps, dans la salle commune des Serpentards, Lara avait pris place dans son fauteuil préféré, celui près de la cheminée où crépitait un feu chaleureux. De cette place elle avait une vue imprenable sur la salle commune de sa maison. Elle aimait observer les autres élèves, surtout le premier soir, quand les nouveaux venaient découvrir son territoire. Son regard se porta un instant sur le préfet-en-chef, qui tentait justement de se débarrasser de quelques première année, avant de reporter son regard sur la salle qui lui avait tant manqué.

Elle avait toujour adoré cette salle : les tapisseries vert et argent ornées du blason de sa maison qui habillaient les murs en pierre, les fauteuils tout en cuir noir capitonné qui donnaient un certain charme à la pièce et une sorte d'opulence luxueuse indéniable, comparé au reste du château, la façon dont ils étaient savamment orientés dans la salle, de manière à créer des îlots où on pouvait discuter confortablement... Il y avait même un tableau représentant Salazar Serpentard au-dessus de l'âtre. Il était endormi, comme bien souvent à cette heure. Il faisait vraiment bon vivre dans cette salle, c'était impossible de se dire qu'on était dans les cachots miteux de Poudlard.

Lara était perdue dans sa contemplation nostalgique, comme à chaque rentrée, à tel point qu'elle ne remarqua pas la personne qui avait pris place en face d'elle. Quand elle sortit enfin de ses pensées, elle croisa deux yeux couleur d'ébène fixés sur elle. Elle offrit au jeune homme à qui ils appartenaient un de ses plus beaux sourires.

- Que me vaut l'honneur de la présence de notre cher préfet-en-chef, qui a osé abandonner ses groupies de première année ? demanda Lara d'humeur espiègle.

Elle croisa les jambes, se pencha en avant, le coude droit appuyé sur son genou, le menton posé sur sa main. La bouche du jeune homme s'élargit en un sourire charmeur, flatté de l'intérêt que lui portait soudain Lara.

- N'y aurait-t-il plus aucune fille digne de ton intérêt dans cette maison, cher Monsieur Lestrange, pour que tu daignes venir m'aborder ? railla Lara, pas dupe des manœuvres du préfet en chef.

- Disons qu'il y en a encore une mais, en même temps, il n'est pas facile de l'aborder... lui répondit Rabastan Lestrange, le visage toujours illuminé d'un magnifique sourire, et laissant en suspens le reste de sa phrase.

- Ah, vraiment ? fit-elle, feignant d'être surprise.

- Oui. Enfin, ça fait un moment que j'y pense, et comme cette année est ma dernière à Poudlard… Tu connais la musique ! Fit-il avec un sourire au coin des lèvres. Donc, j'ai fait ma petite enquête sur ton arbre généalogique et le mien, dit-il d'une voix sérieuse.

- Et ? Lara était de plus en plus intéressée par cette conversation, elle se redressa sur son fauteuil, attendant patiemment la suite.

- On dirait bien qu'à aucun moment nos familles n'ont conclu quelque rapprochement que ce soit.

- Viens-en au fait Lestrange, lui intima-t-elle avec un sourire en coin, voyant plus ou moins où le Serpentard voulait en venir.

- D'accord, fit-il en se penchant vers Lara pour prendre délicatement l'une de ses mains entre les siennes, quelques mèches ébènes lui glissèrent devant les yeux.

Lara se laissa faire et ressentit un subtil courant électrique la parcourir quand leurs doigts entrèrent en contact. Elle se rapprocha légèrement de son interlocuteur, inconsciemment, tout en gardant son regard fixé sur les yeux couleur onyx de son interlocuteur.

- Je te propose d'officialiser ce moment comme étant le premier rapprochement entre nos deux familles, si tu m'autorises à te faire la cour, comme un sang-pur se doit de le faire, avant de procéder à des fiançailles officielles, dit pompeusement Rabastan Lestrange.

En entendant ce mots, Lara sentit ses joues se réchauffer un instant et son cœur se gonfler de satisfaction. Elle avait atteint son objectif de l'année et la première journée n'était pas encore finie ! Durant les vacances, ses parents lui avaient expressément dit d'arrêter ses bêtises avec son ami sang-mêlé, et de se trouver un bon parti pour un futur mariage. Si jamais elle refusait de se plier à leur requête, ils lui auraient imposé un fiancé à la fin de sa septième année. Elle s'était alors imposé comme objectif d'aborder un des frères Lestrange, qui étaient somme toute de très bons partis. Extrêmement riches, célèbres, charismatiques et, cerise sur le gâteau, beaux garçons. À moins que ce soit plutôt le fait que Rabastan Lestrange l'ait abordée en premier qui soit la cerise. Lara jubilait.

- C'est d'accord, Lestrange ! dit-elle sérieusement, un sourire irrésistible flottant tout de même sur ses lèvres.

Ces simples mots suffirent à réjouir Rabastan. Il porta la main de Lara à ses lèvres pour y déposer un doux baiser.

- Dans ce cas tu peux m'appeler Rabastan si tu veux, dit-il d'une voix charmeuse et douce.

- Quand tu auras pris mon cœur, lui répondit-elle, toujours souriante. Pour ça il faudra me conquérir et te battre. J'ai hâte de voir comment tu comptes t'y prendre ! railla-t-elle.

À ces mots, elle retira sa main et se leva, satisfaite à la vue du visage déconcerté de Lestrange, et elle rejoignit son dortoir, en le laissant seul devant la cheminée.


A bientôt !

ML.