Chapitre 1

Chuck travaillait tranquillement quand tout se passa. Quand il entendit un éclat de voix. Il se dirigea vers l'endroit reculé d'où lui parvenaient deux voix bien connues.

« -Tu ne peux pas !

-Mais vous n'avez même pas essayé !

-On a tout essayé… C'est clair ?! »

Thomas et Newt, ils se disputaient encore à propos du labyrinthe, des recherches… Et sûrement de Minho et Alby qui, tôt ce matin, étaient partis dans le labyrinthe. Chuck fut alors remarqué par Newt.

« -Retourne travailler » lança le blond à Thomas « et arrête de faire chier. »

Et il s'en alla. Thomas resta une seconde sur place, les poings serrés, avant de partir lui aussi du côté opposé. Quand il passa près de Chuck, celui-ci l'entendit dire :

« Je le fais chier… ! »

Le soleil déclinait dangereusement sur le Bloc. Tout le monde s'était rassemblé devant les portes : le Bloc entier attendait le retour de Minho et Alby. Et tout devant Newt et Thomas les plus inquiets.

« Excuse-moi… » Murmura le blond au nouveau « Excuse-moi Tommy pour tout à l'heure. »

Le brun lui jeta un coup d'œil.

«Pas grave. »

Newt soupira mais avant qu'il puisse dire autre chose, les portes commencèrent douloureusement à se fermer. Dans la tête du blond, tout se passa alors à la fois très vite et au ralenti.

Quand ils aperçurent le coureur et leur chef, quand tout le monde les encouragea, quand Thomas proposa de leur envoyer quelqu'un… Puis quand il se lança entre les portes. Son Tommy, courant vers le suicide.

« Thomas ! »

Il était déjà parti, Newt ne pouvait le rattraper à moins de s'y engager lui-même, à sa suite. Et c'est ce qu'il voulut faire en voyant le brun lui échapper. Mais une poigne forte le retint – il se serait fait broyer.

Alors les portes se fermèrent, Minho, Alby et Thomas de l'autre côté. Ils étaient morts…

Newt restait là, pétrifié. Il se retourna pour voir qui avait sauvé sa vie, qui l'avait empêché de mourir avec Thomas. Alors ce fut Gally qui lâcha son poignet. Gally… évidemment, il n'aurait jamais laissé Newt se tuer inconsciemment. Ils se regardèrent longuement dans les yeux.

« Ne t'avise plus de me toucher » lui cracha Newt.

« Ne t'avise pas de mourir, abruti » lui répondit Gally.

La nuit tomba sur le Bloc, sur le Labyrinthe… Tout était noir ce soir, personne ne voulait faire la fête. Tout le monde était allé se coucher dans un sinistre silence. Mais Newt était resté à l'écart. Dans la nuit noire, éclairée seulement d'un beau clair de lune, il était allé s'asseoir contre un tronc d'abre renversé… Le même tronc sur lequel il s'était appuyé quelques jours auparavant avec Thomas lors de cette fameuse soirée pour fêter l'arrivée du nouveau.

Les jambes repliées devant lui, il tenait sa tête dans ses mains rageuses. Il se repassait la même scène, toujours, sans arrêt. Son Tommy s'en allant en courant vers sa perte. Et lui, restant sur place, incapable de le retenir.

« Si seulement je l'avais vu partir… Si j'avais pu le retenir… Oh Tommy, je te demande pardon…. »

Il avait mal, son ventre se tordait dans tous les sens, une boule se formait dans sa gorge. Il se maudit de n'avoir pu se tuer ce jour-là dans le Labyrinthe. Il n'osa conserver l'espoir que Thomas revienne en vie le lendemain matin. Il avait failli à son rôle de chef, il se haïssait.

« Pardonne-moi Tommy… »