Disclamer : Doctor Who appartient à ses créateurs d'origine : Sydney Newman et Donald Wilson. Ainsi qu'à Steven Moffat, Neil Gaiman, Russell T. Davies Gareth Roberts, Richard Curtis, Paul Cornell, Toby Whithouse, Phil Ford, Rob Shearman, Tom MacRae... La liste est si longue que j'espère n'oublier personne.

Petit mot introductif : Cette fanfiction est vraiment très originale, je passe moi-même du rire aux larmes pendant que j'écris et mes lecteurs-témoins ne savent pas expliquer à quel point ils aiment et détestent à la fois ce texte (d'ailleurs, il faut que je songe à les détacher de leur chaise de torture). Je saute dans l'inconnu, une nouvelle fois avec vous (ce n'est pas la première fois ici et ça ne sera certainement pas la dernière) : nouveau fandom, nouveau public, nouveau style d'écriture... Sachez que c'est le début d'une immense aventure probablement sans fin (tout comme la série d'origine) alors laissez-lui une chance de vous séduire malgré l'étrangeté effrayante. Je compte sur vous et j'ai confiance, si vous avez réussi à accepter Doctor Who alors vous pouvez tout affronter.

Bonne lecture !


Interlude bizarroïde 1 : le Docteur


Acte I : Vous pouvez vous amuser à reproduire cette scène chez vous, les détails sont suffisamment explicites et le matériel pas trop coûteux (sauf pour les vêtements du Docteur). Vous avez besoin de deux acteurs motivés : vous-même et un fou. Quant au troisième personnage, vous pouvez kidnapper n'importe qui dans la rue et lui faire réciter l'unique réplique très simple, ça sera largement suffisent. Au cas où vous ne soyez pas psychopathe (pauvre de vous), vous pouvez embaucher un macaque et le payer le smic, il s'en contentera parfaitement et votre conscience également. Pour des mesures de sécurité, il est conseillé de déposer son cerveau très loin de son crâne avant de commencer la lecture. Si cette lecture ne détruit pas vos dernières lueurs de stabilité mentale, vous pourrez le récupérer plus tard.

Bonne chance… Euh, pardon : Bonne lecture !


Paloma Swan – Physique : jeune fille de vingt ans, blonde aux yeux bleus. Ses cheveux sont indescriptiblement emmêlés (personne n'a encore compris ce mécanisme physique). Costume : gallifreyan, c'est intraduisible.

Le Docteur – Physique : grand et maigre, des cheveux effilés noirs parsemés de mèches rouges, les yeux gris surmontés d'épais sourcils, des mains longues, fines et osseuses. Costume (à influence gothique) : grand manteau en cuir noir intérieur doublé de soie verte, T-shirt cartoonesque avec une tête de panda déprimée, jean bleu déchiré et délavé, gros ceinturon marron dont la boucle représente un phénix aux ailes déployées, mitaines en cuir. Ajoutez beaucoup d'accessoires notamment des bijoux aux évocations satanistes (colliers, bracelets, chevalières…), un léger maquillage creusant les cernes et les os du visage et un tatouage gallifreyan sur la tempe droite.

Le lecteur – Physique : humanoïde. Costume : une grande robe et un capuchon qui camoufle quelconque caractéristique. Ne ressemble pas à un chat.


Scène 1 :

Le rideau s'ouvre sur un décor simple : un fond noir et un éclairage unique. Au fond de la scène, dans l'ombre : une cabine téléphonique londonienne de police bleue. Au milieu, illuminé par un spot blanc : un bureau, une chaise et un ordinateur. Paloma Swan est en train d'écrire sur l'ordinateur, l'air profondément concentré.

Paloma Swan : Ce début est vraiment déplorable... Franchement, quel lecteur pourrait avoir la curiosité de lire le chapitre suivant avec une mise en scène aussi bizarre ? Pourtant, j'ai le concept du siècle qui va révolutionner le genre littéraire des fanfictions !


Scène 2 :

Pendant qu'elle parle, le Docteur sort de la cabine téléphonique. Il tripote un tournevis futuriste d'un air furibond. Il appuie sur quelques boutons et semble s'amuser de chaque son électronique qui s'en échappe.

Le Docteur – regarde fixement son tournevis - : Toujours aussi modeste à ce que je vois…

Paloma Swan – s'éclaffe - : Ha ha ! Tu peux parler. Toi et tes deux cœurs, ton Tardis et ta supériorité extraterrestre…

Le Docteur – se redresse fièrement - : C'est parce que je suis le meilleur, tout simplement.

Paloma Swan : Tu n'es même pas fichu de faire marcher ton tournevis ! Pourtant, n'est-ce pas censé être ton arme favorite ?

Le Docteur – un air dégoûté sur le visage - : Ceci n'est pas une arme. C'est juste un tournevis, sa fonction première est d'ouvrir les portes. Il peut aussi faire cuire un œuf et couper des tomates, idéal pour réussir toute sorte d'omelette. Et en théorie, il est capable de réparer un manipulateur de vortex cassé depuis des siècles mais je ne suis pas certain que ça puisse servir un jour à qui que ce soit, pas même à moi. Actuellement, il fait juste des « Buzz », des « Wizz » et des « Tzak » parce que je l'ai accidentellement abîmé pendant mon voyage.

Paloma Swan : Pourquoi est-ce que ton visage est aussi… Inconnu ? J'ai regardé chaque épisode de la deuxième série télévisée et je n'ai jamais vu un docteur aussi gothique ou émo, c'est bizarre.

Le Docteur : Tu as eu l'idée du siècle, souviens-toi. La première étant de ne pas écrire avec ton docteur préféré qui ne convient pas forcément à tout le monde mais d'imaginer ton propre docteur alternatif selon des critères personnels.

Paloma Swan – avec de grands yeux exorbités - : Comment en suis-je arrivée là ? Les cheveux noirs, c'est cool, sans parler de ta coiffure improbable que j'adore. Cependant, j'ai dû m'égarer à un moment à propos des mèches rouges… Y'aurait-il un moyen de changer ce petit détail ?

Le Docteur – indigné - : Hé ! J'aime mes mèches rouges, je t'interdis d'y toucher. Ça complète mon style gothico/émo/bizarro. De toutes les manières, c'est trop tard puisque ce chapitre est publié.

Paloma Swan – se lève d'un coup - : Je peux encore utiliser le Tardis pour changer le passé ! Je ne sais pas trop comment c'est censé fonctionner mais je suppose qu'en tripotant aléatoirement chaque bouton, j'ai potentiellement une infime chance… Je dois essayer si ça peut annuler ces mèches rouges – à part – et j'en profiterai pour modifier habillement quelques traits de son visage afin de le rendre parfait.

Elle se dirige d'un pas décidé vers la cabine téléphonique bleue avant de s'immobiliser subitement. Elle se tourne lentement vers le Docteur qui semble figé dans le temps.

Paloma Swan : Je me disais bien que tu étais étrangement silencieux… Qu'est-ce qui se passe, encore ? Hé ho, Docteur ?! Tout ceci est extrêmement bizarre. – à part – Je vais perdre tous les lecteurs potentiels à ce moment précis. – tout haut – Bon, je fais quoi, moi, maintenant ?

Elle reste là une dizaine de secondes avant d'écarquiller les yeux.

Paloma Swan : Je suis stupide ! C'est moi qui écris cette histoire et j'ai abandonné le récit pour me diriger vers le Tardis. Si je ne retourne pas rapidement à mon clavier, ça risque de tourner du bizarre au paranormal… Et la frontière est mince.

Ayant peur de perdre les 70 % de son auditoire, Paloma manque de se casser une cheville pour regagner son bureau, sa chaise et son fidèle ordinateur. Instantanément, le Docteur semble reprendre vie et il inspire profondément l'air ambiant.

Le Docteur : Ne refais plus jamais ça ! Comment as-tu pu penser un seul moment pouvoir comprendre la subtilité supérieure de mon Tardis ? Toi qui n'es même pas fichu de changer une ampoule sans faire sauter les plombs de toute la ville ou de faire cuire un plat de lentille sans carboniser la cocote !

Paloma Swan : Je suis désolée. J'ai juste oublié que j'ai un rôle indispensable dans cette histoire puisque moi seule peut contrôler tes mots et tes gestes.

Le Docteur – d'une voix surexcitée - : Patate ! Licorne ! Miam-miam ! Paloma Swan est la meilleure, je ne suis qu'un pauvre abruti de Seigneur du Temps qui vient juste d'exterminer sa race entière. Un orphelin perdu dans l'immensité de l'univers, incapable de retrouver le chemin de sa maison qu'il a brûlé en même temps que ses congénères. Niark niark niark… Agalagulu takatakata !

Paloma Swan : Tiens, c'est vrai que c'est marrant. Maintenant, j'ajoute des paillettes qui tombent du ciel et qui…

Le Docteur – lutte difficilement pour reprendre contenance - : Ah non ! Je ne te laisserai pas faire. Les patates ça va encore et je n'ai rien dit pour les licornes… Mais si jamais tu oses approcher des paillettes de mon visage, tellement dark que ç'en est presque trop beau, j'utilise mon tournevis pour faire vibrer toutes les molécules d'azote qui sont dans ton sang et je mange du pop-corn pendant que ta matière cérébrale se répand sur le sol. – il brandit son tournevis d'un air menaçant – Est-ce que c'est bien clair ?

Paloma Swan : Je crois qu'on s'éloigne drastiquement du but initial de cet interlude bizarroïde… Premièrement, on devait faire bonne figure pour attirer le client, c'est capital le premier chapitre, et leur expliquer simplement le concept révolutionnaire de cette fanfiction sans les assommer avec un discours fade et plat, ce qui explique cette mise en scène. A la place, on est en train de se bagarrer comme les gamins irresponsables que nous sommes.

Le Docteur : Ne change pas de sujet, miss Paloma Swan ! Tu as peut-être réussi à ensorceler des lecteurs sur le fandom Harry Potter par on-ne-sait-quel phénomène maléfique mais je ne te laisserais pas pourrir mon fandom avec tant de nonchalance.

Paloma Swan – en battant rapidement des cils - : Moi ? Maléfique ? Comment oses-tu imaginer une chose aussi absurde ? J'ai des cheveux blond et les yeux bleus, je suis forcément une princesse… - à part – Qu'on ne me force plus jamais.

Le Docteur – en tripotant toujours son tournevis - : Si j'arrive à inverser la polarité de cet ordinateur afin de relier le disque-dur qui est une incarnation de ton esprit, à mon Tardis qui est une incarnation du mien… Je peux peut-être prendre ta place et réussir à pénétrer dans tes rêves les plus profonds ? Oooh, oui ! Je suis brillant.

Paloma Swan s'éloigne de l'ordinateur pour tenter d'empêcher le Docteur d'accéder à son cerveau… Mais c'est écrit dans le scénario et elle ne peut pas lutter contre sa propre créativité : le tournevis lance un dernier rayon vert et meure définitivement dans un « Bizz » pathétique avant même le premier chapitre de cette histoire (interlude définitivement très étrange).

Le Docteur : Oui, ça marche ! Je peux voir enfin qui tu es, les méandres compliquées de ton esprit n'ont plus aucun secret pour moi…

Il s'écoule une minute pendant laquelle Paloma affiche un air catastrophée mais résigné et le Docteur s'agite de plus en plus, les yeux fermés. Il marmonne des bouts de phrases :

Le Docteur : Oooh. – un silence – Aaah. – un silence – Ouh, tant de secrets… - un silence – Sérieusement ? T'as décapité chaque poupée Barbie qu'on osait t'offrir jusqu'à ce que ta maman interdise formellement quiconque ne serait-ce que de t'en montrer ?! – un silence – Beaucoup d'inventivité, de la curiosité, tu es forcément une serdaigle ! Cependant, tu préfères Poufsouffle : serait-ce un moyen de cacher cette part sombre qui grouille au fond de toi ? – un silence – Amusant, tu ne veux pas qu'on t'appelle « mon ange » mais plutôt « mon bel ange déchu » - un silence – Tant d'obscurité… Je ne peux plus regarder ça ! Non, arrêtez. STOP ! Je suis un docteur gothico/émo/bizarro, certes, mais je ne peux pas supporter. Trop d'horreur dans ce cerveau, je ne suis pas préparé. Plus froide qu'un cyberman, plus déterminée qu'un dalek, plus psychopathe qu'un ange pleureur… Qui es-tu donc, Paloma Swan ?

Paloma regarde avec horreur/plaisir (personne ne le saura jamais) son Docteur alternatif devenir peu à peu fou face aux images qui afflux dans sa tête sans qu'il ne puisse plus rien contrôler. (Et on n'a même pas commencé le récit… Ça promet !)

Paloma Swan : Si je ne me dépêche pas, il va mourir ! Je l'ai imaginé plus sombre, plus froid et plus cynique avec une touche de défaitisme mais rien ne pouvait le préparer à l'horreur froide de mes pensées. Il faut que j'arrive à couper cette connexion avant que son cerveau n'implose face à cette atrocité morbide.

On pourrait s'attendre à un coup de maître, une idée lumineuse mélangeant habilement la science et la folie… Mais non. En écrivant une simple phrase sur son clavier, Paloma libère l'esprit maltraité de son Docteur :

Un écran montre cette phrase aux spectateurs : Il halète difficilement avant de se calmer. Son regard a changé et il fixe Paloma avec une crainte non-dissimulée.

Paloma Swan – d'un air menaçant - : Ce que tu as vu reste entre nous !

Le Docteur – la voix encore tremblante - : Seulement à une condition. Tu ne diras jamais à personne que j'ai peur des paillettes.

Paloma Swan : On oublie tout ça. Il ne s'est jamais rien passé.

Le Docteur : Cet interlude bizarroïde… C'était une très mauvaise idée, tu en as conscience ?

Paloma Swan : Je vais l'effacer. On va revenir au plan initial : un petit discours rapide, fade et quasiment inutile qui risque d'ennuyer le lecteur mais qui ne le rendra pas complètement cinglé.

Le Docteur : C'est mieux.

Paloma commence à écrire et le Docteur s'assit le plus loin possible (il a encore un peu – mais juste un peu - peur) afin de pouvoir jouer avec son tournevis définitivement mort.

Paloma Swan : J'ai terminé. Ecoute un peu et dis-moi ce que tu en pense.

Le Docteur se lève, les deux acteurs se tiennent face à face.

Paloma Swan – lis son texte d'une voix neutre et sans émotion - : Bienvenue cher lecteur. Si tu es arrivé jusqu'ici, c'est que tu es un fan de l'univers déjanté de Doctor Who. Si toi aussi tu penses que cette série est un grand mélange de choses incroyables se déroulant en même temps, le tout dans une explosion de créativité alors ne pars pas, tu es au bon endroit. Mon idée est simple, notre docteur bien-aimé rencontrera les personnages d'autres univers tout aussi intemporels/cultes/complexes. Pour rendre le voyage fluide, chacun de ces univers seront brièvement présentés dans des interludes bizarroïdes afin que tu ne sois jamais perdu même si tu ne connais pas forcément tous les mondes. Ainsi, j'espère te surprendre avec mes choix et peut-être même t'éveiller à des livres/mangas/séries TV que tu ne connais pas. Je t'invite à faire tes propres propositions dans les commentaires afin que tu puisses retrouver tes héros préférés dans des aventures inédites dans les étoiles. Si j'ai réussis à piquer ta curiosité alors je te souhaite un bon voyage dans ma fanfiction crossover d'un genre nouveau. Bonne lecture !

Un silence solennel suit cette première lecture.

Le Docteur : C'est fade.

Paloma Swan : Ça a l'avantage d'être normal.

Le Docteur : De toutes les manières, il ne s'est jamais rien passé ici et tout ce qu'on a vécu doit être oublié dès qu'on fermera ce rideau. Alors je suppose qu'il ne te reste plus qu'à poster ça.

Paloma Swan – dans un soupire - : Hé oui.

Le Docteur : C'est le moment où on se dit « au revoir » ?

Paloma Swan – les yeux humides - : Je pense que c'est la fin… N'oublie pas que je serai derrière chacune de tes actions et que j'écrirai tes dialogues. Quand tu t'en prendras plein la gueule, ça sera moi.

Le Docteur – incrédule - : Tu pleures ?

Paloma Swan – renifle - : Pas du tout, c'est juste une poussière dans l'œil.

Les deux acteurs se regardent sans oser parler.

Paloma Swan : T'es juste un alien égocentrique, je ne pourrai jamais m'attacher à toi.

Le Docteur : Et toi, tu n'es qu'une auteur psychiatriquement folle.

Paloma Swan : Bon, bah. Adieu ?

Le Docteur : Je n'ai qu'une seule chose à dire : benzaï ! Tiens, ça sonne bien. Je devrai le garder, tu ne penses pas ? Benzaï ! – joyeux – Benzaï. – triste – Benzaï. – colérique – Benzaï.

Paloma Swan : - à part - Il n'a toujours pas compris le principe… - tout haut - C'est écrit dans le scénario, tu sais ?

Le Docteur s'éloigne en continuant d'explorer diverses émotions sur sa nouvelle expression favorite. Il rentre dans son Tardis et ferme la porte. Paloma se retrouve seule sur scène et s'apprête à conclure.


Scène 3 :

Un acteur rentre en scène, côté Jardin. Il est vêtu d'une large robe noire et un capuchon cache son visage, on le distingue à peine. Impossible de deviner sa taille ou sa corpulence et encore moins son âge. Il est tout le monde et personne à la fois. Tout ce qu'on sait à son propos, c'est qu'il n'est pas un chat ou alors ç'en est un particulièrement humanoïde ce qui annoncerait la fin du monde. Mais ce n'est pas encore le propos, donc c'est juste un humain comme tant d'autres.

Le lecteur : Bah c'était pas mal, en fait. Bizarre mais amusant. Faut voir ce que ça peut donner par la suite. J'attends avec impatience le prochain chapitre ! J'ai pleins d'autres fanfictions à lire et à commenter donc je vais vous laisser. A très bientôt.

Il traverse la scène et s'en va côté Cour.


Scène 4 :

La porte du Tardis s'ouvre et le Docteur en sort tout guilleret.

Le Docteur : Avant d'effacer cet interlude, regarde un peu ce tout nouveau tournevis : un manche noir orné de runes antiques, diverses veinures entourent le corps évoquant des serpents et il a l'air entièrement fait d'écailles. Ce n'est pas le mieux puisque l'extrémité est sculptée en forme de crâne et quand j'active le mécanisme, ses deux orbites s'allument en jaune. Il est splendide, n'est-ce pas ?

Paloma ne répond pas, elle regarde avec attention le côté Cour où le lecteur s'est échappé.

Le Docteur : Un problème ?

Paloma Swan : Enorme.

Le Docteur : A ce point ?

Paloma Swan : Oh oui, tu n'as pas idée…

Le Docteur : Je suppose qu'en tant que Docteur, je dois être compatissant et ne pas me montrer égoïste ? Pourtant, j'ai une irrésistible envie de t'abandonner à ton sort et m'échapper à la Préhistoire avec mon Tardis. Après tout, ce monde n'est que pourriture et je n'y peux rien, n'est-ce pas ?

Paloma Swan : C'est ton côté franchement pessimiste, je trouvais que ce trait de caractère irait bien avec ton look gothico/émo/bizarro mais je ne m'attendais pas à le subir.

Le Docteur : C'est toi qui as imaginé ce manteau splendide, ces bijoux satanistes et ce beau visage si sombre et déprimé. Je ne peux que te remercier pour ce magnifique tournevis sonique qui me donne la classe infinie. Alors dans ces conditions, je peux sans doute écouter tes plaintes… Saches juste que je ne suis pas un psychologue – à part – je n'ai pas envie de me retrouver avec le nez sanguinolent et deux doigts en moins.

Paloma Swan : Un témoin a assisté à cette scène et il s'est échappé avant que je n'ai pu envisager de le torturer pour qu'il n'en parle à personne.

Le Docteur - d'une voix étranglée - : QUOI ?! Tu veux dire qu'il sait que j'ai peur des paillettes ?

Paloma Swan – hoche la tête - : Et que je suis potentiellement psychopathe.

Le Docteur : C'est ce que je disais, ce monde est fatalement pourri et on ne peut rien y changer. Regarde-moi : je viens d'exterminer ma race pour l'empêcher de s'autodétruire et ma propre folie m'a réincarné en Docteur sombre, déprimé et gothico-émo-bizarro. Quant à toi, ton esprit est pire que le Vortex du Temps lui-même, on ne peut le regarder fixement sans que notre esprit se consume peu à peu.

Paloma Swan : Ce n'est pas le pire…

Le Docteur : Cette vie dénuée de sens ne peut m'apporter que désespoir, pourquoi m'as-tu imaginé si fatalement blasé ?

Paloma Swan : J'ai bien réfléchi et cet interlude me plaît, je vais le rendre accessible au monde entier par le biais d'Internet.

Le Docteur – en hurlant - : QUOI ?! Mais… Non, c'est impossible. Tu ne peux pas me faire ça ! Ils vont savoir que j'ai peur des paillettes.

Paloma Swan – amusée - : Ils ne te prendront plus jamais au sérieux, je confirme. Tu as un Tardis qui voyage dans le temps et dans l'espace, un tournevis sonique qui peut ouvrir n'importe quelle porte qui n'est pas en bois – à part – en évitant les sèche-cheveux – tout haut – et le premier Docteur avec un look gothico-émo-bizarro… Tu es le dernier Seigneur du Temps et pourtant, du haut de tes 862 ans, tu as une peur presque phobique des paillettes. Ça promet d'être amusant, n'es-tu pas d'accord ?

Le Docteur : J'ai un nouveau tournevis…

Paloma Swan : Et tu comptes l'utiliser pour perturber le disque-dur de cet ordinateur afin d'effacer les quatorze jeunes versions de ce texte, je suis déjà au courant.

Le Docteur : Comment est-ce possible, ne suis-je pas censé être supérieurement intelligent ? Personne ne peut deviner mes plans ! C'est de la logique Seigneur du Temps.

Paloma Swan : Je te rappelle que c'est moi qui écrit ce scénario donc j'accède sans difficulté à la moindre de tes pensées. Sans compter que je peux contrôler tes gestes. Tu ne peux rien faire contre moi, je suis désolée de te dire que cet interlude bizarroïde introduira la fanfiction dont tu seras le héro. Tu ne peux rien faire contre ça, c'est écrit d'avance.

Le Docteur – soupire - : Alors il est temps pour moi de commencer mes aventures ?

Paloma Swan : J'en ai bien peur…

Le Docteur s'avance au centre de la scène et se redresse théâtralement tandis que Paloma s'assoit sur sa chaise et recommence à taper sur le clavier de son ordinateur.

Le Docteur : Là où un enfant pleurera, j'irai et j'effacerai ses larmes afin qu'il rigole à jamais.

La lumière s'éteint peu à peu et le rideau se ferme.


Fin de l'acte I