Disclaimer : Lady Oscar ne m'appartient pas.
Résumé : Parfois un lys a besoin d'un coquelicot pour mieux supporter son existence.
Note de l'auteur: Ceci est une réponse au défi numéro 10 de Marine sur le forum lady oscar vraiforum point com : Un FersenxRosalie.
Le Lys et le Coquelicot
Chapitre 1: Retrouvailles
La nuit était tombée depuis bien longtemps sur la royale France.
Ainsi que la tension palpable et l'angoisse forte qui régnaient dans la chambre d'Oscar François de Jarjayes.
La colonelle de la garde royale avait été victime d'un complot. On lui avait fait croire que la reine la demandait, malgré l'heure tardive et sur le chemin, le carrosse la transportant, avec André et Rosalie, avait été attaqué par des brigands. Oscar avait été blessée au bras droit en protégeant sa petite brise de printemps. Fersen était intervenu, son arrivée et son aide avaient des airs de miracle, et peu avant de sombrer dans l'inconscience, Oscar s'était sentie soudainement soulagée, ils étaient sauvés.
- Son bras peut être sauvé. Dit le Docteur Lassonne. Mais je prescris le repos complet pendant deux semaines, sinon, je ne peux répondre de rien.
- Je comprends, merci Docteur ! Répondit André
Le jeune homme raccompagna le médecin, laissant Fersen seul avec Oscar. Le suédois avait tenu à rester aux côtés de son amie française, il était inquiet pour elle. Il savait qu'elle était une cible mais il n'aurait jamais imaginé une attaque contre elle d'une telle violence ! Ils voulaient clairement la tuer ! Il avait imaginé son retour en France et ses retrouvailles avec Oscar un peu moins agités.
- Oscar est une personne entière, honnête et franche. Sa loyauté n'est pas à vendre. Certains ont du prendre du pouvoir en mon absence et ils se sont fait une ennemie en Oscar. Bande de rats...
Soudain, il entendit Oscar gémir.
- Oscar ?
La jeune femme ouvrit les yeux.
- Fersen ? C'était vous, comme je le pensais, c'était bien vous... Je pensais bien avoir vu votre visage !
Elle tenta de se redresser mais la douleur la paralysa. Il l'aida aussitôt. Il lui déposa gentiment sa veste rouge sur les épaules, afin qu'elle ait un peu plus chaud.
- Je n'avais pas rêvé. Alors ainsi, vous êtes revenu ?
- Oui . Cela fait déjà quatre ans...
- Fersen, merci. Je vous dois la vie.
- Je vous en prie, ne me remerciez pas. J'étais en chemin vers votre demeure pour venir vous voir.
Un bruit de porte interrompit leur conversation. Fersen vit alors une jeune fille qui devait avoir peut-être quinze ans. Elle était de taille moyenne, assez frêle, la peau blanche sans défaut. Tout en elle respirait la modestie. Elle était vêtue d'une robe rose simple avec un nœud à la taille d'un rose un peu plus foncé. Sa chevelure de blé était retenue en une queue de cheval basse, avec un ruban également rose mais poudré. Elle ne portait aucun maquillage, la seule fantaisie de sa mise était une délicate broche discrète, épinglée près du col. Elle portait un vase avec des roses blanches.
- Une sœur d'Oscar peut-être ? Non, impossible, Oscar est la dernière de sa fratrie et Monsieur de Jarjayes n'est pas un homme qui va batifoler ailleurs. Pensa-t-il alors qu'il l'observait
Elle fit une courte révérence et déposa le vase sur la cheminée. Soudain, un souvenir lui revint ! Une jeune fille du peuple qu'il avait failli renverser !
- Pardonnez-moi, seriez-vous... Osa-t-il commencer avant de s'interrompre.
S'il y avait une méprise, il aurait alors insulté une noble demoiselle.
- Oui, nous nous sommes déjà rencontrés. Répondit la jeune fille d'une voix douce. Dans le carré du temple.
Tout fit alors sens. Jadis, elle était plus jeune, plus frêle encore, parée d'une robe bleu ciel abîmée, avec un tablier tout aussi élimé, mais la même douceur et la même modestie émanait d'elle. La petite fille avait grandi mais hormis sa mise, elle n'avait pas changé, pas même sa coiffure. La pauvre transportait une baguette de pain et son carrosse avait roulé si près d'elle qu'elle était tombée en s'écartant. Il s'était arrêté pour s'enquérir de son état. Au final, il y avait eu plus de peur que de mal. Son « Ce n'est pas votre faute Monsieur, je rêvais. » résonnait encore dans son esprit.
- C'était donc vous !
- Vous vous connaissez ? Demanda Oscar. Comme quoi, le monde est petit ! Voici Rosalie, Rosalie Lamorlière.
- Merci beaucoup d'avoir sauvé Oscar. Dit Rosalie, son visage se peignant de tristesse.
L'agression était encore fraîche dans son esprit. Ses yeux bleus étaient embués de larmes.
- C'est parce que je suis un fardeau pour Oscar et pour les autres que... Que Oscar a été blessée.
Au son de sa voix, Fersen pouvait sentir toute l'affection que Rosalie portait à Oscar.
- Rassurez-vous, le médecin dit que c'est une blessure qui guérira bien. Mademoiselle, avez-vous une idée sur l'identité de la personne qui vous a attaqués, André, Oscar et vous ? Enquêta-t-il
L'escarmouche avait été bien trop organisée pour être une simple attaque de bandits errants sur les routes.
- Oh oui, je sais qui a fait ça !
Un éclat de colère traversa la figure de la jeune fille. Oscar posa sur elle un regard presque noir.
- Il n'y a qu'une seule personne assez machiavélique pour faire une chose pareille, et c'est...
- Rosalie ! L'interrompit soudainement Oscar
- Mais...
- Tais-toi donc. On ne peut pas accuser quelqu'un sans preuves. Expliqua Oscar, ferme.
Elle tourna son attention vers son ami suédois.
- Nous avons en effet une idée sur la personne, comme l'a dit Rosalie, mais nous n'avons aucune preuve de sa culpabilité ou de sa participation dans l'affaire. Mais je vous l'assure, dès que nous saurons avec certitude, je vous en ferai part.
- Entendu. Je vais vous laissez vous reposer.
Alors qu'il tournait les talons, Oscar l'interpella, en lui demandant s'il allait tenter de revoir Marie-Antoinette.
- Je serai à Troyes pendant quelques jours pour les affaires de mon père. J'espère pouvoir jouir de quelques bals à mon retour. Comment va la reine ?
Oscar la décrivit telle qu'il l'avait imaginée lors de son exil imposé : rayonnante, belle, Vénus incarnée. Fersen la remercia et la salua, ne manquant pas non plus de dire au revoir à Rosalie. Sur son cheval, s'il pensait à la reine, la jeune Lamorlière hantait son esprit.
- Une jeune fille aussi gracieuse, aussi jolie... Je sais bien qu'il y a de nombreuses jolies demoiselles parmi les gens du peuple mais elle dégage une telle aura ! Une telle prestance ! Elle est plus que ce qu'elle prétend être. Roturière, peut-être, mais il y a quelque chose là-dessous. Elle est trop noble pour n'être que cela...
Il se rendit compte, quand il arriva chez lui, qu'il avait pensé à elle pendant tout le trajet.
- Etrange... Mais cette demoiselle est un mystère. Il est normal qu'elle me fascine. J'espère qu'Oscar me jugera assez digne de confiance pour m'en expliquer davantage.
A Suivre
