MIOKO

Chapitre 1L'esclave du sang

« … et alors, ce maître , Kain, établit son puissant Empire. Il le commença avec l'aide des ses six fils, Raziel, Turel, Dumah, Rahab, Zephon et Melchiah. Une fois qu'ils eurent remplit leur mission, l'ayant aidé à établir la base de son Empire, les joyaux de la couronne ; le Sanctuaire des Clans, ils furent chacun envoyé parcourir le monde et le soumettre à leurs nom. Cinquante ans plus tard… »

« les clans commencèrent a gagner en puissant, le nombre d'humains diminuait alors que le nombre des vampires augmentait. A cette heure, la petite majorité d'humains encore libres vivent cachés au nord de Melchiahim, je sais Azraël ! » dit Raziel d'un ton brusque à son premier né, coupant court l'histoire.

Azraël soupira, et ferma le livre qu'il était en train de lire et le plaça à côté de lui. Raziel continua : « Au nom de Kain ! Pourquoi donc Dumah possède-t-il ce genre de livres ?! Il hait la lecture ! »

Azraël haussa les épaules et jeta un œil par la fenêtre. Il était , tout comme son seigneur, fatigué, lassé au point de lire le lourd volume intitulé « l'Histoire Des Clans », incomplet bien sûr. C'est pourquoi Rahab, le quatrième fils devait distribuer à ses frères la nouvelle édition chaque décennie à peu près, retraçant les évènements récents ; les mêmes dont ils connaissaient les détails, les ayant vécus.

Raziel rejoignit son premier né à la fenêtre et balaya du regard la cité Turelhim. « Rappelle-moi le pourquoi de notre présence ici, Azraël. » bailla-t-il. Azraël soupira : « Parce que Turel avait un problème qui suscitait toute l'attention de Kain. Kain ne pouvait pas se libérer, c'est pour cela qu'il vous a demandé d'y aller à sa place. »

« Kain n'avait pas envie, tu veux dire » murmura Raziel, c'est dans ces moments là que je hais le fait d'être le premier né.

- Dumah est venu lui aussi ! » protesta Azraël, mais sa voix tomba « mais … il s'ennuyait, alors il est rentré chez lui… et il a laissé derrière lui ses magnifiques livres » ajouta-t-il. Raziel laissa tomber sa tête contre la fenêtre lorsqu'une pensée lui traversa l'esprit.

« Azraël, commanda-t-il, se relevant et annonça majestueusement, on rentre à la maison. Envoies un message à mon cher petit frère et dis lui que s'il a des problèmes avec ses esclaves, il doit s'en occuper seul. »

« Heu… mon Seigneur, murmura Azraël, il s'agit d'une maladie, c'est pourquoi il ne peut pas s'en occuper lui-même. » Un rictus apparut sur le visage de Raziel : « et qu'est-ce que JE suis sensé faire pour ça ? Je ne suis pas médecin, à ce que je sache. Je t'ai donné un ordre. Et moi je vais aller chercher de quoi manger. » annonça-t-il, se dirigeant vers les portes et quittant l'aisance des grandes chambres de Turel.

Alors qu'il descendait vers les salles communes de Turelhim, il remarqua que les esclaves étaient vraiment en mauvais état. Ils erraient tous, baillant et reniflant avec peine. Raziel les regarda avec dégoût et essayait de trouver son chemin vers les garde manger.

« Tu crois vraiment que l'on va boire ce truc ?! » Un cri retentit dans le hall de droite. Il reconnu la voix et pénétra dans le corridor. Turel et deux de ses hauts officiers se tenaient là, un gobelet à la main. Tous dévisageaient l'esclave qui les avait apportés. « C'est froid ! » s'écria Turel, jetant le sang contenu dans le gobelet sur l'esclave. Raziel fut surpris de voir n'était encore qu'un enfant. Une jeune fille humaine d'environ six ans. Le vampire à côté de Turel vida son propre gobelet et, à cause de sa non-satisfaction, gifla du revers de la main la petite fille, laquelle gémit et tomba sur le sol.

Ecœuré par le comportement de ses frères, Raziel s'avança. Elle était peut-être esclave mais elle était avant tout une enfant. « J'avais cru qu'en dépit de la diminution du nombre de tes esclaves, Turel, tu te serais abaissé à traiter ceux en bonne santé ne serait-ce qu'un tout petit peu mieux. » Turel fixa son aîné. « reste en dehors de tout cela » le menaça-t-il. Raziel lui lança un sourire suffisant.

« Quel est exactement le crime de cette fillette ? »questionna-t-il. La fillette gémit derrière lui : « je vous en prie Monseigneur, murmura-t-elle, je n'ai pas apporté le sang à temps. Raziel baissa son regard sur la pitoyable enfant, sa joue saignait là où elle avait été frappée. « Peut-être peux tu m'être d'une meilleure aide, lui demanda-t-il, « Où se trouve le garde-manger ? » La fillette regardait alternativement Raziel et son maître, Turel, dont le regard la mettait au défi de répondre.

« Où se trouve le garde-manger ? » demanda Raziel une nouvelle fois. Turel les interrompit avant qu'elle n'ait pu répondre. « Je n'ai pas le temps pour cela, esclave ! Va nous chercher du sang frais ! » La fille acquiesça, fit demi-tour et s'apprêta à partir, mais Raziel se tenait sur son chemin.

« Je crois que je t'ai posé une question » dit-il, en s'adressant à l'esclave directement.

« Sa loyauté et sa fonction principale m'appartient, Raziel » grogna Turel

« S'il vous plaît Seigneur ? murmura-t-elle, je dois me rendre au garde-manger… je peux vous y accompagner si vous voulez ? Raziel sourit à l'esclave.

« J'aimerais bien » dit-il, gentiment. Turel leur lança des regards alors qu'ils partaient le laissant derrière.

Raziel suivit la fille à travers les halls du palais de Turelhim. Bientôt ils arrivèrent au principal garde-manger. La fille désigna à Raziel l'endroit où les prisonniers étaient retenus, prêts à être asséchés par leurs maîtres vampires. Il étudia les différents humains et ses yeux se posèrent sur un jeune homme qui essayait de brises ses liens. Une fois qu'il eut bu suffisamment, il tourna son attention vers la petite fille qui semblait attendre quelque chose. Raziel s'agenouilla près d'elle et essuya sa joue, qui saignait toujours. Elle tressaillit et recula, alors qu'il étendait une griffe vers elle.

« ça va aller, dit-il 'un ton rassurant, je ne vais pas te faire du mal ». Elle cessa de reculer et le laissa s'occuper de sa coupure. « Voilà ! » annonça-t-il, une fois la joue nettoyée. La porte s'ouvrit et un vieil esclave entra. Il appartenait visiblement à la meilleure classe d'esclaves de Turel, d'après les habits qu'il arborait, comparés aux chiffons que portaient les autres. Il ne montrait aucun signe maladif, il devait avoir vécu plus dans le palais que dans le quartier des esclaves. Il fronça les sourcils en regardant l'enfant. « Le maître s'est encore plaint de toi » grogna-t-il. La fille gémit une nouvelle fois et essaya de se cacher derrière Raziel. L'esclave l'attrapa et l'éloigna du premier né. « Pardonnez-moi Monseigneur » dit-il en traînant cette fille.

« Où l'emmenez-vous ? » questionna Raziel. L'esclave s'étonna de la question : « elle doit être punie, elle a apporté le sang de Maître Turel tout froid, une nouvelle fois ». La fille leva son regard vers Raziel, ses yeux l'implorant de l'aider.

« Où sont ses parents ? » demanda-t-il.

« Morts, Monseigneur » répliqua l'esclave, ils sont morts de la peste il y a un mois

-Qui est responsable de cet enfant maintenant ? demanda Raziel, perdant patience. L'esclave secoua la tête : « personne Monseigneur, nous les esclaves devons nous débrouiller par nous même »

Azraël finissait d'empaqueter les dernières affaires de son maître dans un sac en face de lui. Il entendit la porte s'ouvrir, indiquant le retour de son maître.

« Les chevaux sont prêts pour le départ » dit-il en se retournant. « Turel va…Monseigneur ?! » s'étouffa-t-il en voyant une petite fille qui se cramponnait aux jambes du premier né.

« Azraël, voici Mioko, présenta Raziel, elle va nous accompagner au Razielhim ».