Enrôlée avec un Turien
Chapitre 1 : une esquisse
Kaidan. Le voilà. Commence à en avoir marre de le voir. Sa démarche lourde et maladroite, son visage comme partout. Cette fois, je ne peux plus le cacher : il doit savoir.
- Commandant…vous m'avez fait appeler ?
- Oui, Kaidan. C'est une affaire assez délicate, j'aimerais que nous parlions de notre dernière fois… ensembles.
- De…oui. C'était vraiment…
- Je ne veux plus que ça se reproduise. Il y a beaucoup de choses sur lesquelles je me suis interrogée mais cela n'en faisait pas partie. Pour moi, c'est déjà tout réfléchi : vous ne m'intéressez pas Kaidan.
- Eh bien, c'est assez … direct, Shepard. Ca vous arrive souvent de prendre des décisions après avoir couché avec votre personnel ?
- Vous n'êtes pas encore viré que je sache, alors ne jouez pas avec mes nerfs. Je crois simplement que vous n'êtes pas fait pour moi.
- C'est une gentille façon de dire que je ne vous sers plus à rien, maintenant que vous avez assouvi votre envie…
Silence.
- Excusez-moi…Shepard…commandant. Ce n'est pas ce que je voulais dire…pas comme ça du moins.
- J'en suis sûre. Rappelez-vous où vous êtes, Alenko. Evitez ce genre de relâchement.
- Oui…commandant…mais j'aimerais comprendre… cette nuit…il s'est passé quelque chose entre nous…vous l'avez ressenti, n'est-ce pas ? vous devez l'avoir ressenti. Alors, pourquoi ça ? Pourquoi me dire ça maintenant ?
- Kaidan, je me dois d'avoir une part d'honnêteté envers vous. Hier soir, j'ai ressenti…quelque chose, mais ce n'était pas ce que j'imaginais…pas pour vous. La vérité, voyez-vous, c'est qu'il y a quelqu'un d'autre.
- Quelqu'un d'autre…
Il est profondément intrigué, un peu choqué. La porte de la salle est close, et d'un œil je croise le regard glacé de Garrus derrière la vitre froide. Une seconde, peut-être deux. Puis il disparait. J'ai le cœur dans la gorge.
- Mais qui, Shepard ? Il n'y a que nous sur ce vaisseau…il n'y a… Docteur T'soni ? Ne me dîtes pas que c'est elle, Shepard, parce que… je le savais depuis cette fois où vous et elle…
- Ce n'est pas Liara, et détendez-vous un peu. Je pense que nous devrions arrêter cette conversation. Mais n'attendez plus rien de moi… du moins, dans cette relation.
- Commandant…
Je quitte la pièce, les mains moites. J'ai encore le cœur qui bat fort. J'ai le réflexe de descendre après avoir croisé les navigateurs. Pas envie de parler, en tout cas pas à ceux-là. Des bourrés d'informatique, traqueurs, complètement autistes.
Lorsque j'arrive en bas, il n'est pas là. La place d'Ashley est maintenant vide…celle où Wrex circulait également. Je me sens bien seule.
- Shepard… vous allez bien ?
Comme un milliard d'aiguillons qui viendraient se planter dans ma peau, sa voix retentit dans mon dos. Une voix si chaude qui contraste avec son apparence belliqueuse. Je me retourne à peine, car j'ai déjà deviné où il se cachait.
- Ca va, Garrus, ne vous en faîtes pas pour moi.
- Le capitaine Alenko et vous semblez en mauvais termes, vous avez eu « une dispute de couples » comme dirait vos camarades humains. Si c'est le cas, ce doit être très intrusif de ma part d'en parler de la sorte.
- Vous nous écoutiez, Garrus ?
Je suis face à lui maintenant. Il a un mouvement de la tête que je prends comme une sorte d'acquiescement.
- J'ai entendu un mot ou deux. En aucun cas je vous espionnais, j'ai beaucoup trop de respect pour vous, Shepard. Pour une humaine, je veux dire.
- Kaidan n'accepte pas une rupture, j'ai voulu lui faire comprendre qu'il ne m'intéressait pas.
Ses yeux brillent d'un éclat hypnotique.
- Je ne sais pas, Shepard. Chez vous les humains, une nuit est beaucoup plus significative que chez nous autres Turiens. Vous arrivez à vous lier en une seule nuit. Pour nous, il nous faut plusieurs années.
- Et vous avez entendu ça aussi… Ce n'est pas la définition que je donnerais à « un mot ou deux ».
- Je regrette d'être si intime envers vous, Shepard… considérez cela comme de la curiosité.
- Vous pouvez vous montrer aussi intime que vous le voulez, Garrus. Je ne suis pas intimidée.
Garrus a un rictus qui déforme légèrement sa lèvre supérieure.
- Ce n'est pas comme si j'étais un être humain. Les Turiens fonctionnent différemment. Nos relations prennent du temps pour se construire. Quoi qu'il en soit, ce n'est en aucun cas une spécialité chez nous… alors que chez les humains, ah… ce point de vue est fascinant. Vous êtes une espèce qui peut se lier si vite et par conséquent, se délier tout aussi rapidement.
- Ca ne s'applique pas à toutes les relations. J'aurai tendance à dire que les femmes – humaines – recherchent un seul homme, alors que les hommes humains recherchent plusieurs femmes. Et si vous vous posez la question, sachez que je recherche toujours un homme.
- J'espère que vous le trouverez, Shepard. Je regrette que le capitaine Alenko n'ait pas été… le meilleur parti.
Il fait bouger sa lèvre supérieure. Mon cœur bat fort. Il me regarde en silence. Il est plus grand…et je dois tendre la tête vers lui.
- Et vous, Garrus ?
- Moi, Shepard ?
- Vous n'avez pas de relations…avec quelqu'un de votre espèce, par exemple.
- Sans vouloir vanter quoi que ce soit, les occasions n'ont pas manqué. C'est par choix que j'ai refusé. Pour mieux servir, Shepard. Une relation aurait impliqué trop de sacrifices, trop de souffrances.
- Ca ne vous manque pas ?
Je me rapproche d'un pas. Mon cœur s'emballe.
- Ca a toujours été mon choix que de refuser les relations.
- Et aujourd'hui ?
- Les choses ne changent pas, Shepard. Je suis toujours là pour vous.
Je bloque. Je suis terrifiée, ne sachant qu'à peine dans quoi je me lance, mais je continue de fixer ses deux billes de pierre qui filent d'un bout à l'autre de mon visage.
- Il y a quelque chose que vous voulez me dire, Shepard ?
- Vous devriez déjà avoir compris, Garrus. Nous sommes ensembles depuis quelques temps déjà et vous n'avez rien remarqué. J'ai beaucoup d'intérêt pour vous.
Il aurait du faire un pas, mais il ne bouge pas. Il me regarde, silencieux, puis sa bouche se déforme.
- J'en ai aussi pour vous. Peut-être même plus qu'il n'en faudrait pour mon commandant. Seulement, je vais vous décevoir, Shepard, mais vous êtes un être humain et même si je ne saurai expliquer cette étrange…attirance envers vous… je reste un Turien avant tout. Il y a quelque chose d'interdit dans vos propos. D'interdit et d'insolite.
Déçue, oui, c'est bien le mot…on est en train de me briser le corps petit bout par petit bout. Mais je reste face à lui, je sens mon visage qui retombe, lui aussi.
- Vous avez peur de quelque chose ?
- Je veux juste rester…concentré.
- Garrus, j'aimerais vraiment comprendre ce qui se passe dans votre tête, mais si vous ne m'y aidez pas, nous allons vraiment manquer quelque chose de très intéressant. Et ça pourrait se produire d'un moment à l'autre.
- Je regrette, Shepard, mais je ne peux pas vous répondre. Cette conversation ne devrait pas avoir lieu. Pas après ce qu'il s'est passé entre le capitaine Alenko et vous la nuit passée.
- C'était une erreur, j'ai réalisé ce que je ressentais pour vous au moment-même où mes doigts touchaient sa peau.
- C'est absurde, Shepard ! Vous m'avez bien regardé ? Vous vous êtes vue ? Ca n'a pas lieu d'être. Et je ne serai pas votre nouvelle erreur.
Il voulut remonter, mais mon bras alla lui bloquer le chemin. Je vis ses yeux durs comme la pierre se braquer sur moi et j'eus un frisson délectable d'effroi.
- Commandant…
- Garrus.
- J'ai été très clair avec vous, ne me forcez pas à être plus dur.
- Et si je veux que vous le soyez ?
- Ne me poussez pas, Shepard !
Cette fois, je vois ses petits crocs. Il est penché sur moi, il me domine par sa taille imposante et son armure d'un bleu électrique. Nous nous touchons presque. Je sens son souffle. Son haleine n'a aucune odeur. Je suis terriblement excitée.
- Enlevez-vous.
- Non.
- Commandant…
- Vous resterez ici, c'est un ordre !
Et là, je sens deux griffes se resserrer sur mes épaules comme des étaux. Je suis repoussée contre le mur par sa poigne puissante et ma tête se cogne. J'ai mal. Je crois même que je laisse échapper une petite plainte, à peine audible. Mais ce n'est pas fini. Garrus me tient fermement et son visage se penche vers moi, il laisse paraître ses crocs à quelques centimètres d'un contact.
- Vous croyez que c'est si facile, Shepard ?! Regardez-moi. Comment pouvez-vous imaginer une seconde qu'une personne comme moi puisse être avec quelqu'un comme vous ? C'est contre-nature. Vous sentez ma peau contre la vôtre ? Ca vous fait mal. Nos deux espèces n'ont rien à faire ensembles. Vous sentez comme je peux vous briser, Shepard. Ca ne vous plairait pas.
Il me relâche et là je ressens comme il m'a serré fort. J'ai encore les marques contre mes bras. Sa marque chaude, brûlante.
Il me passe devant et disparait sans ajouter un mot. Un Turien… putain, mais tellement sex. Et s'il me faisait mal, je m'en fichais…car j'en voulais moi de sa douleur.
Je décide de manger seule dans ma cabine. Là où nous avons couché ensembles avec Kaidan, il y a encore des odeurs de sexe et de moiteur effaçable. Je suis dégoûtée. Je finis par jeter le reste de bouffe et son plastique dans une poubelle en sortant.
« Ca n'a pas lieu d'être ». Pauvre Garrus. A-t-il seulement une idée ? Nous avions tant vécu ensembles. Sauver la vie des gens, ça rapproche.
Je finis mon rapport sur l'équipage. Joker s'amuse avec l'interphone. Il doit penser que tout le monde – ou presque – doit dormir. Je m'en vais lui dire de la mettre en veilleuse. Il me dit que je ne suis pas « drôle ». Non, les commandants sont pas drôles en règle général, ils essaient juste que leur vaisseau ne tourne pas en cabane façon Michou.
Je croise Liara qui me lance son plus beau sourire. Elle a du avoir vent de ma discussion avec Kaidan. Je lui lance un simple « bonne nuit » avant de m'éclipser dans mon bureau. J'aimerais attendre que les odeurs s'effacent dans ma cabine… mais cette nuit, ce sera impossible, je ne pourrais pas y dormir. Et si j'essayais d'aller à l'infirmerie pour y trouver un lit, Liara me tiendrait la jambe toute la nuit… très peu pour moi.
Alors je suis assise là, la tête dans les mains, à me demander où est-ce que sur ce putain de vaisseau, je vais pouvoir dormir en paix, sans être sexuellement harcelée, quand alors j'entends la porte s'ouvrir.
- Shepard…je vous dérange ?
Mon sang ne fait qu'un tour : Garrus est revenu. J'ai alors un regain de fierté.
- Je travaillais, mais ne vous gênez pas si vous voulez encore me bousculer.
- Je crois que nous avons été mal compris, Shepard. Mon comportement est de toute évidence…inexcusable, cependant, laissez-moi une chance de vous dire pardon.
- Vous avez retrouvé votre calme habituel, on dirait. Vous avez médité pendant toutes ses heures ?
- Mon attitude était très grossière envers vous, encore une fois, je m'en excuse.
- Et c'est pour me dire ça que vous êtes venu jusqu'ici ?
Silence. Je veux me retourner mais il me surprend en arrivant sur ma droite. Je sursaute à peine et me lève pour le toiser un peu mieux. Il a les mains derrière le dos, il se tient droit, mais il semble un peu mal à l'aise quand même.
- Non, Shepard. Je dois vous dire que notre conversation de tout à l'heure m'a troublé d'une certaine manière. Je ne parviens pas à l'expliquer. Vous me troublez également Shepard. Vous êtes inflexible et plus tenace qu'aucun commandant que j'ai jamais servi. Mais là, vous êtes désemparée, perdue…Tout cela est un peu brouillon. Je pense qu'en tant qu'humaine, vous parvenez à comprendre.
- C'est un peu flou, mais oui, je crois saisir votre pensée…mais rappelez-vous que vous parlez à votre commandant, Garrus. En un instant, je pourrais vous faire retourner dans votre Citadelle. Traitez-moi encore une fois d'enfant perdue, et malgré toute la sympathie que j'ai pour vous, je vous éclipse de ce vaisseau.
Garrus a un espèce de sourire.
- De la sympathie. C'est comme ça que vous dîtes, de la sympathie ? Ce n'était pas de la sympathie qui parlait tout à l'heure.
- Vous êtes d'humeur taquine.
Il rit en haussant ses épaules.
- Garrus, vous me plaisez. J'aime votre façon de parler, la façon dont vos yeux bougent si vite…
- Vous comprenez bien que tout cela est au-dessus de tout ce qui se fait dans la galaxie.
- Parce que vous croyez que nous sommes les seuls ?!
- C'est probable. Combien de Turiens poseraient leurs yeux sur une femme humaine ? Il y en a peu, c'est certain.
- Vous m'avez plu dès que je vous ai rencontré. Et j'aime que vous soyez un Turien.
- N'en faîtes pas trop Shepard.
Je n'arrive pas à me retenir, c'est plus fort que moi. Il faut que je m'avance, un peu, rien qu'un peu. Et poussée par une ombre invisible, ma main se retrouve derrière son crâne, à effleurer sa peau fragile et fine qui râpe le bout de mes doigts. Il ferme les yeux. Sa bouche s'ouvre et je le sens s'agiter sous un spasme.
- Vous me rendez fou, Shepard.
Mon corps s'agite tout seul. Je veux le rendre encore plus fou. J'enlève mon deuxième gant, et cette deuxième main va se coller à l'armure froide et métallique. Peut-être le ressent-il, car son corps se tend encore davantage et sa tête retombe en roulant. Il rouvre ses deux yeux sur moi, et je vois qu'ils scintillent intensément.
- Dîtes-moi, Shepard, dîtes-moi comment faire pour ne pas vous faire mal.
Je n'en peux plus. Je suis au bord du gouffre. Je le regarde comme j'aurai regardé un homme que j'aurai voulu en moi. Et lui je le voulais. J'avance ma bouche, il baisse la tête car il a compris mon intention. Je ferme les yeux et me laisse aller. Il y a d'abord le contact un peu rugueux de mes lèvres contre sa bouche dure, puis un morceau de langue râpeuse qui vint gratter la mienne. Il n'a aucune odeur. Il n'a pas de goût. La présence de sa langue vient vite s'imposer dans ma bouche, car elle est longue et plus grosse. Je la sens titiller la mienne avec un peu plus de force qu'il n'aurait fallu mais le contact est si fort, si agréable. Je le laisse faire, je le laisse comprendre et mes mains se remettent à caresser l'arrière de son crâne. Zone sensible. Je l'entends gémir. Et cette fois, ses mains se délient et viennent attraper ma taille qu'il serre contre lui. Il serre fort et je retrouve le contact dur et violent d'avant. Je suis de plus en plus excitée. J'ai envie de son corps. Il me pousse contre le bureau, les mains sur mes hanches, sa bouche puissamment pressée contre la mienne et même s'il n'a pas de lèvres, il parvient à m'embrasser sensuellement. C'est indescriptible. C'est au-delà de tout ce que mes fantasmes nocturnes avaient pu concevoir dans mon esprit lubrique.
Il fait une pause pour retirer les morceaux de son armure qu'il laisse tomber au sol. Il n'est plus qu'avec cette tenue de cuir qui laisse paraître tous ces atouts masculins. Je me serre contre lui, il prend mes fesses contre lui. Il semble vouloir mener le jeu. Sa tête vint effleurer la mienne. On se caresse un peu plus tendrement car on sait que le moment est crucial. Et chacun on se demande si ce ne sera pas irréversible. Pour moi, ça l'est déjà. Il se recule un peu, mais j'ai noué mes jambes autour de lui. Sa taille a quelque chose d'étrangement féminin, délicat. Je me rétracte. Il serre ses griffes sur mes fesses, je gémis. Je me mords les lèvres, le regarde avec plus d'intensité que jamais. Il hésite encore peut-être. Mais ses yeux ne me quittent pas. Je décide de ne plus le faire douter en collant ma bouche euphorique sur la sienne. Cette fois, j'avance ma langue dans son palais vierge de langue humaine. Je touche à ses dents pointues, me retire, puis ré-avance contre son organe humide et rugueux que je viens caresser avec tous les sous-entendus du monde. Il ne tarde pas à répliquer et cette fois, son torse se plaque contre mes seins. Il sent le contact chaud et ça l'excite encore plus. Sa langue vient me répondre en enlaçant la mienne et ses mains ne quittent pas mes fesses qu'ils serrent et desserrent. Il les fait bouger légèrement contre lui et ses hanches commencent à répondre naturellement à l'appel sexuel. C'est trop tard pour reculer maintenant.
D'un coup de griffe mal maîtrisé, il déchire une partie de ma tenue qui met à nue une cuisse et m'effleure la jambe au passage. Il a un mouvement d'effroi mais je le retiens contre moi. Je lui fais comprendre que je n'ai pas mal, qu'il ne peut pas me blesser. Alors je retire mas tenue entière sous ses yeux effarés. Mon corps d'humaine parfaite vient s'offrir à lui, lui, le Turien violent. Mon corps est brûlant de fièvre.
Et là, je la vois. Une forme insolite, incontestablement dure et puissante dans ce cuir moulant. Elle lui indique la direction, bien au-delà des mœurs, des idées reçues, des races et des espèces. Il était un homme, j'étais une femme. J'avais envie de lui, et lui de moi. Je la veux. Je la veux en moi. Je la veux maintenant et je me caresse les seins sous ses yeux. Il ouvre la bouche, la referme, se penche pour m'embrasser encore. Je me courbe contre lui. Il retient mes hanches et me caresse tout doucement. C'est bon, si léger, presque que ça chatouille. J'égare ma main sur son sexe que je caresse de bas en haut. Je sens qu'il est extrêmement dur, qu'il a la même forme qu'un pénis humain et ça me rassure presque. L'effet est le même : Garrus met un court instant pour enlever sa tenue. Il me révèle un torse terriblement séduisant, malgré les écailles et cet aspect rugueux. Mais plus encore, son membre est brûlant et c'est d'un coup de rein plutôt vigoureux qu'il rentre en moi.
C'est presque plus doux que ce que j'avais imaginé, malgré ce qu'il me donne. Il me tient toujours par les fesses, il les serre de nouveau et se déchaîne. Il gémit aussi et je revois ses dents. Il me surélève contre lui et nos bouches s'emmêlent. Nos langues vont lécher à peu près tout et quand je me retrouve contre lui, à sentir ses coups puissants, je mords sa peau de reptile tout en serrant ses muscles de mes mains. Sa tête se retrouve contre mes seins qu'il vient lécher tout à coup. Sa langue râpeuse en train de titiller mes tétons et son regard se relève sur moi. J'ai envie d'hurler des choses très crues, mais je me retiens. Son regard pourtant semble m'y encourager…me dire qu'il n'attend que ça. Je ne l'aurai jamais imaginé si vicieux, si érotique.
Son mouvement s'intensifie. Il ne prend plus la peine de varier. Cette fois, il est rapide et précis, il est encore plus fort et bientôt, il se retrouve sur moi, allongée sur le bureau en train de grogner. Je gémis comme une folle. Je n'arrive pas à me retenir. Il penche sa tête contre moi, on s'embrasse maladroitement, puis, il va se caser entre le meuble et mon épaule. Il va jouir. Je sens son membre bouger différemment. Il grogne dans mon cou. Sa peau râcle contre la mienne et je vois son bassin s'enfoncer contre le mien. Il grogne encore plus fort, de manière plus insensée, moins maîtrisée et très rapidement, cela s'intensifie alors que ses mouvements sont de plus en plus précis vers mon point sensible. Je crie avec lui. Il lâche un grognement encore plus beau alors qu'il jouit en moi, ses griffes retenant mes bras, sa tête toujours collée contre mon cou. Il continue de bouger alors qu'il se vide, tremblant, excité comme l'enfer. Sa langue vint lécher toute la hauteur de ma gorge alors que ses reins me donnent un dernier coup sec. J'embrasse son crâne dur et mes mains viennent effleurer sa colonne.
Il s'immobilise finalement sur moi et contre mon sein, je sens son cœur qui martyrise le mien. Ce fut court, mais d'une intensité qu'aucun humain n'aurait pu égaler. Comment avais-je pu passer à côté de lui tous les jours, en imaginant cette scène et la refoulant aussitôt ? Ca avait été beau, ça avait été fort, tendre, brutal, d'une putain d'authenticité. Nous n'avions pas triché, nous n'avions pas simulé. Nous étions tous deux écorchés l'un contre l'autre. Véridique humaine et violent Turien.
Je suis la première à rompre le silence.
- Comment vous sentez-vous, Garrus ?
- Je devrais vous poser la question à vous, ma peau vous a griffé, regardez, c'est bien du sang qu'il y a sur votre ventre.
Il se retire et je vois que son membre n'a pas dégrossi. Je constate alors les marques brûlantes du contact de sa peau contre la mienne. Ses écailles m'ont éraflé le ventre, les cuisses, une partie du buste, et il y a un peu de sang, mais je ne souffre qu'à moitié. J'aimerais lui faire comprendre ce sentiment d'unicité qui m'inonde.
Il s'éloigne pour reprendre sa tenue de cuir. Je sens comme une tension qui vient briser mon petit instant de satisfaction.
- Vous n'êtes pas un de ces romantiques, vous, lui dis-je.
- Vous m'avez séduit, Shepard. Je suis peut-être trop faible pour vous résister. Mais je ne veux pas continuer à vous faire du mal en m'exposant à vous. Le traitement que je vous ai infligé est d'une sauvagerie que vous ne méritez pas. Je n'ai juste… pas pu me contrôler.
- On ne contrôle pas toujours tout, Garrus. Parfois c'est même mieux comme ça.
Il est déjà habillé. Je ne tarde pas à prendre l'exemple. Après tout, nous pouvions encore être surpris. Il finit par se rapprocher de moi. Sa main griffue passe délicatement contre le cuir sur mon torse.
- Cela… n'arrivera plus, Shepard. Je ne veux plus vous faire ce mal. C'est impensable pour moi. Je vous respecte beaucoup trop.
Il se penche pour me donner un ultime baiser sans intentions sensuelles. Il est tendre, délicat, presque trop poli.
- Qu'est-ce que ça veut dire, Garrus ?
- Considérons cette fois comme notre unique nuit de plaisir charnel, car il n'y en aura pas d'autres. Pas tant que je saurai comment vous faire du bien sans me frotter à vous.
- Je trouve ça complètement idiot. Vous ne me faîtes pas mal. Vous me faîtes même beaucoup de bien. Oubliez un peu ces marques… elles partiront.
- Ce n'est pas aussi simple que ça pour moi. Comment pourrais-je pleinement me plonger en vous en sachant ce que je vous fais subir ? Laissez-moi un peu de temps, Shepard.
Il y a un silence. Je devine qu'il veut quitter la pièce, il commence même à ramasser ses morceaux d'armure.
- Et vous, qu'avez-vous ressenti ? Vous n'avez rien dit à ce sujet.
Il s'immobilise pour me répondre.
- C'était d'une force que je n'aurai pas imaginé, pas avec mon espèce du moins. Je maintiens à dire que vous me rendez vraiment fou, Shepard. C'est indescriptible, mais le fait est là. Je vous suis totalement dévoué.
- Si vous m'êtes si dévoué, vous devrez me faire l'amour un jour ou l'autre.
- Permettez-moi de refuser, c'est trop risqué pour vous. Je peux être beaucoup plus violent et incontrôlable que ça.
- Vous ne tiendrez jamais, Garrus.
- Vous avez probablement raison, Shepard, et je sais comme vous aimez provoquer les gens et les situations. Vous êtes même plutôt douée pour ça. Considérez mes paroles avec un peu de sagesse avant de vous impliquer trop vite. J'aimerais que rien ne soit regretté…Shepard…
Il passe le dos de sa main contre ma joue. Je savoure en fermant les yeux. Une de ses griffes s'attarde sur mes lèvres. Je la baise tendrement et respire une odeur qui vient d'apparaître. Une odeur salée, presque insaisissable, mais bien là. Je rouvre les yeux et tombe dans son regard brut. Deux lueurs illuminent ses yeux noirs et glacés. Ses narines se dilatent et il me donne un unique baiser dans lequel il veut mettre toute son affection. Je me sens complète, alors que ses bras viennent enlacer ma taille d'une manière si transparente que presque imaginée par mes sens.
- Bonne nuit, Shepard.
Il sort alors. Me voilà seule dans le froid et son odeur a disparut avec lui. Je ne la retrouve ni sur moi, ni sur le bureau, ni nulle part ailleurs. J'ai envie de pleurer. J'ai envie d'aller le retrouver près du Mako, car je sais qu'il ne dormira pas tout de suite.
Extenuée, je m'endors sur mon siège.
